Kinshasa

Kinshasa (/kin.ʃa.sa/  ; en lingala : Kisásá), appelée Léopoldville (en néerlandais : Leopoldstad) de 1881 à 1966, est la capitale et la plus grande ville de la république démocratique du Congo (RDC) ainsi que d'Afrique ; elle s’étend sur 9 965 km2. Avec une population estimée en 2021 à 17 millions d'habitants dans sa zone métropolitaine, elle est la troisième plus peuplée d'Afrique derrière Le Caire et Lagos[1], et constitue la plus grande agglomération francophone du monde, en ayant dépassé celle de Paris dans les années 2010[2], et figure parmi les agglomérations les plus peuplées au monde.

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Kinshasa

Héraldique

Drapeau

Le boulevard du 30 Juin à Kinshasa
Administration
Pays République démocratique du Congo
Province Kinshasa
Gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka
Démographie
Gentilé Kinois(e)
Population 14 950 000 hab. (2021)
Densité 24 917 hab./km2
Population de l'agglomération 17 239 463 hab. (2021)
Densité 1 730 hab./km2
Géographie
Coordonnées 4° 19′ 30″ sud, 15° 19′ 20″ est
Superficie 60 000 ha = 600 km2
Superficie de l'agglomération 996 500 ha = 9 965 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
Kinshasa
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
Kinshasa

    Située sur la rive sud du fleuve Congo, au niveau du Pool Malebo, elle fait face à la capitale de la République du Congo, Brazzaville. Les limites de la ville étant très étendues, plus de 90 % de sa superficie sont des espaces ruraux ou forestiers (notamment dans la commune de Maluku) ; les parties urbanisées se trouvent à l'ouest du territoire. Kinshasa a le statut administratif de ville et constitue l'une des 26 provinces du pays. Ses habitants sont nommés les Kinois.

    Le site de Kinshasa est occupé depuis plusieurs siècles par des peuples bantous (Teke, Humbu) et devient une place commerciale au cours des XVIIIe et XIXe siècles. En 1881, l'explorateur Henry Morton Stanley nomme la ville Léopoldville en l'honneur du roi des Belges Léopold II. En 1920, elle ne compte que 1 600 habitants, et voit peu à peu sa population s'accroître jusqu'à atteindre 200 000 habitants en 1950. Durant la seconde moitié du XXe siècle, la ville connaît un fort développement économique et une urbanisation anarchique : passant d'un million d'habitants en 1970 à une population d'environ 17 millions aujourd'hui.

    Cœur économique, politique et culturel du pays, Kinshasa est une ville de contrastes, où coexistent côte à côte des secteurs résidentiels et commerciaux huppés, des universités, des camps militaires et des bidonvilles. Elle constitue un nœud de transports de l'Afrique centrale et accueille les principaux bâtiments institutionnels du pays, tels que le palais du Peuple, le stade des Martyrs et le palais de la Nation. C'est une ville cosmopolite, qui accueille de nombreux étrangers, et où le lingala, le kikongo ya leta (aussi appelé "kikongo" en dehors du Kongo central), le swahili et le tshiluba sont les langues principales des habitants aux côtés du français, qui est la langue à titre officiel.

    Toponymie

    En kikongo, Kinshasa signifie le « Marché au sel » (de nshasa = « sel » et du locatif ki). Ce nom devint officiel après l'indépendance du pays, en 1966, remplaçant celui de « Léopoldville » qui fut donné en 1881 par l'explorateur Henry Morton Stanley en l'honneur du roi des Belges Léopold II au service duquel il se trouvait[3].

    En face, sur la rive droite du fleuve Congo, se trouve Brazzaville, capitale de la République du Congo. Pour bien différencier les deux pays ayant « Congo » dans leurs noms, on appelle parfois la république démocratique du Congo « Congo-Kinshasa » et la république du Congo « Congo-Brazzaville ».

    Kinshasa forme une entité administrative à statut particulier, c'est le centre administratif, économique et culturel de la république démocratique du Congo. Elle s'étend sur plus de 30 km de l'est à l'ouest et sur plus de 15 km du nord au sud. Ses habitants sont appelés les Kinois. La population de Kinshasa contient des représentants de la majorité des ethnies du Congo[4].

    Histoire

    Village de teke de Kinshasa vers 1912.
    Carte de la région de Kinshasa et du Stanley Pool au XIXe siècle. Sont notamment déjà identifiés Kintambo, Lemba, Kallina et le village de Kinshasa. On remarque également le village de Kindolo (voir aéroport de Ndolo) et le Mont Manguele (désormais Mont Mangengenge) au sud.

