Bioénergétique

La bioénergétique est une branche de la biochimie qui analyse le flux d'énergie dans les systèmes vivants. Constituant un champ de recherche biologique très actif et multidisciplinaire, la bioénergétique étudie une multitude de processus cellulaires, comme la respiration ou les autres voies du métabolisme, qui consomment ou produisent de l'énergie emmagasinée dans les molécules d'ATP. Conformément aux lois de la thermodynamique, les organismes ne peuvent ni créer ni détruire de l'énergie ; ils ne peuvent que la convertir d'une forme à une autre.

Vue générale

La bioénergétique étudie les processus de transformation de l'énergie dans les systèmes vivants considérés comme des systèmes ouverts, qui doivent être distingués par principe des systèmes fermés[1]. Dans les systèmes fermés, les réactants atteignent un état d'équilibre chimique et le processus ne peut plus évoluer. C'est le cas par exemple d'une réaction réalisée dans un tube à essai. Les réactions qui ont lieu dans les êtres vivants se comportent toutefois d'une manière différente. En effet, étant donné que les produits de la réaction sont continuellement consommés et éliminés par le système, il est nécessaire que de l'énergie et de la matière soient continuellement apportées à une vitesse équivalente pour que ce dernier continue de fonctionner. Les cellules, les organismes et les communautés vivantes (écosystèmes) - en somme toute la biosphère - se trouvent dans cet état qu'on appelle équilibre de flux[2]. Cette homéostasie fait l'objet de nombreux mécanismes de régulation sur les entrées et les sorties du système. Le maintien en permanence d'un système d'équilibres de flux, qui repose sur un échange continu de matière et d'énergie avec le milieu, correspond à la vie. La mort correspond au contraire à son effondrement[3].

La bioénergétique comprend tous les mécanismes de régulation de l'homéostasie (exemples : glycémie et calcémie).

On peut considérer deux types de processus :

  • la photosynthèse transforme de l'énergie lumineuse en énergie chimique (accumulation d'ATP). Dans certains organismes photosynthétiques comme les plantes vertes ou certaines bactéries ou micro-algues, les réactions de photosynthèse produisent aussi du dioxygène et des molécules réduites (NADPH) qui interviennent dans la fixation du CO2 ;
  • la respiration consiste à transformer l'énergie chimique libérée par des réactions d'oxydoréduction en énergie chimique stockée sous forme d'ATP. Dans certains organismes (comme les mammifères), ces réactions d'oxydoréduction correspondent à l'oxydation des composés organiques par le dioxygène de l'air, mais de nombreux microorganismes « respirent » même en l'absence de dioxygène grâce à des réactions d'oxydoréduction entre des molécules très diverses (nitrate, DMSO, dihydrogène, etc.).

Utilisations du terme dans d'autres contextes

La « bioénergie », utilisée à travers trois homonymes, se réfère à trois domaines différents. Il ne faut pas confondre :

  • la bioénergie scientifique (dont le but est d'étudier les architectures macromoléculaires pour comprendre comment leur différents niveaux d’organisation et de structure régissent et régulent leur fonctions)[4] ;
  • la bioénergie de type écologique (énergie stockée par la biomasse) ;
  • et le terme presque homonyme bioénergie, utilisé dans certaines médecines alternatives controversées.

Selon Victor J. Stenger ainsi que d'autres sceptiques, la bioénergie selon cette troisième définition est une pseudo-science[5],[6],[7] D'après les Sceptiques du Québec, Stenger dit que « Si les champs bioénergétiques (non physiques) existent, il nous faut réexaminer deux cents ans de physique, de chimie et de biologie »[8].

Cette thérapie par la bioénergie (ou « analyse bioénergétique ») n'est encadrée par aucune autorité, et n'importe qui peut se proclamer « bioénergéticien » sans la moindre formation - même si certains instituts privés proposent des formations, dont le diplôme n'a aucune valeur institutionnelle. Aucune preuve de son efficacité thérapeutique n'a jamais été apportée à ce jour. La bioénergie thérapeutique n'a pas de définition consensuelle, et un grand nombre de pratiques sans lien entre elles peuvent être proposées par des individus sous cette bannière.

Références

  1. Principia Cybernetica (Web Dictionary of Cybernetics and Systems): Open system.
  2. NICHOLLS David G., FERGUSON Stuart J. (2002), Bioenergetics, Academic Press, London, (ISBN 0-12-518121-3).
  3. BRODA, E. (1975), The evolution of the bioenergetic processes, Pergamon Press, Oxford, (ISBN 0-08-018275-5).
  4. http://www-dsv.cea.fr/dsv/instituts/institut-de-biologie-et-de-technologies-de-saclay-ibitec-s/unites/service-de-bioenergetique-biologie-structurale-et-mecanismes-sb2sm-umr-8221-cnrs CEA - Sciences du vivant.
  5. http://www.charlatans.info/champs-bioenergetiques.php La physique des thérapies alternatives : Les champs bioénergétiques.
  6. http://www.unadfi.org/la-bioenergie.html UNADFI - La bioénergie.
  7. http://www.zetetique.fr/index.php/nl/165-poz01#dossier Dossier sur la bioénergie et l'analyse bioénergétique.
  8. http://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/bioharmonics.html Bioharmonie et bioénergie.

Voir aussi

  • Portail de la biochimie
  • Portail de la chimie
  • Portail du scepticisme rationnel
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.