Révocation du droit de vote

La révocation du droit de vote est la perte du droit de suffrage par un groupe au sein de la population, ou bien en raison de l'adoption d'une loi discriminatoire par une Assemblée législative, ou bien en conséquence d'une condamnation pénale, ou encore parce que la loi de certains pays interdit aux citoyens qui habitent à l'extérieur du pays pendant un certain nombre d'années de voter. Historiquement, d'autres motifs tels que la mort civile ou le changement de statut au sein d'une colonie pouvaient entraîner la révocation du droit de vote.

Droit américain

De nos jours, plusieurs États américains interdisent aux prisonniers de voter[1].

Dans l'histoire du droit américain, la révocation du droit de vote (anglais : disenfranchisement) a touché l'ensemble de la communauté afro-américaine à l'époque des lois Jim Crow au sud des États-Unis.

Droit britannique

Au Royaume-Uni, les citoyens qui habitent à l'extérieur du pays pendant 15 ans ou plus n'ont pas le droit de vote[2].

Droit canadien

En droit québécois, une personne placée sous curatelle perd son droit de vote aux élections provinciales, aux élections municipales et aux élections scolaires. Elle conserve toutefois le droit de voter aux élections fédérales.[3]

Auparavant, la loi électorale canadienne contenait une disposition qui interdisait aux prisonniers de voter. Toutefois, dans l'arrêt Sauvé c. Canada (Directeur général des élections).[4], la Cour suprême du Canada a déclaré que la disposition en question était inconstitutionnelle.

Il existait aussi antérieurement une disposition révoquant le droit de vote des citoyens canadiens ayant résidé à l'extérieur du pays pendant plus de 5 ans. Dans l'arrêt Frank c. Canada (Procureur général)[5] de 2019, la Cour suprême a jugé inconstitutionnelle la règle électorale qui révoquait le droit de vote des Canadiens vivant à l'étranger pendant 5 ans et plus.

Droit danois

Les citoyens danois n'ont plus le droit de vote s'ils habitent à l'extérieur du pays pendant plus de deux ans. [6]

Droit français

L’interdiction des droits civiques, civils et de famille est une peine du droit pénal français. Depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal en , elle est devenue une peine complémentaire, ne revêtant donc plus de caractère automatique, et elle s'applique sur une durée temporaire. Avant cette date, les auteurs de crimes étaient privés des droits civiques, civils et familiaux durant toute leur vie et les auteurs de délits durant dix ans. Les personnes condamnées avant le demeurent toujours sous le coup de cette interdiction.

Notes et références

  1. Bowers M, Preuhs R. Collateral Consequences of a Collateral Penalty: The Negative Effect of Felon Disenfranchisement Laws on the Political Participation of Nonfelons. Social Science Quarterly (Blackwell Publishing Limited) [serial online]. September 2009;90(3):722–743.
  2. Commission électorale du Royaume-Uni. En ligne. Consulté le 2020-07-23.
  3. Curateur public du Québec. En ligne. Consulté le 2020-07-23
  4. [2002] 3 RCS 519
  5. [2019] 1 RCS 3
  6. Le droit des Danois expatriés à l'étranger. En ligne. Consulté le 2020-07-23

Voir aussi

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