Observation

L’observation est un des régimes de la preuve scientifique[1] : c'est une expérience d'accumulation et de recueil d'informations sur un phénomène, un objet d'étude, en absence de variables ou sans contrôler les variables et les paramètres. L'observation est une étape différente, et souvent complémentaire, d'une expérimentation ou expérience dite contrôlée.

Elle permet de valider/invalider des hypothèses ou de vérifier des observations ou des expérimentations antérieures. Ce stade de la recherche est indispensable dans tous les domaines scientifiques, dans les sciences naturelles comme dans les sciences humaines et sociales, par exemple en psychologie.

L'observation, en tant que régime de preuve, fait partie des sciences palétiologiques ou historiques mais participe également à toutes les expériences scientifiques.[2],[3],[4]

Les observations peuvent être :

  • qualitatives : seule l'absence ou la présence d'une propriété est notée ;
  • quantitatives : si une valeur numérique est attachée au phénomène observé par comptage ou mesure.

Méthode scientifique

La méthode scientifique consiste à observer les phénomènes naturels pour formuler et tester des hypothèses. Elle se compose des deux étapes suivantes :

  • Poser une question sur un phénomène naturel
  • Observer le phénomène

Formulation d'hypothèse

Processus itératif d'observation

Un autre processus consiste à formuler une hypothèse qui répond provisoirement à la question, en suivant les étapes suivantes :

  1. Prévoir des conséquences logiques et observables de l'hypothèse qui n'ont pas encore été étudiées ;
  2. Tester les prédictions de l'hypothèse par une méthode expérimentale, une étude d'observation, une étude sur le terrain ou une simulation ;
  3. Tirer une conclusion des données recueillies lors de l'expérience, réviser ou re-formuler l'hypothèse et réitérer le processus ;
  4. Rédiger une description de la méthode d'observation et des résultats ou conclusions obtenus ;
  5. Demander à des pairs ayant l'expérience de la recherche sur le même phénomène d'évaluer les résultats.

Les observations jouent un rôle plus important dans la deuxième et cinquième étape de la méthode scientifique présentée ci-dessus. Cependant, afin de reproduire une méthode implique que les observations de différents observateurs puissent être comparables. Nos impressions sensorielles humaines sont subjectives et qualitatives, ce qui les rend difficiles à enregistrer ou à comparer.

Mesurer les observations

L'utilisation de mesures s'est développée afin de permettre l'enregistrement et la comparaison d'observations faites à différents moments et en différents lieux, par différentes personnes. Cette mesure consiste à utiliser l'observation et à comparer le phénomène observé à une unité standard. Cette unité standard peut également être un artefact, un processus ou une définition qui peut être dupliqué ou partagé par tous les observateurs.

Dans une mesure, on compte le nombre d'unités standard qui est égal à l'observation. Cette mesure réduit une observation à un nombre qui peut être enregistré. Puis, deux observations qui aboutissent au même nombre seront égales dans le cadre de la résolution du processus.

Par ailleurs, les sens humains ont leurs limites physiques et peuvent être sujets à des erreurs de perception, telles que les illusions d'optique. Les instruments scientifiques se sont donc développés pour assister les chercheurs dans leurs capacités d'observation. Par exemple, les balances, les horloges, les télescopes, les microscopes, les thermomètres, les appareils photo, les caméras, les magnétophones, etc..

D'autres instruments traduisent sous une forme perceptible des événements qui ne sont pas observables par les sens, tels que les indicateurs de pH, les voltmètres, les spectromètres, les caméras infrarouges, les oscilloscopes, les interféromètres, les compteurs Geiger, les récepteurs radio, etc..

L'effet observateur

Un des problèmes rencontrés dans la majorité des domaines scientifiques est que l'observation peut affecter le processus observé. C'est à dire que l'observation entraîne un résultat différent de celui obtenu si le processus n'était pas observé. C'est ce qu'on appelle l'effet observateur.

Par exemple, il n'est normalement pas possible de vérifier la pression d'un pneu de voiture sans laisser échapper une partie de l'air contenue dans le pneumatique.

Néanmoins, dans la plupart de ces domaines scientifiques, il sera possible de réduire les effets de l'observation à un niveau insignifiant en utilisant de meilleurs instruments.

Toutes les formes d'observation, qu'elles soient humaines ou instrumentales, sont onsidérées comme un processus physique. Ce qui implique une amplification. Ils sont donc des processus thermodynamiquement irréversibles qui augmentent l'entropie.

Paradoxes

Dans certains domaines scientifiques spécifiques, les résultats d'une observation particulière diffèrent en fonction de facteurs moins importants dans l'observation quotidienne. Celles-ci sont généralement illustrées par des "paradoxes" dans lesquels un événement apparaît différent lorsqu'il est observé de deux points de vue différents, qui semblent contredire le "bon sens".

Notes et références

  1. Fortin, Corinne. et Lecointre, Guillaume., Guide critique de l'évolution, Belin, , 571 p. (ISBN 978-2-7011-4797-0 et 2701147972, OCLC 662406598, lire en ligne)
  2. Conférence : De Ricqlès, A (collège de France) .« L'évolution, faits, hypothèse ou théorie : le problème de l'administration de la preuve dans les sciences historiques et son retentissement pour leur enseignement », 27 février 2009, université Claude Bernard,Lyon 1.
  3. « L’enseignement de concept de ”parenté” au regard de la démarche expérimentale », sur hal.archives-ouvertes.fr,
  4. Armand de Ricqlès, « Le message des fossiles : témoignages sur l’évolution du vivant », sur acces.ens-lyon.fr

Voir aussi

Articles connexes

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