Paul Béliveau

Paul Béliveau, né le à Québec, est peintre, dessinateur et graveur québécois. Il a fait sa formation en arts visuels à l'Université Laval (Québec) en se consacrant principalement dans les disciplines du dessin et de la lithographie de 1977 à 1983. Depuis, sa peinture évolue dans un postmodernisme riche en narrations et en citations. Son œuvre se déploie autour d'un humanisme abondant souvent illustré par des références à l'art, la culture, l'histoire, le temps, la mort et l'homme.

En 1999, Paul Béliveau devient membre de l'Académie royale des arts du Canada. Il est aussi récipiendaire de plusieurs prix en arts visuels[1]. Il a fait plus de 60 expositions individuelles au Canada et aux États-Unis. Depuis le début du siècle, Paul Béliveau s'impose sur la scène internationale avec ses séries Les Humanités et Les Rencontres[2].

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Biographie

1972 - 1984

En 1972, Paul Béliveau obtient son diplôme d'études collégiales en arts plastiques et intègre aussitôt le programme d'arts visuels à l'Université Laval. Il intellectualise son approche et travaille sur l'analogie. En 1977, c'est en se concentrant sur le dessin et la gravure qu'il recevra son baccalauréat. Autant passionné par la culture européenne que nord-américaine[3], « il aime confronter ces deux cultures et s'approprie ce métissage culturel qui nourrit le Québec des années 70. »[4]

Paul Béliveau s'installe à Limoilou et devient membre de la Chambre Blanche, centre d'arts visuels à Québec. En 1979, la Galerie l'Anse-Aux-Barques et la Galerie Sur La Côte accueillent sa série 23 états d'un sac et ses dessins les plus récents. Il rejoint cette même année l'Atelier de Réalisations Graphiques (l'A.R.G) [5] et travaille en lithographie. C'est à la suite d'une bourse de la Fondation Elizabeth Greenshield obtenue en 1980, qu'il ira se perfectionner en lithographie auprès de Fernand Bergeron dans les ateliers GRAFF à Montréal. En 1981, il va à Paris à la fois pour rencontrer son mentor Gérard Titus-Carmel, et se documenter sur l'architecture dont le cimetière du Père-Lachaise qui le marquera tout au long de ses prochaines séries. Il met en place ainsi un vocabulaire axé sur des thèmes toujours présents dans son œuvre.

1984 - 1991

En 1984, la Galerie Noctuelle de Montréal expose son travail alors qu'il réalise sa première œuvre d'intégration à l'architecture. L'année suivante, Paul Béliveau décide de retourner à la peinture narrative inspiré par le travail d'Eric Fischl. Propulsé par son exposition dans la grande salle de la galerie Noctuelle en 1986, le peintre remporte un franc succès[6] avec sa nouvelle série Ronde de nuit mettant en scène le lévrier de Velikovic qui deviendra désormais l'animal analogue de Paul Béliveau[4]. Sa popularité croissante lui vaudra une rétrospective de ses dessins et estampes à la Galerie Estampe-Plus.

En 1988, il expose à la Galerie Grünwald de Toronto Suite Jéricho et Suite Agora-écho, deux séries qui témoignent d'un retour au dessin et à l'architecture. Après un voyage de six mois en France où il présente Les Ailleurs dans la Galerie de la délégation du Québec, il entame une série de cent tableaux intitulée Opus Incertum.

1991 - 2002

En 1991, Paul Béliveau s'adonne à l'élaboration de projets avec le sculpteur David Pelletier et l'artiste québécois Robert Lepage. Paul Béliveau parvient à créer son « culte à la culture »[6] en réalisant un « panthéon imaginaire »[7]: Les Apparences est un ensemble de 400 portraits de célébrités et d'inconnus peints sur des dalles de béton. Cette œuvre témoigne d'une nouvelle préoccupation qui se rapproche de plus en plus de celle d'un « archiviste de la mémoire collective »[8].

Paul Béliveau complexifie sa peinture avec la série Les Déplacements (1996) dans laquelle il s'inspire des travaux d'Eadweard Muybridge. De 1997 à 1999, il élargit le travail amorcé dans les Déplacements pour arriver à la série Cantus. Simultanément, il réalise deux autres séries intitulées Les Vies Parallèles et Les Chroniques. Ces deux corpus d'œuvres sont des narrations composées d'images de personnalités, d'architectures et d'objets juxtaposées. S'il appert que la littérature et le livre furent, tout au long de sa carrière, des moteurs de création[9], il n'est pas étonnant de voir le livre sortir des Chroniques pour prendre une place d'importance dans les Humanités.

