Paul Pau

Paul Pau (Paul Marie César Gérald Pau), né le à Montélimar (Drôme) et mort le à Paris est un général français.

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Paul Pau

Le général Paul Pau

Naissance
Montélimar (France)
Décès
Paris (France)
Origine France
Arme Infanterie
Grade général
Conflits Guerre de 1870
Guerre de 14-18
Distinctions grand officier
de la Légion d'honneur
médaille militaire
croix de guerre 1914-1918 avec palme
médaille commémorative 1914-1918

Biographie

Paul Marie César Gérald Pau est né à Montélimar le de Vital Esprit Césaires Pau, capitaine au 68e régiment d'infanterie et Louise Pétronille Eyma Alléaume[1].

Une carrière d'officier

Il étudie au Prytanée national militaire puis à la Corniche Drouot du lycée Henri-Poincaré de Nancy [2]. En 1867 il intègre la promotion Mentana de Saint-Cyr. Classé 60 sur 259, il sort de l'école en 1869 dans l'infanterie[3].

Sous-lieutenant le au 78e régiment d'infanterie, il est blessé à la cuisse gauche le et mutilé le même jour[1] à la bataille de Frœschwiller, la main droite emportée. Malgré sa blessure, il sert pendant cette guerre, dans les armées de province et est nommé lieutenant le puis capitaine le , à moins de vingt-deux ans. Il termine le conflit au 63e régiment d'infanterie de marche.

Affecté au 135e régiment d'infanterie, le capitaine Pau participe à la campagne contre la Commune de Paris (1871) du 16 mai au 7 juin 1871. Peu après, il est fait chevalier de la Légion d'honneur le [1]. Il est maintenu capitaine à la date de sa nomination par la commission de révision des grades du 26 février 1872. Transféré au 120e régiment d'infanterie le 1 mai 1872, il y fait fonction de capitaine adjudant-major à partir du 30 mars 1875. Le major Pau passe au 77e régiment d'infanterie le 9 mars 1881. Il est nommé chef de bataillon le 28 février 1882. Il devient commandant du 23e bataillon de chasseurs à pied le 6 septembre 1883.

Paul Pau épouse le [1] Marie Henriette née de Guntz, inspectrice des hôpitaux militaires, avec qui il a deux enfants : Roland et Marie-Edmée[2].

Il fait campagne en Afrique du 15 janvier 1885 au 11 septembre 1886. Le 31 octobre 1888, une chute de cheval en service commandé le blesse au pied droit.

Il est nommé lieutenant-colonel au 117e régiment d'infanterie le 15 avril 1890, puis colonel au 45e régiment d'infanterie le 2 octobre 1893. Le colonel Pau prend le commandement du 54e régiment d'infanterie le 11 octobre 1894. Il est nommé général de brigade le 12 juillet 1897.

En 1903 il devient général de division et de 1906 à 1909 il commande le 16e puis le 20e corps d'armée[3].

Au conseil supérieur de la guerre

Il est membre du conseil supérieur de la guerre de 1909 à 1913[4]. En 1911 il refuse de devenir chef d'état-major, en partie à cause de son âge mais surtout parce qu'on lui refuse le droit de nommer les généraux sans contrôle du gouvernement. Il passe au cadre de réserve en 1913.

Cette année-là, il est chargé de l'enquête sur la vague de rébellion dans les casernes contre la loi des trois ans. Très rapidement, il en attribue la responsabilité à la propagande antimilitariste[5]. Il s'ensuit une vague de répression contre la Confédération générale du travail (CGT) et les anarchistes.

Il est promu grand-croix de la Légion d'honneur le , avant de recevoir la médaille militaire le de la même année.

Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, le général Joffre, commandant en chef des troupes françaises, sort le général Pau de sa retraite pour lui confier l'armée d'Alsace qui doit participer aux offensives prévues par le Plan XVII, pour récupérer l'Alsace-Lorraine. Malgré ses succès en Alsace, Pau doit battre en retraite à cause des défaites de Lorraine à Morhange et à Sarrebourg. Quand Joffre comprend que les chances d'une victoire rapide en Alsace se sont envolées et que la France est à présent menacée par une défaite rapide, l'armée commandée par Pau est dissoute et ses hommes envoyés au nord avec la VIe Armée pour participer à la première bataille de la Marne.

