Nozeroy

Nozeroy est une commune française située dans le département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle fait partie de la communauté de communes Champagnole Nozeroy Jura.

Nozeroy

Porte de ville principale de la ville fortifiée (XIIIe siècle).
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Lons-le-Saunier
Intercommunalité Communauté de communes Champagnole Nozeroy Jura
Maire
Mandat
Dominique Chauvin
2020-2026
Code postal 39250
Code commune 39391
Démographie
Population
municipale
423 hab. (2018 )
Densité 113 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 46′ 31″ nord, 6° 02′ 14″ est
Altitude Min. 660 m
Max. 834 m
Superficie 3,74 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Nozeroy
Géolocalisation sur la carte : Jura
Nozeroy
Géolocalisation sur la carte : France
Nozeroy
Géolocalisation sur la carte : France
Nozeroy

    Géographie

    Fondée au XIIIe siècle par le seigneur Jean Ier de Chalon, situé en hauteur, Nozeroy accueillit un château fort de Nozeroy aujourd'hui en ruines. Nozeroy eut son heure de gloire au Moyen Âge, durant 300 ans, sous la dynastie de la Maison de Chalon-Arlay, princes d'Orange. Elle contrôlait les routes d'accès vers la Suisse et l'exploitation du sel (histoire du sel du Jura).

    La commune est longée à l'ouest par la Serpentine.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Mièges
    Doye N Longcochon
    Rix
    O    Nozeroy    E
    S
    Conte, Gillois La Favière

    Urbanisme

    Typologie

    Nozeroy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (78 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (51 %), zones agricoles hétérogènes (27,4 %), forêts (14,8 %), zones urbanisées (6,8 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Appelée encore Nozeret jusqu′au XVIIIᵉ siècle (Nozerethum par Gilbert Cousin), son nom désigne un lieu planté de noyers, ou de noisetiers.

    Histoire

    Le puissant et richissime seigneur Jean Ier de Chalon choisit un site de hauteur, défendable à proximité de la route du sel, qui de Salins à Jougne permet les échanges commerciaux et culturels entre le duché de Bourgogne et la Suisse et au-delà entre la Flandre et l'Italie. Jean de Chalon crée alors en 1262 au centre de son domaine jurassien, une forteresse d'où est conduite sa politique et sont administrés ses biens : son château de Nozeroy et la ville fortifiée de Nozeroy.

    Perché à l'extrémité d'un éperon étroit qui offrait à la fois des facilités de mise en défense et des possibilités d'extension, le château de Nozeroy fut conçu par la famille de Chalon sans doute en même temps que le bourg castral. Attesté en 1261, il remontait probablement au début du XIIIe siècle.

    Gravure de 1840 du palais de Nozeroy du XVe siècle, alors surnommé « perle du Jura ».

    Entièrement reconstruit dans la première moitié du XVe siècle, ce quadrilatère fermé, villégiature et luxueux rendez-vous de chasse, plutôt que site stratégique, nous est connu par les textes de Gilbert Cousin, comme sa Description de la Franche-Comté , mais également par divers documents graphiques.

    Il était l'une des résidences privilégiées des Chalon, Princes d'Orange.

    Ce château de magnifique structure, bâti en pierres de taille bien alignées et parfaitement jointes, était défendu par 4 tours très élevées comportant des escaliers à vis de cent marches. L'aile sud-est du château renfermait, au rez-de-chaussée, la salle qui mesurait près de 35 mètres de longueur sur 14 mètres de largeur. Le luxe et l'art y avaient accumulé d'innombrables richesses : tapisseries, orfèvreries, vaisselle d'or et d'argent... Louis II de Chalon organisa de nombreuses fêtes et reçut d'illustres hôtes comme les Ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire, les Princes de Savoie et surtout le dauphin de France Louis XI en 1456. Jardins et vergers d'agrément revêtaient un intérêt majeur si l'on en croit les gravures de Gilbert Cousin. C'est pourquoi leur accès fut particulièrement soigné. Selon Cousin, un escalier à vis, plongeant dans les sous-sols, y conduisait qui fut complété par un autre escalier monumental, rampe sur rampe, élevé dans une cage flanquant l'angle formé par la tour sud et l'aile sud-ouest. Il desservait, depuis le rez-de-chaussée, les étages et les jardins.

