Photographie Kirlian

Le procédé dit photographie Kirlian (ou effet Kirlian) a été découvert accidentellement en 1939 par le technicien soviétique Semyon Kirlian et sa femme, la journaliste et enseignante Valentina Kirlian. Les clichés Kirlian montrent un halo lumineux autour d'un objet soumis à une haute tension électrique.

Photographie Kirlian de deux pièces de monnaie.

Pour Kirlian et ses successeurs, attachés au domaine de la parapsychologie et des médecines énergétiques, la photographie Kirlian serait une manifestation de l'aura humaine. Ce phénomène est devenu populaire lors de la parution du livre de Sheila Ostrander et Lynn Schroeder, Psychic Discoveries, en 1970[1].

Il a depuis été démontré que le halo lumineux présent autour des objets photographiés est dû à l'effet corona[2].

Descriptions

Halo lumineux

La photographie Kirlian, ou photographie à haute fréquence, « redécouverte » en 1939 en Union soviétique par les époux Kirlian, permet de visualiser un halo lumineux ressemblant à une aura de couleurs variées, large d'environ 1 à cm, autour d'objets ou d'êtres vivants. Ce halo lumineux est expliqué par « une ionisation gazeuse engendrée aux abords immédiats du sujet plongé dans un fort champ électrique alternatif ».

La feuille fantôme

Les Kirlian, ayant coupé un morceau d'une feuille, eurent la surprise d'obtenir une photographie ressemblant à une feuille entière. Ceci appuierait l'idée de l'« aura » qui persisterait même dans les parties manquantes de l'objet.

Selon trois chercheurs indiens, Kejariwal, Chattopadhya et Choudhury (1983), la photographie de l'effet « feuille fantôme » est relativement facile avec une fréquence au-dessus de 100 kHz et une tension nominale entre les deux électrodes entre 15 et 20 kV.

Des chercheurs de l'université Drexel, à Philadelphie, ont montré qu'ils étaient incapables de reproduire ce phénomène quand le verre utilisé pour photographier la feuille originale est remplacé par un nouveau verre, avant la prise de vue de la feuille déchirée. Ils ont également démontré que plusieurs paramètres, comme l'humidité ou la pression, pouvaient faire varier le halo en forme, en couleur ou en taille. De la même façon, des objets inanimés peuvent produire des images de halo[3].

Explications

Des études scientifiques ont démontré que l'effet corona était à l'origine des halos. Dans une pièce sombre, cet effet est visible comme une faible lueur. Dans le cas de la photographie Kirlian, du fait de la tension élevée, le film photographique est affecté plus profondément que dans un cas d'utilisation normale, donnant naissance aux volutes colorées observées.

D'après les chercheurs de l'université Drexel, les phénomènes de variations et de persistance des halos sont dus à des rayures microscopiques sur la surface du verre utilisé lors de la préparation de l'image.

Les promoteurs de l’effet Kirlian, sans nier l'existence d'un processus physique permettant la création de ces halos, considèrent que leur forme et leur couleur seraient influencées par l'état énergétique[pas clair] de l'objet de la photographie.[réf. nécessaire] Selon Kirlian, l'effet serait une manifestation de « la conversion des propriétés non-électriques d'un objet ou d'un corps en propriétés électriques, avec un transfert direct des charges de l'objet ou du corps sur l'émulsion photographique ».[réf. nécessaire] Certains thérapeutes (médecines bioénergétiques) utilisent le procédé Kirlian afin d'établir un « diagnostic énergétique » sur des personnes.

À ce jour, la communauté scientifique ne reconnaît pas l'existence des concepts d’« aura » ou de « corps éthérique » et l'effet Kirlian n'est pas reconnu comme une manifestation de leur existence.

Dans la culture populaire

  • Dans le roman de science-fiction Le Colosse anarchique d'A. E. van Vogt, la société décrite par l'auteur repose sur l'utilisation de l'effet Kirlian.
  • Dans le film Le Pouvoir des plantes (1979) de Jonathan Sarno, la photographie Kirlian est utilisée pour élucider un meurtre dont le seul témoin est une plante verte.
  • Le groupe Kirlian Camera (en) a pris ce nom en référence à l'effet Kirlian.
  • Le mot « Kirlian » a donné son nom au pokémon Kirlia.

Notes et références

  1. Traduction française : Sheila Ostrander et Lynn Schroeder, Fantastiques recherches parapsychiques en URSS, 1973.
  2. « Effet Kirlian... », Ronan Loaëc, avec une introduction de Michel Rouzé - SPS no 212, novembre-décembre 1994, sur le site pseudo-sciences.org (consulté le 17 mai 2019).
  3. Eidson, William W.; Faust, David L.; Kyler, Harry J.; Pehek, John O., « Kirlian photography: Myth, fact and applications », dans New Electronic Means for Medical Diagnosis and Treatment Using the Human Energy Field: A New Beach Head for Scientific Discovery, Electro ‘78, Electronic Show and Convention, May 23-25, Boston, Special Evening Session, Part One. The Institute of Electrical and Electronics Engineers, New York 1978.

Voir aussi

Bibliographie

  • André Banos, La photo Kirlian et ses applications en médecine énergétique, illustration couleur par Emmanuel Heredia. Éditions Dangles, 1997
  • Georges Hadjo, Le grand livre de l'effet kirlian, Éditions Trajectoire, (ISBN 2841970639)
  • Stanley Krippner et Daniel Rubin, L'effet Kirlian, Sand, 1985.
  • André Laügt, L'électrobiophotographie (photographie de Kirlian), étude critique de la littérature mondiale, perspectives d'avenir, thèse de doctorat en médecine, Université scientifique médicale de Grenoble, Médecine & Pharmacie, 1978
  • A. Ledoux, « Photos Kirlian, ce n'est pas sorcier ! », Science & Vie, n° 699, , p. 60.
  • René Perot, L'effet P.K., Rombaldi, 1980.
  • Brian Snellgrove, La photographie Kirlian expliquée, Éditions Trédaniel
  • Henri Broch, Le paranormal, éditions Points Sciences, 2001
  • I. Fl. Dumitrescu, Electronografia - metode electrografice in biologie, Editura Stiintifica si enciclopedica, 1979
  • I. Fl. Dumitrescu, Fl. Golovanov, C. Golovanov, Electrodermal explorations in diagnosis, Digest of XI International Congress of Bionergy, Dresda, 1973
  • I. Fl. Dumitrescu, Contributii la studiul activitatii electrodermale, thèse de doctorat, IMF Bucharest, 1972

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