N'Yoka Longo

Joseph Roger N'Yoka M'Vula, dit N'Yoka Longo, né le à Kinshasa, est un chanteur et producteur congolais. Il est connu pour être le dirigeant principal du Zaïko Langa-Langa, dont il est membre depuis sa fondation en décembre 1969. Il est également le seul musicien congolais à rester plus de cinquante ans dans un même groupe[1]. Il compose les titres Sentiment Awa, Nalali Pongi, Amando et Zekira, des titres notables du Zaïko Langa-Langa. Il est aussi le PCA intérimaire de la SOCODA, la société des droits d'auteur musicales congolais[2].

Pour les articles homonymes, voir Longo.

Jossart N'Yoka Longo
Le chanteur N'Yoka Longo en concert avec Zaïko Langa-Langa en janvier 2019 à Maine (Portland, États-Unis).
Informations générales
Surnom Vieux Bombas
Nom de naissance Joseph Roger N'Yoka M'Vula
Naissance
Kinshasa,
République démocratique du Congo
Genre musical Ndombolo, rumba, soukous
Années actives Depuis 1969
Labels Prozal (depuis 1983)

Biographie

1953 à 1969 : Enfance et jeunesse

Joseph Roger N'Yoka M'Vula, plus tard N'Yoka Longo, est né le 7 septembre 1953 à Léopoldville (actuel Kinshasa) précisément dans la commune de Ndjili.

Son père était un jardinier à Philips, et sa mère vendeuse de bananes, dans un marché. Il est le deuxième enfant de cette famille. Sa grande seour s'appele Albertine Longo. N'Yoka prendra le nom « Longo », pour l'ajouter à son nom, et il devient N'Yoka Longo. Selon ses majeurs, il était un enfant poli, il n'était pas comme les autres qui passaient à fumer du chanvre. Par contre, avant de s'introduire au monde musical, il avait comme idée de devenir prêtre.

En 1968, il est l'un des co-fondateurs de l'orchestre d'étudiants Bel-Guide National, qui l'année prochaine s'est dissout, après qu'un certain Jules Shungu, connu aujourd'hui comme Papa Wemba apprecie ce groupe et a l'idée de former un groupe à partir de ce dernier. Le 24 décembre 1969, Jossart devient co-fondateur du Zaïko Langa-Langa, avec Tabu Ley comme parrain[3].

1970 à 1974 : Premières années et déféctions du Zaïko Langa-Langa

En mars 1970, N'Yoka Longo joue pour le premier concert de l'orchestre Zaïko Langa-Langa au Dancing Hawaï à Kinshasa[4], et sort son premier titre, La Tout Neige, en 1970, l'un des tubes de la Genèse du groupe. La racine pivotante de l'arbre généalogique du groupe est au départ composée des vocalistes Papa Wemba et N'Yoka Longo, des guitaristes : Pépé Felly Manuaku, Teddy Sukami, Enoch Zamuangana, Matima, Damien Ndebo et Muaka Mbeka, dit Oncle Bapius, puis Beaudoin Mitsho et Ephraim aux percussions. En 1973, Zaïko Langa Langa devient pour la première fois « Meilleur orchestre du Zaïre 1973 »[5], et encore une fois l'année suivante. La sœur aînée de N'Yoka Longo décède en 1973, à 22 ans. Plus tard, le groupe lance les titres Ndonge, Ando et Eboza, composées par Ilo-Pablo, le groupe souffre sa séparation. Papa Wemba, Bozi Boziana, Evoloko Jocker et Mavuela Somo quittent pour former Isifi Lokole (en), ISIFI signifiant « Institut du Savoir Idéologique pour la Formation des Idoles »[6].

1975 à 1978 : Tournée africaine, retour d'Evoloko et Bozi

1975, Jossart et le groupe Zaïko voyagent au Togo, et plus tard au Ghana. Là, ils vont rencontrer le guitariste Henri Bowane, qui va les produire[7]. Enregistré au Ghana, le titre Zaïko Wawa est composé par le guitariste Manuaku. À leur retour, ils sortent l'album Plaisir à l'ouest Afrique en juin 1976, qui contient le titre à succès. N'Yoka Longo signe les titres Bomuana et Saloti. N'Yoka Longo écrit la chanson Nalali Pongi en 1976, dédiée a sa défunte seour. Le titre gagne le palmarès « Meilleure œuvre de l'année 1976 »[5].

