Partonopeus de Blois

Partonopeus de Blois (Partonopeu de Blois)[n 1] est un roman courtois anonyme médiéval, en ancien français, de la fin du XIIe siècle, composé avant 1188[1].

Ce récit de plus de 14 000 vers octosyllabiques à rimes plates, qui raconte les aventures et les amours de Partonopeus, neveu du roi de France, et de Melior, enchanteresse et impératrice de Constantinople, a connu le succès au Moyen Âge ; il a influencé d’autres romans français comme Florimont ou Le Bel Inconnu, et a été traduit dans plusieurs autres langues.

Le roman

Partonopeus, de la famille des comtes de Blois, est le neveu du roi de France, Clovis. Il s’égare au cours d’une chasse au sanglier dans la forêt d’Ardenne ; il est transporté sur un navire magique à Chef d’Oire, une ville merveilleuse de l’empire byzantin, où vit dans un mystérieux château, aux habitants invisibles, Melior, impératrice de Constantinople, qui s’était éprise de lui sur le simple récit de sa merveilleuse beauté. Elle rejoint Partonopeus chaque nuit, pendant deux ans et demi, en lui interdisant de jamais chercher à la voir. Partonopeus doit retourner en France pour la défendre contre les Sarrasins. Sa mère le persuade alors que Melior est une créature diabolique ; il revient au château, avec une lanterne enchantée dont la flamme ne s’éteint jamais, que lui a donnée sa mère ; il peut ainsi voir Mélior nue, dans toute sa beauté, mais Melior le chasse car il lui a fait perdre tous ses pouvoirs magiques. Partonopeus désespéré est ramené par le navire magique dans la forêt d'Ardenne ; un jour où il se plaint au bord de la mer, il est entendu d’un navire qui longe la côte : Urraque, sœur de Melior, l'emmène alors à Constantinople, où, sans se faire connaître, il triomphe au cours d’un tournoi d’autres prétendants de Melior, et peut alors l’épouser[2].

L’histoire mêle deux schémas narratifs :

avec une inversion des rôles des protagonistes qui substitue au couple dieu-mortelle un couple mortel-fée[3].

Le nom de Partonopeus semble être inspiré de celui d’un héros grecs des Sept contre Thèbes, Parthénopée. On y a vu aussi une forme dérivée de Parthenay, en raison de similitudes entre cette histoire et la légende de Mélusine.

Influence

Partonopeus de Blois a été conservé dans onze manuscrits, dont trois fragmentaires[4],[5].

Ce roman est traduit ou adapté au Moyen Âge en six langues : allemand, néerlandais, anglais, espagnol, danois et islandais.

Le poète allemand Konrad von Würzburg adapte le texte au XIIIe siècle sous le titre Partonopier und Meliur[6].

Bibliographie

Éditions

Études

Notes et références

Notes
  1. On trouve aussi Partenopeus de Blois.
Références
  1. « Partonopeus de Blois », dans Dictionnaire étymologique de l'ancien français, Heidelberger Akademie der Wissenschaften Lire en ligne.
  2. Helaine Newstead, « Partonopeus de Blois », dans : Robert Bossuat, Louis Pichard et Guy Raynaud de Lage (dir.), Dictionnaire des lettres françaises, t. 1 : Moyen Âge, éd. entièrement revue et mise à jour sous la dir. de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris, Fayard, 1992, p. 1097-1098.
  3. Anthime Fourrier, Le courant réaliste dans le roman courtois en France au Moyen Âge, Nizet, Paris, 1960, p. 315-446.
  4. Liste des manuscrits sur le site Arlima
  5. Anne Reynders, « Le roman de Partonopeu de Blois est-il l’œuvre d’un précurseur de Chrétien de Troyes ? », dans Moyen Âge, Tome CXI, 2005.
  6. André, Moret, L'originalité de Conrad de Wurzbourg dans son poëme « Partonopier und Melior », Société du Nord, Lille, 1933.

Articles connexes

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