Sciences sociales

Les sciences sociales sont un ensemble de disciplines académiques ayant en commun l'étude du social humain, et des interactions sociales entre les individus, les groupes et leurs environnements. Selon les approches, elles peuvent tendre plus vers les sciences naturelles et cognitives, ou au contraire, vers la philosophie ou les lettres.

Peinture datant d'environ 30 000 ans, dans la grotte Chauvet. Les sciences sociales étudient l'humanité, de ses origines (paléoanthropologie) à sa psyché, en passant par ses aspects culturels et singuliers.

Elles comprennent plusieurs disciplines dont la sociologie, la psychologie, l'économie, la démographie, le management[1], la théorie des organisations la géographie, la science politique, l'histoire, l'anthropologie, l'ethnologie, l'ethnographie, les science studies, la sexologie, les études de genre, ou encore la criminologie et la linguistique.

Histoire

L'histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autour de 1750[2], lorsqu'une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l'éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle (la révolution industrielle et la révolution française, notamment)[3]. Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés[4].

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l'ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L'émergence des sciences sociales se reflète également dans d'autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct[5]. La sciences sociale est influencée dès sa naissance par le positivisme[3] en cherchant à se distinguer des spéculations métaphysiques. Auguste Comte utilise l'expression « science sociale » pour décrire son approche, terme qu'il emprunte à Charles Fourier. Comte a également qualifié son approche de physique sociale[3].

À la suite de cette période, cinq voies, influencées par Comte, ont émergé dans les sciences sociales[3]. L'essor de la recherche sociale a été l'une des voies empruntées. D'abord, de vastes enquêtes statistiques sont entreprises dans diverses régions des États-Unis et d’Europe. Ensuite, Émile Durkheim, qui étudie les faits sociaux et Vilfredo Pareto apportent des idées théoriques et méthodologiques d'ordre macrosociologiques. D'un autre côté, Max Weber rend compte des dichotomies en sciences sociales en abordant les phénomènes sociaux sous un angle microsociologique. La quatrième voie empruntée, fondée sur l'économie, a progressé en se présentant comme une « science dure ». La dernière voie représente celle de l'antipositivisme, que Max Weber a défendu et qui sous-tend que les sciences sociales ne peuvent pas avoir recours aux méthodes scientifiques qui relèvent des sciences de la nature, puisque le social relève des valeurs. Il propose la sociologie compréhensive.

Vers le début du 20e siècle, la philosophie des Lumières est contestée dans divers endroits du monde occidental. Divers domaines des connaissances se sont alors tournés vers les études expérimentales et la construction de cadres théoriques dans un langage formel. Les divers domaines des sciences sociales se sont ainsi principalement orientés sur des méthodologies quantitatives. De plus, la nature interdisciplinaire de la recherche scientifique sur le comportement humain et les facteurs sociaux et environnementaux, a amené de nombreuses sciences naturelles à s'intéresser à certains aspects de la méthodologie des sciences sociales[6]. Plus tard, Karl Popper et Talcott Parsons influencent à leur tour le développement des sciences sociales[3]. Les chercheurs continuent de rechercher un consensus sur la méthodologie à utiliser pour relier par une grande théorie, les diverses théories de moyenne portée jusque dans les années 1960. Rares sont les tentatives d'unifier les sciences sociales depuis cette époque. Harrison White soutient le faire dans son livre Identité et Contrôle : Une théorie de l'émergence des formations sociales[7].

Le terme contemporain de « sciences sociales » fait généralement références à toutes les disciplines qui étudient l'humain ou ses interactions et ou ses structures sociales, autres que la philosophie et les arts.

Méthodologie

Les méthodes de recherche peuvent être qualitatives ou quantitatives.

Introduite par Bronisław Malinowski et John Layard, la méthode de l'observation participante consiste à étudier une société en partageant son mode de vie, en se faisant accepter par ses membres et en participant aux activités des groupes et à leurs enjeux.

Les méthodes d'entretien comme l'entretien semi-directif permettent de collecter des données auprès des enquêtés.

Développée dans les années 1980 autour des science studies, la théorie de l'acteur-réseau est aussi une méthode d'enquête qui consiste à décrire le réseau des acteurs et des actants.

L'enquête statistique est une méthode de recherche quantitative qui consiste à administrer un questionnaire auprès d'un échantillon de la population étudiée. Par exemple, dans son ouvrage L'Amour de l'art, le sociologue Pierre Bourdieu s'appuie sur une enquête statistique sur les pratiques culturelles et les goûts des Français.

L'analyse de réseaux est une méthode d'analyse qualitative et quantitative qui s'intéresse au graphe des relations entre les agents pour étudier la société.

Pour analyser l'effet causal des politiques publiques, les chercheurs en sciences sociales, et notamment les économistes, utilisent des méthodes expérimentales, et notamment des expériences de terrain en tirant au sort parmi la population étudiée un groupe traité par la politique étudiée et un groupe témoin[8].

