Reforest'Action

Reforest'Action est une entreprise dont l'activité principale est de porter des projets de reforestation financés sur internet par des entreprises et des particuliers via du crowdfunding[1],[2].

Reforest'Action

Création 2010
Fondateurs Stéphane Hallaire
Forme juridique Société par actions simplifiée (SAS)
Siège social 58 route de l'Empereur,
Rueil-Malmaison
 France
Direction Stéphane Hallaire (représentant de la SAS Smheart)
Activité Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (APE 7022Z)
Société mère SAS Smheart
Effectif 18
SIREN 494 438 146
Site web https://www.reforestaction.com/

Chiffre d'affaires 635 900 € (en 2016)

Historique

L'entreprise à vocation sociale est fondée en 2007 par Stéphane Hallaire, ingénieur généraliste formé à l'école centrale de Lyon[3]. La marque « Forest'Action » est déposée en 2010, alors que Stéphane Hallaire est au Sénégal pour participer à plantation de manguiers[3]. Depuis 2017, la société dont l'ancien nom était « 5 continents » est présidée par la SAS Smheart, représenté par M. Hallaire[4].

Fonctionnement

Le financement participatif est adressé aux particuliers, qui pour 3 € par arbre, ont la possibilité de participer à des projets de reforestation en les choisissant sur une carte[5].

Plusieurs options se présentent aux sylvestres candidats : planter un bout de forêt, en choisissant le lieu et le nombre d’arbres souhaités, ou opter pour un abonnement, à raison de cinq arbres plantés par mois pour 15 €[6]. Enfin, Reforest'Action propose d'offrir un arbre à l’un de ses proches pour qu’il puisse à son tour choisir de le planter dans l’une des forêts françaises privées, mais aussi sur des parcelles publiques gérées par l’Office national des forêts (ONF), ainsi qu’à l’étranger, dans des forêts recommandées par Reforest’Action[6].

En , Reforest'Action opérait dans une quinzaine de pays à travers le monde[7]. Selon Stéphane Hallaire, la principale vocation de Reforest'Action est de donner l'occasion à chacun de contribuer à la reforestation dans le monde[3].

Selon Stéphane Hallaire, fondateur et directeur de l'entreprise, les arbres sont « surveillés pendant 20 ans[5]» après leurs plantations. Reforest'Action cherche également à sensibiliser les populations locales et leur donner une source de revenu en les faisant participer aux projets de reboisement[7]. Au Sénégal, par exemple, les arbres de différentes essences sont plantés sur de petites surfaces, autour et dans les champs des agriculteurs afin de développer les rendements en améliorant la qualité des sols[8].

Le , Stéphane Hallaire annonce que trois millions d'arbres ont été plantés grâce au financement participatif mis en place par Reforest'Action[9]. À cette date près de 86 000 internautes étaient inscrits sur la plateforme[9].

En , Stéphane Hallaire s'exprime dans un article du journal Novethic, critique sur l'usage des systèmes de compensation carbone par les entreprises comme une forme de greenwashing[10]. Il y fait part de son optimisme, se disant convaincu que financer un projet lié à la forêt peut constituer un électrochoc pour une entreprise et l'engager dans une stratégie de réduction ambitieuse de ses émissions[10]. Pour Stéphane Hallaire, les entreprises ont à la fois la capacité, l'intérêt et la responsabilité historique de devenir le principal soutien financier du reboisement mondial[11].

En , près de 8 millions d’arbres de plus de 260 essences différentes ont ainsi été plantés[6]. L'année suivante, en avril 2021, Reforest’action avait financé depuis sa création en 2010 la plantation ou la régénération de plus de 11 millions d’arbres dans 30 pays dans le monde[12].

Organisation

En plus de l'équipe opérationnelle composée de 18 personnes, la gouvernance de l'entreprise fait appel à :

  • un Comité technique chargé de sélectionner les projets de plantation et de valider le cahier des charges des projets et de leur suivi. Quatre personnalités issues des experts forestiers, de PEFC France, de l'UICN, de FNE et de l'INRA composent ce comité[13] ;
  • un Comité éthique chargé d'orienter la réflexion, le positionnement et les actions de l'entreprise. Spécialistes de la compensation carbone, de stratégie environnementale ou sociétale (RSE) des entreprises, de politique forestière à FNE ou des aires protégées du ministère de l'écologie, les quatre personnalités de ce comité s'expriment en leur nom propre et non en celui de leur organisation où ils travaillent[14].

Principaux projets

Projets de reboisement

En 2017, Reforest'Action s'est associé avec Axa dans un projet de reforestation ambitieux intitulé « Ensemble, plantons 200 000 arbres en France »[15].

En , Reforest'Action s'associe avec le constructeur automobile Toyota pour planter 10 000 arbres répartis entre la forêt des Yvelines et celle des Landes, dans le sud-ouest[16].

En , Reforest'Action lance l'appel à projets « 1 million d'arbres pour nos forêt »[17], avec pour objectif d'identifier des projets partout en France pour planter un million d'arbres à l'automne-hiver 2018-2019.

