Plan Nord

Le Plan Nord est un programme de développement économique des régions nordiques (au nord du 49e parallèle) du Québec proposé par le Gouvernement Jean Charest en [1]. Il prévoit des investissements publics et privés de l'ordre de 80 milliards de dollars dans un horizon de 25 ans. Le plan, qui se veut axé sur le « développement durable », comprend l'ouverture de mines[2], le développement de projets d'énergie renouvelable et la construction d'infrastructures de transport[3]. Il devrait, selon le gouvernement, permettre le maintien et ou la création de 20 000 emplois par année pendant la durée du projet[4].

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Le Plan Nord a été relancé en 2014. Le Gouvernement du Québec entend en faire un des principaux axes d'intervention de la relance de l'économie du Québec. Le relance du Plan Nord s'appuie sur le plan initial mais ses orientations ont été actualisées. Il prévoit maintenant 50 milliards d'investissements d'ici 2035 sur le territoire du Plan Nord. « À l'horizon 2035, le Plan Nord aura permis la mise en valeur du potentiel diversifié du territoire, au bénéfice de ses populations et de tout le Québec, dans le cadre d'un développement durable exemplaire, selon une approche globale, intégrée, cohérente et responsable.»[5] En , le Gouvernement du Québec annonçait que plus de 7 000 emplois étaient associés à de nouveaux projets du Plan Nord. De plus, 16 milliards de dollars d'investissements sont déjà prévus.

En plus d'être ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, Pierre Moreau est ministre responsable du Plan Nord, depuis le .

Contexte

D'abord proposé au cours des semaines précédant la campagne électorale de 2008 par le chef du Parti libéral du Québec Jean Charest, le Plan a longtemps été vu comme un exercice de rhétorique électoraliste[6].

Il a été dénoncé par les Innus qui menacent d'y faire obstacle et raillé par des chroniqueurs[7] et l'opposition péquiste à l'Assemblée nationale en raison de l'absence de tout document écrit à ce sujet, hormis les communiqués de presse des libéraux. En , la ministre responsable du Plan Nord, Nathalie Normandeau, a dû admettre qu'il n'y avait pas de plan, parlant plutôt d'une « démarche » menant à des « consultations »[8].

Le gouvernement a mené des consultations auprès des communautés des régions concernées[9], y compris les Inuits du Nunavik, au cours de l'été 2010. Un plan devait être rendu public en [10].

Le , à la suite de la démission de Nathalie Normandeau, Clément Gignac[11] a été nommé ministre responsable du Plan Nord.

Pierre Arcand a été ministre responsable du Plan Nord du au , jour auquel Pierre Moreau a hérité de ces fonctions, à la suite d'un remaniement ministériel.

Le Plan Nord et le Québec

Le Plan Nord est une occasion pour le Québec mettre en valeur les ressources des régions nordiques du Québec.

Tant sur le plan du développement humain que du développement industriel, le grand nord québécois demeure un territoire sous-développé où des gestes de souveraineté tels le Plan Nord ont intérêt à être posés dans un contexte de propriété nationale[12].

Société du Plan Nord

La Société du Plan Nord est l'organisme chargé du déploiement du Plan Nord. Son siège social est situé à Québec, mais elle dispose de cinq antennes au nord du 49e parallèle, soit à Baie-Comeau, à Chibougamau, à Roberval, à Sept-Îles et à Kuujjuaq. La Société du Plan Norda été créée à la suite de l’adoption par l’Assemblée nationale de la Loi sur la Société du Plan Nord. Elle est entrée en fonction le [13].

La Société a pour mission, dans une perspective de développement durable, de contribuer au développement intégré et cohérent du territoire du Plan Nord, en conformité avec les orientations définies par le gouvernement relatives au Plan Nord et en concertation avec les représentants des régions et des nations autochtones concernées ainsi que du secteur privé[14].