Lorsqu'il n'est pas possible d'avoir recours à des expériences contrôlées, les chercheurs en sciences sociales utilisent aussi des méthodes quasi expérimentales comme les expériences naturelles[9].

Disciplines et approches en sciences sociales

Les sciences sociales regroupent un ensemble de disciplines, elles-mêmes découpées en plusieurs branches. Voici un tableau synthétique représentant cette diversité.

Disciplines Paradigmes Concepts clés
Anthropologie Anthropologie marxisteÉvolutionnismeDiffusionnismeFonctionnalismeStructuralisme CultureÉvolutionHominisationRituel
Démographie Démographie médicaleDémographie économiqueDémographie historiqueDémographie politiqueSociodémographie PopulationPopulation mondialeDensité urbaineDivortialitéEspérance de vieMortalitéMortalité infantileNatalitéPyramide des âgesTaux de féconditéSurpopulationDiasporaMigration humaineClasse moyenne
Sciences économiques ChrématistiqueMercantilismePhysiocratieÉcole classiqueÉconomie marxisteKeynésianismeMonétarismeÉcole autrichienne d'économieÉcole néoclassiqueNéokeynésianismeÉconomie de l'offreSynthèse néoclassiqueNouvelle économie classiqueÉconomie circulaire Équilibre généralMarché du travailConcurrence pure et parfaite
Histoire École des Annalesde Dakarde Lavalméthodiquede Montréalde Wunu Époque historiquePréhistoireProtohistoireAntiquité classiqueAntiquité tardiveMoyen ÂgeRenaissanceTemps modernesÉpoque contemporaineÂge sombreAnachronismeBarbareBrutalisationÉconomie-mondeÉvénementFin de l'histoireLieu de mémoireLongue durée|Régulier et séculierSauvageTemporel et spirituel
Linguistique NéogrammairiensStructuralismeGlossématiquePraxématiqueDistributionnalismeFonctionnalismeSémantique généralePsychomécaniqueGrammaire de dépendanceLinguistique générativeGrammaire générative et transformationnelleMinimalismeThéorie X-barreGrammaire universelleGrammaire des casLexique-grammaireGrammaire de construction Philosophie du langageSémiotiqueLangageLangueParoleMessageÉmetteurRécepteurLocuteurInterlocuteurSchéma de JakobsonSigne linguistiqueSignifié et signifiantUniversaux linguistiquesDouble articulationCompétence et performanceSynchronie et diachronieSyntagmeParadigmeStructure profonde et structure de surfaceTraitValeurSensMotivationMarqueAnalogieMétalinguistiqueLangue naturelleLangue des signesLangue construite
Psychologie Approches psychodynamiquesBéhaviorismeCognitivismeConstructivismeGestaltPsychanalysePsychologie analytiquePsychologie humanistePsychologie positive AptitudesAttentionAttitudesPersonnalitéValeursIntérêtsCognitionCompétencesComportementConnaissance de soiEstime de soiSentiment de compétenceConscientÉmotionIdentitéInconscientIntelligence humaineIntuitionJugementMémoireMotivationPerceptionSensationSoiStressTempéramentThéorisationVolitionVolonté
Sociologie École de Chicagoethnométhodologieindividualisme méthodologiqueinteractionnisme symboliqueÉcole de Francfortévolutionnisme socialfonctionnalismemarxismestructuro-fonctionnalismestructuralismethéorie des systèmesNaturalisme socialanalyse de réseauxsociologie des organisationsInteractionnisme structural classe socialestratification socialeinstitutionsociétéOrganisation socialecommunautégroupeInteraction socialeSocialProcessus socialNeutralité axiologiqueFait social

Structuralisme

À la suite des travaux de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, le structuralisme a eu une forte influence sur les sciences sociales dans les années 1950 et 1960.

Sociologie marxiste

Selon Lénine, « dans une société fondée sur la lutte des classes, il ne saurait y avoir de science sociale « impartiale ». Toute la science officielle et libérale défend, d'une façon ou de l'autre, l'esclavage salarié, cependant que le marxisme a déclaré une guerre implacable à cet esclavage[10]. » La perspective marxiste se fonde sur le matérialisme historique qui prend en considération l'importance des ressources et de la matérialité dans les relations sociales.

Théorie de l'acteur-réseau

Développée dans les années 1980 par Bruno Latour, John Law ou encore Michel Callon, la théorie de l'acteur-réseau, à rebours de l'approche durkheimienne qui veut expliquer le social par le social, considère que le social est ce qu'il faut expliquer. La théorie de l'acteur-réseau étudie la formation du social, la manière dont les acteurs s'associent pour faire social. Cette approche a largement contribué à renouveler l'étude des sciences.

