P-Funk

P-Funk est un genre musical dérivé du funk avec des doses de rock, ou du rock avec des semblants de funk. À l'origine, « P-Funk » est une simple abréviation désignant les deux groupes de George Clinton, Parliament et Funkadelic, dont les membres étaient communs[1].

P-Funk
George Clinton et Parliament-Funkadelic.
Origines stylistiques Funk, folk psychédélique
Origines culturelles Années 1960, États-Unis

P-Funk dérive du nom de deux groupes : Parliament et Funkadelic. Il est souvent fait référence à ces groupes sous le nom Parliament-Funkadelic. Le terme peut également être considéré comme une abréviation de pure funk, un style de musique initié par les groupes de Clinton ; ou encore de plainfield funk, en référence à Plainfield, New Jersey, ville qui a vu naître Parliament.

Histoire

Origines

À la fin des années 1950, George Clinton et quelques autres musiciens forment un groupe de doo-wop (The Parliaments) dans l'arrière-boutique de son salon de coiffure mais ont peu de succès (I Wanna) Testify[2]. Au cours des années 1960, ils ajoutent un groupe pour les accompagner, qui devient connu sous le nom de Funkadelic. George Clinton, le leader du groupe, continue de gérer son salon de coiffure jusqu'en 1967, la sortie de leur premier single à succès. The Parliaments sont alors renommés Parliament, et quelques nouveaux membres viennent les rejoindre, notamment Bill Nelson, Tawl Ross et Eddie Hazel).

À la fin des années 1960 (en 1969), le groupe perd ses droits sur le nom The Parliaments et opte alors pour Funkadelic. Leur style musical devient moins strictement RnB, influencé par le mouvement psychédélique, notamment Cream (cité comme étant le groupe favori de George Clinton à l'époque), Jimi Hendrix, les MC5, Sly Stone et the Beatles, ainsi que The Meters et Lee Dorsey et leur musique New Orleans déjà teintée de funk. Leur son s'améliore, devient plus riche et complexe, psychédélique et très rock. Les innovations de Clinton, l'originalité de leur musique leur apportent très vite une certaine admiration de la part d'un public (encore restreint) mais aucun véritable succès commercial.

Arrivée des frères Collins

Bill Nelson et Eddie Hazel quittent le groupe en 1972 à cause de différends financiers, et Tawl Ross à cause d'un bad trip au LSD. William et Phelps Collins, deux frères qui deviennent par la suite plus connus respectivement sous les noms de Bootsy et Catfish, rejoignent le groupe. Bootsy le quitte après un album mais revient par la suite, tandis que Catfish joue surtout pour soutenir les efforts de son frère pour une carrière solo. Bootsy apporte un nouveau sens de la discipline, notamment parce qu'il avait joué avec James Brown et était forcé à se concentrer sur ses progrès musicaux. Les deux frères ont une certaine influence sur les progrès du son P-Funk.

Renaissance de Parliament

Parliament fut reformé en 1974. En 1975, Maceo Parker et Fred Wesley rejoignent Funkadelic, rapidement suivis par le retour de Bootsy Collins et Eddie Hazel. L'arrivée de Parker et Wesley ajoute une touche jazzy à leur style musical. En 1975, Tear the Roof Off the Sucker devient leur premier single à atteindre le top 10, en atteignant la cinquième place. Mothership Connection est leur premier disque d'or. Clinton quitte Westbound Records pour Warner en 1977. La plupart des membres originels quittent le groupe, fâchés que Clinton devienne propriétaire du nom Parliament et qu'ils soient devenus ses employés. Bootsy Collins forme Bootsy's Rubber Band, avec Catfish Collins, Mudbone Cooper, les Horny Horns et épisodiquement Bernie Worrell et Joel Johnson. Pendant ce temps, Michael Hampton remplace Eddie Hazel (qui rejoint The Temptations) en tant que guitariste ; Jerome Brailey rejoint le groupe, devenant l'un des batteurs les plus respectés du P-Funk. Glen Goins, chanteur talentueux, qui prête sa voix à beaucoup de morceaux d'anthologie, notamment Mothership Connection et Bop Gun les rejoint également.

