Radiorésistance

En biologie, la radiorésistance est la capacité de certains organismes à survivre dans des environnements soumis à de très importantes radiations ionisantes.

En oncologie, la radiorésistance est un terme médical utilisé pour désigner la caractéristique des cellules cancéreuses difficiles à traiter avec la radiothérapie, phénomène souvent lié aux caractéristiques biologiques de ces cellules, mais qui peut aussi être partiellement dû à la sous-oxygénation des tumeurs[1].

La radiorésistance est étonnamment courante : par exemple, l'étude de la faune et de la flore de l'aire la plus concernée par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl a révélé que de nombreuses espèces y ont survécu, en dépit du très haut niveau de radiation. Une étude brésilienne sur une colline du Minas Gerais, dans laquelle des gisements d'uranium assurent un haut niveau de radiation, a également révélé de nombreux insectes, vers et végétaux résistants.

À un certain niveau, les radiations ionisantes peuvent même aider la croissance de certaines plantes en accélérant leur germination.

Résistance aux radiations

Des quantités indicatives sont données dans le tableau ci-dessous.

Doses létales (gray)
OrganismeDose létaleDL50DL100Classe
Chien 3.5 (DL50/30 jours)[2] Mammifère
Humain6Gy, 4-10[3]4.5[4]10[5]Mammifère
Rat 7.5 Mammifère
Souris4.5-128.6-9 Mammifère
Lapin 8 (DL50/30 jours)[2] Mammifère
Tortue 15 (DL50/30 jours)[2] Reptile
Poisson rouge 20 (DL50/30 jours)[2] Poisson
Escherichia coli60 60Bactérie
Blatte germanique 64[3] Insecte
Coquillage 200 (DL50/30 jours)[2] -
Drosophile640[3]  Insecte
Scorpions 900Gy Arachnide
Amibe 1000 (DL50/30 jours)[2] -
Guêpe parasite1800[3]  Insecte
Tardigrada 5000[6] -
Deinococcus radiodurans15 000[3]  Bactérie

Caractère héréditaire de la radiorésistance

Il existe des preuves concluantes sur le fait que la radiorésistance est déterminée et héritée génétiquement, au moins chez certains organismes. Heinrich Nöthel, généticien de la Freie Universität Berlin, a mené des études poussées sur les mutations du caractère radiorésistant chez les drosophiles. Il est l'auteur de 14 publications à ce sujet.

Voir aussi

Références

  1. Maurice Tubiana, La science au cœur de nos vies, Odile Jacob, (lire en ligne), p. 352.
  2. Radiochemistry and Nuclear Chemistry, G. Choppin, J-O. Liljenzin and J. Rydberg, edition three, page 481, (ISBN 0-7506-7463-6)
  3. « Cockroaches & Radiation » (consulté le )
  4. « Radiation Notes: Radiation Damage and Dose Measurement » (consulté le )
  5. « CDC Radiation Emergencies, Acute Radiation Syndrome: A Fact Sheet for Physicians »
  6. « Radiation tolerance in the tardigrade Milnesium tardigradum », DL50 de 5000 Gy sur 48 heures, toutefois l'animal est rendu stérile au-delà de 1000 Gy
  • Joiner, M.C. Induced Radioresistance: An Overview and Historical Perspective. Int J Rad Biol, 65(1): 79-84, 1994 (« Abstract »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?))
  • Ling CC, Endlich B. Radioresistance induced by oncogenic transformation. Radiat Res. 1989 Nov;120(2):267-79. PMID 2694214
  • Cordeiro AR, Marques EK, Veiga-Neto AJ. Radioresistance of a natural population of Drosophila willistoni living in a radioactive environment. Mutat Res. 1973 Sep;19(3):325-9. PMID 4796403
  • Nöthel H. Adaptation of Drosophila melanogaster populations to high mutation pressure: evolutionary adjustment of mutation rates. Proc Natl Acad Sci U S A. 1987 Feb;84(4):1045-9. PMID 3103121

Articles connexes

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