Predrag Matvejević

Predrag Matvejević, né à Mostar (Bosnie-Herzégovine, alors en Yougoslavie) le et mort le à Zagreb (Croatie)[1], est un essayiste yougoslave.

Son œuvre la plus connue est le Bréviaire méditerranéen. Il est naturalisé italien.

Biographie

Né d'un père russe, né à Odessa[2] et d'une mère croate, née en Herzégovine, alors dans le Royaume de Yougoslavie[3], il se qualifie lui-même d'ethniquement impur et de Yougoslave (et non de Croate)[4].

De 1994 jusqu'en 2007, il a tenu une chaire de slavistique à l'Université de Rome « La Sapienza » et a été nommé conseiller pour la Méditerranée dans le « groupe des sages » de la Commission européenne. C'est un militant d'une Yougoslavie unitaire. Il est lauréat du Prix Malaparte (1991), du Prix européen de l'essai Charles Veillon (1992) du Prix du Meilleur livre étranger (1993) et du Prix Strega (2003)[5]. Il est vice-président du PEN Club international de Londres et président de la fondation Laboratorio Mediterraneo de Naples. La croix d'officier de la Légion d'honneur lui a été décernée en 2014[6].

Ancien professeur de français à l'université de Zagreb, il quitte la Croatie en 1991 au début de la guerre de Yougoslavie qui marque l'éclatement de la Yougoslavie et n'a cessé depuis de lutter contre la guerre et les nationalismes. Depuis, il se partage entre Paris et Rome, « entre asile et exil », comme il le dit lui-même. Il enseigne les littératures slaves à l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 et à La Sapienza[7].

Matvejević a été condamné à cinq mois de prison ferme et deux ans avec sursis pour diffamation et injure par le tribunal de première instance de Zagreb (Croatie) le . L'article qui a provoqué la condamnation, intitulé « Nos talibans », était paru en novembre 2001 dans le quotidien Jutarnji List. Matvejević y traitait de « taliban », de « Quisling » et de « responsable des crimes de guerre commis en Bosnie-Herzégovine », le poète et traducteur Mile Pešorda, ancien enseignant universitaire en France de 1990-1994.

Soutenu par de nombreux universitaires et notamment par Claudio Magris (dans le Corriere della Sera), mais aussi par Belgrade, il vit à Rome et bénéficie de la double nationalité, croate et italienne. Il a déclaré qu'il ne ferait pas appel de cette sentence, pour ne pas « légitimer » la décision du tribunal de Zagreb[7].

Essais

En français

  • Pour une poétique de l'événement (préface de J.-M. Palmier), Union générale d'éditions, 1979
  • Bréviaire méditerranéen, Fayard, 1992 (traduit dans une vingtaine de langues; prix Malaparte, prix du Meilleur livre étranger 1993)[8].
  • De la dissidence, Bussigny, Fondation Charles Veillon, 1996
  • Le monde «ex» - Confessions (postface de Robet Bréchon), Fayard, 1996
  • La Méditerranée et l’Europe : leçons au Collège de France, Stock, 1999
  • Les Seigneurs de la guerre (sous la direction de P. Matvejevitch), Fayard, 1999
  • L'Ile-Méditerranée, Actes Sud : Motta, 2000
  • L'Autre Venise, Fayard, 2004 (titre original : Druga Venecija, VBZ, Zagreb, 2002, prix Strega 2003)
  • Entre asile et exil. Épistolaire russe, Stock, 1995 ; nouvelle édition revue et augmentée sous le titre Entre asile et exil. Sur la Russie de Brejnev à Poutine, Stock, 2008

En italien

  • Epistolario dell’altra Europa (1992)
  • Sul Danubio (2001)
  • Compendio d'irriverenza (direction Sergej Roić, Lugano, 2001)
  • Un'Europa maledetta (2005)
  • Il ponte che unisce Oriente e Occidente, dans Se dici guerra umanitaria, (direction Corrado Veneziano et Domenico Gallo, 2005)

En croate

  • Sartre (Zagreb, 1965)
  • Razgovori s Krležom (Zagreb, 1969)
  • Prema novom kulturnom stvaralaštvu (Zagreb, 1975)
  • Književnost i njezina društvena funkcija (Novi Sad, 1977)
  • Te vjetrenjače (Zagreb, 1977)
  • Jugoslavenstvo danas (Zagreb, 1982)

Prix et distinctions

Notes et références

  1. (hr) Tajana Vlašić, « Umro je Predrag Matvejević », sur telegram.hr, 2 février 2017 (consulté le 2 février 2017)
  2. L'Ukraine faisait alors partie de la Russie tsariste. Son père s'appelait Vsevolod Matveyevitch et ses ancêtres ukrainiens écrivaient ce nom Matvievitch. Son fils le qualifie de toutefois « russe orthodoxe » dans R come Religioni, p.  102.
  3. Avertissement : en URSS ou en Yougoslavie, on distingue la nationalité et la citoyenneté. Les deux étaient indiquées dans les documents officiels.
  4. Florence Noiville, « L’écrivain croate Predrag Matvejevitch est mort », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  5. (it) « Matvejević, Predrag nell'Enciclopedia Treccani », sur treccani.it (consulté le ).
  6. « Le professeur Predrag Matvejević Officier de la Légion d’honneur », sur le site de l'Ambassade de France à Zagreb (consulté le 2 février 2017)
  7. (it) Giorgio Pressburger, « Morto Predrag Matvejevic. Cantò le civiltà del Mediterraneo », sur Corriere della Sera, (consulté le ).
  8. « Bréviaire Méditerranéen par Predrag Matvejevitch », sur bibliomonde.com (consulté le ).
  9. Arrêtés du 30 mai 2000 conférant le titre de docteur honoris causa, sur admi.net/jo

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