Opération McGill français

L’Opération McGill français (souvent nommé McGill français) est une manifestation ayant eu lieu à Montréal (Québec) pendant la Révolution tranquille. Le principal objectif de cette manifestation était de faire de l’Université McGill une université francophone[1]. La manifestation s’est tenue le . L’invitation à se rassembler était pour 20 h au carré Saint-Louis et vers 20 h 30, entre 10 000 et 15 000 manifestants ont pris la rue Sherbrooke pour se diriger vers le Portail Roddick, à l’entrée principale du campus, où environ 3 000 personnes les attendaient.

Craignant que cette manifestation tourne à l’émeute, plus d'une centaine d'agents de la Police de Montréal ont été déployés sur les lieux et en plus des quelque 275 agents de sécurité chargés de protéger les accès à l'université, plus de 150 agents de la brigade antiémeute de la Sûreté du Québec avaient été appelés en renfort[2]. La manifestation s'est déroulée plutôt dans le calme, mais quelques altercations ont eu lieu entre des manifestants qui scandaient « McGill aux Québécois » ou « McGill en français » et des étudiants anglophones qui chantaient Ô Canada et God Save the Queen. Des vitrines ont été fracassées et des manifestants ont allumé des feux à quelques endroits[3].

Mise en contexte

Reproduction d'une affiche McGill français

Avec des débuts difficiles à la suite de la création des CÉGEP en 1967, plusieurs manifestations étudiantes eurent lieu et à l'automne 1968 dont l'Opération Murray Hill et des tensions au sein de la communauté étudiante sont palpables[4]. Puisqu'il n'y a qu'une seule université francophone à Montréal (Université de Montréal), il y a un risque que plusieurs milliers d'étudiants ne puissent accéder à l'université. À la suite des manifestations étudiantes de 1968, au discours de Charles de Gaulle à l'hôtel de Ville de Montréal ainsi que l'arrivée de nouveaux joueurs politiques, le nationalisme était très présent au Québec en 1969. Quelques mois avant McGill français, le FLQ fait exploser une bombe à la Bourse de Montréal et l'occupation du centre informatique lors de la Manifestation étudiante de l'Université Sir George Williams (aujourd'hui l'Université Concordia) vire au saccage. L'opération McGill français se déroule sous un climat de tensions sociales et de revendications linguistiques. À l'époque, une partie des étudiants (environ 200) et des professeurs de l'Université adhèrent aux revendications de McGill français et le journal McGill News avait appuyé la manifestation[5].

Notes et références

  1. PC, « La manifestation a McGill attire plus de 6 000 participants », Le Nouvelliste, , p. 1 (lire en ligne)
  2. Claude Gravel, « McGill : Tout a bien fonctionné », La Presse, , p. 1 (lire en ligne)
  3. « McGill : vitrines brisées et incendies dans les rues », La Tribune, , p. 1 (lire en ligne)
  4. Daniel Poitras, « Penser l’histoire du mouvement étudiant au Québec : sous les lieux communs, un chantier », Globe, , p. 199–228 (lire en ligne)
  5. Clairandrée Cauchy, « McGill français, il y a 40 ans - L'impossible union de causes qui s'opposent », Le Devoir, (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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