Nicolas Florian

Nicolas Florian, né le à Marmande (Lot-et-Garonne), est un homme politique français. Membre des Républicains (LR), il devient maire de Bordeaux le , à la suite de la démission d'Alain Juppé. Il est auparavant deuxième adjoint de ce dernier, chargé des finances, des ressources humaines et de l'administration générale, de 2014 à 2019.

Pour les articles homonymes, voir Florian.

Nicolas Florian

Nicolas Florian en 2019.
Fonctions
Maire de Bordeaux

(1 an, 3 mois et 26 jours)
Élection
Prédécesseur Alain Juppé
Successeur Pierre Hurmic
Conseiller municipal de Bordeaux
En fonction depuis le
(7 ans, 5 mois et 6 jours)
Élection 23 mars 2014
Réélection 28 juin 2020
Maire Alain Juppé
Lui-même
Pierre Hurmic
Conseiller régional d'Aquitaine puis de Nouvelle-Aquitaine
En fonction depuis le
(11 ans, 5 mois et 15 jours)
Élection 21 mars 2010
Réélection 13 décembre 2015
27 juin 2021
Circonscription Gironde
Président Alain Rousset
Conseiller métropolitain de la communauté urbaine de Bordeaux puis de Bordeaux Métropole
En fonction depuis le
(26 ans, 2 mois et 23 jours)
Président Alain Juppé
Alain Rousset
Vincent Feltesse
Patrick Bobet
Deuxième adjoint au maire de Bordeaux

(4 ans, 11 mois et 3 jours)
Élection
Maire Alain Juppé
Successeur Alexandra Siarri
Conseiller général de la Gironde

(6 ans, 11 mois et 26 jours)
Élection 18 mars 2001
Circonscription Canton de Villenave-d'Ornon
Prédécesseur Silvère Dutil
Successeur Martine Jardiné
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Marmande (Lot-et-Garonne, France)
Nationalité Française
Parti politique RPR (1992-2002)
UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)


Maires de Bordeaux

Biographie

Situation personnelle

Nicolas Florian est le fils d'une antiquaire et d'un directeur régional de la société Bull[1] et le petit-fils d'un immigré italien. Ses grands-parents sont agriculteurs dans le Lot-et-Garonne, à proximité de Marmande[2].

En 1975, alors qu'il a 6 ans, sa mère et son beau-père venant du Lot-et-Garonne s'installent dans la banlieue bordelaise à Villenave-d'Ornon[3].

Il est amateur de rugby, d’ailleurs son épouse Hélène travaille au club de l'UBB (Union Bordeaux Bègles)[3]. Le grand père de sa femme était un militant communiste[4]. Le couple est parent d'Antoine, lycéen[5].

Alors que sa famille est gaulliste, il adhère au RPR pendant ses études à la faculté de droit[2]. Titulaire d'une maîtrise en droit des affaires, il se destine initialement à une carrière d'avocat. Il devient finalement, à 23 ans, assistant parlementaire du député RPR Jean-Claude Barran de la troisième circonscription de la Gironde (en fonction de 1993 à 1997 ; suppléant de Gérard Castagnéra, maire de Talence, décédé en )[6].

De 2008 à 2013, il est chargé de communication puis secrétaire général du groupe Pichet, société de promotion immobilière. Contraint au chômage par ses fonctions d’élu à plein temps en 2014, il fait valoir ses droits de perception d’allocations de retour à l'emploi (ARE), malgré de substantielles indemnités d’élu municipal, métropolitain et régional. Ce cumul légal, révélé à la veille du premier tour des élections municipales de 2020, agite la campagne et interroge[7],[8]. En , lors d'une « session sans procédure de vente aux enchères publiques » d'un terrain municipal au groupe Pichet, Nicolas Florian alors chargé du dossier, fait l'objet d'une interrogation, de la part du groupe municipal d'opposition (socialiste et écologiste), pour un éventuel « conflit d'intérêts »[9],[10].

En marge de ses mandats électifs, Nicolas Florian est à partir de septembre 2014 président du conseil d'administration de la Société Bordelaise des Équipements Publics d’Expositions et de Congrès (SBEPEC), société publique locale chargée de la gestion, entre autres, du Parc des expositions de Bordeaux[11].

Parcours politique

Il est repéré par Jacques Valade, durant le mandat municipal de Jacques Chaban-Delmas. Dès l'âge de 26 ans, il entre en politique, comme conseiller municipal de Villenave-d'Ornon en banlieue de Bordeaux, puis adjoint du maire, Patrick Pujol. Il exerce la fonction de à . Aux élections municipales de 2014, il intègre la liste conduite par Alain Juppé pour la mairie de Bordeaux.

