Prieuré Saint-Martin de Mesvres

Le prieuré Saint-Martin de Mesvres, est un édifice religieux bénédictin attesté au IXe siècle au diocèse d'Autun. Aujourd'hui propriété de M. Dominique Labonde, président de l'association Les amis du prieuré de Mesvres qui œuvre à sa préservation. Propriété privée, visites lors des journées du Patrimoine et des Fêtes organisées par l'association.

Prieuré Saint-Martin de Mesvres
Présentation
Culte Catholique romain
Type Prieuré
Rattachement Abbaye de Cluny
(Ordre de Saint-Benoit)
Début de la construction IXe siècle
Fin des travaux Xe siècle-XIIe siècle
Style dominant Roman
Géographie
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Ville Mesvres
Coordonnées 46° 51′ 36″ nord, 4° 14′ 28″ est
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
Géolocalisation sur la carte : France

Situation

Le prieuré est situé dans la vallée du Mesvrin, au fond de l'impasse éponyme au bord du Mesvrin sur la commune de Mesvres dans le département de Saône-et-Loire on y accède depuis Autun, distant de 14 km par la D.46, route touristique en passant par Guenand. Depuis Étang-sur-Arroux, distant de km par la D.61 en direction du Creusot

Historique

On ignore la date exacte de sa fondation, mais la première mention dont nous ayons connaissance est un diplôme de Charles le Chauve, daté de 843, confirmant l'autorité de l'église d'Autun sur celui-ci. Son origine est bien antérieure à cette date et se confond avec celle d'Autun. À cet emplacement se trouvait un temple, peut être consacré au dieu Mars. La tradition rapporte que saint Martin à son arrivée aurait détruit le temple pour y édifier une église chrétienne.

En 994, Gautier Ier ou Walterus, évêque d'Autun[1], cède le prieuré à Odilon, abbé de Cluny, et il restera dans son obédience jusqu'à La Révolution.

Soumis à la visite selon la règle de Cluny, il le fut au XIIIe siècle en 1262, 1268, 1271 et 1294, puis au XIVe siècle en 1333

Le prieuré fut mis en commende en 1470, époque à partir de laquelle ses biens furent peu à peu aliénés.

C'est Claude de Toulongeon qui fait abattre le cloître pour en vendre les pierres 1625-1632. Le prieuré est visité par Cluny en 1678 puis le par Dom Michon, Procureur Général de l'Ordre et prieur claustral de Nanteuil, venant de Cluny[2].

En 1725, Jacques de Morey fait remettre les bâtiments en état, et les travaux seront achevés en 1740 avec la réouverture de l'église rendue au culte.

Depuis 2016, un programme de fouilles est conduit par Sylvie Balcon-Berry, maître de conférence à l’université Paris IV Sorbonne, à la suite de l’étude archéologique des élévations engagées depuis 2008 ; chaque année au mois d’août, le prieuré de Mesvres accueille des étudiants travaillant sous la direction de l’archéologue.

Architecture

Église priorale

L'église était magnifique[3]. Composée d'une seule nef, et de deux chapelles, formant le double transept, d'une largeur d'environ 16 mètres, dont il ne reste que la partie Nord, ainsi que les murs Est, avec sur celui-ci le départ d'un arc sur un tailloir débordant avec filet, cavet et doucine, et à l'Ouest, d'une des deux chapelles latérales, dans l'angle Sud-Ouest, un arc bouché avec des claveaux biseautés. Un cartouche est visible sur l'imposte encore en place sous l'arc. Dans la partie Nord du transept on distingue des restes de d'ouvertures et de voûtes.

Au centre de la croisée, la voûte s'élevait à plus de 6 mètres, sous laquelle se trouvait un autel dédié à Notre-Dame. Au Nord se trouvait un autel dédié à saint Jean, ainsi que deux autres autels joignant les deux piliers qui y ont séparation du chœur et de la nef[4]. Le chevet plat englobant une abside enchâssée dans un massif, est la partie la plus ancienne de l'édifice, fin IXe siècle, début Xe siècle

La nef était précédé d'un narthex que surmontait une tour carrée à trois niveaux, se dressant à 49 mètres, et servant de forteresse lors des différentes guerres et brigandages. Elle s'effondra en 1836[5]. Sa partie basse formant un vestibule voûté qui servait jadis d'église paroissiale, et constituait de ce fait une avant-nef, par la suite le prieur en fit une de cave [6] Cette église fut en partie détruite avant la Révolution, et transformée en granges.

Le clocher, quant à lui, s'effondra le [7].

Cloître

Situé au sud de l'église priorale, c'est Claude de Toulongeon prieur, qui le fait abattre pour vendre les pierres.

