Pascal Houzelot

Pascal Houzelot, né en 1959, est un dirigeant français de télévision, homme d'affaires et lobbyiste.

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Biographie

Formation

Fils d'une attachée de presse et d'un notaire, Chevalier de l'ordre de la légion d'honneur[1], Pascal Houzelot naît le à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques[2]. Après avoir fréquenté le lycée Sainte-Marie Grand Lebrun de Bordeaux, il obtient une maîtrise en droit en 1983[2]. Il « monte » à Paris à 24 ans[2].

En 1974, il milite pour la candidature de Jacques Chaban-Delmas à l'élection présidentielle[2]. Il s'engage ensuite plus avant aux Jeunes RPR, et sert notamment Jacques Chirac[2].

TF1

Devenu journaliste à La Lettre de la nation[3], puis à TF1, il y fait notamment le portrait de Jean-Paul II[2] et demeure en poste onze ans[4].

Pink TV

Il crée en 2001 sa société de production, Mosca Films[3], et, en 2004, la chaîne Pink TV[2], premier canal à vouloir s'adresser à la communauté LGBTQ. La chaîne est « un échec cuisant », mais, après l'élection de Nicolas Sarkozy, les dettes sont apurées et le capital restructuré, et celle-ci modifie son programme pour ne diffuser que des films pornographiques, ce qui lui permet de devenir « largement rentable »[4].

Numéro 23

Le projet Numéro 23 reprendra en grande partie les idées présentes dans la première mouture de Pink TV, c'est-à-dire mieux exposer à l'antenne les minorités ethniques[4]. Pour obtenir une fréquence TNT auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), il bénéficie du soutien notamment de David Kessler, qui défend le projet devant le CSA au nom des Inrocks avec qui un partenariat était prévu, d'Etienne Mougeotte et de Valérie Bernis[4]. En 2021, il obtient donc gratuitement du CSA la fréquence TNT pour la chaîne numéro 23, en échange de la garantie d'en faire une chaîne de la diversité.

En 2015, l'annonce du projet de vente de la chaîne Numéro 23 au groupe NextradioTV suscite la colère des patrons de TF1, M6 et Canal Plus qui écrivent au CSA pour dire que ce projet leur apparaît « comme extrêmement choquant », Pascal Houzelot ayant obtenu du CSA la chaîne Numéro 23 sous condition que de ne pas revendre la fréquence avant cinq ans. Or, selon eux, celui-ci a très tôt entrepris des démarches pour revendre la chaîne, et de cette manière, se serait livré à « une opération de spéculation sur les fréquences qui font partie du domaine public »[5], Pascal Houzelot explique lui, qu'il est contraint de vendre [6]. Il obtient ainsi, selon Grégoire Poussielgue des Échos, le meilleur prix possible pour une chaîne affichant 0,7 % de part d'audience, cinq salariés et une ligne éditoriale consacrée à la « diversité », la valeur de Numéro 23 résidant uniquement dans sa fréquence[4]. N'ayant pas le droit de vendre sa chaîne moins de deux ans et demi après la signature de sa convention, il la revend deux ans et huit mois plus tard ce qui respecte le cadre légal[4].

La transaction avec Nextradio TV, estimée à 90 millions d'euros pour la totalité du groupe, est toutefois bloquée par le CSA[7] qui décide même d'abroger l'autorisation de diffusion de la chaîne[8], ce que son président Olivier Schrameck justifie en déclarant « C'est une décision juridique qui revêt un caractère moral. Avec un bien public, on ne doit pas jouer à des fins spéculatives »[9].

Après un recours auprès du Conseil d'État, Pascal Houzelot conserve la fréquence et vend 39 % des parts[10]. Le montant de la vente s'élève à 78 millions d'euros (dont 45 millions pour lui), mais Pascal Houzelot réclame 20 millions de plus au CSA (soit la moitié du budget de cette institution) au motif que l'interdiction d'émettre aurait dévalorisé sa chaîne. Le 12 novembre 2020, le tribunal administratif renvoie cette demande, et Pascal Houzelot se pourvoit en appel[11].

Références

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