En 1977, Parliament sort son premier titre classé premier : Flashlight. Cette même année voit l'apparition des prodigieuses tournées pour lesquelles le groupe devient célèbre, avec d'énormes vaisseaux spatiaux atterrissant sur scène. Funkadelic continua de sortir des albums, ajoutant deux hits classés premiers à son palmarès (One Nation Under a Groove en 1978 et (Not Just) Knee Deep en 1979), tandis que Parliament en ajoute un au sien avec Aqua Boogie en 1978. Les albums de cette période sont des albums-concept, avec des thèmes étranges et porteurs de messages politiques et sociologiques élaborés, souvent liés d'un album à l'autre. Les arrivées les plus remarquables dans le groupe pendant cette période sont Junie Morrison et Skeet Curtis. Junie en particulier joue de plusieurs instruments, compose, produit et arrange de nombreux titres parmi les plus célèbres sur deux albums cruciaux, One Nation Under a Groove[3] et Motor Booty Affair.

La grande famille P-Funk s'agrandit à la fin des années 1970, et certains albums sortent sous le nom de The Brides of Funkenstein, Parlet, Bernie Worrell, Eddie Hazel et les Horny Horns. À la même époque, les tournées deviennent de plus en plus élaborées et chères, entraînant de graves problèmes financiers. Dennis Chambers, Blackbyrd McKnight et les P-Funk Horns rejoignent le groupe.

Années 1980 et 1990

Au début des années 1980, la popularité du groupe décline et de nombreux membres le quittèrent. Le dernier album de Parliament sort en 1980, et celui de Funkadelic en 1981. George Clinton se débâtit dans des problèmes financiers et des problèmes de drogue, mais réussit à lancer sa carrière solo en 1983, inaugurée par un single classé premier, Atomic Dog. P-Funk redevient méconnu du grand public, mais son influence sur le hip-hop, alors un style musical encore à ses débuts augmente. P-Funk devient le groupe le plus souvent samplé dans le hip-hop, à la place de James Brown, et les samples de P-Funk sont une caractéristique récurrente du G-funk (style musical de Dr. Dre, Snoop Doggy Dogg et Warren G)[4]. Entre 1982 et 1984, George Clinton produit même trois disques de samples de sa musique, destinés aux producteurs de hip-hop qui piochaient dans ses disques passés comme ils pouvaient. Le groupe P.Funk All-Stars est formé en 1983, et fait une tournée au milieu de années 1980. Bootsy Collins et Bernie Worrell sortent chacun avec succès un album solo à la fin des années 1980, réussissant ainsi à continuer leurs carrières solo respectives. Les trois premiers soli de Bootsy sont produits par George Clinton.

Au début des années 1990, la plupart des anciens albums de Parliament et Funkadelic sont réédités, une nouvelle émergence du funk se produit et les P.Funk All-Stars effectuent une nouvelle tournée. En 1994, le groupe fait une tournée avec Lollapalooza.

Artistes notables

Bibliographie

Borthwick, Stuart & Moy, Ron (2004). Popular Music Genres: an Introduction : P-Funk made far more use of the metronomic four-to-the-floor drum styles, thus linking their funk to disco and jazz funk. However, unlike disco, P-Funk always sounded 'played', with little of the production-line precision of disco and post-disco dance forms. ; Edinburgh University Press (2004), page 34, (ISBN 0-7486-1745-0).

Notes et références

  1. (en) Lauren Cochrane, « George Clinton: the best dressed man in music », sur The Guardian, .
  2. (en) « artists > P > Parliament-Funkadelic > Bio - Parliament-Funkadelic Bio », sur Rolling Stone (consulté le ).
  3. (en) « ‘One Nation Under A Groove’: a crash course in the history of Parliament-Funkadelic », sur dangerousminds.net (consulté le ).
  4. « Du P-Funk au G-Funk, il n’y a qu’une lettre », sur thebackpackerz.com, (consulté le ).
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