Olite

Olite en espagnol ou Erriberri en basque, est une ville de la Communauté forale de Navarre (Espagne). Elle est située dans la zone non bascophone de la province. Le castillan est la seule langue officielle alors que le basque n’a pas de statut officiel. Elle est chef-lieu de la mérindade du même nom et appartient à la circonscription judiciaire de Tafalla.

Géographie

Olite vue du château

Olite se trouve dans la zone centrale de la Navarre, sur le Zidacos, à 42 km au sud de Pampelune et 50 km au nord de Tudela.

Villes limitrophes

Démographie

Évolution démographique
19961998199920002001200220032004200520062007
3 1063 1093 1013 1303 1833 2443 2653 3563 4353 4943 509
Sources: Olite et instituto de estadística de navarra

Histoire

Grâce aux vestiges archéologiques, l'on sait qu'à l'époque impériale romaine (Ier siècle), une robuste muraille défendait un petit bourg sur lequel allait être fondé plus tard la ville d'Olite. Par ailleurs, ont été trouvées autour du noyau urbain actuel, des restes de villas romaines.

Saint Isidore de Séville, dans Historia de regibus gothorum donne la première référence écrite sur Olite : selon ledit évêque de Séville, le roi wisigoth Swinthila fonda la cité en 621 et entreprit de la refortifier afin de faire face aux Vascons. Par un privilège donné à Estella en 1147, García IV Ramírez (es) le Restaurateur, roi de Navarre, octroie à Olite son premier fort, le Fuero de los francos de Estella (le fort des Francs d'Estella), et donne par là-même à la cité des terres de culture. La promulgation du fort entraîne une rapide expansion d'Olite : il fournit à la ville une personnalité juridique propre permettant sa libre administration, et de notables avantages fiscaux. Le , à Saint-Denis, Thibaud II de Navarre concède à Olite quinze jours de foire annuelle, comme à Estella, foire qui se tient à partir du 1er mai. À compter de cette même année 1266, des Cortes (Parlement où étaient représentés la noblesse, le clergé et les villes) se tiennent à Olite. En , le roi de Navarre Philippe II et sa femme Jeanne, accédant aux demandes de la cité, déplacent la foire annuelle, qui commence désormais le .

Les chaînes de Navarre seraient une concession accordées par le roi de Navarre aux habitants de Beire qui, avec ceux d'Olite et de Tafalla, furent les premiers à briser les chaînes entourant la tente du roi maure, lors de la bataille de Las Navas de Tolosa, en 1212[1].

Après des temps obscurs, la ville connaît une période de splendeur durant le Bas Moyen Âge, lorsqu'elle se trouve être un des lieux de résidence favoris des rois de Navarre. À partir du XVe siècle, le roi Charles III de Navarre, dit "le Noble", et son épouse, Eléonore de Trastamare, commencent la construction du splendide palais royal de Navarre, reflet d'une époque brillante.

Olite est le siège de la mérindade du même nom, créée par Charles III le Noble en 1407. Philippe IV, roi d'Espagne, lui octroie le statut de ville en 1630. Entre son époque de splendeur au XVe et le XIXe siècle, Olite traverse une période de déclin politique et démographique. Au début du XIXe siècle, la ville connaît de graves problèmes communaux et adhère au mouvement corporatiste agricole (la première coopérative de Navarre - troisième d'Espagne - fut alors fondée à Olite).

Patrimoine

Patrimoine civil

Palais des rois de Navarre à Olite.

Patrimoine religieux

  • Église de San Pedro : église romane (avec agrandissements gothiques et baroques), notable pour son cloître et sa tour gothique.
  • Église de Santa María La Real : église gothique du XVe siècle, célèbre pour son portail.