En , il est élu conseiller général de la Gironde pour le canton de Villenave-d'Ornon. Cependant, au renouvellement de , il perd au second tour face à la socialiste Martine Jardiné, conseillère municipale dans l'opposition à Villenave d'Ornon[12] et conseillère métropolitaine à Bordeaux-Métropole[13].

En 1995, il est élu de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB devenue Bordeaux Métropole en 2015) dont il est vice-président, successivement chargé du tourisme (2004-2008), des franchissements sur la Garonne (2008-2011 ; pilotant ainsi notamment les dossiers du pont Chaban-Delmas et du pont Simone-Veil), puis enfin à l'économie (2011-2014)[14]. Il est toujours conseiller métropolitain jusqu'en 2020, et siège à la Commission des finances sous la présidence de Véronique Ferreira (PS) maire de Blanquefort[15].

Placé troisième sur la liste UMP de Xavier Darcos aux régionales de 2010, dont il est le porte-parole, il siège depuis au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

Il a assuré le secrétariat départemental de la Gironde des Républicains (anciennement UMP) de 2002 à 2018 ; seul candidat, Yves Foulon lui succède. Toujours membre des Républicains, il rejoint le mouvement « Libres ! » de Valérie Pécresse comme secrétaire général adjoint.

Aux législatives de 2012, il ambitionne de ravir la 3e circonscription de la Gironde (au sud de Bordeaux), fief de Noel Mamère largement victorieux en 1997 sur le député sortant Jean-Claude Barran (60,91% des voix exprimées), dont il était l'attaché parlementaire[16]. Mais il doit se rabattre quelques semaines avant le scrutin sur la 2e circonscription de la Gironde (centre de Bordeaux) qu'Alain Juppé renonce à reprendre à la socialiste Michèle Delaunay qui la lui avait ravi en 2007 avec 50,97% des voix. Malgré le soutien appuyé de son mentor, Alain Juppé qu'il l'avait sollicité[17], Nicolas Florian est largement battu au 2e tour face à Michèle Delaunay, députée sortante, avec 41,56% des voix exprimées. Aux législatives de 2017, candidat sur la 1e circonscription de la Gironde (nord de Bordeaux), il ne résiste pas à la vague déferlante de La République en marche : Nicolas Florian est à nouveau battu au second tour contre Dominique David, avec 40,4 % des voix exprimées.

En 2014, il coordonne la campagne municipale d'Alain Juppé et entre à la mairie de Bordeaux pour remplacer Hugues Martin, et occuper le poste de deuxième adjoint chargé des finances, des ressources humaines et de l'administration générale. Alors que Virginie Calmels est placée comme première adjointe par Alain Juppé, ses relations avec elle sont considérées comme « exécrables »[18]. En renonçant à ses mandats électoraux, au lendemain du départ d'Alain Juppé de Bordeaux, elle laisse le champ libre à Nicolas Florian au siège de maire, en attendant les municipales de .

Au lendemain de l'annonce du départ d'Alain Juppé pour le Conseil constitutionnel le mercredi , celui-ci téléphone à Nicolas Florian pour lui faire savoir qu'il le proposera à la majorité municipale pour lui succéder à la mairie. Parallèlement, Alain Juppé téléphone à Virginie Calmels, un temps pressentie comme « dauphine », pour l'informer de sa préférence. Le jeudi , ladite majorité entérine à « l'unanimité » le choix d'Alain Juppé[19]. Ainsi, Nicolas Florian, depuis seulement quatre ans au conseil municipal de Bordeaux et second adjoint du maire, très peu connu des bordelais se retrouve, selon Matthieu Rouveyre, conseiller municipal d'opposition, maire « par ricochet, par défaut » du fait du retrait de Mme Calmels[20]. Dans la perspective non réalisée d'Alain Juppé, d'être élu président de la République en , de nombreux élus locaux, dont Nicolas Florian, se préparaient à son remplacement à la mairie et à la métropole. En , à la suite des orientations de Virginie Calmels favorables à Laurent Wauquiez, Alain Juppé avait déclaré à ses adjoints : « Parmi vous, aucun n’a le profil pour prétendre à ma succession »[21]. La campagne des municipales de semble ouverte, alors que « le besoin de renouvellement » exprimé par Alain Juppé, resté presque vingt-cinq ans à la tête de Bordeaux, pourrait être remis en question par la présence d'un candidat LREM Thomas Cazenave alors qu'était longtemps pressenti Édouard Philippe, ami intime d'Alain Juppé, que la rumeur propageait avec insistance[22].

