Pierre II de Nice

Pierre II de Nice est né vers 1035 et mort en 1103.

Pour les autres membres de la famille, voir Première maison des comtes d’Orange-Nice.
La cathédrale de Sisteron.

Pierre II de Nice, pour lequel son père Rambaud de Nice achète dès l'enfance, la succession du siège de Sisteron, après son frère Pierre de Nice. Ce scandale donne lieu à de nombreuses péripéties[1]. Pierre II de Nice est néanmoins évêque de Sisteron (1043-1059). Toutefois, Pierre II de Nice, évincé en tant qu'évêque de Sisteron, est élu évêque de Vaison 1060-1103 avant l'année 1059. Cette élection, que le Saint-Siège ne favorise certainement pas, est favorisée par le souvenir de son grand-oncle le saint évêque Pierre de Mirabel et avec des protections que seules les alliances de Rambaud peuvent justifier[1]. Mais d'autres historiens estiment que Rambaud de Nice achète également l’évêché de Vaison, et que c'est que du fait de cet achat que son fils Pierre devient l’évêque de ce diocèse[2].

Biographie

Sa famille

Blason des princes d’Orange.

Rambaud de Nice, son père, est coseigneur de Nice, de Courthézon et de Vence[3]. Il est l’un des petits-fils du comte Guillaume Ier de Provence, dit le libérateur[4] Certains historiens lui donneront le titre de vicomte. Son père est un membre de la première maison des comtes d’Orange-Nice. Rambaud de Nice, trois fois marié, a de nombreux enfants, tiges de familles puissantes[5]. Rambaud fait avec ses épouses de nombreux dons à l’Église et l’un de ses fils est moine après son décès.

Le nombre d'évêques que compte cette famille est impressionnant.

Accelena d’Apt, sa mère est la fille de Rainald, seigneur d’Apt, et Beatrice[6]. Les seigneurs d’Apt sont connus aussi sous le nom de Saignon.

Évêque de Sisteron (1043-1059)

Rambaud de Nice et de Vence, son père, essaie d'élever sur les sièges épiscopaux ses parents ou amis, afin de détenir le pouvoir temporel et spirituel[7].

Comme bien des offices ecclésiastiques, l’évêché de Sisteron est approprié illégalement, voire occupé par les laïcs aux Xe et XIe siècles. À Sisteron, Odile de Provence administre elle-même les biens de l’évêque. Son fils, Rambaud de Nice occupe la citadelle de Sisteron et achète l’épiscopat en 1043 pour son fils Pierre (8 ans). Le concile d’Avignon excommunie Rambaud de Nice, et nomme en 1060 Géraud Chevrier pour réformer l’évêché. Mais en 1066, les chanoines lui refusent l’entrée dans sa ville ; il ne peut non plus entrer au château de Lurs, et installe son évêché à Forcalquier, dont l’église Notre-Dame-du-Bourguet est élevée au rang de concathédrale (deuxième cathédrale du diocèse), un chapitre est créé avec les mêmes droits que celui de Sisteron, et la ville devient sa résidence principale.

Rambaud de Nice vend l’évêché à ses chevaliers et ne veut pas le rendre[8]. L'évêché de Sisteron est de 1043 à 1060 aux mains du « laïque » Rambaud de Nice, qui en dilapide les domaines[9].

Pierre II tient son siège 14 ans avant de devoir le quitter vraiment à la mort de son protecteur paternel. C'est là l'une des rares exceptions qui confirment la règle générale concernant les successions d'évêques : quand une charge ne fait pas l’objet de transactions, c’est qu’elle n’en vaut pas - ou plus - la peine.

Évêque de Vaison (1060-1103)

Le jardin du cloître de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth de Vaison, construit par son grand-oncle, Pierre de Mirabel.

