Prosper Montagné

Prosper Montagné, né à Carcassonne le et mort à Sèvres le , est un chef cuisinier français, auteur de nombreux ouvrages et articles sur l'alimentation, la cuisine et la gastronomie. On lui doit notamment le Larousse gastronomique.

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Biographie

Prosper Montagné est le fils d'un commerçant de nouveautés dont le violon d'Ingres était la cuisine[réf. nécessaire]. Au sortir du lycée de Carcassonne, il souhaite devenir architecte, mais cela s'avère impossible. Son père fait l'acquisition de l’hôtel des Quatre-Saisons à Toulouse. C'est là que, sous l'égide d'un cuisinier de talent, Brestmen, débute Prosper Montagné qui, semble-t-il, ne fut pas un brillant élève. Il délaissait volontiers les fourneaux paternels pour se consacrer à la peinture. Il avait décoré sa chambre de ses « armes » : deux fourchettes et deux couteaux entrecroisés sur une casserole[réf. nécessaire].

Après la fin de l'expérience hôtelière de son père, Montagné entame un apprentissage d'abord chez un pâtissier de Toulouse, puis à Cauterets chez Alfred Meillon, propriétaire de l’hôtel d'Angleterre, puis à San Remo, à Monte-Carlo et enfin à Paris. Sa carrière se décide dès son retour du régiment où il a particulièrement donné satisfaction[réf. nécessaire].

Prosper Montagné et Curnonsky[1].

Suit une ascension rapide et éblouissante. Il franchit les divers échelons avec une étonnante facilité et dirige les cuisines du pavillon d'Armenonville, de Ledoyen et du Grand Hôtel de Paris durant dix ans. Il est commissaire général des Expositions culinaires de 1908, 1909 et 1910.

Pendant la Première Guerre mondiale, il organise les cuisines centrales de l'armée[2][note 1] et préconise les cuisines roulantes pour, disait-il, que « nos soldats puissent manger chaud »[réf. nécessaire]. Il est le conseiller culinaire de la Reine Pédauque.

Plaque commémorative au no 5 rue de l'Échelle.

Plus tard, il ouvre son propre restaurant, rue de l'Échelle à Paris, le Montagné, dont il fait pendant une dizaine d'années un temple de la gastronomie. Mais il ne s'enrichit pas, il se ruine même[réf. nécessaire].

Il est l'auteur de nombreux livres sur la cuisine, dont La Grande Cuisine illustrée, en 1900, et Le Grand Livre de la cuisine, en 1929  que l'on considère comme son chef-d'œuvre , puis le Larousse gastronomique en 1938. Il a également contribué à de nombreux journaux et magazines, et a été rédacteur en chef de la Revue culinaire.

Il a été enterré au cimetière des Bruyères (Sèvres), mais sa tombe n'existe plus[4].

Décoration

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1922.

Commentaire

L’Encyclopædia Britannica dit de lui :

« Après Carême, ce sont probablement Prosper Montagné et Auguste Escoffier qui ont eu le plus grand impact sur la gastronomie française et sur celle du monde entier. Montagné a été l'un des plus grands chefs français de tous les temps et il s'est assuré une place dans l'histoire de la gastronomie en créant le Larousse gastronomique (1938), l'encyclopédie de base de la gastronomie française. Encore jeune […], il était venu à la conclusion qu'il fallait rejeter toutes les pièces montées, ainsi que les garnitures et les décorations superflues. »

Publications

  • La Grande Cuisine illustrée, sélection raisonnée de 1221 recettes de cuisine transcendante, avec Prosper Salles, Monaco, Imprimerie de A. Chêne, 1900
  • Le Livre des cuisines militaires en garnisons, 1908
  • La Cuisine diététique, 500 recettes culinaires à l'usage des dyspeptiques, avec le Dr Félix Regnault, Paris, Vigot frères, 1910
  • La Bonne Chère pas chère ou les repas sans viande, Paris, Pierre Lafitte, 1918 (OCLC 46814054)
  • Le Grand Livre de la cuisine, en collaboration avec Prosper Salles, préface d'Henri Béraud, Paris, E. Flammarion, 1929 (OCLC 6987071)
  • Le Festin occitan, 1929 ; rééd. Villelongue d'Aude, Atelier du Gué, 1980 (OCLC 20904650)
  • Les Délices de la table, ou les Quatre saisons gourmandes, petit traité de cuisine transcendante à l'usage des gens de bon goût et des amateurs du bien manger, Paris, Flammarion, 1931 (OCLC 38944023)
  • Le Trésor de la cuisine du Bassin Méditerranéen par 70 médecins de France, révision et préface par Prosper Montagné, offert par les Laboratoires du Dr Zizine
  • Mon menu. Cuisine d'hygiène alimentaire, 600 recettes de cuisine ménagère de Prosper Montagné avec indication en regard de chaque recette, de ses effets sur l'organisme selon le tempérament et l'état de santé, précédé d'une étude sur les bases de l'alimentation humaine par le Dr Gottschalk, édité par la Société d'applications scientifiques, 19 avenue Trudaine, Paris, 1936
  • Larousse gastronomique, en collaboration avec le Dr Gottschalk, Paris, Larousse, 1938 (OCLC 248141300)
  • Cuisine avec et sans tickets, Paris, Larousse, 1941

Notes et références

Notes

  1. Elles ne commenceront cependant à voir le jour qu'à la fin du conflit.[3]

Références

  1. Archives Curnonsky, ed. Curnonska, 2007, T3.
  2. Marie Llosa, « La cuisine de tranchées où l'art d’accommoder les vivres », in : Manger et boire entre 1914 et 1918, 2015, Gand, Snoek, 207 p. (ISBN 978-9461612786), page 43.
  3. Alain Drouard, « Gastronomie et Première Guerre mondiale », in : Manger et boire entre 1914 et 1918, op. cit., pages 149-150.
  4. Article sur le cimetière de Sèvres.

Annexes

Bibliographie

  • Roger Lamoise, La Vie et l'Œuvre de Prosper Montagné. Maître cuisinier et écrivain gastronomique, 1865-1948, Malakoff, J. Lanore, 1995 (ISBN 9782862682457)
  • Jeanne B. Barondeau, « Prosper Montagné, un grand chef disparaît » in L'Héritage de Curnonsky, vol. III, Curnonsky. Souvenirs gastronomiques, Munich, Éditions Curnonska, 2007 (ISBN 9783940814036)

Article connexe

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