Le , le dauphin de l'ancien Premier ministre est élu maire de Bordeaux en remplacement d'Alain Juppé parti au Conseil constitutionnel[23]. Il affirme ne pas être un maire par intérim et souhaite se présenter lors des élections municipales de 2020[24]. D'un caractère assez différent de celui d'Alain Juppé, Nicolas Florian est loué pour son sens du dialogue et sa cordialité par ses collègues comme par ses opposants[25]. Concernant sa pensée politique, il se réclame du gaullisme, et se veut pour les affaires municipales le continuateur de son « mentor » Juppé tout en souhaitant introduire sa marque personnelle[5].

Au second tour des élections municipales de 2020, après avoir fusionné avec la liste LREM de Thomas Cazenave, sa liste perd (44,1 %) face à celle de gauche menée par Pierre Hurmic (46,5 %), avec une abstention à 62 %[26],[27]. Il s’agit de la première alternance politique à Bordeaux en 73 ans[28].

Notes et références

  1. « Bordeaux : Nicolas Florian, le soldat de la juppéie qui reprend la mairie », sur theworldnews.net, (consulté le )
  2. « Biographie de Nicolas Florian », sur nicolas-florian.fr, (consulté le )
  3. « Bordeaux : Nicolas Florian, une naissance politique villenavaise », Sud-Ouest, (consulté le )
  4. « Nicolas Florian, un proche d'Alain Juppé pour lui succéder à la mairie de Bordeaux », Le Figaro, (consulté le )
  5. « Discours de Nicolas Florian, Maire de Bordeaux », sur bordeaux.fr, (consulté le )
  6. « Nicolas Florian, un proche d'Alain Juppé pour lui succéder à la mairie de Bordeaux », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  7. « Être maire d’une grande ville et toucher une allocation chômage, c’est possible », sur capital.fr, Capital, (consulté le )
  8. « Municipales 2020 à Bordeaux : L’affaire des allocations-chômage du maire Nicolas Florian agite la fin de la campagne », sur 20minutes.fr, 20 Minutes, (consulté le )
  9. « Bordeaux : la vente de hangars à Pichet fait polémique », Sud-Ouest, (consulté le )
  10. « Bordeaux: des choix qui sèment la discorde », sur lexpress.fr, (consulté le )
  11. « Société Bordelaise des Equipements Publics d’Expositions et de Congrès (SBEPEC) », sur bordeaux.fr (consulté le )
  12. « Résultats des élections cantonales 2008 - Département de la Gironde, canton de Villenave-d'Ornon », sur interieur.gouv.fr (consulté le )
  13. « Fiche de Martine Jardiné », sur bordeaux-metropole.fr,
  14. « Fiche de Nicolas Florian », sur bordeaux.fr (consulté le )
  15. « Fiche de Nicolas Florian », sur bordeaux-metropole.fr, (consulté le )
  16. « Noël Mamère en route vers la passe de quatre », sur sudouest.fr, (consulté le )
  17. « Alain Juppé sort les dents pour garder Bordeaux à droite », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  18. « À Bordeaux, Nicolas Florian doit faire ses preuves », sur lexpress.fr, (consulté le )
  19. « Bordeaux : dans les coulisses du départ d’Alain Juppé », sur sudouest.fr, (consulté le )
  20. « Nicolas Florian, bientôt maire de Bordeaux, était l'invité du 19/20 », (dont 2 vidéos : reportage 1:45 et interview 3:03), sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
  21. « Juppé à ses adjoints à Bordeaux : "Aucun n’a le profil pour prétendre à ma succession" », sur sudouest.fr, (consulté le )
  22. « Pourquoi Alain Juppé dit adieu aux Bordelais et à la vie publique », sur rue89bordeaux.com, (consulté le )
  23. « Départ de Juppé: Nicolas Florian élu maire de Bordeaux », sur France 24, (consulté le )
  24. « Comment la vie du nouveau maire de Bordeaux Nicolas Florian «a changé» », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  25. « Nicolas Florian, nouveau maire de Bordeaux, un "apparratchic" type », sur Rue89 Bordeaux, (consulté le )
  26. « Elections municipales 2020 », sur elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  27. « Municipales à Bordeaux : l'écologiste Pierre Hurmic renverse la ville tenue par la droite depuis 73 ans », sur francebleu.fr, (consulté le )
  28. « Qui est Pierre Hurmic, le nouveau maire de Bordeaux ? », sur 20minutes.fr, .

Liens externes

    • Portail de la politique française
    • Portail de Bordeaux
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.