1979 à 1983 : Meilleur orchestre du Zaïre et fureur « zekete zekete »

N'Yoka Longo compose en 1979 le titre Sentiment Awa, et il sort comme Deuxième meilleur compositeur de l'année derrière Mayaula Mayoni, et également meilleur orchestre du Zaïre. Zaïko incarne toute une génération et laisse une marque déposée, le « sébène », appelé aussi partie dansante. En 1980, le titre Fièvre Mondo du groupe devient « Chanson de l'année », et Evoloko Jocker, qui est le compositeur, devient « Meilleure vedette 1980 ». Après une année de réussite, en 1981, Evoloko et Bozi quittent une nouvelle fois le groupe pour créer les Langa Langa Stars avec Verckys.

Entre 1981 et 1982, le groupe Zaïko reste 9 mois sans jouer après que leur ancien producteur Verckys ait pris leurs instruments pour former Langa Langa Stars. Le groupe rentre en 1982 avec le double-album Nkolo Mboka qui fait fureur à Kinshasa avec la nouvelle danse « funky ». N'Yoka Longo signe 1 titre, le phare « SOS Maya », dont les paroles sont destinées à leur ancien producteur. En ce temps là, N'Yoka Longo se centre au quartier Kitambo et fait une innovation personnelle dans la musique congolaise, les « animateurs » ou « atalaku », qui veut dire « regarde cela ». Ils sortent après les 9 mois, le , à l'OZRT[8].

Les animateurs deviennent populaires après la sortie de la chorégraphie Zekete zekete.

1984 à 1988 : Tournée japonaise

Zaïko Langa-Langa devient le tout premier groupe zaïrois à jouer au Japon. En 1984, ils sont invités au Japon et jouent des concerts jusqu'à enregistrer en 1986 l'album Nippon Banzai, un classique de la musique zaïroise et africaine en générale. Le groupe rentre en 1987, et l'année suivante, en mai 1988, il se dissout. Zaïko Langa-Langa perd 90 % de ses musiciens et ils[Qui ?] partent former Zaïko Langa-Langa Familia Dei. Zaïko Langa-Langa procède au recrutement de plusieurs jeunes talents tels qu'Adamo Ekula, Malage de Lugendo, Lofanga ea Bengolo et consort[9].

1989 à 2000 : Décennie d'or

N'Yoka Longo et l'Orchestre Zaïko Langa Langa, tournée européenne, 1995.

L'album Jetez l'éponge paraît en 1989[10]. La face A du vinyle est un medley des tubes des années 1980 et le reste des nouvelles compositions. Entre 1990 et 1991, Zaïko sort deux albums : Içi ça va ! Fungola motema et Jamais sans nous. N'Yoka Longo compose Dédé ; ce titre, devenu rapidement célèbre, est remixé dans l'album suivant, Avis de Recherche, en 1995. Le titre Zekira, est aussi signé par Jossart, sans oublier Nzete Ya Mbila et Amour Suicide[11]. Cette année-là, le groupe est en tournée européenne pour deux ans. Pendant la tournée, ils produisent les albums Sans issue et Backline Lesson One, le premier en 1996 et le deuxième en 1997.

N'Yoka Longo et son groupe rentrent à Kinshasa en 1998, et en octobre 1998, après les recrutements de Deo Brondo, Willy Bula, Lassa Lacolyte, Clovis Keto, Daniel Muanda, Rocky Blanchard Miantezolo, Papy Tombe Cocaïne et les retours de Petit Poisson, Jimmy Yaba et Beniko Popolipo, produisent Nous y sommes. L'album contient 7 titres, dont il en compose deux : Paiement Cash et Amando. En 1999, il sort l'album Poison sous le label JPS[12].

