Olga Rozanova

Olga Vladimirovna Rozanova (en russe : Ольга Владимировна Розанова), née en 1886 à Melenki près de Vladimir et morte le à Moscou, est une artiste représentative de l'avant-garde russe, à la fois peintre et sculptrice, proche du mouvement suprématiste.

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Biographie

En 1904, elle entre à l'école d'art appliqué Stroganov. En 1910 elle devient l'un des membres les plus actifs du groupe Soyouz Molodyozhi (Union de la jeunesse), dont elle écrit le manifeste. La place des femmes dans l'art russe devenait éminente à son époque. Au sein de ce groupe, avec Elena Gouro, elle avance des idées esthétiques fort avancées. Son article « Bases de la nouvelle création et raison de son incompréhension » est publié dans le troisième almanach de l'Union de la jeunesse.

Elle a conscience de vivre une époque de transition durant laquelle l'art s'est affranchi de la nature pour créer librement. Mais avec le temps, l'énergie créatrice qui était apparue grâce à cette libération s'affaiblit ; la technique devient alambiquée et les formes se figent dans la répétition. Il en résulte peu à peu une déliquescence que Rozanova dit retrouver dans les expositions de « Mir Iskousstva » et de l'« Union des peintres russes ». L'avant-garde doit apporter de nouveaux principes : dynamisme, volume, rythme, rapports de couleurs. L'art nouveau doit se libérer de tout côté narratif, littéraire ou social[1] La répétition est à proscrire par les artistes et, selon Olga, « l'identité est l'apothéose de la vulgarité »[2],[3].

Elle a d'ailleurs crée autant dans les domaines de la peinture, de la construction tridimensionnel, du textile et de la conception de vêtements que ceux de la poésie et de la rédaction d'articles pour des journaux contemporains [4].

En 1912, elle se rapproche du courant futuriste russe, et se lie d'amitié avec Velimir Khlebnikov et d'Alexeï Kroutchenykh qu'elle épouse dans la même année.

De 1913 à 1917, elle illustra 19 livres, principalement écrits par son mari; elle sera l'unique artiste de l'Avant-Garde russe à se dédier à l'illustration de livres[4].

Elle rejoint le suprématisme en 1916 et sous l'impulsion de Kasimir Malevitch, développe un style de peinture qui confine à l'abstraction. La même année, elle participe à l'expérience communautaire artistique du village ukrainien de Verbovka, initiée par Natalia Davidova et Nina Genke-Meller.

En 1917-1918, elle se lance dans une série de compositions qu'elle appelle « tsv’etopis’ » (en français : « représentations non objective »), dont est issue entre autres la célèbre composition La Raie verte (1917), travaux qui anticipent l’expressionnisme abstrait.

Elle meurt relativement jeune, en 1918[5], des suites d'une diphtérie.

Œuvres

Références

  1. Valentine Marcadé, Le Renouveau de l'Art pictural russe, Édition de l'Âge d'homme, Lausanne, 1971, p. 245
  2. Valentine Marcadé, op. cit. p. 246
  3. Jean-Claude Marcadé, L'Avant-garde russe, Flammarion, 1995, 2007 p. 86 (ISBN 2-08-120786-9)
  4. (en) Catherine P. Leahy, Ol'ga Rozanova: Book designer of the russian Avant-Garde, thèse soumise au Department of Fine Art, Canberra, octobre 1986.
  5. Claire Gilly, « Au Centre Pompidou, les femmes redéfinissent la notion de l’art abstrait », Le Monde, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • (en) Encyclopædia Britannica (lire en ligne)
  • NAKOV, Andréi, L’aube de l’abstraction: art russe 1914-1923, cat. exp. [Ottawa, Galerie Nationale du Canada, ], Ottawa, Galerie Nationale du Canada, Milan, 5 Continents, 2017

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