Thématiques et objets

Les sciences sociales étudient des phénomènes sociaux et s'appliquent à de nombreux domaines de la vie sociale. L'interdisciplinarité est courante et il est d'usage en sciences sociales de revenir à la sociologie[11]. En recherche contemporaine, l'interdisciplinarité implique des convergences entre des domaines pouvant apparaître aussi éloignés que la physique ou le génie chimique peuvent sembler l'être des sciences sociales[12]. Des économistes peuvent avoir recours à des études en psychologie, histoire ou en démographie, etc. et inversement.

Le tableau synthétique ci-présenté ne laisse pas entrevoir les entrecroisements qui existent aussi entre les thèmes ; par exemple il est possible d'étudier les habitudes, dans le champ médical. Les champs de recherches sont vastes, voici un aperçu :

Critiques envers les sciences sociales

Scientificité

Selon le philosophe J.-R. Ladmiral, les sciences humaines oscillent entre la rigueur méthodologique empruntée aux sciences dures (ou exactes) et un minimalisme sceptique, ce qui la différencie d'un discours purement subjectif comparable à la philosophie et la littérature[13]. Selon Ladmiral, il existe au sein des sciences humaines quelques domaines d'étude qui se rapprochent de la scientificité des sciences exactes comme la psychologie cognitive et la démographie, mais ce sont des « domaines limités ». Ce qui distinguerait les sciences humaines de la philosophie, c'est la validation empirique à laquelle elles s'astreignent. En cela, les sciences humaines « imiteraient » les sciences (exactes)[13].

La publication intentionnelle de faux articles acceptés par des publications a parfois souligné l'absence de critères scientifiques de vérification des articles[14]. Les auteurs d'un faux article témoignent : « la flatterie d'une morale universitaire de gauche en général et de l'orthodoxie morale dans les études de genre en particulier, sont les éléments déterminants pour la publication dans une revue universitaire de ce domaine »[14].

Pour l'épistémologue des sciences Ernest Gellner, la perception que les sciences sociales ne sont pas des sciences s'explique par l'image que le public se fait des sciences. Il explique, dans un rapport de l'UNESCO, publié en 1984, que la représentation sociale de ce qu'est un scientifique dans le sens commun sous-tend l'éternelle question « Les sciences sociales sont-elles des sciences ? ». Il soutient que le fait de poser la question de façon aussi marquée est basée sur une « idée toute faite » que les gens ont de la scientificité et des sciences ; qu'il s'agit d'éléments normatifs et de préjugés : « Gellner n'offre pas de réponse toute faite, mais il montre avec éloquence la faiblesse des arguments visant à exclure les sciences sociales du champ scientifique »[15]. Gellber conclut son analyse en soutenant que « beaucoup des caractéristiques incontestables de la science se retrouvent souvent » dans les études sociales qui ne sont pas (en 1984) scientifiques du point de vue de « leur influence sur notre univers cognitif […] de leur impact sur l'ordre social »[16].

Les sciences sociales d'une époque et d'un lieu génèrent une certaine forme de discours dominant qui est l'émanation naturelle d'un contexte intellectuel et politique particulier[17]. La science a été détournée pour asseoir la légitimité des pouvoirs, de l'ordre social, des gouvernements[18]. Elle sert aujourd'hui à justifier des décisions politiques. Elle remplit, dans le monde contemporain, le rôle que remplissait les religions autrefois[18].

Complexité de l'objet d'étude

Selon Pablo Jensen, qui fait de la physique du social et étudie les systèmes complexes, les sciences exactes construisent des concepts stables qui tiennent entre eux et tiennent les hommes car la physique est elle-même stable. L'humain n'est pas un matériau stable. Le manque de stabilité et de reproductibilité du monde social empêche les sciences sociales d'être aussi robustes que les sciences exactes. Additionnellement, ces sciences sociales font face à différents risques inhérents à leur objet d'étude. Le risque d'essentialisation est le premier ; il consiste à réduire la complexité de certains phénomènes à un paramètre seul[19]. Un autre risque est celui des corrélations accidentelles entre deux événements qui n'impliquent pas forcément un rapport direct de cause à effet[19]. L'action humaine est elle-même une cause d'erreur. En effet, l'action humaine est très complexe et ne peut être réduite à un nombre de paramètres simples. Enfin, les humains sont très hétérogènes et sont peu enclins à standardiser leur comportement pour suivre des modèles[19].

