Plage de la Mine d'Or

La plage de la Mine d'Or est une plage publique située sur la commune de Pénestin, dans le département français du Morbihan.

Géographie

Le site de la Mine d'Or est unique en France par son intérêt écologique. Sa falaise est le témoin du passage d'un ancien fleuve, qui s'écoulait au sein d'une vallée aujourd'hui disparue. Une bordure de cette paléovallée est visible au nord de la falaise[1].

La falaise qui la surplombe constitue un site géologique d'intérêt international, pour son estuaire de fleuve fossile[2].

Histoire

Le , Charles Bonnefin écrit au maire de Pénestin après avoir réalisé un travail de prospection. Il demande l'autorisation de déposer sur les bords de la « Grande Côte »  l'ancien nom de la Mine d'Or , les résidus du lavage du sable dans lequel se trouvent des métaux précieux, notamment de l'or. Il demande également de pouvoir construire une cabane et une rampe sur le site. Le conseil municipal accepte sa demande et lui accorde une concession[1].

La plage de la Mine d'Or tire donc effectivement son nom de l'exploitation aurifère entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. L'or ne se trouvait pas dans une mine, mais à l'air libre, dans le sable sous forme de paillettes. Cependant, le lavage de tonnes de sables ne permettait d'extraire qu'une faible quantité d'or. L'exploitation du site a par conséquent employé peu de main d'œuvre et n'a pas entraîné un effet de « ruée vers l'or », s'arrêtant dès le début de la première guerre mondiale[1].

Classement

La falaise ainsi qu'une partie du domaine public maritime correspondant est un site naturel classé par décret du [3].

Cadre géologique

Les trois unités sédimentaires au-dessus du socle.

Les falaises de la plage de la Mine d’Or à l'ouest du bourg de Penestin, hautes de 10 à 15 mètres et dont la verticalité est parfois rompue par des éboulis, sont caractérisées par leur coloration cuivrée. Elles offrent sur près de 1 800 m une coupe orientée en gros N-S d'un système sédimentaire, dénommé « Formation de Pénestin » (sables, argiles et graviers de l'éocène-Würm). Cette formation repose sur un socle de micaschistes briovériens très altérés en kaolinite. Un grand accident décrochant N 110° limite les affleurements au sud.

Observations et interprétations

La formation de Pénestin repose sur un substratum briovérien constitué au nord de micaschistes chloriteux sains, plissés et à foliation métamorphique faiblement pentée vers le sud. Ils passent latéralement vers le sud à leurs produits d'altération avec des isaltérites puis des allotérites riches en kaolinite et en quartz, cette latérisation ayant lieu à l'Yprésien et au Lutétien supérieur[4].

Cette formation est subdivisée en trois unités lithostratigraphiques qui correspondent à deux périodes d'incision de vallées fluviatiles lors d'abaissement du niveau marin pendant plusieurs cycles glaciaires quaternaires situés entre −600 000 et −300 000 ans[4] :

  • l'unité 1 (2 mètres au maximum) est un conglomérat rouge brun consolidé à ciment ferrugineux hétérogène dont la coloration est héritée du fer des profils d'altération latéritiques. Ce conglomérat épais est constitué de blocs de quartz, de grès, de granite et de micaschiste de taille variable, parfois plus de 10 cm, d'origine locale ou plus lointaine. Ces galets présentent parfois une imbrication fruste, montrant un écoulement vers le nord-ouest, et quelques niveaux sableux de quelques décimètres d'épaisseur montrent des litages obliques de courants. Cette unité correspondrait au plus bas niveau marin avec la formation d'écoulements de débris donnant naissance à des cônes alluviaux dans la paléo-Vilaine[5] ;
  • l'unité 2 (2 à 7 mètres) montre des sables ocre très grossiers qui évoluent verticalement vers des sables très fins, des silts argileux et argilites avec rides de courants parfois opposés caractéristiques des courants de marée (faciès tidaux). Vers le nord, des litages obliques de sables grossiers à graviers anguleux indiquant des paléocourants vers le nord-ouest. Vers le sud, la granulométrie diminue en passant de sables moyens à grossiers mal classés jusqu'à des sables plus fins assez bien classés à litages obliques soulignés par des galets. Cette unité correspondrait à une lente remontée du niveau marin avec la formation de mégarides appartenant à des barres sableuses qui se développent dans le lit des rivières en tresses ou faiblement sinueuses. Entre ces barres se déposent des sables plus fins voire des argiles déposées par des lacs temporaires, lors de l'abandon des chenaux dans la paléo-Vilaine[5] ;
  • l'unité 3 (3 à 6 mètres) est grossière avec à la base des niveaux conglomératiques, moins grossiers que dans l'unité 1, puis des sables grossiers à moyens et des graviers et galets de quartz, grès et schistes rouges. Les litages plans obliques indiquent des paléocourants vers le sud-est à l'opposé des deux unités inférieures. Vers le sommet, des argilites rouges apparaissent dans les niveaux sableux et enfin des niveaux argileux gris lités pourraient correspondre à des dépôts lacustres développés entre les barres sableuses des rivières en tresse. Cette unité correspondrait à un nouvel épisode de bas niveau marin avec la formation d'écoulements de débris dans la paléo-Loire[5].

Galerie

Notes et références

  1. La Mine d'Or, panneau de présentation réalisé par l'office de tourisme de Pénestin, consulté sur site en .
  2. « Les géotopes et les ensembles géologiques en Bretagne », sur www.bretagne-environnement.org (consulté le )
  3. Fichier national des sites classés, consulté le 27 avril 2016
  4. Jean Plaine, « Sortie géologique dans le Léon animée par Michel Ballèvre », sur Société géologique et minéralogique de Bretagne, .
  5. R. Anfray, J. Chauvet, « Excursion sur la plage de la Mine-d'or de Pénestin », Bulletin de l'Association Vendéenne de Géologie, , p. 48-57 (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

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