Critique

Une manifestation regroupant plusieurs centaines de personnes a eu lieu le devant le Palais des Congrès à Montréal où se tenait le Salon des ressources naturelles. Ce rassemblement qui avait pour objectif de dénoncer le Plan Nord a été déclaré illégal par le SPVM puisque les organisateurs n'avaient pas remis le trajet de l'évènement aux autorités, dû au nouveau règlement de police qui entraîne par ailleurs la controverse. Environ une dizaine de personnes ont été arrêtées pour s'être confrontées avec les policiers sur place[15].


Le rappeur canadien (et autochtone) Samian s'est exprimé contre ce projet dans sa chanson Plan Nord.

Notes et références

  1. http://plannord.gouv.qc.ca/documents/territoire-application.pdf
  2. http://plannord.gouv.qc.ca/documents/potentiel-minier.pdf
  3. « Plan Nord : Québec construit une route vers les monts Otish », sur canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
  4. Tommy Chouinard, « Plan Nord: 80 milliards d'investissements publics et privés sur 25 ans », L:a Presse, Montréal,
  5. Société du Plan Nord (Québec),, Le Plan Nord à l'horizon 2035 : plan d'action 2015-2020 (ISBN 9782550727033, OCLC 949938318, lire en ligne)
  6. Antoine Robitaille, « Charest mise sur le Nord », Le Devoir, Montréal, (lire en ligne)
  7. Lise Payette, « le plan Nord de Charest », Le Devoir, Montréal, (lire en ligne)
  8. Antoine Robitaille, « Finalement, le « Plan Nord » n'existe pas », Le Devoir, Montréal, (lire en ligne)
  9. Alain Castonguay, « Retombées économiques du Plan Nord, la ville de Saguenay a de grandes ambitions », Transport Magazine, juin 2012, vol. 12, no 5, p. 16-19.
  10. (en) Jane George, « Billions in Plan nord for hydro, roads and more », Nunatsiaq Online, (lire en ligne)
  11. « La Terre : Clément Gignac remplace Nathalie Normandeau »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  12. http://carc.org/pubs/v16no2/10.htm
  13. « La Société du Plan Nord » (consulté le )
  14. « Loi sur la Société du Plan Nord » (consulté le )
  15. « Une manifestation contre le Plan Nord dégénère », Radio-Canada, Montréal, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Site Plan Nord

Projet actif Plan Nord

Ouvrage

  • Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Faire le Nord ensemble : le chantier d'une génération, Québec (Québec), Gouvernement du Québec, , 156 p. (ISBN 978-2-550-61426-5, lire en ligne [PDF]).

Articles de journaux

  • Alexandre Shields, « Québec étudie des projets de ports en eaux profondes », Le Devoir, , p. 1-8.
  • Annie St-Pierre, « Croissance fulgurante en Abitibi », Le Journal de Québec, , p. 37.
  • Hugo Fontaine, « La Baie-James, eldorado minier », La Presse Affaires, , p. 7.
  • Marc St-Hilaire, « Le Plan Nord : plus imposant que le projet Bourassa », AL13 Le magazine de l'aluminium, vol. 18, no 1, , p. 25-26.
  • Marcel Martel, « Nord québécois : une réponse à la pression mondiale sur les ressources naturelles », 49e Parallèle, vol. 1, no 1, , p. 38-41.

Articles scientifiques

  • Alexandre Brun, Ève Harbour-Marsan, Frédéric Lasserre et Éric Mottet, « Le Plan Nord : enjeux géopolitiques actuels au regard des « Plans Nord » passés », Recherches sociographiques, vol. 58, no 2, , p. 297-335 (lire en ligne).
  • Éric Chalifoux, « Le Plan Nord et les Autochtones », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 41, no 1, , p. 33-36 (lire en ligne).
  • Jean-François Arteau, « Le Plan Nunavik, une réponse au Plan Nord », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 41, no 1, , p. 65-66 (lire en ligne).
  • Véronique Antomarchi, « Tourisme, identité et développement en milieu inuit : le cas de Puvirnituq au Nunavik », Téoros, vol. 28, no 1, , p. 52-60 (lire en ligne).
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