Bibliographie

Ressources en sciences sociales

Bibliothèque numérique

Catégories liées

  • Revues en sciences sociales
  • Disciplines des sciences sociales
  • Livres de sociologie

Voir aussi

Notes et références

  1. (en-US) « Management is a Social Science - », (consulté le ).
  2. (en) Adam Kuper, The Social Science Encyclopedia, Taylor & Francis, , 923 p. (ISBN 978-0-415-10829-4, lire en ligne).
  3. (en) Kuper, Adam, et Kuper, Jessica,, The social science encyclopedia, Londres, Routledge, , 1119 p. (ISBN 978-0-415-47635-5, 0415476356 et 9780203496169, OCLC 297795609, lire en ligne).
  4. Charles F. Richardson, Selim H. Peabody et Harry Thurston Pech, The international cyclopædia; a compendium of human knowledge. Revised with large additions., Dodd, Mead & Company, (lire en ligne).
  5. William Thompson (1775–1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth, .
  6. H. Vessuri, « Ethical Challenges for the Social Sciences on the Threshold of the 21st Century », Current Sociology, vol. 50, , p. 135–50 (DOI 10.1177/0011392102050001010).
  7. Charles Tilly et Harrison C. White, « Finnegan and Harrison », Contemporary Sociology, vol. 22, no 3, , p. 307-309 (ISSN 0094-3061, DOI 10.2307/2074476, lire en ligne, consulté le ) :
    « He attempts nothing less than a revivification of all the social sciences. I join him gladly in that aim. It’s about time. (Tilly, 1993, p. 307) »
    .
  8. (en) Glenn W. Harrison et John A. List, « Field Experiments », Journal of Economic Literature, vol. 42, no 4, , p. 1009-1055 (DOI 10.1257/0022051043004577).
  9. (en) Steven N. Durlauf et Lawrence E. Blume, « Natural experiments and quasi-natural experiments », dans The New Palgrave Dictionary of Economics, Palgrave Macmillan, , 2e éd. (DOI 10.1057/9780230226203.1162).
  10. Vladimir Ilitch Lénine, Œuvres choisies en deux volumes, Union of Soviet Socialist Republics, Editions en langues étrangères, (lire en ligne).
  11. Julie Thompson Klein, Interdisciplinarity: History, theory, and practice, Wayne State University Press, 1990.
  12. John Scott, Social Network Analysis, 4e édition, Sage Publications, 2017.
  13. Jean-René Ladmiral, « Les Sciences humaines sont-elles des sciences ? », Revue en ligne de l’École Doctorale "Connaissance, langage, modélisation" Université de Nanterre Paris-X, Cahiers de l’École no 6, 2004-2007 (lire en ligne).
  14. (en) « Faux scholarly article sets off criticism of gender studies and open-access publishing », insidehighered, (lire en ligne, consulté le ).
  15. Ali Kazancigil, éditorial de l'article de Ernest Gellner, « L'épistémologie des sciences sociales : Le statut scientifique des sciences sociales » [PDF], sur unesco.org, , p. 4.
  16. Ernest Gellner, « L'épistémologie des sciences sociales : Le statut scientifique des sciences sociales », Revue internationale des sciences sociales, (ISSN 0304-3037, lire en ligne) :
    « Dans ce sens décisif, du point de vue de leur impact sur l'ordre social, les études sociales ne sont pas scientifiques si fort qu'elles puissent à juste titre revendiquer cette qualification en vertu du ou des critères précédents. […] Nous pouvons essayer d'analyser cet échec en le décomposant en ses différents éléments. À côté des techniques descriptives quantitatives, il n'y a ni théorie aussi convaincante, ni prédiction aussi exacte. [...] Les brillantes analyses ne recueillent pas l'assentiment général. Il existe des paradigmes, et même des paradigmes dominants, mais seulement au sein de cercles étroits, et leur succession débouche sur une situation tout à fait différente de celle qu'on observe dans les sciences exactes et naturelles. Avec ces dernières, nous avons en général la certitude d'un progrès, mais nous avons de grandes difficultés à expliquer comment il est possible de le savoir, dans la mesure où il n'y a aucune commune mesure entre les visions successives. Les sciences sociales nous épargnent ce souci. Nous n'avons pas à nous demander comment il se fait que nous pouvons savoir que nous progressons, parce que nous ne sommes pas si sûrs d'avoir vraiment pro-gressé. Les partisans d'un nouveau paradigme peuvent évidemment être sûrs d'avoir quant à eux avancé (et d'ordinaire ils le sont) ; mais ils ont rarement la même certitude pour toute la série des étapes qui jalonnent l'histoire de leur discipline. Au contraire, leur propre « bond en avant » est très souvent un bond en arrière, le retour à un modèle antérieur. »
    .
  17. Edmund Burke III, « L'institutionnalisation de la sociologie en France : sa portée sociale et politique », L'épistémologie des sciences sociales, (ISSN 0304-3037, lire en ligne).
  18. « Les sciences sociales sont-elles des sciences ? », France Culture, (lire en ligne, consulté le ).
  19. Pablo Jensen, Pourquoi la société ne se laisse pas mettre en équations, Le Seuil, , 333 p. (ISBN 978-2-02-138011-8, lire en ligne).
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