Paul Arène

Paul Arène, né le à Sisteron et mort le à Antibes, est un poète provençal et écrivain français.

Pour les articles homonymes, voir Arène.

Biographie

Acte de naissance de Paul Arène.

Sa mère Marie Louise Reyne Lagrange, née le à Sisteron, est ouvrière faiseuse de modes. Elle s'est mariée, le , à Sisteron, alors qu'elle est encore mineure, à Adolphe Arène, né le , horloger. Le grand-père maternel de Paul Arène, Dominique Lagrange, né le à Sisteron, est maître chapelier[1].

Après avoir préparé une licence de philosophie, Paul Arène travaille comme maître d'études au lycée Thiers (de 1861 à 1864) à Marseille[2], puis au lycée de Vannes. Une petite pièce jouée avec succès à l'Odéon, Pierrot héritier, lui fait quitter, en 1865, l'université pour le journalisme ; il est alors âgé de 23 ans.

En 1867, Paul Arène est l'un des auteurs du Parnassiculet contemporain, parodie du Parnasse contemporain[3]. Le Parnassiculet lui vaut de vives inimitiés. Les auteurs du Parnasse contemporain y sont appelés « des Turcs attardés qui ont oublié, ou qui ne savent peut-être point, que le carnaval romantique est clos depuis trente ans. »

À Paris, il fréquente les cafés littéraires et devient l'ami d'Alphonse Daudet, François Coppée, Catulle Mendès. Comme l'a révélé Octave Mirbeau en 1884, Paul Arène a collaboré activement avec Alphonse Daudet à l'écriture des chroniques provençales publiées par L'Événement, qui furent ensuite rassemblées sous le titre Les Lettres de mon moulin, collaboration si dense que Paul Arène est décrit par quelques spécialistes de l'histoire de la littérature provençale comme le nègre de Daudet.

En 1868, Paul Arène écrit, à 25 ans, ce qui reste son chef-d'œuvre, Jean-des-Figues.

Il prend part à la guerre de 1870 avec le grade de capitaine et reçoit, en 1884, la Légion d'Honneur.

Après 1870, il publie des pièces de théâtre, des chroniques, des contes, des poèmes, dont notamment Le Tors d'Entrays, Le Clos des âmes, Le Canot des six capitaines, Au Bon Soleil et La Gueuse parfumée, deux recueils de contes. Viennent ensuite La Chèvre d'or, puis Les Ogresses, Le Midi bouge et Domnine.

Il écrit régulièrement pour Le Journal, puis Le Figaro littéraire des articles et des chroniques. En relation constante avec Joseph Roumanille (il compose ses premiers vers provençaux qui paraissent dans l'Almanach avignonnais), Frédéric Mistral et Théodore Aubanel, ses deux maîtres[4] ; il regroupe ses amis occitans de Paris, puis, s'inspirant du Félibrige de Fontségune, il organise en 1879 le Félibrige parisien, dont il sera le président après Charles de Tourtoulon et Jasmin. Il est aussi élu majoral du Félibrige en 1884. Il anime diverses revues : La Cigale, La Farandole, Lou Viro-Soulèu.

« C'est pour ne pas perdre l'accent
Que nous fondâmes la Cigale. »

Le sujet de toutes ses pièces provençales est tiré de quelques particularités de mœurs ou de paysages de la contrée de Sisteron : Fontfrediero, Lis Estello negro, Raubatori.

Un grand tableau peint par Paul Chabas, Chez Alphonse Lemerre, à Ville D'Avray à la demande de l'éditeur des poètes parnassiens, représente Paul Arène aux côtés de Sully-Prudhomme, de Jules Claretie, de Leconte de Lisle ou de l'écrivain et académicien français Paul Bourget.

Il est inhumé à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence).

Origine du nom

Le nom Arène provient probablement du provençal arenié, issu du grec classique arènos, qui signifie sable, ou plutôt directement du mot areno (graphie classique arena), du latin arena, signifiant sable, auquel Lou Tresor dóu Felibrige, de Frédéric Mistral, associe le nom de famille Arène[5].