2002 à 2009 : Deuxième tournée européenne

En 2002, Zaïko se produit au mythique Zénith Arena de Paris, en France. Plus de 6 000 fans sont présents. Cela est considéré par beaucoup comme la renaissance de Zaïko. En fait, déjà en 1988, Zaïko, très populaire à l'époque, avait prévu de jouer au Zénith. Mais la grande division qui s'est produite dans le groupe l'a empêché de le faire. Zaïko passe 6 ans et demi en Europe, de 2002 à 2009. Son siège est à Bruxelles, en Belgique, mais le groupe donne plus de concerts en France et dans d'autres pays d'Europe. Pendant ce temps, en Europe, Zaïko sort trois albums : Eurêka (2002), Empreinte (2004) et Rencontres (2007). Sur le dernier album, N'Yoka Longo invite de nombreux anciens musiciens de Zaïko comme Malage, Beniko Popolipo et un musicien congolais à la retraite, Tony Dee Bokito. Il recrute également Kinshasa, le fils de Dindo Yogo, Lola Muana. Pendant que le groupe est en Europe, N'Yoka Longo, accuse en 2006 Lola Muana, alors à Kinshasa, de former un groupe qui ferait la promotion de la musique de Zaïko en République démocratique du Congo. En effet, Lola recrute et forme un groupe subsidiaire de Zaïko appelé Les Gunners de Zaïko Langa Langa. Bapius Muaka, un bassiste guitariste de longue date qui quitte le groupe lors de la courte séparation de 1999, fait désormais partie de cette formation.

Le groupe rentre au Congo en avec seulement huit musiciens : N'Yoka Longo, Doudou Adoula, Chou Lay Evoloko, Malage de Lugendo, Gege Mangaya, Shango Landu, Deo Brondo et Lola Muana. D'autres membres du groupe font défection et restent en Europe où ils forment un nouveau groupe appelé Les Stars de Zaïko, sous la direction d'Adamo Ekula. Quelques années plus tard, ils changent le nom pour leur nouveau groupe Zaïkas Nkolo Mboka.

2011 à aujourd'hui : Actualité

Le 7 août 2011, ils sortent l'album Bande Annonce qui est no 1 du hit-parade au Congo. Le 2 août 2014, ils sortent l'album Sisikaaaaaahh! Moto Na Moto Na... après la popularité de leur chorégraphie Maman Siska. En 2017, ils font la danse Eyenga 207 qui est toujours célèbre aujourd'hui.

Ils sortent leur album plus récent, Sève, le .

En , le groupe Zaïko Langa Langa se rend aux États-Unis pour une tournée en l'honneur de leur carrière de 50 ans qui devait expirer le .

Le premier concert a lieu à Los Angeles, en Californie. En novembre, 2 musiciens du groupe partent et restent vivre aux États-Unis. La tournée devait se terminer en décembre mais elle traîne en longueur. La tournée se termine le 13 avril 2019, le jour du retour à Kinshasa. Ils ont joué 39 concerts. Le groupe rentre en République démocratique du Congo sans 4 musiciens qui sont restés aux États-Unis pour poursuivre leurs carrières.[13]

Le , le groupe a 50 ans. Il donne un concert à la salle Henry-le-Bœuf du BOZAR le . Les anciens membres Jean-Marie Motingia, Petit Poisson, Jimmy Yaba et Malage de Lugendo sont invités. Malgré le fait que les « combattants », opposants au pouvoir de l'ex président Joseph Kabila, soient présents pour interdire le concert, le concert dure de 20:00 à 00:40, après 10 ans sans avoir joué en Europe.