    L'Afrique centrale possède des traces d'occupations humaine remontant au premier millénaire avant notre ère. De nombreux sites anciens d'occupation ont ainsi été identifiés autour du pool Malebo, mais la plupart des fouilles sont anciennes et non coordonnées, ce qui pose des problèmes de stratigraphie[5]. Les siècles précédant la colonisation voient des peuples bantous s'installer dans la région du moyen et bas Congo, précédemment exclusivement occupée par les Pygmées. Différentes tribus et peuples composent la nouvelle population. Au niveau du pool Malebo, les Tio (ou Téké) peuplent la rive droite (nord) du fleuve et des peuples assimilés aux Téké (Humbu et Mfinu) peuplent la rive gauche (sud). La région voit la traite d'esclaves et le commerce d'ivoire enrichir le peuple téké, alors érigé en royaume.

    Du XVIe au XIXe siècle

    Dès le XVIe ou XVIIe siècle, la région du Pool devient une vraie plaque tournante entre le bassin du fleuve et les régions côtières. Des légumes des Amériques sont aussi introduits à l'intérieur du continent grâce au commerce et les esclaves (le plus souvent des vaincus dans différents conflits) partent vers Loango, l'embouchure du fleuve et au Sud du royaume du Kongo. Les Bobangis, parfois appelés Bangala (gens du fleuve), occupaient la majeure partie du commerce avec la région équatoriale en naviguant le fleuve et ses rivières jusqu'aux villages tékés du Pool.

    Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, des pêcheurs et surtout des commerçants tékés venus du nord installent des marchés et des villages au sud du Pool Malebo et sur le plateau qu'on nommera plus tard le plateau des Batéké. Ces villages sont des colonies car les Tékés se limitent à la pêche et au commerce. Les tribus de la région, Humbu et Mfinu, étaient considérées comme les propriétaires de ce côté du fleuve. Au fil du temps, les colons tékés poussent la population locale plus loin des rives, vers l'intérieur des collines. Les principaux villages tékés de la rive sud étaient Nsasa avec près de 5 000 habitants, Ntambo avec moins de 3 000 habitants. Lemba, parmi une multitude de petits villages humbus, était la capitale marchande et politique des Humbus, avec environ 300 habitants. Les marchés du fleuve voyaient des caravanes d'esclaves porteurs d'huile, d'amandes, de palme, d'arachides, de sésame et d'ivoire aller et venir[6].

    Colonisation européenne

    Henry Morton Stanley.

    Henry Morton Stanley atteint pour la première fois le site de la ville au niveau de Ntambo le lors de sa traversée d'est en ouest du continent africain. En 1881, il signa le « traité de l’amitié » avec un chef téké, Ngaliema, obtenant ainsi le droit d’établissement à l'emplacement de l'actuelle commune de Kintambo, sur les bords de la baie de Ngaliema, et il chargea le capitaine Charles-Marie de Braconnier d'y fonder un poste qu’il baptisa d'avance Léopoldville[7] (Leopoldstad en néerlandais) en l’honneur de son commettant Léopold II de Belgique[8]. Stanley avait choisi l’endroit où le fleuve Congo devenait navigable en direction de l’amont. Le site spacieux et facile à défendre était déjà peuplé de 66 villages antérieurs à Stanley avec une population totale estimée à 30 000 habitants[9]. Stanley fonda aussi une autre station, celle-ci près du hameau de Kinshasa (nshasa signifiant « sel »), avec l'accord du chef Ntsuvila. Ce village donna son nom à la ville actuelle, se dressant, avec le village de Mpumba, là où aujourd’hui se trouve le quartier des affaires.[10]

    En 1898, Léopoldville fut reliée par le rail à Matadi. Son importance économique en fut accrue et pourtant, en 1910, on y dénombrait à peine 10 000 habitants.

    Capitale grandissante

    Carte du centre de Kinshasa, 2001.

    En 1923, la ville hérita de la fonction de centre administratif assumée jusque-là par Boma, par la mise en application de l'arrêté royal du 1er juillet 1923[11]. La ville était auparavant un « district urbain ». À cette époque, Léopoldville est confinée aux communes de Kintambo et de la Gombe actuelle développées autour de la Baie de Ngaliema. Ensuite apparurent les communes de Kinshasa, de Barumbu et de Lingwala. Dans les années 1930, celles-ci accueillent la majorité des logements pour les employés de la Chanic, la Filstisaf et l'Utex Africa.

