Pontigny

Pontigny est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle abrite la célèbre abbaye de Pontigny.

Pour l’article homonyme, voir Pontigny (Moselle).

Cet article possède un paronyme, voir Potigny.

Pontigny

Mairie de Pontigny.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté de communes Chablis, Villages et Terroirs
Maire
Mandat
Emmanuel Maufroy
2020-2026
Code postal 89230
Code commune 89307
Démographie
Population
municipale
751 hab. (2018 )
Densité 63 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 54′ 28″ nord, 3° 42′ 42″ est
Altitude Min. 102 m
Max. 183 m
Superficie 11,92 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Auxerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Chablis
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Pontigny
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Pontigny
Géolocalisation sur la carte : France
Pontigny
Géolocalisation sur la carte : France
Pontigny

    Géographie

    Voies de communication

    La commune est traversée dans le sens nord-sud par la N77 joignant Auxerre au sud et Saint-Florentin et Troyes au nord, et par la D91 reliant Migennes à l'ouest et Chablis au sud-est.

    La sortie 20 (« Venoy ») de l'autoroute A6 est à 16 km au sud, la sortie 19 (« Monéteau ») est à 19 km au sud-ouest.

    Les gares les plus proches sont celles de Laroche - Migennes (la mieux desservie) à 18 km et celle d'Auxerre à 19 km[1].

    Hydrographie

    Le Serein au moulin de Pontigny.

    Le Serein[Sandre 1], très méandreux, traverse la commune d'Est en Ouest sur environ 8,2 km. Il est doublé en rive gauche par le bief du Moulin[Sandre 2], long de 2,7 km et qui finit dans Pontigny même.

    Six de ses affluents coulent sur la commune[1] :

    • le ru du Poncelot[Sandre 3], qui coule du sud au nord sur la commune pendant 2,6 km avant de couper le cours du bief du Moulin puis de confluer en rive gauche sur la commune de Ligny-le-Châtel ;
    • le ru des Prés du Bois[Sandre 4] (5,7 km de long) prend naissance sur Varennes et traverse Ligny-le-Châtel, puis arrive sur la commune et y coule sur 620 m avant de confluer en rive droite à 1,7 km en amont de la N77 ;
    • le ru des Cinquantaines[Sandre 5] coule du sud au nord entièrement sur la commune sur environ 6,2 km ; il coupe lui aussi le cours du bief du Moulin puis conflue environ 900 m en amont de la N77 ;
    • le ru du Bois[Sandre 6] forme limite avec la commune de Venouse sur 3,4 km, puis sur Seignelay pour environ 200 m avant de confluer en rive gauche 460 m en aval de la N77 ;
    • le ru de Roncenay[Sandre 7] (1,8 km) naît sur la commune et conflue en rive droite 700 m en aval de la N77 ;
    • le ru des Lames (2,9 km) puis le ru de Savry (1,5 km), affluents de rive gauche, coulent essentiellement sur Venouse avant de couler pour quelques dizaines de mètres sur Seignelay et de confluer sur des bras secondaires du Serein.

    La commune comprend très peu de surface d'eaux stagnantes (étang ou lac), avec seulement trois étangs : un petit étang de environ 82 ares à Entre Deus Eaux, une presqu'île à l'intérieur d'un méandre très resseré du Serein ; un étang de plus de un hectare à côté de la station d'épuration, toujours dans la vallée du Serein ; et un très petit étang de 25 ares derrière le Beugnon[1].

    Communes limitrophes

    Hameaux, lieux-dits et écarts

    Cinq hameaux sont entièrement situés sur la commune, et une partie du hameau des Prés du Bois d'en Bas.

    Les lieux suivis d'une astérisque sont situés à l'écart de la route indiquée. Les lieux-dits sont en italiques.

    B

    • Le Beugnon, Rue de la Tuilerie

    C

    • Les Chantereaux*, D91 vers Ligny
    • Le Clou*, Rue de la Tuilerie

    E

    • Entre Deux Eaux*, D91 vers Ligny
    • Les Essais*, Rue de la Tuilerie

    J

    • La Jeune Plante*, S-E de commune

    L

    • La Lame de Champagne, D91 vers Migennes
    • La Lame Jeanneton*, N77 vers Auxerre
    • La Lame de Ligny*, rve droite du ru du Pancelot
    • La Loge*, S-E de commune

    P

    • Le Parc*, derrière l'abbaye à l'Est
    • Les Prés du Bois d'en Bas* (en partie), D91 vers Ligny
    • La Prise*, D91 vers Migennes
    • Les Petits Graviers*, N77 vers St-Florentin

    R

    • Roncenay*, D91 vers Migennes
    • La Rue Feuillée*, D91 vers Ligny (Chemin de St-Edme)
    • Ruisy*, D91 vers Migennes

    S

    • Les Sables, S-E de commune
    • Ste-Procaire (Ste-Porcaire), D91 vers Migennes
    • Ste-Radegonde (Chapelle)*, D91 vers Migennes
    • Les Saules Verts*, N77 vers Auxerre

    T

    • La Terre Longe, S-E de commune
    • Tue-Vilain, S-E de commune
    • La Tuilerie, Rue de la Tuilerie

    Urbanisme

    Typologie

    Pontigny est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (45,4 %), prairies (24 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), forêts (9,8 %), zones urbanisées (5,4 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    • D'un nom de personne Pontinius suivi du suffixe -acum.
    • Pontiniacum (1119), Ponteigni (1269), Pontigny (1793).

