Norman Mailer

Norman Kingsley Mailer, né le à Long Branch dans le New Jersey aux États-Unis et mort le à New York, est un écrivain américain, un scénariste, un réalisateur et un acteur de cinéma.

Ne doit pas être confondu avec Michael Mailer.

Norman Mailer
Norman Mailer en 1948.
Nom de naissance Norman Kingsley Mailer
Naissance
Long Branch, New Jersey, États-Unis
Décès
New York, États-Unis
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Anglais américain
Genres

Œuvres principales

Biographie

Fils d'Isaac Barnett, un comptable juif originaire d'Afrique du Sud, et de Fanny Schneider, gestionnaire d'une agence de femmes de ménage, Norman Kingsley Mailer grandit à Crown Heights, dans le quartier de Brooklyn (New York). Il entre à l'université Harvard en 1939 où il étudie l'ingénierie aéronautique. Il en sortira titulaire d'un titre de Bachelor of arts cum laude et s'y découvre un intérêt pour l'écriture, publiant sa première histoire à dix-huit ans. Norman Mailer fut enrôlé dans l'armée américaine début 1944. Sa participation à la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique Sud, aux Philippines, fut lointaine (il termina son engagement comme cuisinier au Japon).

Œuvre littéraire

En 1948, juste avant d'entrer à la Sorbonne à Paris, il écrit Les Nus et les Morts (The Naked and the Dead). Ce livre, basé sur son expérience de la guerre dans le Pacifique, raconte l'histoire d'un peloton de treize soldats combattants sur un atoll japonais. Il permit à son auteur d'accéder à la célébrité. Mailer dira plus tard, à propos de ce livre : Une part de moi pensait que c'était probablement le plus grand livre depuis Guerre et Paix. Une autre part pensait aussi : « je ne connais rien à l'écriture. Je suis pratiquement un imposteur ».[réf. nécessaire] L’ouvrage est adapté au cinéma en 1958 sous le même titre par Raoul Walsh.

Les années suivantes, Norman Mailer écrit des scripts pour Hollywood qui sont pour la plupart refusés. Il publie en 1955 Le Parc aux cerfs, d'abord refusé par son éditeur Rinehart & Company (en), pour obscénité. Mailer livre dans ce roman sa vision des mœurs hollywoodiennes (le titre est une référence au quartier de VersaillesMme de Pompadour logeait les maîtresses de Louis XV). Vers le milieu des années 1950, tenté par le marxisme et l'athéisme, il devient un célèbre écrivain « anti-establishment » et libertaire. Dans The White Negro: Superficial Reflections on the Hipster, sorti en 1956, puis Advertisements for Myself (1959), il traite de la violence, de l'hystérie, des crimes et du désarroi de la société américaine. Son œuvre, partagée entre un réalisme hérité de John Dos Passos et une écriture journalistique proche d'Ernest Hemingway, se veut la conscience en éveil des injustices du temps, des débordements politiques américains et des drames qui en découlent. Aussi, tente-t-elle d'étudier, de manière souvent provocatrice, les névroses et les pathologies d'une société occidentale constamment en crise de valeurs. Il a été l'un des emblèmes de l'opposition à la guerre du Viêt Nam dans les années 1960 et 1970, cause pour laquelle il fut emprisonné. Il fut candidat à la mairie de New York en 1969.

Norman Mailer est aussi connu comme biographe, il a par exemple écrit sur Marilyn Monroe, sur Pablo Picasso et sur Lee Harvey Oswald. Il fut aussi acteur (Ragtime de Miloš Forman en 1982 ; King Lear de Jean-Luc Godard en 2002) et réalisateur (Wild 90 en 1967, Au-dessus des lois en 1968 et Maidstone en 1969). Les vrais durs ne dansent pas, avec Isabella Rossellini et Ryan O'Neal, adapté d'un de ses romans, fut sélectionné au Festival de Cannes en 1986. Il s'était marié six fois et a eu neuf enfants (dont un adopté avec sa dernière épouse). En 1960, il agresse à coups de canif son épouse, Adele, lors d'une fête. Elle ne portera pas plainte contre Mailer mais ce dernier passe trois semaines dans un hôpital psychiatrique.

L'écrivain-journaliste est un habitué des récompenses : il a reçu aux États-Unis le prix Pulitzer pour Les Armées de la nuit en 1969, et le prix Pulitzer de la Fiction en 1980, pour Le Chant du bourreau avant de recevoir, en 1983, l'insigne de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres de la part de la France et le , la Légion d'honneur des mains de l'ambassadeur de France aux États-Unis.