    Léopoldville ne devint juridiquement une ville que le (avec 5 000 hectares et 53 000 habitants). Par la même occasion, elle devient capitale de la colonie, chef-lieu de la province du Congo-Kasaï et du district du Moyen-Congo. Elle était divisée en deux zones : la zone urbaine, avec Léo II, Léo-Ouest, Kalina, Léo-I ou Léo-Est, et Ndolo ; et la zone indigène au sud. La croissance de la ville s'amplifie en 1945 avec la fin du travail forcé, qui permet aux populations noires d'augmenter. Arrivent alors de nombreux paysans de la campagne, à la recherche d'un emploi, et s'entassant dans les cases de la zone indigène. La ville commence alors à se peupler majoritairement de Bakongo. Dans les années 1950, les cités planifiées de Lemba, Matete, et une partie de Ndjili furent aménagées pour loger les employés de la zone industrielle de Limete. En 1954, la ville ouvre la première université de la colonie, l'Université Lovanium.

    La ville compte 11 communes et 6 zones annexes en 1957 : les communes de Kalamu, Dendale (actuelle commune de Kasa-Vubu), Saint Jean (actuelle Lingwala), Ngiri-Ngiri, Kintambo, Limete, Bandalungwa, Léopoldville (actuelle Gombe), Barumbu, Kinshasa et Ngaliema ; et les zones annexes de Lemba, Binza, Makala, Kimwenza, Kimbanseke et Kingasani. Les zones annexes de Ndjili et Matete sont plus tard ajoutées. Avec les émeutes de janvier 1959, l'indépendance politique se profile, les élections municipales, parlementaires ou présidentielle donnent lieu à des tensions ethniques qui nécessitent l'intervention de la force publique. Les Bakongos remportent néanmoins les élections municipales. Le MNC Lumumba remporte les élections parlementaires (députés et sénateurs). Patrice Lumumba, Premier ministre, proposa à Joseph Kasa-Vubu, de l'Abako, la présidence de la République, poste essentiellement honorifique. Par souci d'unité nationale, celui-ci accepta. La guerre civile qui suivit l'indépendance en 1960 renforça l'immigration des Balubas. Avec la prise de pouvoir du maréchal Mobutu, en 1965 le lingala devient la langue régionale enseignée à côté du français.

    La ville change officiellement de nom en 1966, de Léopoldville à Kinshasa.

    En 1968, elle est dotée du statut de région au même titre que les autres régions du pays et le nombre de communes passe à 24. Les dix nouvelles communes sont Bumbu, Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, Nsele et Selembao.

    La loi du 5 janvier 1975 en fit la huitième Région de la République (le Kivu a été scindé depuis), avec la création des nouveaux organes administratifs.

    Histoire urbaine de Kinshasa

    L'histoire urbaine de Kinshasa décrit l'histoire de la genèse de Kinshasa, et la manière dont elle s'est urbanisée. Cette urbanisation qui s'est réalisée en deux temps. Le premier correspond à l'époque coloniale, quand la ville a bénéficié d'un plan urbain bien élaboré, et le deuxième, à la période post-coloniale, période à laquelle la ville se développe de façon anarchique, sans plan d'urbanisme. C'est même la période de l'urbanisme spontané.

    Croissance urbaine et « maux africains »

    Évolution de la population de Kinshasa
    Année Habitants
    1920*1 600
    193835 900
    193942 000
    1950202 000
    1955292 000
    1960443 000
    1965717 000
    19701 070 000
    Année Habitants
    19751 482 000
    19802 053 000
    19852 722 000
    19903 520 000
    19954 493 000
    20005 414 000
    20056 766 000
    20108 415 000
    Source: Populstat, World Urbanization Prospects
    (*) ne compte que les communes de Léopoldville de l'époque

    Croissance démographique

    En 1945, la capitale du Congo belge abritait 100 000 personnes. À l’indépendance, en 1960, Léopoldville comptait 400 000 âmes, ce qui en faisait la plus grosse agglomération d’Afrique centrale. Quinze ans plus tard, après que la ville eut reçu le nom de Kinshasa en 1966, sa population avait déjà franchi le cap des 2 millions. D'après l'Institut national de la statistique en 2000, Kinshasa comptait près de 6 062 000 habitants dont 3 637 000 de moins de 19 ans, tranche d'âge comprenant donc 60 % de la population qui représente d'ailleurs plus de la moitié de la population urbaine. En 2001, les jeunes de 15 ans représentaient 46,8 % de la population totale[12]. Kinshasa a maintenant une structure démographique réellement jeune et cette jeunesse est particulièrement kinoise de naissance parce que la moitié de la population urbaine est née à Kinshasa. Ce qui n'était pas le cas avant l'indépendance et jusqu'aux années 1970 parce qu'en 1967, lorsque la ville avait environ 865 460 habitants, près de 53 % de la population (460 390 hab.) n'étaient pas natifs de Kinshasa[13]. En 1984, les résultats du recensement indiquèrent que 59,4 % de la population étaient des natifs de Kinshasa. Les jeunes représentent donc aujourd'hui à Kinshasa une bonne frange de la population. La population a ensuite crû de manière considérable jusqu'à atteindre plus de 8 millions d'habitants selon les estimations de 2010.