Discographie

  • La Tout Neige (1970)
  • Ma (1971)
  • Mado (1971)
  • Mbuli Ya MT (1972)
  • Mimerita (1972)
  • Michelis Fe (1973)
  • Errare Humanum Est (1973)
  • Ngadiadia (1973)
  • Selenge (1973)
  • Amando (1974)
  • Bambela (1975)
  • Saloti, Bomwana (1976)
  • Nalali Pongi Version Originale (1976)
  • Ma autre version (1977)
  • Lidjo (1977)
  • Nalali Pongi autre version (1977)
  • Souvenir Masa 1ère Version (1978)
  • Sentiment Awa (1978)
  • Awa 2ème Version (1979)
  • C'est Trop Tard Mimi (1979)
  • Cherie Nzembo 1ère Version (1979)
  • Pa Oki (1979)
  • Nalapi Ndayi (1980)
  • Crois Moi (1980)
  • Nalali Pongi autre version (1980)
  • Pa Oki autre version (1980)
  • Mimi C'est Trop Tard (1980)
  • La Tout Neige autre version (1980)
  • Nimerita autre version (1980)
  • Christine (1980)
  • Cherie Nzembo Bis (1981)
  • Souvenir Masa autre version (1981)
  • Amour Suicide (1981)
  • Mobembo (1981)
  • Hits Inoubliables Volume III Petit... Confiance ! (1981)
  • Sos Maya (1982)
  • Nkana (1983)
  • Kiki avec Adios Alemba (1983)
  • Daidano (1985)
  • Paiement Cash (1986)
  • S.V.P Mbey (1987)
  • Jetez L'Eponge (1989)
  • Ici Ça Va "Fungola Motema" (1990)
  • Jamais Sans Nous (1991)
  • Avis de recherche (1995)
  • Sans Issue (1996)
  • Backline Lesson One (1997)
  • Nous Y Sommes (1998)
  • Poison (1999)
  • Feeling (2001)
  • Eureka (2002)
  • Empreinte (2004)
  • Rencontres (2007)
  • Bande Annonce (2011)
  • Sisikaaaaaahh! Moto Na Moto Na... (2014)
  • Sève (2019)

Clips (DVD et VHS)

  • Avis de recherche (1995)
  • Sans issue (1997)
  • Backline Lesson One (1997)
  • Nkolo Mboka 6 Clips Titres Inédits (1998)
  • Nous Y Sommes (1999)
  • Poison (2000)
  • Feeling (2001)
  • Empreinte (2004)
  • Rencontres (2007)
  • Sisikaaaaaahh! Moto Na Moto Na.. (2014)

Notes et références

  1. La Rédaction, « Culture : ce 29 février à Bruxelles Zaiko Langa Langa célèbre ses 50 ans d'existence au Palais de Beaux-Arts », sur Objectif Infos (consulté le )
  2. « mediacongo.net - Actualités - Nyoka Longo designé PCA intérimaire de la SOCODA », sur www.mediacongo.net (consulté le )
  3. « Zaiko Langa Langa : Origines », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. « Concert au Dancing Hawaï le 24 mars 1970 », sur Wiki Zaïko Langa Langa Fan (consulté le )
  5. « Zaiko Langa Langa : Palmares », sur web.archive.org, (consulté le )
  6. « Digitalcongo.net | S’il était vivant, Papa Wemba aurait fêté ses70 ans d’âge le vendredi 14 juin », sur www.digitalcongo.net (consulté le )
  7. (en) Frederick Dorian, Orla Duane et James McConnachie, World Music : Africa, Europe and the Middle East, Rough Guides, , 762 p. (ISBN 978-1-85828-635-8, lire en ligne)
  8. « Concert à VSS le 30 octobre 1982 », sur Wiki Zaïko Langa Langa Fan (consulté le )
  9. « L’épopée du Tout Choc Anti Choc Zaïko Langa-Langa Nkolo Mboka », sur web.archive.org, (consulté le )
  10. « Zaiko Langa Langa - Jetez L'Éponge », sur Discogs (consulté le )
  11. « Zaïko Langa Langa "Nkolo Mboka"* - Avis De Recherche », sur Discogs (consulté le )
  12. « Zaiko Langa Langa - Poison », sur Discogs (consulté le )
  13. « Après les USA: Zaiko Langa Langa regagne Kinshasa sans 4 de ses musiciens », sur CAS-INFO.CA, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Anicet Etou Nianga, Papa Wemba. La voix de la musique congolaise moderne. Contribution et odyssée, L'Harmattan, 2014, 276 p. (ISBN 9782336361222)
  • Manda Tchebwa, Terre de la chanson. La musique zaïroise hier et aujourd’hui, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1996, 366 p. (ISBN 9782801111284)
  • (en) Gary Stewart, Rumba on the River: A History of the Popular Music of the Two Congos, Verso, 2003, 436 p. (ISBN 9781859843680)

Liens externes

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