Pourquoi j'ai pas mangé mon père

Pourquoi j'ai pas mangé mon père est un film d'animation en capture de mouvement franco-italo-sino-belge réalisé par Jamel Debbouze, sorti en 2015. C'est une adaptation libre du roman Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis publié en 1960. L'intrigue et les messages du film n'ont que peu de rapport avec l'œuvre originale.

Pourquoi j'ai pas mangé mon père
Réalisation Jamel Debbouze
Scénario Jean-Luc Fromental
John R. Smith
Rob Sprackling
Olivier de Funès
Jamel Debbouze
Frédéric Fougea
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Armateurs
Boréales
Pathé
Kissfilms
M6 Films
Cattleya
Pays d’origine France
Italie
Belgique
Chine
Genre Animation
Comédie familiale
Durée 113 minutes
Sortie 2015


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Édouard est le fils aîné du roi des simiens. Mais en raison de son aspect chétif, il est rejeté par sa tribu à sa naissance. Il grandit donc loin des siens. Auprès de Ian, qui devient son ami, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir[1]… Généreux, il ira jusqu'à mener son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité.

Fiche technique

Distribution

Production

Le film est entièrement tourné en capture de mouvement. Grâce à ce procédé, Louis de Funès, mort en 1983, a pu servir de modèle au personnage de Vladimir, les animateurs ayant utilisé des images de ses films[3].

Filmé sur un plateau de 150 m2 avec 60 caméras, il utilise des casques spéciaux pour la capture de mouvement facial. Pour décorréler le financement et la localisation, la production a commercialisé les visages de plusieurs personnages en Italie et en Chine afin d’une part d’obtenir des investissements, d’autre part de générer un intérêt supplémentaire en salle lors de la sortie dans ces pays. Toute la postproduction (lighting, rendu, compositing) a été faite par Prana Studios en Inde[4].

Sortie

Accueil critique

En France, Pourquoi j'ai pas mangé mon père reçoit des avis contrastés dans la presse. Dans le quotidien d'information Le Monde, Isabelle Regnier loue « la drôlerie irrésistible du verbe de Debbouze »[5]. Dans L'Express[6], Christophe Carrière estime que « la forme sert à merveille le fond » et que « l'animation est magnifique ». Dans l'hebdomadaire culturel Télérama[7], Guillemette Odicino remarque que « Jamel veut tout dire — et on le comprend — en une heure et demie, sur le handicap, la banlieue, l'amour, la fraternité et le mieux vivre ensemble » et que le scénario qui en résulte est un peu « fourre-tout », mais elle juge que l'ensemble reste une « bonne surprise », qu'elle compare à « un Disney sur de la musique soul, écrit par le Gérard Oury de Rabbi Jacob ». Dans Le Journal du dimanche[6], Danielle Attali juge le film « malin, enlevé, drôle et émouvant » et est convaincue en particulier par l'univers « cocasse et plein de charme » auquel s'ajoute une touche de poésie ; elle regrette seulement que la deuxième partie perde en énergie du fait d'être plus démonstrative. Dans Ouest France[6], Pierre Fornerod trouve que « fasciné par la technique de la capture de mouvement et la 3D, [le film] en oublie parfois de faire rire », mais ajoute que la dernière partie du film s'améliore de ce point de vue.

D'autres critiques ne sont pas entièrement convaincus. Le quotidien gratuit Metro publie ainsi deux critiques[8], l'une très favorable et l'autre très négative. Dans la première, Marilyne Letertre estime que le film « contient en effet tous les prérequis d’une production jeunesse : du rythme, de l’aventure, un humour à la portée de tous et de l’amour, au sens large du terme » et en salue la réussite artistique et graphique. Elle reproche à une partie des critiques d'« attaquer Jamel lorsqu’il fait du Jamel dans son premier film » alors que personne ne reproche à Woody Allen de « filmer des bobos new-yorkais depuis des décennies ». À l'inverse, Mehdi Omaïs, s'il salue la prise de risque de Jamel Debbouze et son travail pour porter à l'écran le roman de Roy Lewis, estime le résultat décevant, jugeant décors et personnages laids et l'écriture « inégale, inaboutie et lestée de métaphores aussi disgracieuses qu’un éléphant piégé dans un magasin de porcelaine (sur l’exclusion, entre autres) » et a eu « le sentiment constant de supporter un one-man-show qui n’avait pas vraiment sa place dans le cadre d’un film d’animation » qu'il aurait souhaité plus universel. Dans Marianne[6], Danièle Heymann qualifie la première réalisation de Jamel Debbouze de « souvent spectaculaire, terriblement bruyante, esthétiquement discutable, et par instants extrêmement touchante ». Dans le magazine de cinéma Positif[6], Philippe Rouyer regrette « l'agitation perpétuelle qui semble devenue la norme depuis quelques années dans les blockbusters de l'animation », mais salue « la performance technique et quelques bons gags qui jouent sur les anachronismes pour filer la métaphore de la banlieue et esquisser un autoportrait fantasmé du charismatique Jamel ».

