Pharaïlde de Gand

Sainte Pharaïlde (en néerlandais : Veerle), née en 650 en Brabant, et décédée en 740, est une vierge consacrée, puis veuve, qui consacra ses ressources au service de la population. Liturgiquement elle est (localement) commémorée le .

Pharaïlde
Veuve et Sainte
Naissance 650
Brabant
Décès 740  (90 ans)
Bruay-sur-l'Escaut
Autres noms Veerle (néerlandais)
Vénéré à Bruay-sur-l'Escaut et Gand
Fête 4 janvier

Biographie

Naissance et jeunesse

Née en 650 en Gaule septentrionale dans une famille de propriétaires terriens ayant des biens dans ce qui est actuellement le Hainaut et le Brabant[1]. Son père s'appelait Thierry (Theodoricus), d’extraction noble qui accompagnait le roi dans ses campagnes militaires et, en temps de paix, vivait sur ses domaines.

Comme toutes les filles de bonnes familles de l'époque, elle reçut une bonne éducation religieuse au monastère de Nivelles dirigée par sainte Gertrude dont elle aurait été la sœur.

Vie à Bruay-sur-l'Escaut

Bien qu’elle ait fait un vœu privé de chasteté on maria Pharailde avec Guy, le fils d'Othon, le chef d'une tribu saxonne établie à Bruay sur l'Escaut. Comme elle se refusait à son mari, il la maltraitait. Cependant, lorsque Guy fut gravement blessé lors d'une partie de chasse à cheval, Pharaïlde le soigna avec sollicitude. Il se remit lentement mais mourut de maladie peu après. Avec les ressources à sa disposition la veuve Pharaïlde consacra le reste de sa vie à rendre d'innombrables services à la population.

Elle mourut à l'âge de 90 ans en 740 et fut inhumée dans la chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste qu'elle avait construite. Cette chapelle devint l'église Sainte Pharaïlde, probablement à Bruay-sur-l'Escaut.

Les miracles

La dévotion populaire lui attribue trois miracles (dont un est posthume):

  • À Bruay-sur-l'Escaut, Pharaïlde fit jaillir une source en frappant le sol de son fuseau pour étancher la soif des ouvriers qui travaillaient aux champs.
  • Dans un de ses domaines de Bruay[2], une troupe d'oies sauvages vint se poser. Un domestique en captura une et la mangea en famille. Pharaïlde l'apprenant, demanda qu'on lui apporte les restes de l'oie et lui rendit la vie.
  • Le troisième miracle, dit des ‘trois pains de pierre’ est posthume. Au XIVe siècle, une dame demanda du pain à sa voisine. Cette dernière refusa, prétextant qu'elle n'en avait pas. Sous l'insistance de la première, elle dit : « Que Dieu et Sainte Pharaïlde changent mes pains en pierre si j'en ai plus d'un demi chez moi ». Quelle ne fut pas sa surprise en rentrant chez elle de trouver dans la huche à pain des pierres à la place de ses pains! Ce miracle se passa à Steenockerzeel en l'an 1300[3].

Ces ‘miracles’ expliquent que sainte Pharaïlde est souvent représentée avec trois pains et une oie.

La fontaine Sainte-Pharaïlde.

Souvenir et vénération

  • Une dévotion populaire commença immédiatement après sa mort. Son culte est ratifié en 754. En 810, on parle du sanctuaire de Pharaïlde dans une vie de saint Saulve, martyrisé à Beuvrage.
  • En 914, une charte du Roi Robert, mentionne une ‘’Basilica beatae Pharaïldis’’ détruite par les Normands durant leur invasion de 879-883.
  • En 1645, une confrérie de Sainte-Pharaïlde est établie et confirmée en 1788.
  • Son corps est ramené dans la ville de Gand dont elle devient la sainte patronne, avec Saint Bavon.
  • Lors de la démolition de l'ancienne église de Bruay-sur-l'Escaut en 1892, un cénotaphe est découvert, datant du XIIe siècle qui serait le sien. L'église actuelle possède un reliquaire du XVe siècle.
  • Sainte Pharaïlde est toujours fêtée à Bruay-sur-l'Escaut, où une neuvaine lui est consacrée tous les ans, début septembre.
  • A Gand, une importante place publique porte son nom: Sint Veerleplein.

La source Sainte-Pharailde

La source Sainte-Pharailde, aménagée en puits au cours des siècles, est utilisée par toutes les personnes de Bruay-sur-l'Escaut. Des plans de la commune de la fin du XVIIIe siècle montrent son emplacement. Elle se tarit au milieu du XXe siècle à cause de l'exploitation minière voisine. Elle est alors fermée par une dalle de béton par la commune puis recouverte pour la sécurité des personnes.

Elle fut rouverte en 1990, lors du 1250e anniversaire de la mort de sainte Pharaïlde, à l'initiative du curé de l'époque, Georges Martin, qui demanda le concours d'un sourcier. L'emplacement du puits fut redécouvert sur le trottoir devant la maison n°199 de la rue Ledru-Rollin. Une dalle de marbre verticale et un ouvrage de maçonnerie représentant un puits ont été placés à l'endroit de la source.

Notes et références

  1. Certains historiens désignent le domaine de Geetbroek et celui de Gherbroek, près du château de Ham, entre Bruxelles et Malines
  2. Ou de Steenokkerzeel, d’après certains chroniqueurs [réf. nécessaire]
  3. Le miracle est attesté par une déclaration faite en 1342, signée par cinq curés des environs et confirmée par le sceau de l'archevêque de Cambrai et le doyen de Sainte-Gudule de Bruxelles. Les pains de pierre se trouveraient aujourd’hui dans l'église de Steenokkerzeel, à la suite de la démolition de la chapelle de Geetbroek au début des années 1990

Voir aussi

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