Pierre de foudre

Pierre de tonnerre, céraunie

Les pierres de foudre sont des pierres de forme ou d'aspect singulier, que la tradition attribue à une chute du ciel lors d'un orage ou à l'effet de la foudre. Il peut s'agir de pierres naturelles ou d'artéfacts.

Dans l'Antiquité romaine, les pierres de foudre ou pierres de tonnerre (cerauniae) pouvaient être, d'après leurs descriptions[1], des objets préhistoriques, des fossiles (notamment des rostres de bélemnites) ou des gemmes, voire de simples pierres d'aspect particulier.

En Europe de l'Ouest les pierres de foudre (ou de tonnerre), ou céraunies, constamment attribuées à l'action de la foudre ou à une chute avec la foudre bien que cette origine ait été contestée dès le XVIe siècle, sont généralement des artéfacts préhistoriques, le plus souvent des pointes de flèches ou des lames de haches polies[2]. Ce sont parfois des pierres de forme ou de couleur remarquable, notamment en Champagne des boules de marcassite[3],[4].

Au Viêt Nam les pierres de foudre, censées se former spontanément (ou remonter du sol) trois mois et dix jours après un impact de foudre, sont des silex taillés ou bien des objets en cuivre ou en bronze. Ils sont réputés protéger efficacement de la foudre ou de ses effets funestes[5]. Des pierres de foudre sont également mentionnées en Chine et au Japon[6].

Aujourd'hui, les revendeurs de roches et de minéraux et les géologues amateurs appellent souvent pierres de foudre les fulgurites, des morceaux allongés (souvent tubulaires) de silice amorphe, qui sont effectivement formées par la foudre au point d'impact, dans un sol sableux.

Notes et références

  1. Notamment Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre XXXVII, chapitres 51 et 55.
  2. Jean Gaudant, « Aux sources de la Préhistoire : les céraunies, ces pierres étranges supposées tombées du ciel », Travaux du Comité français d'Histoire de la Géologie, 3e série, t. XXI, , p. 97-112 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Stanislas Meunier, Géologie des environs de Paris ou Description des terrains et énumération des fossiles qui s'y rencontrent, Paris, Librairie de J.-B. Baillière & fils, , p. 44.
  4. « Recherches sur la craie blanche », Compte rendu de l'Association française pour l'avancement des sciences, Actes du congrès de Reims – 1907, , p. 378.
  5. L. Cadière, « Les pierres de foudre », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, t. 2, no 3, , p. 284-285 (lire en ligne, consulté le ).
  6. F. de Mély, « Les pierres de foudre chez les Chinois et les Japonais », Revue archéologique, Presses Universitaires de France, 3e série, t. 27, , p. 326-332 (lire en ligne).

Voir aussi

  • Portail des minéraux et roches
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