Philippe de Carinthie

Philippe de Sponheim, mort le à Krems en Autriche, fut archevêque élu de Salzbourg de 1247 à 1257 et patriarche d'Aquilée de 1269 à 1271. Nominalement duc de Carinthie après le décès de son frère Ulrich III en 1269, il n'a cependant pas pu s'imposer contre les exigences du roi Ottokar II de Bohême. À sa mort, la ligne ainée de la maison de Sponheim s'éteint.

Biographie

Philippe est le fils cadet du duc Bernard de Carinthie († 1256) et de son épouse Judith, issue de la dynastie des Přemyslides, la fille du roi Ottokar Ier de Bohême. Élevé à la cour de son oncle maternel le roi Venceslas Ier, il se prépare pour une carrière ecclésiastique en devenant prévôt de la collégiale de Vyšehrad et chancelier du royaume de Bohême.

Sceau de Philippe, archevêque élu de Salzbourg.

Cependant quand en 1247 le chapitre de chanoines de l'archidiocèse de Salzbourg l'élit comme archevêque, il renonce à sa consécration afin de préserver ses droits à la succession de son frère ainé Ulrich III en Carinthie. De ce fait, il se joint à la campagne militaire de son père dans la Styrie et dans la région salzbourgeoise de Lungau. En 1252, Bernard et Philippe défont les troupes unies de Meinhard III, comte de Goritz, et de son beau-père le comte Albert IV de Tyrol dans la vallée de la Drave près de Greifenburg ; ensuite, ils conquièrent un grand territoire dans la Haute-Carinthie.

En 1254, par un traité conclu avec les ducs Henri XIII et Louis II de Bavière, Philippe tente de reprendre les droits anciens de la maison de Sponhiem dans le Chiemgau et sur le comté de Lebenau (près de Laufen) sur la Salzach, qui avait été acquis par les archevêques de Salzbourg. En retour il est finalement déposé et banni par le chapitre de Salzbourg en 1257, bien qu'il tente de faire prévaloir ses droits contre son successeur l'évêque Ulrich de Seckau avec l'appui militaire de son frère Ulrich de Carinthie.

Philippe continue ses activités guerrières : en juillet 1260, il combat avec son cousin le roi bohémien Ottokar II Přemysl les armées du roi Béla IV de Hongrie. Ensuite en 1265, son cousin maternel Ladislas, fils cadet du duc silésien Henri II le Pieux et d 'Anne de Bohême, est élu archevêque de Salzbourg avec l'approbation pontificale de Clément IV et Philippe doit finalement résigner officiellement son siège.

En 1269, Philippe est élu archevêque d'Aquilée, bien que son élection ne soit pas reconnue par le Pape. La même année, son frère le duc Ulrich III meurt ; en 1268, il a conclu un accord de succession avec Ottokar II de Bohême par lequel il lui lègue secrètement le duché de Carinthie avec la marche de Carniole. À la mort d'Ulrich le , Ottokar II expulse immédiatement Philippe de ses nouvelles acquisitions[1] et également de son patriarcat en Frioul. Le , finalement, le pape Grégoire X nomme Raimondo della Torre, évêque de Côme, son successeur.

Philippe tente alors de s'imposer comme « comte de Lebenau » et propose même en vain en 1275 l'inféodation de la Carinthie au nouveau roi germanique Rodolphe de Habsbourg. Ottokar II ne renonce pas à ses prétentions sur le duché de Carinthie et la Carniole jusqu'à sa défaite finale et sa mort en 1278 lors de la bataille de Marchfeld. Philippe réside désormais à la cour de Rodolphe de Habsbourg dans le duché d'Autriche sans jamais revenir en Carinthie.

Une année plus tard il meurt à Krems, où son épitaphe existe toujours dans l'église des dominicains.

Notes et références

  1. Francis Dvornik, Les Slaves histoire, civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, Éditions du Seuil, Paris, 1970 p. 326-327.

Bibliographie

  • (de) Franz von Krones, « Philipp von Sponheim », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 26, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 43-47
  • (de) Heinz Dopsch, « Philipp v. Spanheim », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 20, Berlin 2001, Duncker & Humblot, p. 380–381 (original numérisé).
  • (de) Friedrich Hausmann : Die Grafen zu Ortenburg und ihre Vorfahren im Mannesstamm, die Spanheimer in Kärnten, Sachsen und Bayern, sowie deren Nebenlinien, erschienen in: Ostbairische Grenzmarken – Passauer Jahrbuch für Geschichte Kunst und Volkskunde, Nr. 36, Passau 1994 (S. 9-62).
  • (de) Eberhard Graf zu Ortenburg-Tambach: Geschichte des reichsständischen, herzoglichen und gräflichen Gesamthauses Ortenburg – Teil 1: Das herzogliche Haus in Kärnten., Vilshofen 1931.

Lien externe

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