    Le mur de cage est percé au sud d'une porte et d'une petite fenêtre. Les volées, séparées par un mur-noyau dans lequel s'inscrit une main-courante, sont couvertes d'une voûte en berceau. Le premier palier était couvert d'une voûte d'ogives. En avant du mur-noyau, au premier et second niveau conservés, s'engage une colonne dont le chapiteau recevait le voûtement.

    Le premier doubleau est décoré de pampres très proches des motifs visibles dans la chapelle des Chalon édifiée vers 1460 dans l'église Saint-Germain de Mièges. Les ogives du premier repos retombaient sur un culot orné de trois visages grimaçants à quatre œils, présents également sur la façade ouest de l'église de Mièges. Au départ de la main courante, dans le mur-noyau, est sculptée la fameuse « scène des bateliers » : deux personnages debout sur des barques. Les mains courantes sont ornées de petits animaux.

    Cet escalier est traditionnellement attribué à Philibert de Chalon et serait donc antérieur à 1530. Un des premiers escaliers rampe-sur-rampe qui serait bien antérieur à celui du palais Grandvelle de Besançon édifié vers 1539 et considéré comme le premier témoin de l'art de la renaissance en Franche-Comté.

    Hélas ! Ce merveilleux château fut définitivement abandonné et vidé de son contenu entre 1780 et 1785. La Comtesse de Lauraguais héritière du château aurait utilisé les pierres du château de Nozeroy afin de privilégier son domaine d'Arlay. Pour échapper à l'impôt, elle fait raser le château de Nozeroy au niveau du premier étage et permet aux habitants d'en utiliser les matériaux.

    Les superstructures ont été arasées, ensevelissant dans les gravats une bonne partie des sous-sols. Seules subsistèrent en élévation les ruines d'une tour, qu'une lithographie de 1820 montre, émergeant des décombres, mais qui finit par s'effondrer en 1868.

    L'incendie terrible du avait incité les habitants de Nozeroy à venir puiser les pierres pour permettre la reconstruction de leurs maisons.

    À la fin du XIXe siècle, le Prince Pierre d'Alcantara-Charles-Marie d'Arenberg, alors propriétaire, fit dégager l'extérieur des ruines et aplanir le pourtour pour en faire une promenade publique.

    Certains habitants du canton se souviennent avoir joué à cache cache dans les ruines et grimpé les marches de l'escalier d'honneur dans les années 1930.

    Magnifiant sa ville natale, l'humaniste et théologien franc-comtois Gilbert Cousin qui fut secrétaire d'Érasme et qui était issue d'une famille originaire de Nozeroy remontant à Guillaume Cousin, mort en , bourgeois de Nozeroy et chambrier de Hugues de Chalon[8] écrivait dans sa Description de la Franche-Comté: « Il n'y a rien pour moi de plus charmant et de plus illustre que ma patrie. Vous n'avez guère vu de situation plus remarquable et plus agréable que celle de cette ville. Posée sur une colline élevée et aérienne..., elle n'est pas bien grande... Mais... elle l'emporte sur les plus grandes villes de Bourgogne ».

    Héraldique

    Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

    De gueules à la bande d'or, au sapin arraché de sinople brochant sur le tout, à l'ours au naturel rampant à senestre sur le fût de l'arbre.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
     ?  ? Henri Miélot   Nommé membre du Conseil départemental en 1943
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1995  ? Joël Bourgeois    
    4 avril 2014 En cours Dominique Chauvin DVD Agriculteur, suppléant au Conseil départemental
    (canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux)

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[10].