Il débute ensuite une carrière diplomatique en septembre 1914 en qualité de conseiller militaire auprès du roi des Belges à Anvers. Il réussit à convaincre celui-ci d'abandonner la position fortifiée d'Anvers pour rejoindre les forces alliées dans les Flandres. Mais il fait la promesse imprudente que l'armée belge pourrait souffler après la retraite. Lorsque les allemands s'acharnent à forcer l'Yser, le général Foch rencontre des difficultés pour faire admettre à Albert Ier l'obligation de s'engager à fond et l'impossibilité de tenir la promesse[6].

De février à avril 1915, le général Pau effectue une mission dans les Balkans puis en Russie[7]. En novembre 1915, il prend le commandement de la mission militaire française auprès du grand quartier général russe[8]. La guerre n'est pas encore terminée quand le général Pau est envoyé en Australie. Il est absent près d'un an, du au . À son retour il est cité par le ministre de la guerre à l'ordre de l'armée française, comme « ayant rendu à la cause commune les plus éminents services » ().

Après le conflit

Il est président de la Croix-Rouge française[2] de 1918 à 1932.

Le , il est invité à l'Assemblée législative du Québec. À la suite d'un discours de Joseph-Édouard Perrault en son honneur, le général Pau se rend au pupitre de Perrault, lui serre la main et prononce quelques mots, en violation des règles de la Chambre selon L'Événement. Ces quelques paroles ont été inscrites dans le journal de l'Assemblée[9].

En , il est nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes présidée par Maurice Barrès[10].

Il meurt à Paris le [11] et est inhumé dans le « caveau des gouverneurs » de l'Hôtel des Invalides[12].

Écrits

  • Les relations économiques de la France et de la Nouvelle-Zélande : mission française (), Paris, Lahure, 1919, 98 p.

Distinctions

Pau a reçu les décorations suivantes dans l’ordre national de la Légion d'honneur :

  • le 24 juin 1871 : chevalier ;
  • le 26 décembre 1894 : officier ;
  • le 29 décembre 1904 : commandeur ;
  • le 29 décembre 1910 : grand officier ;
  • le 12 juillet 1913 : grand croix[13] ;

Autres décorations :

Hommages

Une rue de la ville de Montréal porte son nom « Paul-Pau ». Une rue du Général Pau existe également dans sa ville natale de Montélimar.

Références

  1. « Cote LH/2779/6 », base Léonore, ministère français de la Culture
  2. Qui êtes-vous?: Annuaire des contemporains; notices biographiques, Volume 3 p. 590 C. Delagrave, 1924
  3. Historique de la 52e promotion de l’École impériale spéciale militaire de Saint-Cyr (1867-1869), Jean Boy 2011
  4. « État des fonds privés T.1 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) p. 91, Ministère de la Défense, Service Historique de la Défense
  5. « Mai 1913 : Débuts de mutineries dans les casernes », sur www.alternativelibertaire.org (consulté le )
  6. Pierre Rocolle, L'hécatombe des généraux, Paris-Limoges, Lavauzelle, , 373 p., p. 86
  7. « Le correspondant de guerre et le général », Sources de la Grande Guerre, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Documents Diplomatiques Francais, 1915: 15 Septembre - 31 Decembre, Volume 3 », sur books.google.ca, Ministère des Affaires étrangères, p. 529
  9. « Débats de l'Assemblée législative (débats reconstitués) », 14e législature, 3e session, (consulté le ).
  10. La Presse, 28 mai 1920, p. 2.
  11. (en) Spencer Tucker, ,, Laura Matysek Wood et Justin D. Murphy, The European Powers in the First World War : An Encyclopedia, Taylor & Francis, , 783 p. (ISBN 978-0-8153-0399-2, lire en ligne), p. 549
  12. Bertrand BEYERN, Guide des tombes d'hommes célèbres, Cherche Midi, , 385 p. (ISBN 978-2-7491-2169-7, lire en ligne), p. 167
  13. « Cote LH/2779/6 », base Léonore, ministère français de la Culture
  14. Dekret Wodza Naczelnego L. 2956 z 1921 r. (Dziennik Personalny z 1922 r. Nr 1, s. 11)

Liens externes

Image externe
Généraux Michel, Percin, Messimy, Pau Bibliothèque nationale de France


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