Grande nacre

Pinna nobilis

Pour les articles homonymes, voir Grand nacré.

La grande nacre (Pinna nobilis), parfois également appelée jambonneau hérissé[1], est un coquillage bivalve de Méditerranée de couleur rouge vivant enfiché verticalement dans les fonds sableux souvent couverts d'herbiers de posidonie (Posidonia oceanica). C'est l’un des plus grands coquillages existants dans le monde (elle peut dépasser m de long). Jadis abondante sur le littoral français, elle a été décimée par la pollution, fragilisée par le recul des herbiers à posidonie, par les ancrages et les chalutages, mais aussi par les plongeurs avides de souvenirs originaux, elle est aujourd'hui devenue très rare. Elle est protégée en France depuis le et sa pêche est interdite[2].

Elle recèle souvent des crustacés vivant à l'intérieur.

La grande nacre produit des fibres, le byssus, jadis utilisé pour fabriquer des tissus. La Toison d'or aurait été tissée dans cette matière[3].

Fin 2016, à Monaco, 47 grandes nacres sont déplacées du tombant des Spélugues vers la plage du Larvotto en vue de la construction du Portier[4],[5].

Un parasite mortel provoque sa disparition

Grande nacre (longueur réelle env. 60 cm)

Durant l’automne 2016, après avoir décimé totalement les populations de grandes nacres en Espagne, notamment du sud de Valence jusqu'à la région de Murcie, et tout autour des Baléares, le parasite protozoaire Haplosporidium pinnae (appartenant au phylum des Cercozoa)[6] a atteint les populations méditerranéennes de Corse. Ce parasite du genre Haplosporidium n’est pas inconnu puisqu’il avait décimé les exploitations ostréicoles californiennes dans les années 50[réf. nécessaire]. Ce protozoaire unicellulaire aurait été introduit par un cargo japonais dont l'équipage aurait vidangé ses eaux de ballast non loin des côtes espagnoles (Philippe Gallini, 2018)[réf. nécessaire]. D’après différentes observations, le protozoaire ne tuerait pas directement le bivalve : c’est en se reproduisant dans son tube digestif qu’elle va l'empêcher de se fermer. Une fois la nacre « paralysée », ses principaux prédateurs que sont les poulpes et les coquillages perceurs ont le champ libre. Lorsqu’elle n’est pas consommée par des prédateurs, la grande nacre infectée va mourir de faim puisque le parasite entraine un dysfonctionnement grave de la glande digestive (lieu d’absorption de la nourriture) de l’individu (Vazquez-Luis & Alvarez, 2017).

Notes et références

  1. Arrêté du 26 novembre 1992 fixant la liste des animaux de la faune marine protégés sur l'ensemble du territoire paru au J.O. no 15 du 19 janvier 1993
  2. Vincent Gravez, « Pinna nobilis (Linnaeus, 1758) », GIS Posidonie, (consulté le )
  3. Louise Marquez, « De la soie de mer aux tissus d'or », Pour la Science, no 393, (lire en ligne)
  4. Clémentine Thiberge, « Pour s’agrandir, Monaco lance un chantier d’urbanisation en mer », sur Fpa2.org,
  5. « Construction durable : des mesures écologiques pour l’extension en mer de Monaco », sur Bouyguesdd.com
  6. (en) Gaetano Catanese, Amalia Grau, Jose Maria Valencia et Jose Rafael Garcia-March, « Haplosporidium pinnae sp. nov., a haplosporidan parasite associated with mass mortalities of the fan mussel, Pinna nobilis, in the Western Mediterranean Sea », Journal of Invertebrate Pathology, vol. 157, , p. 9–24 (DOI 10.1016/j.jip.2018.07.006, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

  • Portail des mollusques et de la malacologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.