Sous la présidence de George W. Bush, il s'affirme comme un opposant, « le pire président que j'aie vu », proclame-t-il, et il publie un livre avec le cadet de ses neuf enfants, The Big Empty, un dialogue intergénérationnel sur la politique, la religion, le sport, la culture, les femmes. Son ouvrage Un château en forêt (2007) revient sur la jeunesse d'Adolf Hitler, dont il donne une interprétation entre la psychanalyse et la métaphysique. Il meurt le à New York, à l'hôpital Mount Sinaï, des suites d'une insuffisance rénale.[2],[3]

Œuvres

Romans

  • 1948 : Les Nus et les Morts (The Naked and the Dead), traduction française de Jean Malaquais, avec une préface d'André Maurois, Albin Michel, 1950, FRBNF32408977.
  • 1951 : Rivage de Barbarie (Barbary Shore), traduction française de Claude Elsen et Bernard Heuvelmans, La Table ronde, 1952, FRBNF32408979.
  • 1955 : Le Parc aux cerfs (The Deer Park), traduction française de Claude Elsen, Presses de la Cité, 1956, FRBNF32408978
  • 1966 : Un rêve américain (An American Dream), traduction française de Pierre Alien, Grasset, 1967, FRBNF33086818
  • 1967 : Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? (Why Are We in Vietnam?), traduction française de Maurice Pons et Anne-Marie Le Gall, Grasset, 1968, FRBNF37505922.
  • 1980 : Mémoires imaginaires de Marilyn (Of Women and Their Elegance).
  • 1983 : Nuits des temps (Ancient Evenings).
  • 1984 : Les vrais durs ne dansent pas (Tough Guys Don't Dance).
  • 1992 : Harlot et son fantôme (Harlot's Ghost).
  • 1998 : L'Évangile selon le fils (The Gospel According to the Son).
  • 2007 : Un château en forêt (The Castle in the Forest).

Romans de non-fiction (Nouveau Journalisme)

  • 1968 : Les Armées de la nuit (The Armies of the Night).
  • 1968 : Miami and the Siege of Chicago
  • 1970 : Bivouac sur la lune (Of a Fire on the Moon)
  • 1971 : Prisonnier du sexe (The Prisoner of Sex)

Recueils de nouvelles

  • 1959 : Publicités pour moi-même (Advertisements for Myself), traduction française de Gérald Arnaud, postface de James Baldwin, Arléa, 1989.
  • 1974 : Un caillou au paradis et autres nouvelles (nouvelles choisis dans The Short Fictions of Norman Mailer & Advertisements for Myself).

Biographies et essais

  • 1956 : The White Negro: Superficial Reflections on the Hipster
  • 1963 : The Presidential Papers
  • 1966 : Cannibals and Christians
  • 1972 : St. George and The Godfather
  • 1974 : Graffiti de New York (The Faith of Graffiti) avec Mervyn Kulanski et Jon Naar
  • 1974 : Marilyn - une biographie (Marilyn: A Biography)
  • 1980 : Of a Small and Modest Malignancy, Wicked and Bristling with Dots
  • 1982 : Morceaux de bravoure (Pieces and Pontifications)
  • 1995 : Oswald. Un mystère américain (Oswald's Tale: An American Mystery)
  • 1999 : L’Amérique. Essais, reportages, ruminations (The Time of Our Time)
  • 2003 : Pourquoi sommes-nous en guerre ? (Why Are We At War?)
  • 2003 : The Spooky Art: Some Thoughts on Writing
  • 2004 : Portrait de Picasso en jeune homme (Portrait of Picasso as a Young Man: An Interpretive Biography)
  • 2006 : The Big Empty: Dialogues on Politics, Sex, God, Boxing, Morality, Myth, Poker and Bad Conscience in America
  • 2007 : On God: An Uncommon Conversation
  • 2008 : Correspondance 1949-1986, Norman Mailer - Jean Malaquais
  • 2009 : MoonFire: La Prodigieuse aventure d’Apollo 11 (MoonFire: The Epic Journey of Apollo 11), extraits du roman Bivouac sur la lune et photos d’archives

Filmographie

Acteur

Scénariste

Réalisateur

Prix et distinctions notables

Références culturelles

Mailer est mentionné dans la chanson Give Peace a Chance de John Lennon, ainsi que dans la chanson Santa Monica de Savage Garden. Il apparaît également dans son propre rôle dans un épisode de la série télévisée Gilmore Girls. Jimmy Kimmel, célèbre présentateur d'un show aux États-Unis lui rendra hommage dans un clip qu'il réalisera en réponse à une provocation de sa compagne Sarah Silverman. Dans un autre style, Le rappeur Talib Kweli y fait référence dans la chanson "Get by" de l'album Quality (2005). Il est cité le 20/08/2010 par Jay-Z dans un morceau de Hip Hop "Power (remix)" du rappeur Kanye West.

Charles Bukowski, dans sa nouvelle Carnets d'un suicidé en puissance issue des Contes de la folie ordinaire, fait référence à Cannibals and Christians.[4]

Bibliographie

  • (en) J. Michael Lennon et Donna Pedro Lennon, Norman Mailer — Works and Days, Shaverton, Penn. : Sligo P, 2000. Préface de Norman Mailer.
  • (fr) Gwendolyn Simpson Chabrier, Norman Mailer : un prophète américain, Ramsay, 2008.

Documentaire

Liens externes

Notes et références

  1. Norman Mailer (trad. Jean Rosenthal), Le Chant du bourreau [« The Executioner's Song »], Éditions Robert Laffont, , 889 p. (ISBN 2-7242-0970-2). 
  2. « L'écrivain Norman Mailer est mort », sur Libération (consulté le ).
  3. « Mort de Norman Mailer : le vrai dur ne danse plus », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Charles Bukowski, Contes de la folie ordinaire, Le Livre de Poche, , 256 p. (ISBN 9782253031338), page 229.
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