Parmi les critiques les plus négatives, le magazine hebdomadaire L'Obs parle de « navet totalement indigeste »[9], Le Figaro de « ratage » doté d'un « scénario poussif » et de « dialogues d'une grande banalité »[10]. Pour Critikat, le film est « empêtré dans une réalisation ronronnante » servie par la volubilité de Debbouze « parfois indigeste »[11].

Sur le site d'Allociné, la presse lui donne une moyenne de 3,1/5 basé sur 28 critiques presse. Les spectateurs lui donnent une moyenne de 2,3/5 basé sur 2 261 notes dont 387 critiques.

Box-office

Sortie en France, pendant les vacances de pâques et après une campagne marketing agressive le film remporte un certain succès avec un peu plus de 656 000 entrées en première semaine, puis le film s'essouffle avec un peu plus de 500 000 entrées en deuxième semaine, 424 000 en troisième semaine et un peu plus de 388 000 en quatrième semaine, soit 1,9 million d'entrées en un mois. L'effet bouche à oreille ne fonctionne pas pour le film et au bout de sept semaines d'exploitation dans plus de 700 salles, le film cumule 2,3 millions d'entrées[12]. À la fin de l'année 2015, Pourquoi j'ai pas mangé mon père fait partie des 13 films français ayant dépassé le million d'entrées pendant l'année et totalise 2,4 millions d'entrées[13].

Un gouffre financier

Avec un budget officiel de 32 millions d'euros hors campagne marketing, le film avait besoin de beaucoup plus d’entrées pour être rentable. Le bilan est donc plutôt négatif pour le distributeur Pathé qui a investi environ 20 millions sur les 32[14].

Notes et références

  1. Site officiel du film
  2. (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
  3. « Secrets de tournage », Allociné.
  4. « 'Pourquoi j'ai (pas) mangé mon père' – Fond, forme et stratégie de production »
  5. « Pourquoi j’ai pas mangé mon père » : ton père à quatre pattes à l'aube de l'humanité !, lemonde.fr, 7 avril 2015
  6. Critiques de presse du film sur Allociné. Page consultée le 1er novembre 2015.
  7. Critique du film dans Télérama le 8 avril 2015. Page consultée le 1er novembre 2015.
  8. VIDÉO - Pourquoi j'ai pas mangé mon père : sensationnel ou indigeste ? Nos critiques se mettent à table, articles de Marilyne Letertre et de Mehdi Omaïs sur le site de Metro le 8 avril 2015. Page consultée le 1er novembre 2015.
  9. "Pourquoi j'ai pas mangé mon père" : le navet totalement indigeste de Debbouze, nouvelobs.com, 8 avril 2015
  10. Pourquoi j'ai pas mangé mon père, anatomie d'un ratage, lefigaro.fr, 8 avril 2015
  11. Pourquoi j’ai pas mangé mon père, critikat.com, 7 avril 2015
  12. Page "Box office" du film sur Allociné. Page consultée le 1er novembre 2015.
  13. 13 films français à plus de 1 million d'entrées en 2015, article de Fabien Lemercier sur Cineuropa le 29 décembre 2015. Page consultée le 30 décembre 2015.
  14. « POURQUOI J'AI PAS MANGE MON PERE, flop ou succès ? - Le box-office pour les nuls », sur Le box-office pour les nuls, (consulté le ).

Liens externes

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