2002 - 2012

Les Humanités, référence au nom des cours dispensés jusque dans les années 1990 au Québec, dépeignent des tranches de livres disposées généralement les unes contre les autres. Ces étagères imaginaires offrent des jeux de narrations où la lecture esthétique aux tendances modernes tient un rôle primordial. Peu à peu, les Humanités font place aux Rencontres et par la suite « Vanitas » qui tendent à mettre l'emphase sur l'analogie littéraire[10]. Par ailleurs, le critique d'art Dany Quine souligne, lors d'une exposition en 2008, l'effort du peintre pour rapprocher une culture "populaire" d'une culture dite "élitaire"[10].

Ses dernières séries ont conduit Paul Béliveau à s'imposer sur une scène internationale en exposant à Vancouver, New York, Boston, Londres et Stockholm[11].

En 2011, Il est invité par la galerie Tzara, à Québec, à se jumeler avec un ou plusieurs artistes de la galerie afin de créer un échange avec la jeune relève. Pour l'occasion, il choisit la jeune artiste Catherine Blanchet et ainsi naîtra sa nouvelle série Capture, de petites huiles sur bois, craquelées et insérées dans un cadre de béton. Sujets tirés du quotidien que l'on retrouve sur le web, évènements parfois dramatiques et qu'une capture d'écran isole un moment du drame. Cette série se poursuit toujours en 2019. La peinture, dans cette série, se manifeste discrètement (de par son format), imbibée de vernis incompatibles, vieillissants et où les craquelures provoquent une rupture, une mise à distance de l’histoire, même récente. Une sorte de futur antérieur. Une peinture isolée dans son écrin de béton et contrastant par cela avec le petit tableau léché – à la manière des peintres hollandais du XVIIe siècle. Malgré son petit format, nous ne sommes plus dans le royaume de l’objet domestique, mais plutôt dans un sujet domestiqué par l’art que nous avons peine à assimiler.

2013


Distinctions

  • 2006 - Lauréat de Québec
  • 2005 - Honneur national, prix d'excellence de l'AAPC, projet réhabilitation de l'avenue Honoré-Mercier
  • 1999 - Membre de l'Académie royale des arts du Canada. Finaliste prix Reconnaissance Videre
  • 1998 - Prix Distinction Videre
  • 1993 - Prix des arts Visuels, Videre. Prix de la création, Conseil de la culture de la Ville de Québec
  • 1987 - 39th American Print Exhibition, Boston, Mention
  • 1986 - Kelowna Art Competition, 3e prix d'achat. 4e Festival du Film de Québec, œuvre sélectionnée pour l'affiche
  • 1985 - Bicentennial Molson Competition, prix d'achat
  • 1983 - Biennale de dessins et d'estampes québécois, prix d'achat
  • 1981 - Graphex 8, The Art Gallery of Brant, prix d'achat

Projets d'intégration à l'architecture

Les vents déferlants
  • 2002 - Les Vents déferlants - Avenue Honoré-Mercier, Québec[12]
  • 1998 - La Nébuleuse de Faust - Pavillon Technique de Québec
  • 1997 - Les Histoires naturelles - Centre hospitalier de Baie-Comeau
  • 1996 - Les Déplacements périphériques - L'Hôpital de l'Enfant-Jésus, Québec
  • 1996 - Le Centaure Alexis - Foyer Bellerive, La Malbaie

Collections

Notes et références

  1. Site Officiel de Paul Béliveau
  2. Expositions individuelles de Paul Béliveau
  3. il s'inspire d'artistes comme Andy Warhol, Roy Fox Lichtenstein, Eric Fischl, Gérard Titus-Carmel ou encore Vladimir Veličković
  4. LEBARGY, Julien in "Rencontres : Paul Béliveau à l'atelier 103"
  5. En 1995, l'A.R.G deviendra Engramme
  6. QUINE, Dany in « L'œuvre du temps », brochure de 16 pages pour l'exposition à Charlesbourg. 1996
  7. PAUL, Francine in « Paul Béliveau ». Catalogue sur « Les Apparences ». 1992.
  8. LEBARGY, Julien in "Rencontres : Paul Béliveau à l'atelier 103"
  9. QUINE, Dany, in « Dimanche tous les jours », brochure de 24 pages pour une exposition solo à la Galerie Bellefeuille. 2005.
  10. QUINE, Dany in « Les Rencontres ». Brochure pour l'exposition à la Galerie Bellattitude. 2008
  11. Site officiel de Paul Béliveau
  12. ville.quebec.qc.ca
  13. « Paul Béliveau | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )

Liens externes

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