Ordre Basilien italien de Grottaferrata

L'ordre Basilien italien de Grottaferrata (en latin : Ordo basilianus italiae, seu Cryptoferratensis) est un ordre monastique masculin de rite byzantin et de droit pontifical.

Ordre Basilien italien de Grottaferrata
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale 1579
par Grégoire XIII
Institut ordre monastique
Type contemplatif
Règle règle de saint Basile
But vie contemplative
Structure et histoire
Fondation 1004
Grottaferrata
Fondateur Nil de Rossano
Abréviation O.S.B.I
Site web (it) site officiel
Liste des ordres religieux

Historique

Les origines du monachisme italo-grec sont peu connues, mais il est certain qu'il augmente au cours des siècles du début du Haut Moyen Âge à la suite de la conquête de Justinien en Italie méridionale et de l'exode dans ces territoires de moines grecs dû à l'invasion perse et à la persécution iconoclaste par les empereurs d'Orient. Les petites communautés de moines italo-grecs, avaient à l'origine un caractère essentiellement érémitique mais, avec la fin des luttes iconoclastes, ils adoptent les habitudes et les normes liturgiques du monachisme studite. Avec la conquête musulmane de la Sicile, les moines italo-grecs de Sicile (parmi eux, Elie de Enna, Élie le spéléote (it), Macaire de Collesano (it)) émigrent en Calabre et en Lucanie : à Mercurion (it) (qui prend son nom de la Vallée du Mercure dans le Massif du Pollino) s'élève une importante éparchie qui devient le centre du monachisme grec en Italie du Sud.

Venant de Mercurion, Nil de Rossano s'installe à Rossano après les raids sarrasins puis obtient des bénédictins du Mont Cassin le monastère de Valleluce puis le monastère des Saints Vincent et Anastase aux trois fontaines de Rome où il reçoit la visite de l'empereur Otton III du Saint-Empire. Craignant une popularité excessive, Nil obtient de Grégoire, comte de Tusculum, la permission de fonder le monastère de Grottaferrata où il meurt en 1004. Nil de Rossano a le mérite de donner une nouvelle vigueur au monachisme italo-grec, lui permettant de devenir plus important dans la tradition italique. Abandonnant leur caractère érémitique, ses moines deviennent d'importants instruments de culture et de civilisation au sein des populations des territoires disputés entre Lombards, Byzantins, Arabes et Normands. Le monastère de Grottaferrata étend rapidement ses possessions même en dehors du territoire du Tusculum et son abbé est à la tête d'un vaste fief : Roger Ier de Sicile lui confère le titre de baron de Rossano. Les guerres entre les Romains et les Toscans à la fin du XIIe siècle entame le processus de décadence qui frappe le monastère.

En Calabre, surtout entre Stilo et Catanzaro, il y avait plus de trois cents monastères byzantins, le monastère de Santa Maria Odigitria fondé par Barthélemy de Simeri (it) recueille le patrimoine spirituel de Nil et devient une pépinière de la culture byzantine. Avec la conquête normande de l'Italie du Sud, les nouveaux dirigeants, soupçonnent les moines italo-grecs d'être favorable au régime byzantin et confient leurs monastères aux bénédictins ou les affilient aux communautés latines. Tout en favorisant la relatinisation de leurs territoires, les Normands continuent à soutenir les monastères basiliens, surtout en raison de la forte ascendance exercée par ces moines sur les populations locales.

Roger II charge Barthélémy de Simeri de fonder un monastère du Saint-Sauveur à Messine et, en 1131, place sous sa juridiction les higoumènes de tous les monastères basiliens de Sicile ; le système fédératif est étendu par Guillaume II aux monastères de Calabre et de Lucanie et le siège de l'archimandrite est établi au monastère des Saints Élie et Anastase à Carbone. Malgré cela, la tradition monastique gréco-italique continue à décliner et a presque disparu au moment de la séparation des Églises orientales et catholiques.

Fondation de l'ordre

Tous les monastères byzantins d'Italie (même celui de Mezzojuso peuplé de moines albanais) sont réunis en un seul ordre le 1er novembre 1579 par la bulle pontificale Benedictus Dominus du pape Grégoire XIII. Les Basiliens italiens avaient la tâche de revitaliser aussi les monastères basiliens espagnols qui sont placés sous la juridiction du monastère de Grottaferrata (les derniers monastères basiliens espagnols disparaissent en 1855 à la suite des lois de désamortissement du gouvernement de Baldomero Espartero).

Les abbés de Grottaferrata Pierre Minniti et Joseph Del Pozzo, respectivement en 1709 et 1746, demandent aux papes de supprimer le rite byzantin dans les monastères de l'ordre mais le pape Clément XI puis le pape Benoît XIV rejettent la demande. À partir du milieu du XVIIIe siècle, avec la suppression de nombreux monastères dans le royaume de Naples, l'ordre entame une période de grand déclin culminant en 1866 avec les lois de la maison de Savoie, le seul monastère de l'ordre survivant est celui de Grottaferrata maintenu en tant que monument national.

La tradition grecque est entièrement restaurée à Grottaferrata par décret du  : les nouvelles constitutions religieuses des basiliens d'Italie sont approuvées pour la première fois en 1900 et, après quelques modifications apportées par la congrégation pour les Églises orientales le . En 1920 les Basiliens prennent possession du monastère de Mezzojuso, en 1932, fonde celui de San Basile et en 1949 celui de Piana degli Albanesi.

Activités et diffusion

Les basiliens d'Italie ont une vie contemplative (étude, travail, prière), ils sont particulièrement actifs dans le développement de relations œcuméniques entre les églises d'occident et d'orient.

Ils sont uniquement présents en Italie avec 3 maisons : l'abbaye territoriale de Sainte Marie de Grottaferrata, le collège San Basilio de Rome et l'institut du Santissimo Salvatore de Piana degli Albanesi.

L'archimandrite de Grottaferrata est le supérieur général de l'ordre.

Fin 2008, l'ordre comptait 15 religieux dont 10 prêtres.

Notes et références

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