Personnalités

  • Johan Periz de Maillata : notaire et secrétaire du roi Charles III le Noble et de sa fille doña Blanca. Il accompagna cette dernière pour la séparation d'avec Martín, roi de Sicile. De plus il rédigea les Nuevas Ordenanzas de Olite (nouvelles ordonnances d'Olite) de 1412. Fut maire d'Olite.
  • Miguel de Oronsuspe : théologien qui assista au concile de Trente et prêcha dans celui-ci.
  • Manuel Antonio Gurrea : contemporain du général Juan Antonio de Zaratiegui, bien que d'idées opposées. Jeune, il se lance au champ pour lutter contre les troupes françaises pendant la guerre d'Indépendance espagnole. Dans la première guerre carliste il lutta aux côtés des bandes libérales, face aux carliste. Il meurt à Andoain le dans une valeureuse action militaire et est enterré sur le mont Urgull de Saint-Sébastien (Donosti en basque).
  • Jesús García Leoz (Olite, - Madrid, ): compositeur. Étudia au conservatoire de Madrid avec Joaquín Turina (musicien) et Conrado del Campo. Fut un lecteur insatiable qui durant toute sa vie cultiva une fertile sensibilité. Parmi sa production prolifique on remarquera de nombreuses collaborations avec de grands artistes et littéraires. Il composera les bandes son des films comme Bienvenido Mister Marshall, Las Inquietudes de Shanti Andía, Balarrasa...
  • Juan Antonio de Zaratiegui (es) : naquit dans une famille aisée d'Olite et depuis très jeune participera dans des actions militaires. Il deviendra très vite le bras droit du général Zumalacárregui. Il arrivera à occuper les charges de maréchal de champ dans la bande carliste et, celle-ci terminée, il devra s'exiler à l'étranger où il écrira une œuvre intéressante de caractère militaire Vida y Hechos del General Zumalacárregui.
  • Victoriano Flamarique Biurrun (Beire, 1872 - Tarazona, 1946): curé et sociologue de Beire, fut un des principaux impulseurs au début du XXe siècle, d'initiatives sociales en faveur des classes ouvrières et paysannes. Il étudie la sociologie avec le jésuite Antonio Vicent à Valence et à son retour se charge d'appliquer les connaissances de la doctrine sociale de l'église dans la Ribera de Navarre. En 1900 il fonde la Caja Rural, pour contenir la fuite de l'argent des champs vers la ville. Il tentera toute sa vie durant d'améliorer la situation sociale et économique des petits travailleurs du milieu rural, raison pour laquelle il est aujourd'hui très reconnu.
  • Mariano Cañardo Lacasta (es) (Olite, - Eibar, ) : cycliste professionnel entre 1926 et 1943, période durant laquelle il totalisera plus de 100 victoires. Il avait de bonnes qualité pour le contre la montre et la montagne. Il participe à la première édition du Tour d'Espagne, disputée en 1935, terminant second. Il participera également au Tour d'Italie et au Tour de France.
  • Rafael Marañón (1948) : joueur de football international qui sa carrière principalement au Real Club Deportivo Español et au Real Madrid.

Jumelage

 Sauveterre-de-Guyenne (France) depuis 1988[3]

Fêtes

  • Fêtes patronales, du 13 au .
  • Marché médiéval, organisé chaque année durant un week-end du mois d'août
  • Santa Brígida, pèlerinage à l'ermitage de Sainte-Brigitte, sur le mont Encianar, célébré chaque année le samedi le plus proche du .
  • Virgen del Cólera. .

Notes et références

  1. Heraldica municipal in Navarra. Tierras de cultura popular, Mérindade de Pampelune, mérindade de Sangüesa, mérindade d'Estella, mérindade de Tudela et mérindade d'Olite. Diputacion foral de Navarra, Jesus Lorenzo Otazu Ripa, (1982-1984).
  2. Christian Corvisier, « Le renouveau esthétique du château lors de la guerre de Cent Ans », Dossiers d'archéologie, no 404, , p. 48 (ISSN 1141-7137).
  3. Annuaire des villes jumelées

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Olite » (voir la liste des auteurs).
  • Alejandro Díez, Olite, historia de un reino, Gráficas Lizarra, 1984.

Liens externes

  • Portail de la Navarre
  • Portail du Pays basque
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.