    En 2018, la commune comptait 423 habitants[Note 2], en augmentation de 0,71 % par rapport à 2013 (Jura : −0,29 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    825744836696791808929979921
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    885854885823864838815649751
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    695662553463457450462468446
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    433416431429416422398417437
    2018 - - - - - - - -
    423--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Activités

    On y trouve un EHPAD, deux écoles primaires, une gendarmerie, une perception, des artisans et de nombreux petits commerces. La gare TGV de Frasne est à 14 km. Le collège Gilbert-Cousin accueille 173 élèves dans 8 classes. Ses particularités :

    • pôle allemand et bilingue allemand/anglais pour tous les élèves dès la classe de 6e ;
    • section sportive disciplines nordiques en partenariat avec le Comité départemental de ski du Jura et le Ski-Club du Plateau de Nozeroy.

    Les bâtiments, propriété du conseil départemental du Jura, sont restructurés depuis 2006.

    Pour l'année scolaire 2009/2010, plusieurs projets pédagogiques importants sont en place :

    • Aide aux devoirs, méthodologie et ouverture culturelle pour les élèves de 6e ;
    • Théâtre pour les classes de 4e : l'élève spectateur et l'élève acteur (partenaires : Anim-Censeau et la compagnie Page 27) ;
    • Anglais/sports et voyage en Angleterre et en Allemagne pour les élèves de 3e ;
    • Formation au développement durable et mise en place d'un Agenda 21.

    Lieux et monuments

    Nozeroy est labellisée Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté.

    Voies

    31 odonymes recensés à Nozeroy
    au
    Allée Avenue Bld Chemin Cours Impasse Montée Passage Place Quai Rd-point Route Rue Square Autres Total
    0 0 0 1 0 1 [Note 3] 0 0 3 0 0 3 [Note 4] 17 [Note 5] 0 6 [Note 6] 31
    Notes « N »
      Sources : rue-ville.info & annuaire-mairie.fr & OpenStreetMap & FNACA-GAJE du Jura

      Édifices

      Galerie

      Lieux

      • La cascade du moulin du saut sur la Serpentine présente une chute de 15m de hauteur et les vestiges de l'ancien moulin.
      • La source de l'Ain où l'eau surgit sous forme d'une exsurgence.

      Fêtes

      • Depuis 1986 a lieu, chaque année, le quatrième dimanche de juillet, une fête sous le nom « L'assaut des remparts », qui met en avant la culture et les traditions locales.
      • En 2007, du vendredi au , la cité a mis à l'honneur Gilbert Cousin né en 1507 à Nozeroy.
      • Le premier week-end de juin, la fête patronale a lieu avec des manèges et diverses animations.
      • Le , le Père Noël descend de la tour de l'horloge et des balades en calèches sont organisées.

      Personnalités liées à la commune

      Particularités

      La ville de Nozeroy est la plus petite ville de France[17].

      Notes et références

      Notes

      1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
      2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
      3. Impasse de l'Hôpital, non mentionnée sur rue-ville.info.
      4. Dont la Route de Doye, non mentionnée sur annuaire-mairie.fr.
      5. Dont la Rue du 19-Mars-1962.
      6. Autres voies non identifiées en relation avec des écarts, lieux-dits, hameaux, zones industrielles, résidences, etc.

      Références

      1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
      3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
      5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
      6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
      7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
      8. Georges Blondeau, Mémoires de la Société d'émulation du Jura : La famille Cousin de Nozeroy, ses lettres d'anoblissement, ses alliances, Société d'émulation du Jura, (lire en ligne), p. 252.
      9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
      10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
      11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
      12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
      13. Notice no PA00101976, base Mérimée, ministère français de la Culture.
      14. Notice no PA00101975, base Mérimée, ministère français de la Culture.
      15. Notice no PA00101974, base Mérimée, ministère français de la Culture.
      16. Notice no PA00101973, base Mérimée, ministère français de la Culture.
      17. « Nozeroy »

      Voir aussi

      Article connexe

      Liens externes

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