Bâtiments conventuels

Il ne subsiste plus que la grande bâtisse en L, « logis délabré, mais encore élégant, avec sa tour ronde d'escalier et sa porte extérieure encadrée d'un joli fronton courbe chargé de trois boules » (Raymond Oursel)[8], qui formait autrefois le logement du prieur et celui des moines Il y reste des éléments architecturaux du XVIe siècle et, dans le bâtiment sud, des vestiges de peintures murales étudiées par Agathe Foullon.

Les dernières recherches archéologiques par prospection radar ont permis de prouver l'existence de douves autour du prieuré.

Moulin

Sur un bief au bord du Mesvrin, il existe toujours, fut remanié pour servir d'habitation.

Lapidaire

Un certain nombre de pièces trouvées dans le proche environnement du prieuré furent déposées au musée lapidaire d'Autun:

  • Trois chapiteaux antiques en marbre blanc, utilisés dans la construction de la première église, et provenant d'une construction plus ancienne.
  • Chapiteaux. L'un provient d'une propriété voisine du prieuré
  • Un fragment de pilastre
  • Pierres tombales

Prieurs

Prieurs réguliers
Prieurs commendataires 1470

Droits seigneuriaux

Le prieur avait droit de haute, moyenne et basse justice, droit de guet et de garde pour tous les habitants de Mesvres, et des environs, droit de banalité et bien d'autres comme le banvin, et le droit de créer des gardes champêtres

Iconographie

  • 1846 - Plan et dessins de l'abbé Jean-Sébastien Devoucoux (1804-1870)
  • 2007 - Croquis et tableau de Michel Perraudin
  • 2011 - Julien Labonde, entreprise 3D, numérisation en trois dimensions de l'ensemble des bâtiments du prieuré.

Bibliographie

  • Anatole de Charmasse, Cartulaire de l'Église d'Autun , Autun, 1865-1900, 2.vol. Procès-verbaux de visite de 1678, M.S.E., 1875, p. 76.sqq.
  • Anatole de Charmasse, Annales historiques du prieuré de Mesvres en Bourgogne et de ses dépendances, Autun, Dejussieu, 1877.In-8°, 178.p. et 8 pl.lithog. dans Bibliothèque de l'école des chartes, 1878, tome IV et VI.39. p. 345-347.
  • Anatole de Charmasse, Annales historiques du prieuré de Mesvres dans : Mémoires de la Société Éduenne, 4 (1875), p. 1-105 et 6 (1877), p. 321-394.
  • Syvie Balcon-Berry, Les fortifications du prieuré de Mesvres (Saône-et-Loire), dans : Château et Prieurés, acte du premier colloque de Bellecroix (Chagny)- 15-, sous la direction de Hervé Mouillebouche, préface de Vincent Tabbach, Chagny, 2011, 370.p. (ISBN 978-2-9532994-6-5)
  • Sylvie Bacon-Berry, Les recherches sur l'ancien prieuré de Mesvres (Saône-et-Loire) dans : Bulletin du centre d'études médiévales d'Auxerre BUCEMA, 15|-1,61-63.
  • W. Berry, Étude d'ensemble des bâtiments du prieuré Saint-Martin de Mesvres , Autun 2008
  • W. Berry, Romanesque Architecture in the Rural Autunois : the processes of stilistic change in Southwestern Burgundy in the eleventh and twelft centuries , thèse de doctorat, Université de Missouri-Columbia, 1993, catalogue des monuments « Mesvres » (notice sur l'église paroissiale, le prieuré et la chapelle de Certenue)
  • S. Balcon-Berry et W. Berry, Mesvres (Saône-et-Loire. Ancien prieuré Saint-Martin , dans : Les Dossiers d'archéologie, hors-série no 19 (août-), p. 26-31.
  • Christian Sapin, La Bourgogne préromane, Paris, 1986, p. 24, 115-118, 158, 208, 23, 245, 246, 253.
  • Article Une campagne archéologique au prieuré de Mesvres, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 198, , pp. 14-16.

Liens externes

Notes et références

  • Fédération des sites clunisiens
  1. autre forme nominale donnée par le Trésor de Chronologie
  2. Pièces jointes au dossier concernant l'usurpation des biens Ecclésiastiques rendus entre messire Pierre de Morey et Philibert Pillot servant de Madame la Dauphine Arrest du Grand Conseil du treize janvier 1698
  3. Roland Niaux, Le Pays d'Art et d'Histoire du Mont Beuvray, publication électronique2006-2007
  4. Procès-verbal de visite de 1678 rapporté par W. Berry
  5. selon Roland Niaux, 1837, selon les amis du Prieuré
  6. Procès-verbaux de visite, W. Berry, notice
  7. « De quelques églises disparues », article de Michel Bouillot paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 89 (printemps 1992), pages 9 à 19.
  8. Source : Le canton de Mesvres, article de Raymond Oursel paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 42 (été 1979), pp. 3-7.
  9. AD de Saône-et-Loire antérieures à 1790, Séries A & B, tome I, B.1965. (Cahiers)-In-folio, 945 feuillets, de 1625 à 1632
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