Pauline Duchambge

Pauline Duchambge (née Marie Barbe Charlotte Antoinette Pauline de Montet à Strasbourg le et morte à Paris le [1]) est une chanteuse, parolière et compositrice française. Elle est l'autrice de nombreuses romances qui connurent un grand succès en son temps[2].

Pauline Duchambge
Pauline Duchambge, lithographie d'Alphonse Sarcy (vers 1820).
Nom de naissance Marie Barbe Charlotte Antoinette Pauline de Montet
Naissance (baptême)
Strasbourg, Royaume de France
Décès (à 81 ans)
Paris,  Empire français
Activité principale Compositrice
Style Musique classique
Activités annexes Pianiste, chanteuse
Collaborations Marceline Desbordes-Valmore
Maîtres Cherubini, Dussek, Auber

Élève de Cherubini et compagne d'Auber, elle a également mis en musique des romances écrites par son amie la poétesse Marceline Desbordes-Valmore. À l'époque, la romance de salon[3] était un genre très en vogue, intermédiaire entre le lyrique et la chanson populaire, souvent dévolu aux femmes[4].

Biographie

Pauline Duchambge, peinture de Robert Lefèvre.

Pauline Duchambge est née vers le [note 1], date de son baptême à l'église paroissiale catholique de Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg[5]. Ses parents Charles François de Montet et Marie Françoise du Buc du Ferret ont peut-être vécu quelque temps à la Martinique mais rien n'indique avec certitude qu'elle y ait passé sa petite enfance comme certaines sources l'affirment[1].

C'est jeune en tout cas qu'elle reçoit à Paris du maître de piano Léopold-Bastien Desormery (de) une éducation musicale au couvent[6].

Elle se marie à Ollainville le [7] avec le baron Auguste (Philibert Désiré) Duchambge d'Elbhecq[8], mais divorcera vite, en gardant son nom.

Sa situation financière se dégradant, elle décide de se consacrer pleinement à l'étude de la musique et travaille ainsi l'harmonie avec Cherubini, Dussek et Auber, dont elle s'éprend[9].

En 1814, sa pension lui est retirée et elle se résout à donner des leçons de musique. C'est en 1815 qu'elle fait la connaissance de Marceline Desbordes-Valmore, qui devient dès lors une amie indéfectible et avec qui elle entretient une relation épistolaire soutenue[1],[10]. Elle fréquente les grands auteurs de son temps, Hugo, Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny, dont elle pare les textes de sa musique[11]. C'est l'apogée de sa carrière, avant que la vogue de la romance ne s'effrite, annonçant un déclin personnel[12].

Ruinée, oubliée, Pauline Duchambge meurt à Paris le [13]. Auber, qui fut son compagnon, déposa plus de trois cents romances d'elle à la bibliothèque du Conservatoire[10]. Son amie Marceline Desbordes-Valmore la suivit dans la tombe le .

Œuvre

Comme compositrice, Pauline Duchambge est l'autrice de quelques pièces pour piano et près de 400 romances[11], parmi lesquelles Fétis distingue l'Ange gardien, la Brigantine, la Séparation, le Bouquet de bal, le Matelot, le Rêve du mousse, le Couvre feu, Angèle[note 2]. Le musicographe souligne également : « Les mélodies de Mme Duchambge se font remarquer par une sensibilité douce et l'élégance de la forme »[6].

Discographie

  • Les compositeurs de Marceline Desbordes-Valmore, Françoise Masset, soprano, et Nicolas Stavy, piano, Solstice[14].

Bibliographie

  • François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. Deuxième édition, Tome III., Paris, Librairie Firmin Didot, (lire en ligne), p. 66-67.
  • (de) Claudia Schweitzer, « Pauline Duchambge », sur Musik und Gender im Internet (MUGI), (consulté le ).

Notes et références

Notes

  1. Et non en 1878 en Martinique comme mentionné dans beaucoup de sources, se référant certainement à Fétis.
  2. Une liste presque exhaustive est compilée sur le site MUGI.

Références

  1. Claudia Schweitzer, « Pauline Duchambge », sur mugi.hfmt-hamburg.de (consulté le )
  2. « Le Nouvelliste : quotidien politique, littéraire, industriel et commercial », sur Gallica, (consulté le )
  3. Dictionnaire de la musique ([Nouvelle éd.]) / Larousse ; sous la direction de Marc Vignal, (lire en ligne), p. 856
  4. « Marceline Desbordes-Valmore et Pauline Duchambge, Romances Françoise Masset, soprano et Claude Lavoix, piano », sur http://www.franceculture.fr, (consulté le )
  5. « Strasbourg - Registres Paroissiaux (avant 1793) - Paroisse catholique (Saint-Pierre-le-Jeune) (avant 1793) - Registre de baptêmes 1776-1788 - page 18 », sur archives.bas-rhin.fr, (consulté le )
  6. François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. [vol. 3], Paris, Firmin-Didot, 1866-1868 (lire en ligne), p. 66-67
  7. « Archives numérisées d'état civil de l'Essonne, commune d'Ollainville, registre 1792 - an VII (cote 4E_2228), vue 92/179 », sur portailweb.cg91.mnesys.fr (consulté le )
  8. P. Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généralogiques, servant à constater l'origine, la filiation, les alliances et lés illustrations religieuses, civiles et militaires de diverses maisons et familles nobles du royaume, Chez l'auteur, (lire en ligne)
  9. (en) « Duchambge [Du Chambge; née du Montet], (Charlotte-Antoinette-)Pauline », sur Grove Music Online (DOI 10.1093/gmo/9781561592630.article.08251, consulté le )
  10. Oeuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris, Librairie Alphonse Lemerre, (lire en ligne)
  11. Collectif, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et Béatrice Didier, Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , 5022 p. (ISBN 978-2-7210-0651-6, lire en ligne)
  12. « Duchambge, Marie-Barbe-Charlotte-Antoinette-Pauline – Ernest Reyer » (consulté le )
  13. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  14. « FY SOLSTICE - Label Classique - Les Compositeurs de Marceline Desbordes-Valmore », sur www.solstice-music.com (consulté le )

Liens externes

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