Raspoutitsa

La raspoutitsa (en russe : распу́тица, mot à mot « saison des mauvaises routes ») désigne en Russie, Ukraine et Biélorussie la période de l'année durant laquelle, du fait de la fonte des neiges (au printemps) ou des pluies d'automne, une grande partie des terrains plats se transforment sous l'action de l'eau en mer de boue. Le phénomène affecte particulièrement les routes lorsqu'elles ne sont pas asphaltées.

Raspoutitsa durant l'offensive allemande de 1941 (opération Barbarossa)

Histoire

La raspoutitsa a joué un rôle crucial durant les différentes guerres en Russie, notamment lors de l'invasion mongole de la Rus'. L'armée tataro-mongole n'est pas parvenue à franchir les cent dernières verstes qui la séparaient de Novgorod, à cause de la raspoutitsa de printemps.

La raspoutitsa a également fortement freiné la Grande Armée de Napoléon lors de sa campagne de Russie[1],[2].

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Blitzkrieg fut quasiment stoppée par la boue en l'absence d'un réseau routier pavé, rendant les chars les plus puissants inutilisables[3]. Un des véhicules les plus appréciés était alors la moto chenillée. L'armée soviétique eut alors plus de temps pour se préparer à la bataille de Moscou[4].

Galerie de photographies

Peinture

Alexeï Savrassov : Raspoutitsa, 1894

Notes et références

  1. « Faq#10: Why did Napoleon Fail in Russia in 1812? », sur www.napoleon-series.org (consulté le )
  2. (en) M. Adolphe Thiers, translated by D. Forbes Campbell and H. W. Herbert, History of the Consulate and the Empire of France under Napoleon, vol. IV, Philadelphie, J. B. Lippincott & Co, (lire en ligne), p. 243
    « whilst it was almost impossible to drag the gun-carriages through the half-frozen mud »
    (regarding November 20, 1812)
  3. Carell 1970, p. 5-6.
  4. (en) Richard Overy, Russia's War : blood upon the snow, Londres, Penguin, , 113–114 p. (ISBN 1-57500-051-2)
    « Both sides now struggled in the autumn mud. On October 6 [1941] the first snow had fallen, unusually early. It soon melted, turning the whole landscape into its habitual trackless state – the rasputitsa, literally the ‘time without roads’. ... It is commonplace to attribute the German failure to take Moscow to the sudden change in the weather. While it is certainly true that German progress slowed, it had already been slowing because of the fanatical resistance of Soviet forces and the problem of moving supplies over the long distances through occupied territory. The mud slowed the Soviet build-up also, and hampered the rapid deployment of men and machines. »

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Paul Carell (trad. de l'allemand par Raymond C. Albeck, ill. cartes de Jean Thier), La bataille de Koursk : mars-septembre 1943 [« Verbrannte Erde »], Paris, J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure » (no A227), , 320 p., poche. 

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Russie
  • Portail de la météorologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.