Ottoia

Ottoia est un genre éteint de vers priapuliens trouvés en abondance parmi les fossiles des schistes de Burgess datant du Cambrien moyen en Colombie-Britannique. D'autres fossiles rapportés à ce genre sur d'autres sites dans le monde n'ont pas été confirmés.

Ottoia
Dessin d'Ottoia prolifica.
Classification
Règne Animalia
Infra-règne Bilateria
Sous-division Ecdysozoa
Embranchement Priapulida
Ordre  Ottoiomorpha
Famille  Ottoiidae

Genre

 Ottoia
Walcott[1], 1911

Espèces de rang inférieur

Liste des espèces

Les deux espèces proviennent des schistes de Burgess en Colombie-Britannique (Canada).

Description et paléobiologie

Ottoia prolifica dans les schistes de Burgess, Canada.
Holotype d'Ottoia tricuspida, référencé ROM 63057.
Spécimen complet long de 8 centimètres avec sa trompe (proboscis) en haut.
Dessins de différents types
de sclérites d'Ottoia[2], crochets, épines et dents.
Longueurs de quelques dixièmes de millimètres.

C'est un des plus anciens priapuliens connus, et sa longueur moyenne est d'environ 8 centimètres.

Ottoia était un animal fouisseur en fond de mer qui chassait ses proies avec une sorte de trompe rétractile (proboscis)[3]. Il semble avoir eu aussi un comportement de charognards, mangeant des organismes morts comme l'arthropode Sidneyia[4].

Les épines présentes sur sa trompe ont été interprétées, en suivant le principe d'uniformitarisme (ou actualisme), comme des dents avec lesquelles il capturait ses proies. Il creusait des tunnels dans le sédiment de fond de mer et vivait vraisemblablement dans un terrier en forme de « U » à partir duquel il pouvait étendre sa trompe à la recherche de proies. L'étude de son contenu intestinal confirme que c'était un prédateur se nourrissant de l'hyolithe Haplophrentis (un animal à coquille similaire aux mollusques) qu'il avalait généralement en commençant par la tête[3]. Des preuves de cannibalisme ont également été rapportées, une caractéristique commune chez les priapuliens modernes[3].

Paléoécologie

Étant donné qu'il habitait dans les fonds marins, et considérant que les schistes de Burgess se trouvent au pied de falaises calcaires, il est facile de présumer que l'animal était très vulnérable aux avalanches de boues sous-marines, qui pouvaient facilement l'entraîner au loin, voire l'enterrer. Cela peut expliquer pourquoi l'animal est l'un des plus communs de la faune de Burgess.

On connaît près de 1 500 spécimens fossiles d'Ottoia. Parmi les autres priapuliens de la faune de Burgess, on trouve les genres Ancalagon, Selkirkia et Louisella.

Répartition géographique

Ottoia a été décrit également dans des sédiments du Cambrien moyen dans différentes partie du monde, en particulier en Espagne et en Utah[5] et au Nevada[6], toutefois ces études n'ont pas été validées, et les seuls macrofossiles d'Ottoia considérés comme valides proviennent des schistes de Burgess[2].

À l'échelle des microfossiles cependant, des dents d'Ottoia, ont été découvertes sur l'ensemble du bassin sédimentaire de l'Ouest canadien[2].

Notes et références

Références

  1. (en) Walcott, 1911 : « Middle Cambrian annelids. Cambrian geology and paleontology », II, Smithsonian Miscellaneous Collections, 57 pp. 109-144
  2. (en) M. R. Smith, T. H. P. Harvey et N. J. Butterfield, « The macro- and microfossil record of the Cambrian priapulid Ottoia », Palaeontology, vol. 58, no 4, , p. 705–721 (DOI 10.1111/pala.12168)
  3. (en)Vannier, Jean (août 2009). "The Gut Contents of Ottoia (Priapulida) from the Burgess Shale: Implications for the Reconstruction of Cambrian Food Chains" . In Smith, Martin R.; O'Brien, Lorna J.; Caron, Jean-Bernard. Abstract Volume. International Conference on the Cambrian Explosion (Walcott 2009). Toronto, Ontario, Canada: The Burgess Shale Consortium (published 31 July 2009). (ISBN 978-0-9812885-1-2)
  4. (en) D. L. Bruton, « A death assemblage of priapulid worms from the Middle Cambrian Burgess Shale », Lethaia, vol. 34, no 2, , p. 163–167 (DOI 10.1080 / 00241160152418456)
  5. (en) S. Conway Morris et R. A. Robison, « Middle Cambrian priapulids and other soft-bodied fossils from Utah and Spain », University of Kansas Paleontological Contributions, vol. 117, , p. 1–22 (hdl 1808/3696, lire en ligne)
  6. (en) B. S. Lieberman, « A New Soft-Bodied Fauna: the Pioche Formation of Nevada », Journal of Paleontology, vol. 77, no 4, , p. 674–690 (ISSN 0022-3360, DOI 10.1666/0022-3360(2003)077<0674:ANSFTP>2.0.CO;2)

Voir aussi

Références taxinomiques

Annexes

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