En janvier 2019 Reforest'Action s'associe avec l'entreprise l'Arbre vert pour planter 1 500 arbres visant à restaurer la forêt Senillé dans la Vienne[18], et avec l'entreprise Hoffmann Green Cement pour planter 10 000 arbres en Occitanie pendant la saison 2019-2020[19].

En , Reforest'Action, lance l'opération « Le Mois de la forêt », faisant la promotion de plusieurs projets de reboisement, notamment la plantation de 10 000 arbres à Voinsles (Seine-et-Marne)[2].

En avril et , Reforest'Action supervise la plantation de 300 arbres sur une parcelle de la commune de Saint-Romain-les-Atheux (Loire)[20], et de 2 000 arbres sur une parcelle à la lisière du bois de Vincennes[21].

En , Reforest'Action s'associe avec RTL pour planter 2 000 arbres en France, constituant une forêt de 2 hectares[22]. Le même mois, le groupe de transport ferroviaire Eurostar annonce la plantation de 20 000 arbres par an dans les forêts des pays que ses trains desservent (le Royaume-Uni, la France, la Belgique et le Pays-Bas) via des partenariats avec les ONG Reforest'Action, Trees for All et Woodland Trust[23].

En , Reforest'Action supervise la plantation de 3 000 arbres par 500 volontaires dans la forêt de Sainte-Apolline sur la commune de Plaisir dans les Yvelines[24]. A cette date, Reforest'Action avait permis la plantation de plus de 4 millions d’arbres dans 19 pays[24].

En , Reforest'Action s'associe avec l'entreprise Rouchette, fabricant de bottes en caoutchouc à Cholet pour affecter une partie de son chiffre d'affaires dans la reforestation en Haïti[25] et avec l’entreprise d’électroménager Gers Equipement, s'engageant à planter un arbre par produit acheté[26].

En , Reforest'Action s'associe avec la plateforme de crowdfunding Goodeed et à la marque Wilkinson Sword pour planter 6 000 arbres en France[27].

En décembre 2020, deux propriétaires privés à Méhoncourt (Meurthe-et-Moselle) font appel à Reforest’action pour planter 3200 arbres sur une parcelle de 2,9 hectares, et 5100 arbres sur une autre parcelle de 3,8 hectares[28].

En février 2021, la commune de Saint-Orens-de-Gameville en Occitanie annonce la création d'une forêt urbaine de 12 000 arbres plantés en deux mois avec l'aide de plusieurs associations, notamment Arbres et Paysages d’Autan et Reforest'Action[29].

En mars 2021, la maison de Champagne Ruinart, en collaboration avec la société Reforest’Action, s’engagé à planter plus de 14 000 arbres sur son vignoble historique de Taissy[30],[31] et la marque Cacolac s'associe avec Reforest’Action pour planter 10 000 arbres dans l’État du Rondônia, au sud-ouest de l’Amazonie brésilienne[32].

La même année, l'entreprise de prêt-à-porter Kiabi s'associe avec Reforest'action pour planter 500.000 arbres en 2021 pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre[33],[34].

Global Forest Summit

Le 12 mars 2021, ReforestAction co-organise avec l’Institut Open Diplomacy le Global Forest Summit à Paris en visioconférence, afin d'établir l’état des lieux de la déforestation dans le monde pour mieux mettre en exergue les services cruciaux menacés : puits de carbone permettant de lutter contre le réchauffement climatique, dépollution, atténuation des tempêtes et des inondations, fourniture de molécules d’intérêt pharmaceutique, fruits et bois[35]. Le sommet réalisé à titre privé est placé sous le haut patronage d'Emmanuel Macron et de Barbara Pompili, ministre de l'écologie. Selon les ONGE Greenpeace, Canopée -Forêts vivantes et Les Amis de la Terre cette caution du gouvernement est destinée au verdissement de son image[36],[37].

Finances

La société réalise un chiffre d'affaires de 636 898  et une marge brute de 482 020  en 2016. Les comptes récents ne sont pas publiés[38].

Critiques

En forte croissance depuis 2007 ReforestAction est accusée par plusieurs organisations environnementales d'écoblanchiment au service de multinationales et de banques soucieuses de compenser leurs émissions carbone. Plutôt que de les réduire, ces pollueurs payent ReforestAction pour planter des arbres qui n'absorberont l'équivalent des volumes de gaz carbonique émis qu'au bout de plusieurs décennies. La pratique vertueuse prônée par le GIEC étant de réduire d'abord et de planter en plus. La start-up travaille avec plus de deux mille entreprises, des banques, comme BNP Paribas ou le Crédit agricole, des compagnies aériennes, comme KLM, et même des majors de l’énergie, tels ENI ou Engie[37].

