Riulf

Riulf ou Rioulf[Note 1] est un jarl viking — ou chef normand[N 1]— installé en Francie occidentale, dans la région du Cotentin, en Neustrie. Il est connu pour avoir défié l'autorité de Guillaume Longue-Épée, jarl des Normands de la Seine et comte de Rouen, en lui livrant bataille près de la capitale de celui-ci.

Révolte contre Guillaume Longue-Épée

À la suite de conquêtes réalisée en Neustrie par Rollon, jarl des Normands de la Seine et comte de Rouen, le territoire sous souveraineté normande s’agrandit et inclut, à partir de 924, le Bessin, le Pays d'Auge et l'Hiémois. Après la mort du Jarl, l'expédition guerrière de son héritier Guillaume Longue-Epée contre les Bretons, autrefois vassaux de Rollon, place le Cotentin et de l'Avranchin sous sa souveraineté, donnant ainsi à son territoire les limites du futur duché de Normandie[1]. Toutefois, l'autorité du fils de Rollon dans ces régions fraichement conquises est précaire voire théorique.

Riulf, comte de Cotentin, et quelques autres barons normands voient d'un mauvais yeux l'influence grandissante des Normands de la Seine menés par Guillaume Longue-Épée. À leurs yeux, celui-ci contracte des mésalliances telles que des Francs risquent de s'introduire à la Cour et au Conseil.

Riulf conduit les révoltés jusque sous les murs de Rouen, la capitale de Guillaume, vers 934[N 2]. Bien qu'il y reproche publiquement à Guillaume Longue-Épée son origine franque de par sa mère, Poppa de Bayeux, ainsi que sa politique trop favorable aux Francs[5], Riulf veut s'emparer à titre personnel de l'autorité sur toutes les contrées qui s'étendent de la Risle au Couesnon[6]. Bien supérieurs en nombre, Riulf et ses hommes sont cependant défaits par les troupes fidèles à Guillaume Longue-Épée[N 3].

Localisation

Riulf s'installe dans le Cotentin, où il fait reconstruire un ancien château mérovingien à Valognes. Son château lui aurait été confisqué après sa défaite à Rouen et confié à Anslech par Guillaume Longue-Épée[8].

Notes et références

Notes

L'anthroponyme Ri[o]ulf représente vraisemblablement une variante du nom de personne vieux norrois HariwulfR / HæriulfR / Herjulfr (in Nordic Names ), moins probablement sous sa forme Herjólfr, sans doute altéré par aphérèse du premier élément, favorisée par le métathèse de [r].

Les vikings sont nommés indifféremment Dani (Danois) et Nortmanni (Normands) dans les chroniques et désignent les mêmes guerriers scandinaves, par opposition aux Francs avec qui ils constituent plus tard, sur les terres conquises par Guillaume Longue-Épée puis Guillaume le Conquérant, les Normands de Normandie.
La rue du Pré-de-la-Bataille rappelle cette confrontation[2] entre les Normands de Guillaume Longue Épée et ceux du Bessin et du Cotentin menés par Riulf[3]^,[4].
Certaines sources font état d'une armée de 40000 opposants contre environ 300 fidèles[7], soit un rapport aberrant d'1 pour 13 environ.