    Histoire

    Moyen Âge

    Le Serein à Pontigny est le point de rencontre de sept territoires féodaux : comtés d'Auxerre, de Tonnerre et de Champagne, diocèses d'Auxerre, de Sens et de Langres, et le fief de l'abbaye de Pontigny[9]. C'est du pont de Pontigny qu'il était dit que deux évêques et deux abbés pouvaient s'asseoir ensemble sans quitter leurs territoires respectifs. Il s'agissait des évêques de Sens et de Langres, et des abbés de Pontigny et de Saint-Germain d'Auxerre[10].

    La première implantation remonte à 1114 : des moines venus de Cîteaux défrichent une terre sur la rive du Serein, sur la paroisse de Venouse, pour y fonder une abbaye qui prend le nom de Pontigny (du nom du pont qu'ils construisent sur la rivière). La légende situe dans cette abbaye la rédaction de la Grande Charte par les barons anglais révoltés contre Jean sans Terre.

    À partir de 1240, de nombreux pèlerins affluent vers les reliques de saint Edme, archevêque anglais inhumé dans l'église. Après 1285, les premiers laïcs s'installent à Pontigny et des maisons de bois apparaissent le long de la muraille du monastère.

    Lorsqu'un conflit éclatait entre l'un ou l'autre des princes ou des prélats, plutôt que de se battre ou de s'excommunier, et comme aucun n'admettait de se rendre chez l'autre pour négocier, puisque aussi chacun pouvait se prétendre chez lui sur l'arche centrale du pont de Pontigny, les grands qui gouvernaient vinrent se rencontrer au beau milieu de ce pont à de multiples reprises pour signer accords et conventions. Dans les grandes circonstances, on dressait une table dans l'axe du Serein ; et les trois comtes, les évêques et l'abbé de Pontigny y réglaient en dînant les affaires de nos régions.

    Temps modernes

    En 1549, on fabrique des tuiles et des carreaux de terre cuite, grâce à une argile de bonne qualité qu'on extrait sur place. La force hydraulique est exploitée par un moulin à grains et plus tard par un moulin à foulon (en 1746).

    Révolution française

    À la Révolution, Pontigny, alors hameau rattaché à Venouse, devient une commune indépendante. L'abbaye, quant à elle, est fermée et les moines chassés. Les bâtiments sont démolis et servent de carrière pour les habitants. L'église est épargnée et devient église paroissiale.

    Époque contemporaine

    De 1848 à 1903, le domaine de l'abbaye est occupé par les pères de Saint-Edme, confrérie fondée par le père Jean-Baptiste Muard.

    Au début du XXe siècle, l'abbaye de Pontigny a été le cadre d'un mouvement intellectuel important, les Décades de Pontigny. Il s'agissait de rencontres, durant l'été, d'intellectuels d'horizons très divers invités dans ce cadre verdoyant par son propriétaire de l'époque, Paul Desjardins. Entre 1910 et 1939, tout ce que la France compta d'écrivains, d'historiens, de philosophes etc. vint, une année ou l'autre, à Pontigny ; entre autres, Gaston Bachelard, Charles Du Bos, André Gide, Pierre Do-Dinh, Bernard Groethuysen, Alexandre Koyré, Helmut Kuhn et sa femme Käthe, André Malraux, Gabriel Marcel, Roger Martin du Gard, Robert Oppenheimer, Raymond Aron, Jean-Paul Sartre, Paul Valéry, Herbert George Wells. L'écrivain Henry de Montherlant, le philosophe Vladimir Jankélévitch et d'autres ont marqué le mouvement, qui s'est poursuivi après la mort de Paul Desjardins par les Colloques de Cerisy. L'inspiration de Paul Desjardins était les Solitaires de Port-Royal des Champs.

    En 1954, l'abbatiale de Pontigny est érigée, siège épiscopal de la Mission de France par le pape Pie XII.


    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    2008 2014 Hubert Trapet    
    2014 En cours Emmanuel Maufroy    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[12].

    En 2018, la commune comptait 751 habitants[Note 3], en augmentation de 1,62 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    406496478496714726705742829
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    785770811828852791851823769
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    778776736716697700700596776
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    677668684727737748809724749
    2018 - - - - - - - -
    751--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Le domaine monastique, hors l'église, est acquis en 2003 par la région Bourgogne qui le remet en vente en 2006. La région Bourgogne-Franche-Comté le vend en 2020 à la Fondation François Schneider.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Carte d'état-major interactive de Pontigny sur geoportail.fr, avec couches hydrographie et limites de communes activées.
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Auxerre », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. André Ségaud, « "Le pont des sept frontières" (Pontigny XIIe siècle-Moyen Age) », in Chroniques des pays de l’Yonne, Éditions de l’Yonne Républicaine, 2000 (en ligne).
    10. Vaast-Barthélemy Henry, Mémoires historiques sur la ville de Seignelay, département de l'Yonne, depuis sa fondation au VIIIe siècle, jusqu'en 1830 ; précédés de recherches sur l'état du pays au temps des Gaulois et des Romains ; et suivie d'une notice historique sur les communes environnantes, avec les principales pièces justificatives, vol. 1 et 2, Avallon, Éd. Comynet, , 369 p. (présentation en ligne), avec cartes, plans, blasons et lexique de mots en patois de Seignelay. Réédition 2004 chez Le Livre d'histoire, Lorisse 2 vol. Voir p. 98.
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    15. Portraits d'Ardechois.
    Références Sandre cours d'eau

    Annexes

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

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