Comme cité précédemment, parmi ses réalisations, la start-up a proposé, le plus sérieusement du monde, à 200 parisiens le défi « de créer une forêt centenaire… en une matinée ». L'opération réalisée en mai 2019 selon la méthode Miyawaki sur une parcelle de 700 m2 dans le bois de Vincennes avec le soutien de la Mairie de Paris prétend être la première « forêt primitive » de la capitale[39].

Notes et références

  1. « VIDEO. Reforest'Action, une entreprise qui plante des forêts grâce à l'action des internautes », sur Franceinfo, (consulté le )
  2. Par S et rine BriclotLe 4 mars 2019 à 10h14, « Bonne nouvelle, la planète reverdit », sur leparisien.fr, (consulté le )
  3. « Stéphane Hallaire (Reforest'Action) : "Le but est de protéger les forêts existantes, restaurer les autres mais aussi en créer de nouvelles" », sur Franceinfo, (consulté le )
  4. « Entreprise Reforest'action à Rueil-Malmaison », sur entreprises.lefigaro.fr, (consulté le )
  5. « Avec Reforest’action, on peut planter une forêt en ligne », sur lindependant.fr, (consulté le )
  6. « Trois applis pour contribuer à la reforestation », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  7. Maude Sebaihi, « Reforest’Action, la start-up qui protège les forêts du monde entier », sur Geo.fr, (consulté le )
  8. « Environnement: "Une forêt numérique financée par les entreprises" », sur LExpress.fr, (consulté le )
  9. « Reforest'Action veut sauver les forêts », sur Brut. (consulté le )
  10. « Neutralité carbone : entreprises, ne parlez plus de compensation ! », sur www.novethic.fr (consulté le )
  11. « Opinion | Les entreprises peuvent sauver l'Amazonie », sur Les Echos, (consulté le )
  12. (en) Serge Muller, « 2021, année décisive pour la protection et la restauration des forêts mondiales ? », sur The Conversation (consulté le )
  13. « Notre Comité Technique », sur reforestaction.com (consulté le )
  14. « Notre Comité Ethique », sur reforestaction.com (consulté le )
  15. « Reforest’Action et AXA France : Un engagement sans langue de bois », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. « Toyota plante 2 000 arbres dans la forêt de Marly-le-Roi », sur leparisien.fr, (consulté le )
  17. Fanny Rousset, « Reforest'Action lance un appel à projets pour planter un million d'arbres en France », sur Actu-Environnement, (consulté le )
  18. « L'entreprise l'Arbre vert, près de Poitiers, aide à reboiser une forêt du Nord-Vienne grâce à Reforestaction », sur France Bleu, (consulté le )
  19. Zone Bourse, « Hoffmann Green Cement Technologies : confirme sa stratégie environnementale et sociale et se voit distinguée par des agences de notation extra-financière | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  20. « en images. Pilat: 300 arbres plantés en moins de deux heures », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  21. Grégoire Allix, « La première « forêt primitive » de Paris, coincée entre le périphérique et la Foire du Trône », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  22. « Déforestation : "Les arbres apportent un très grand nombre de services" », sur RTL.fr (consulté le )
  23. Le Figaro avec AFP, « Eurostar va planter des arbres pour compenser ses émissions », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  24. « Plaisir : 3.000 arbres plantés pour régénérer la forêt », sur Les Echos, (consulté le )
  25. « Choletais. Ses bottes aident à planter 2 000 arbres à Haïti », sur ouest-france.fr,
  26. « Le virage vert du n°1 de l'article ménager, Gers Equipement », sur ladepeche.fr (consulté le )
  27. « Plantons 6000 arbres pour préserver les forêts françaises ! », sur Goodeed (consulté le )
  28. « Lunévillois. Des milliers d’arbres plantés par financement participatif », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  29. « Saint-Orens-de-Gameville. Forêt urbaine : 12 000 arbres vont être plantés en deux mois », sur ladepeche.fr (consulté le )
  30. Arthur Frydman, « En Champagne, recréer de la biodiversité par la reforestation », sur Le Point, (consulté le )
  31. « Quand la maison Ruinart remet au goût du jour la vitiforesterie à Taissy », sur Journal L'Union abonné, (consulté le )
  32. « Sud-Gironde. Cacolac va planter 10.000 arbres au Brésil pour lutter contre la déforestation », sur actu.fr (consulté le )
  33. « #pourlavie », sur Kiabi (consulté le )
  34. « Kiabi », sur www.reforestaction.com (consulté le )
  35. « Dégradation des forêts dans le monde : voici son estimation, la plus précise en 30 ans », sur Sciences et Avenir (consulté le )
  36. « “Global Forest Summit”, un sommet organisé par le secteur privé et cautionné par le gouvernement pour verdir son image », sur greenpeace.fr, (consulté le )
  37. Gaspard d’Allens, « Planter plutôt que réduire les émissions : le lobby sort du bois », sur reporterre.net, (consulté le )
  38. « Fiche Forest'Action », sur societeinfo.com, (consulté le )
  39. « Paris : une forêt «primitive» plantée dans le bois de Vincennes », sur leparisien.fr, (consulté le )
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