Olga Ladyjenskaïa

Olga Aleksandrovna Ladyjenskaïa (en russe : Ольга Александровна Ладыженская), née le à Kologriv et morte le à Saint-Pétersbourg, est une mathématicienne russe connue pour ses travaux sur les équation aux dérivées partielles, les différences finies, les équations de Navier-Stokes ainsi que la dynamique des fluides. Elle a été nommée membre de l'Académie des sciences en URSS en 1990, puis membre de l'Académie des sciences de la Fédération de Russie en 1991.

Elle est l'auteur de plus de 200 articles scientifiques et de six monographies portant sur la physique mathématique.

Formation et carrière

Ladyzhenskaya est née et a grandi à Kologriv. Elle est la fille d'un professeur de mathématiques, ancien officier de l'armée russe, qui lui a donné l'inspiration et le goût des mathématiques. Son grand-père paternel, Ivan Aleksandrovitch Ladyjenski, est le frère du peintre russe Gennadi Aleksandrovitch Ladyjenski.

Olga Ladyjenskaïa tente d'intégrer la faculté de mécanique et mathématiques de l'université de Léningrad en 1939, mais elle est refusée en tant que fille d'une victime des purges staliniennes. En effet, en octobre 1937, son père a été arrêté par le NKVD puis fusillé ; son oncle, Nikolaï Ivanovitch Ladyjenski, ingénieur en chef de l'usine de métallurgie « Ijstal » est arrêté et meurt en prison. Le destin de ces deux hommes est raconté dans L'Archipel du Goulag de Soljenitsyne, et Olga Ladyjenskaïa est elle-même mentionnée dans la liste des 257 « témoins de l'Archipel » de Soljenistyne. De 1941 à 1943 elle étudie à l'école de Kologriv où son père enseignait. Elle étudie ensuite de 1943 à 1947 les mathématiques et la mécanique à l'université Lomonossov, mais parce que son père était un « ennemi du peuple », elle est interdite d'entrée à l'université de Léningrad.

Elle est l'élève du mathématicien russe Ivan Petrovski[1] ainsi que d'Israel Gelfand et Andreï Nikolaïevitch Tikhonov[2].

En 1947, elle se marie et déménage à Leningrad. En 1949, elle y passe son doctorat sous la direction de Sergueï Sobolev[3],[4] puis son habilitation en 1953 à Moscou. En 1953, après la mort de Staline, elle obtient enfin son doctorat et devient enseignante à l'université de Leningrad ainsi qu'à l'Institut de mathématiques Steklov.

En 1949, elle enseigne à l'université de Leningrad, où elle devient en 1955 professeure de mathématiques à l'Institut de physique, avec le titre de professeur en 1956. En 1961, elle est directrice du laboratoire de physique mathématique à l'Institut de mathématiques Steklov à Leningrad, où elle est chercheuse depuis 1954. En 2000 elle prend sa retraite.

En 1947 elle épouse Andrei Alexejewitsch Kiselew, mathématicien et historien des mathématiques, et également professeur à l'université de Leningrad.

Travaux

Elle est connue pour ses travaux sur les équations aux dérivées partielles, notamment le 19e problème de Hilbert (en), ainsi qu'en dynamique des fluides[5]. Elle a produit les premières preuves rigoureuses de la convergence de la méthode des différences finies pour les équations de Navier-Stokes.

Prix et distinctions

Elle reçoit la médaille Tchebychev en or, en 1966. Elle est conférencière Noether en 1994 et lauréate de la Conférence von Neumann en 1998. En 2002, elle reçoit la médaille Lomonossov en l'honneur de l'ensemble de ses travaux scientifiques.

Elle est membre de l'Académie des sciences de Russie (1981), de l'académie allemande Leopoldina (1985), de l'Académie américaine des arts et des sciences (2001). De 1990 à 1998 elle est la présidente de la Société mathématique de Saint-Pétersbourg[6].

Elle est conférencière invitée en 1983 au congrès international des mathématiciens, à Varsovie, avec une conférence intitulée On finding symmetrical solutions of field theories variational problems, après être déjà intervenue en 1962 à Stockholm sur Quasi-linear equations of parabolic and elliptic types et en 1966 à Moscou sur Über einige nichtlineare Aufgaben der Theorie kontinuierlicher Medien.

En 2022, à l'occasion du congrès international des mathématiciens à Saint-Pétersbourg, une « médaille Ladyjenskaïa en physique mathématique » est créée en son honneur[7].

Publications

Notes et références

(en)/(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Olga Ladyzhenskaya » (voir la liste des auteurs) et en allemand « Olga Alexandrowna Ladyschenskaja » (voir la liste des auteurs).
  1. Biographies of Women Mathematicians, Agnes Scott College.
  2. Struwe cite aussi dans sa biographie Aleksandr Gennadievich Kurosh et Vyacheslav Stepanov (en)
  3. (en) « Olga Ladyjenskaïa », sur le site du Mathematics Genealogy Project
  4. Selon la biographie que lui consacre Struwe, sa promotion auprès de Sobolev est seulement formelle et elle était de facto étudiante de Vladimir Smirnov.
  5. Bolibruch, Osipov et Sinai 2006, et le commentaire de Peter Lax dans (Pearce 2004).
  6. Saint Petersburg Mathematical Society, Olga Aleksandrovna Ladyzhenskaya, (lire en ligne). Page mémoire sur le Saint Petersburg Mathematical Pantheon
  7. « ICM Newsletter », (consulté le ).

Liens externes

Bibliographie et lectures complémentaires

  • Susan Friedlander (en), Barbara Keyfitz et Krystyna Kuperberg (dir.), Women in Mathematics : The Legacy of Ladyzhenskaya and Oleinik - May 18–20, 2006, Berkeley, CA, AWM and MSRI, (lire en ligne), « Olga Ladyzhenskaya and Olga Oleinik: Two Great Women Mathematicians of the 20th Century ». Some recollections of the authors about Olga Ladyzhenskaya and Olga Oleinik.
  • Max Gunzburger, Gregory Seregin, Vitaly Ochkur et Timofey Shilkin, « Obituaries : Olga Ladyzhenskaya », SIAM News, vol. 37, no 3, (lire en ligne)
  • Michael Struwe (en), Stefan Hildebrandt (dir.) et Hermann Karcher (dir.), Geometric analysis and nonlinear partial differential equations, Berlin, Springer Verlag, , 1–10 p. (ISBN 3-540-44051-8, Math Reviews 2008328, zbMATH pre01944352), « Olga Ladyzhenskaya—a life-long devotion to mathematics ».
  • Irina Titova, « Russian mathematician Olga Ladyzhenskaya dies at 81 », USA Today, (lire en ligne, consulté le )
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