Pauline d'Harcourt

Pauline d'Harcourt, comtesse d'Haussonville, née le à Paris, morte le , est une femme du monde, présidente du Comité des Dames de la Société de Secours aux blessés militaires (SSBM), l'une des trois associations qui constituaient la Croix-Rouge française avant 1940.

De son nom complet Pauline Eugénie Eulalie d'Harcourt-Olonde, elle devient, par son mariage, Pauline de Cléron, vicomtesse d'Haussonville puis, après la mort de son beau-père, Pauline de Cléron, comtesse d'Haussonville.

Biographie

Issue d'une famille d'ancienne noblesse, Pauline d'Harcourt est la fille de Georges d'Harcourt-Olonde, marquis d'Harcourt et pair de France, et de Jeanne Paule de Beaupoil de Sainte Aulaire (1817-1893), fille du comte Louis-Clair de Beaupoil de Sainte-Aulaire, ambassadeur de France.

Elle épouse à 19 ans le Paul-Gabriel d'Haussonville (1843-1924)[1]. De cette union naissent quatre filles: la duchesse de Plaisance, la comtesse Le Marois, la marquise de Bonneval et Mathilde d'Haussonville, née en 1874, qui la seconde dans ses activités charitables.

C'est une mondaine qui tient à Paris un salon aristocratique, hérité de sa belle-mère Louise de Broglie, comtesse d'Haussonville, décédée en 1882[2]. Elle y reçoit des personnalités du monde politique orléaniste - son époux a été député royaliste et le représentant du comte de Paris Philippe d'Orléans (1838-1894) - ainsi que des Académiciens; son mari est d'ailleurs élu à l'Académie française en 1888 et son salon passe pour être l'antichambre de l'Académie[3]. Marcel Proust, sous le pseudonyme d'Horatio, évoque en 1904 la comtesse et son époux, son salon, sa sociabilité et son château de Coppet[4].

Parallèlement à sa vie mondaine, et d'ailleurs en relation avec elle, elle est vice-présidente du comité des dames patronnesses de la Société philanthropique[5] et membre du comité des dames patronnesses de l’Office central des œuvres de bienfaisance. Son époux a présidé les conseils d’administration de ces deux sociétés[6]. Elle intègre en 1898 le Comité central des dames de la Société de Secours aux blessés militaires (SSBM), la principale et la plus ancienne des trois associations qui forment la Croix-Rouge française à cette époque. Le Comité central rassemble des femmes de l'aristocratie désireuses de pratiquer la charité, souvent catholiques et royalistes[7] - son époux est un royaliste modéré qui a fini par accepter la République (ce qu'un Charles Maurras lui reproche) - et c'est un catholique social, libéral en matière de religion. Elle en devient vice-présidente en 1904, fait fonction de présidente en 1906 puis est élue présidente en 1907. Fonction qu'elle occupe jusqu'à son décès en 1922.

Elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1920, à l'instar des présidentes des deux autres sociétés de la Croix-Rouge, avec comme citation : « Titres exceptionnels. A donné à la société et à son Œuvre tout son temps, toute son activité, toutes ses forces, visitant sans relâche les formations sanitaires, tant aux Armées qu'à l'intérieur, donnant à tous un admirable exemple d'énergie, de dévouement inlassable et d'ardent patriotisme »[8].

Publications

  • La Charité à travers la vie, Paris, J. Gabalda, 1912, 320 p., Préface de l'abbé de Gibergues[9]

Sources et bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. Extraits des minutes des actes de mariage dans son dossier de la Légion d'honneur, Annuaire héraldique, 1902, Le Gaulois,
  2. La Nouvelle revue, , « La vie mondaine », Le Gaulois,
  3. Eric Mension-Rigau, Singulière noblesse: L'héritage nobiliaire dans la culture française contemporaine, Fayard, 2015, Laure Rièse, Salons littéraires parisiens: du second Empire à nos jours, Privat, 1962, p. 123
  4. Le Figaro, , « Horatio, Le salon de la comtesse d'Haussonville »
  5. Annuaire, rapports et comptes-rendus de la Société philantropique, 1899-1900
  6. Françoise Battagliola, op. cit.
  7. Elsa Durbecq, op. cit.
  8. Le Journal, , « Trois femmes décorées de la Légion d'honneur », Le Gaulois, , Ibid.,
  9. Le Gaulois, , Semaine religieuse du Diocèse de Lyon,
  10. Une erreur factuelle sur la date du mariage de Pauline d'Harcourt : 1868 au lieu de 1865
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