Œuvres

La Chèvre d'or, illustrée par Siméon
Le Char, affiche de la première à l’Opéra-Comique, 1878
Deux contes du bûcheron, Paris-Noël 1893, illustrés par Charles Léandre.
Le Noël du Bohémien, Paris-Noël, 1894
  • Pierrot héritier (théâtre) (1865)
  • Jean-des-Figues (1868), illustrations d'Armand Coussens, lire en ligne sur Gallica
  • Plòu e souleio, partition (1871) dédiée à la fille de Louis Roumieux[6].
  • Les comédiens errants (théâtre) en collaboration avec V. Vernier (1873)
  • Un duel aux lanternes (théâtre) (1873)
  • L'ilote (théâtre) en collaboration avec Ch. Monselet (1875)[7]
  • La gueuse parfumée (récits provençaux) contient aussi Le tor d'Entrays, Le clos des âmes, La mort de Pan; Le canot des six capitaines (1876)
  • Le prologue sans le savoir (théâtre) en collaboration avec Henri d'Erville.
  • Le char (opéra-comique en un acte) (1878), en collaboration avec A. Daudet. Musique d'Émile Pessard
  • Contes de Noël (1879)
  • Les contes en cent lignes (1880)
  • Au bon Soleil (1880)[8]
  • Paris ingénu (1882)
  • La Vraie tentation du grand Saint-Antoine, illustré par Léonce Petit (1880)
  • Des Alpes aux Pyrénées (1884) en collaboration avec A. Fournier.
  • Vingt jours en Tunisie (1884)
  • Les sabots, conte de Noël (1885)
  • Mobilier scolaire, poème (1886)[9]
  • Contes de Paris et de Provence (1887)[10]
  • Contes de Provence (1887)[11]
  • La Chèvre d'or (1889, considérée comme sa meilleure œuvre)
  • Mars (1890)
  • Nouveaux contes de Noël (1891)[12]
  • Le Midi bouge (1891)[13]
  • Les Ogresses (1891)
  • Des Alpes aux Pyrénées (1892)[14]
  • Noël ! Pour un album d'enfant (1894)
  • Domnine (roman) (1894)[15]
  • Noël du Bohémien (1894)
  • Friquette et Friquets (1896)
  • La cage dorée (1896)
  • Le secret de Polichinelle (1897)
  • Août de provence
  • La veine d'Argile contes inédits (posthume) 1re édition Plon 1928.

Hommages toponymiques

Par ordre alphabétique des villes :

Notes et références

  1. Archives départementales des Alpes de Haute Provence[réf. à confirmer]
  2. Rollin, Paul, 1932-2003., 26 siècles d'éducation à Marseille : une chronique du temps passé, Marseille, Éd. européennes de Marseille-Provence, , 269 p. (ISBN 2-911988-16-7 et 9782911988165, OCLC 469443733, lire en ligne)
  3. Le Parnassiculet contemporain: recueil de vers nouveau, précédé de l'Hôtel du dragon bleu et orné d'une très-étrange eau-forte, Paul Arène, Alfred Delvau, Jean Charles Du Boys, Alphonse Daudet, Jules Renard, Lemerre 1867, en ligne.
  4. (oc-provenc) Frédéric Mistral, Contes provençaux, Raphèle-lès-Arles, Marcel Petit Raphèle-lès-Arles, , 538 p. (lire en ligne).
  5. Frédéric Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige, Culture provençale et méridionale, réédition 1979.
  6. (oc) Paul Arène, Léopold Dauphin, « Plòu e souleio », chansons, sur Occitanica, Cirdoc, (consulté le ).
  7. Première représentation de l'Îlote de Paul Arène
  8. Paul Arène, Au bon soleil, Paris, G. Charpentier, , 324 p. (lire en ligne).
  9. Mobilier scolaire en ligne
  10. Paul Arène, Contes de Paris et de Provence, Alphonse Lemerre, , 314 p. (lire en ligne).
  11. Paul Arène, Contes de Provence, Paris, A. Lemerre, , 126 p. (lire sur Wikisource, lire en ligne).
  12. Paul Arène, Nouveaux contes de Noël, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, , 195 p. (lire en ligne).
  13. Le Midi bouge en ligne
  14. Paul Arène et Albert Tournier, Des Alpes aux Pyrénées : Étapes félibréennes, Paris, E. Flammarion, , 285 p. (lire en ligne).
  15. Domnine en ligne

Voir aussi

Bibliographie

  • Berthe Bernay, Armand Silvestre, Paul Arène et Gustave Goetschy, La danse au théâtre, Paris, E. Dentu, , 230 p. (lire en ligne).
  • Juliette Bonfils, Paul Arène : poète, félibre et conteur, Éditions du Feu, Aix-en-Provence, 1933, 317 p.
  • Bruno Durand, Paul Arène, A. Chastanier, Nîmes, 1924, 19 p.
  • Roger Gagnier, Paul Arène : sa vie, son œuvre, M. Petit - C.P.M, Raphèle-les-Arles, 1993, 173 p.
  • R. Duché, La langue et le style de Paul Arène, Paris, Didier, 1949, 308 p.
  • Paul Arène : 1843-1896 : cent cinquantième anniversaire de sa naissance : journées commémoratives, -, Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence, Digne-les-Bains, 1995, 166 p.
  • Le nouveau dictionnaire des auteurs - de tous les temps et de tous les pays, 1994 - sous la direction de Guy Schoeller - Bompiani et Robert Laffont éditeurs - tome 1 - page 123 : article « Paul Arène ».

Articles connexes

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