Pauline Harmange

Pauline Harmange, née le , est une écrivaine et féministe française.

Elle a fait l'objet d'une couverture médiatique internationale après que son essai publié à 450 exemplaires Moi les hommes, je les déteste (2020) est épuisé quelques jours après sa sortie, alors qu'un chargé de mission du ministère chargé des Droits des femmes a proposé d'interdire la vente du livre.

Biographie

Pauline Harmange est née le , d'un père professeur de français et d'une mère professeure de latin[1].

Pauline Harmange vit à Lille. Elle est féministe et membre d'une association d'accompagnement de victimes de viols et d'agressions sexuelles[2],[3].

Moi les hommes, je les déteste

L'essai Moi les hommes, je les déteste est publié le , avec un tirage de 450 exemplaires, par la micro maison d'édition associative Monstrograph, créée par Martin Page et Coline Pierré[4],[5].

Contenu

Dans cet ouvrage de 96 pages, Pauline Harmange défend la misandrie, qu'elle considère inoffensive (car n'ayant jamais tué personne) et légitime, en réaction à la misogynie qui serait à l’origine de violences systémiques[6]. Cependant, il ne s'agit pas d'un appel à la haine[7] et le Nouvel Obs qualifie le livre d'inoffensif « en dépit de son titre provocateur »[6]. La Vanguardia parle d'un titre accrocheur et d'un texte qui amène à la réflexion, indiquant que l'autrice pèche uniquement par « excès d'utopie » en réclamant des relations équilibrées avec les hommes et de solidarité entre femmes[3]. Selon Harmange, la misandrie peut permettre de faire naître la sororité[2].

Polémique

Le , Mediapart révèle que Ralph Zurmély, un chargé de mission du ministère chargé des Droits des femmes menace les éditeurs du livre de poursuites pénales, en tant qu' « ode à la misandrie »[8],[5],[9]. Dans un mail à l'éditeur, il indique : « Or, je me permets de vous rappeler que la provocation à la haine à raison du sexe est un délit pénal ! En conséquence, je vous demande d’immédiatement retirer ce livre de votre catalogue sous peine de poursuites pénales. » Le ministère s'est par la suite distancé de l'initiative des poursuites, affirmant que Zurmély avait mené « une initiative personnelle et totalement indépendante du ministère »[10]. Par ailleurs, l'Observatoire pour la liberté de la création a appelé Ralph Zurmély à revenir sur sa démarche et à s'excuser[11].

La polémique crée un effet Streisand[12] et l'attention des médias provoque l'épuisement du tirage initial et de 2 500 exemplaires supplémentaires, vendus dans les deux semaines suivant sa sortie[13]. Les éditions du Seuil rachètent le livre pour le republier en [12]. Par ailleurs, des maisons d'éditions américaines et anglaises ont fait des offres pour le traduire et le publier[12]. En , les droits de traduction avaient été vendus pour 17 langues[14].

À la suite de cette exposition médiatique internationale, Pauline Harmange est victime de cyberharcèlement[14] . Elle apporte son témoignage dans le documentaire #salepute des journalistes Myriam Leroy et Florence Hainaut[15]

Publications

Références

  1. Quentin Girard, « Pauline Harmange : tous des phallos ! », sur Libération, (consulté le ).
  2. (en) « 'We should have the right not to like men': the French writer at centre of literary storm », sur the Guardian, (consulté le )
  3. (es) « ¿Es delito detestar a los hombres? », sur La Vanguardia, (consulté le )
  4. Le Point.fr, « « Moi, les hommes, je les déteste » : le livre qui fait polémique », sur Le Point, (consulté le )
  5. « “Moi, les hommes je les déteste” : un essai féministe bientôt censuré ? », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  6. « « Moi les hommes, je les déteste » : le livre féministe menacé de censure. Quelle blague ! », sur L'Obs (consulté le )
  7. (en) « French official's attempts to outlaw ‘I hate men’ book backfires as sales skyrocket », sur France 24, (consulté le )
  8. Marie Barbier, « Un livre féministe provoque un désir de censure au ministère de l’égalité femmes-hommes », sur Mediapart (consulté le )
  9. (en) Alison Flood, « I Hate Men: Attempts to ban French pamphlet sends sales skyrocketing », sur The Irish Times (consulté le )
  10. « Censure : Moi les hommes, je les déteste, un manifeste féministe menacé d'interdiction », sur actualitte.com (consulté le )
  11. « "Moi les hommes, je les déteste" : un essai féministe menacé de censure », sur RTL.fr (consulté le )
  12. « "Moi, les hommes je les déteste", le livre promis à un destin planétaire », sur rts.ch, (consulté le ).
  13. (en) « French official's attempts to outlaw ‘I hate men’ book backfires as sales skyrocket », France24, (lire en ligne).
  14. Laura Cappelle, « ‘Moi les hommes, je les déteste’ met le doigt là où ça fait mal », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  15. Marie Baudet Libre.be, « #SalePute : quand le mépris des femmes se déverse sur les réseaux sociaux », sur LaLibre.be,

Liens externes

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