Pierre Deflandre

Pierre Deflandre, né à Soissons (Aisne) le et mort à Tours le , est un général français.

Pour les articles homonymes, voir Pierre de Flandre.

Biographie

Pierre Deflandre naquit à Soissons le  ; son père y exerçait la profession de charron. Il reçut une instruction primaire assez solide.

Sorti de l'école, il occupa un petit emploi dans un bureau et, le , il s'engageait au 6e régiment de lanciers. Il avait alors 18 ans.

Après 3 mois 1/2 de service, il obtenait « par récompense nationale » le grade de maréchal des logis sans avoir été brigadier. Il passa, avec ce grade, au 5e régiment de chasseurs.

Pour pouvoir combattre en Algérie, il rendit ses galons pour passer comme simple cavalier au 2e régiment de chasseurs d'Afrique ; il avait 20 ans.

En Algérie, les combats étaient rudes et l'avancement y était lent. Nommé brigadier le , il ne reprit le grade de sous-officier que le 1er septembre 1834 ; il avait 21 ans 1/2.

Le , il se signala lors de la bataille de la Macta, où il eut son cheval tué sous lui et où il fut blessé d'un coup de feu à la cuisse gauche.

Le , il fut nommé maréchal des logis chef.

Il changea de corps et devint sergent-major à la 1re compagnie des pionniers de discipline le , il était nommé sous-lieutenant le et placé au 2e bataillon d'Afrique.

Le , le 2e bataillon d'Afrique, commandé par le commandant Eugène Cavaignac, qui occupait la place de Cherchell fut vigoureusement attaqué par une troupe importante de guerriers arabo-berbères. Pierre Deflandre s'y fit heureusement remarquer : chargé de la défense du poste de Bab-el-Rouss, avec trente hommes, il soutint l'attaque et parvint à repousser les assaillants au nombre de six cents[1]. Il fut cité à l'ordre de l'armée d'Afrique pour s'être « particulièrement distingué dans les combats des et devant Cherchell. » En conséquence de cette citation, il fut promu lieutenant à la date du .

Il fut malheureusement atteint par les fièvres d'Algérie[2], fièvres qu'on ne savait alors pas combattre et qui le terrassèrent ; il dut rentrer en France. Le , il passait au 8e régiment d'infanterie légère. Le suivant, il entrait dans la gendarmerie.

Le , il épousait Eugénie-Marie de Rillet, fille d'un général mort en activité.

En 1846, il était lieutenant de gendarmerie en résidence à Fontainebleau lors de l'attentat de Pierre Lecomte[3] contre le roi Louis-Philippe et ce fut lui qui arrêta le meurtrier. Le roi le nomma chevalier de la Légion d'honneur.

Il poursuivit sa carrière dans la gendarmerie et au moment de la déclaration de guerre de 1870, il était colonel depuis trois ans et il venait d'être nommé commandeur de la Légion d'honneur.

À cause de l'invasion par les armées allemandes, il fut chargé, le , de l'organisation de la défense de la Côte-d'Or et, le , il était nommé général de brigade et affecté, à titre provisoire, au commandement de la 3e division du 17e corps à la 2e armée de la Loire.

Il fut blessé d'un coup de feu à la cuisse au combat de Josnes (Loir-et-Cher)[4] le à 4 heures du soir au moment où prenant la tête de ses soldats il les entraînait au combat. Cette blessure se compliqua du tétanos et il mourut, dans d'horribles souffrances, un mois plus tard, le , à Tours, dans les bras de sa femme.

Hommages

Par délibération du conseil municipal de Soissons, le , les deux rues des Minimeuses (dite aussi rue de la Petite-Caserne) et des Vieilles-Étuves furent réunies sous le nom de rue Deflandre[5].

Notes et références

  1. L'on peut lire un résumé de ces combats dans : Charles Jean Baptiste Schambion, Livre d'honneur du 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique - 1832-1887, Paris : L. Baudoin et Cie, 1887, p. 15-16 .
  2. Concernant ces fièvres d'Algerie, l'on peut lire : Notice sur le climat et les maladies de la Régence, et particulièrement sur le climat d’Alger; […], par M. le chirurgien militaire principal Guyon, dans De l'établissement des français dans la régence d'Alger, par M.-P. Genty de Bussy, Paris : Firmin-Didot, 1839, vol.2, p. 355 .
  3. Sénat : Les procès de la Cour des Pairs : L'attentat de Lecomte contre Louis-Philippe (16 avril 1846) .
  4. Pour de détail des combats de Josnes, l'on peut lire : Pierre Lehautcourt (pseudon. de Barthélemy-Edmond Palat), Campagne de la Loire en 1870-1871 : Josnes, Vendôme, Le Mans, avec 13 cartes, Paris & Nancy : Berger-Levrault et cie, 1895 .
  5. Geneviève Cordonnier, Soissons : son histoire illustrée à travers ses rues, places, monuments et ses habitants, Éditions Horvath, 1985, p. 86.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Amédée Delorme, Deflandre et Sonis, 1870, librairie militaire E. Dubois, 1893
  • Charles-Adolphe Lecer (1839-1915), Le général Deflandre, dans le Bulletin de la Société historique et scientifique de Soissons, Soissons : imprimerie de l'Argus soissonnais, vol. 12, 1907, p. 14–21
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