Pierre II de Nice, évincé en tant qu'évêque de Sisteron, est élu évêque de Vaison 1060-1103 avant l'année 1059. Cette élection, que le Saint-Siège ne favorise certainement pas, est favorisée par le souvenir de son grand-oncle le saint évêque Pierre de Mirabel et avec des protections que seules les alliances de Rambaud peuvent justifier[1]. Mais d'autres historiens estime que Rambaud de Nice achète également l’évêché de Vaison et c'est que du fait de cet achat que son fils Pierre devient l’évêque de ce diocèse[2].

Pierre II de Nice, évêque de Vaison cède, en 1073, à Dieu, à N. S. Jésus-Christ, à la Sainte-Mère Marie toujours Vierge et à l'église de Nice, l'héritage paternel, c'est-à-dire, le château de Drap avec ce qui lui appartient. Si quelqu'un, si moi-même, si l'un de mes héritiers ou tout autre ose vous troubler dans cette donation, que la colère de Dieu tombe sur lui ; qu'il soit excommunié et interdit. Nous le séparons de l'église et nous lui interdisons la porte de la maison de Dieu ; qu'il s'en aille avec le traître Judas et que ses mauvais affidés ou conseillers soient précipités dans les enfers avec Béelzébuds, prince des démons. Aux calendes de mai[10].

Notes et références

  1. François de Ripert-Monclar 1907, p. XXIX  [lire en ligne]
  2. Noël Didier, op. cit., 1954, p. 16; Jean-Pierre Poly, op. cit., 1976, p. 255; Édouard Baratier, Histoire de Provence, Toulouse, Privat, 1987, p. 129.
  3. Eugène François Tisserand 1862, p. 126  [lire en ligne]
  4. Cartulaire de Saint-Victor, n° 659, cité par Mariacristina Varano, Institution épiscopale et autorité comtale dans le diocèse de Sisteron.
  5. Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, Par Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, Valence, 1893, v.2, p.146.
  6. Florian Mazel: La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe -début XIVe siècle p. 231 et Europäische Stammtafeln XIV 9 les seigneurs d'Apt et Faire mémoire: souvenir et commémoration au Moyen Âge : séminaire Sociétés, idéologies et croyances au Moyen Age, Par Claude Carozzi, Idéologi Séminaire Sociétés, Huguette Taviani-Carozzi, Université de Provence Equipe de recherche « Sociétés, idéologies et croyances au Moyen Age », Collaborateur Claude Carozzi, Huguette Taviani-Carozzi, Publié par Publications de l'Université de Provence, 1999, p.224.
  7. Eugène François Tisserand 1862, p. 141  [lire en ligne]
  8. Mireille Fontana 1957, p. 37
  9. Le Moyen âge, Publié par H. Champion, 1888, p.521.
  10. Eugène François Tisserand 1862, p. 127  [lire en ligne]

Bibliographie

  • Albanès, Joseph Hyacinthe (1822-1897),Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales, pp. 464 et 465; en ligne sur Gallica.
  • Mireille Fontana, La réforme grégorienne en Provence orientale, Aix-en-Provence, La pensée universitaire, , 153 p..
  • François de Ripert-Monclar (éditeur scientifique), Cartulaire de la Commanderie de Richerenches de l'Ordre du Temple (1136-1214), Paris et Avignon, F. Seguin (Avignon) et H. Champion (Paris), coll. « Mémoires de l'Académie de Vaucluse », (lire en ligne).
  • Moreri, Le grand Dictionnaire historique, ou mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, p. 85.
  • Eugène François Tisserand, Chronique de Provence : histoire civile et religieuse de la cité de Nice et du Département des Alpes-Maritimes, vol. premier, Nice, Visconti et Delbecchi, (lire en ligne).
  • Mariacristina Varano, « Institution épiscopale et autorité comtale dans le diocèse de Sisteron », Rives nord-méditerranéennes (en ligne), Aix-en-Provence, UMR TELEMME, no 28, (lire en ligne, consulté le ).
  • Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, Aix-en-Provence, Université Aix-Marseille I – Université de Provence Département d’Histoire de l’Art et Archéologie (UFR Civilisations et Humanités), , 1139 p. (lire en ligne).
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