Références

Seule la région de Passais fut conquise sur le Maine en 1050 par Guillaume le Bâtard
François Neveux, La Normandie des ducs aux rois : X^e au XII^e siècle, Rennes, Ouest-France, 1998, 611 p., 21 cm (présentation en ligne), 1 - Essor du duché et expansion normande (911-1066), chap. 1 (« La fondation »), p. 35.
Ernest d'Hauterive, « Intermédiaire des chercheurs et curieux de Normandie », Revue catholique d'histoire, d'archéologie et littérature de Normandie, Caen ; Evreux, s.l., vol. 35,‎ 1926, p. 166 (ISSN 1245-6241).
Jean Dubuc, Histoire chronologique de la Normandie et des Normands : des origines à 1204, Marigny, Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables » (n^o 15), 2003, 576 p., 22 cm (ISBN 978-2-9145-4130-5), p. 156.
Augustin Labutte (préf. Henri Martin), Histoire des ducs de Normandie : jusqu'à la mort de Guillaume le Conquérant, Paris, Furne, Jouvet et C^ie, 1866, XII-368 p., In-8°° (notice BnF n^o FRBNF30706315, lire en ligne), chap. II, p. 66-72.
Aristide Mathieu Guilbert, Histoire des villes de France avec une introduction générale pour chaque province, Paris, Furne, Perrotin, Fournier, 1848, 828 p. (notice BnF n^o FRBNF43506630, lire en ligne), p. 369.
L'Echo du monde savant, journal analytique des nouvelles et des cours scientifiques, t. 5, Paris, 829 p., In-fol (ISSN 2017-2923, e-ISSN 2453-3890, notice BnF n^o FRBNF32762282, lire en ligne), p. 63
Pierre Leberruyer, « Valognes, résumé », Études normandes, L'association Études normandes, vol. 59, n^o 189,‎ 1966, p. 113–114 (ISSN 0759-7533, e-ISSN 2645-1026, notice BnF n^o FRBNF34348599, DOI 10.3406/etnor.1966.1327, lire en ligne, consulté le 28 février 2021).

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[1] L'anthroponyme Ri[o]ulf représente vraisemblablement une variante du nom de personne vieux norrois HariwulfR / HæriulfR / Herjulfr (in Nordic Names ), moins probablement sous sa forme Herjólfr, sans doute altéré par aphérèse du premier élément, favorisée par le métathèse de [r].

[2] Les vikings sont nommés indifféremment Dani (Danois) et Nortmanni (Normands) dans les chroniques et désignent les mêmes guerriers scandinaves, par opposition aux Francs avec qui ils constituent plus tard, sur les terres conquises par Guillaume Longue-Épée puis Guillaume le Conquérant, les Normands de Normandie.

[7] La rue du Pré-de-la-Bataille rappelle cette confrontation[2] entre les Normands de Guillaume Longue Épée et ceux du Bessin et du Cotentin menés par Riulf[3]^,[4].

[11] Certaines sources font état d'une armée de 40000 opposants contre environ 300 fidèles[7], soit un rapport aberrant d'1 pour 13 environ.

[3] Seule la région de Passais fut conquise sur le Maine en 1050 par Guillaume le Bâtard

[4] François Neveux, La Normandie des ducs aux rois : X^e au XII^e siècle, Rennes, Ouest-France, 1998, 611 p., 21 cm (présentation en ligne), 1 - Essor du duché et expansion normande (911-1066), chap. 1 (« La fondation »), p. 35.

[5] Ernest d'Hauterive, « Intermédiaire des chercheurs et curieux de Normandie », Revue catholique d'histoire, d'archéologie et littérature de Normandie, Caen ; Evreux, s.l., vol. 35,‎ 1926, p. 166 (ISSN 1245-6241).

[:1-6] Jean Dubuc, Histoire chronologique de la Normandie et des Normands : des origines à 1204, Marigny, Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables » (n^o 15), 2003, 576 p., 22 cm (ISBN 978-2-9145-4130-5), p. 156.

[8] Augustin Labutte (préf. Henri Martin), Histoire des ducs de Normandie : jusqu'à la mort de Guillaume le Conquérant, Paris, Furne, Jouvet et C^ie, 1866, XII-368 p., In-8°° (notice BnF n^o FRBNF30706315, lire en ligne), chap. II, p. 66-72.

[9] Aristide Mathieu Guilbert, Histoire des villes de France avec une introduction générale pour chaque province, Paris, Furne, Perrotin, Fournier, 1848, 828 p. (notice BnF n^o FRBNF43506630, lire en ligne), p. 369.

[10] L'Echo du monde savant, journal analytique des nouvelles et des cours scientifiques, t. 5, Paris, 829 p., In-fol (ISSN 2017-2923, e-ISSN 2453-3890, notice BnF n^o FRBNF32762282, lire en ligne), p. 63

[:0222-12] Pierre Leberruyer, « Valognes, résumé », Études normandes, L'association Études normandes, vol. 59, n^o 189,‎ 1966, p. 113–114 (ISSN 0759-7533, e-ISSN 2645-1026, notice BnF n^o FRBNF34348599, DOI 10.3406/etnor.1966.1327, lire en ligne, consulté le 28 février 2021).