    Les carences de l'administration ne permettent pas d'obtenir une quantification exacte de la population kinoise. L'exode rural et les migrations consécutives aux guerres civiles à l'Est sont des facteurs supplémentaires qui compliquent le chiffrage. Les estimations actuelles sont fournies par des ONG et parfois basées sur la détermination du taux moyen d'occupation urbaine par photographie aérienne, principalement dans les zones où l'habitat type ne comporte pas d'étages, c'est-à-dire les zones ayant une forte expansion urbaine comme les cités. De ce fait, la population est estimée à plus de 12 millions d'habitants dans le rapport de l'ONU sur les villes publié en 2016[2],[14].

    Violence et corruption

    En 1991, et ensuite en 1993, Kinshasa est victime de pillages, dont les séquelles sont encore visibles tant matériellement qu’humainement jusqu'à aujourd'hui. Ces pillages ont pour cadre une crise économique due à un système politico-économique, finalement aussi inefficace que corrompu, instauré par Mobutu Sese Seko.

    En 1997, après l'arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, des violences ethniques éclatent dans la ville. La politique du nouveau dirigeant influence l'économie de la capitale, et du pays en général, ce qui a pour effet d'accentuer la corruption.

    Selon une enquête du Réseau des Éducateurs des Enfants et Jeunes de la Rue (REEJER) de 2006, 13 877 enfants vivent et travaillent dans les rues de Kinshasa, principalement dans les communes de Masina, Kimbanseke et Limete.[réf. nécessaire]

    Engorgement des transports

    L'état de la voirie est mauvais dans de nombreuses communes de l'agglomération, au point que nombre de rues sont impraticables pour des véhicules hors saison sèche[15].

    Des travaux de réhabilitation ont été menés. Toutefois, les réhabilitations sont parfois inefficaces[16].

    En conséquence de cette dégradation des chaussées, Marc Pain fait le constat d'une aggravation (entre 1973 et 1984) de l'enclavement de certains quartiers, notamment du Sud, dans l'agglomération, les trajets vers le centre comme de périphérie à périphérie étant de plus en plus longs, à tel point qu'il est parfois plus rapide de se rendre à sa destination à pied[K 1]. Vingt ans plus tard, en 2007, le journal Le Potentiel fait le même constat d'une dégradation : « Autrefois, les conducteurs de véhicules empruntaient certaines avenues secondaires. Celles-ci sont, par les temps qui courent, devenues impraticables. »[17]. En 2008, malgré le lancement des cinq chantiers de Joseph Kabila (voir ci-dessous), l'état des infrastructures reste « dans un état de délabrement très avancé dans la ville de Kinshasa. [...] Nombreuses parmi les 24 communes qui la composent sont pratiquement enclavées. [...] Aujourd’hui, la réalité du terrain contraste terriblement avec ce que le pouvoir a promis. »[18].

    Les problèmes écologiques

    La ville est confrontée à d'importants problèmes écologiques.

    Au premier rang, le problème de l'énergie. En effet, en dépit d'un fort potentiel hydroélectrique des barrages d'Inga I et II, le réseau électrique est vieillissant, mal calibré et peu étendu. Les branchements illégaux et les incidents quotidiens, d'origine naturelle ou humaine, provoquent des pannes à répétition. L'absence d'une énergie disponible partout et peu coûteuse explique l'usage des autres sources d'énergies. En 1984, Marc Pain montre qu'environ 45 % de la population fait la cuisine avec des combustibles d'origine pétrolière, la grosse majorité des autres avec du bois ou du charbon de bois provenant de la déforestation[K 2]. Des solutions sont recherchées pour gérer des plantations à repousse rapide (eucalyptus, pins). En 2010, la consommation de charbon de bois est estimée à 500 000 tonnes et un grand projet, nommé « Makala », est lancé pour mieux gérer la filière bois-énergie[19].

    Le second est la gestion de l'eau. L'eau potable est assurée par la société publique Regideso. Mais les infrastructures de traitement et d’acheminement de l'eau sont également vétustes et limitées, donc incapables de satisfaire les demandes grandissantes de la ville. La suspicion sur la qualité de l'eau est la raison pour laquelle grandit un marché de l'eau en bouteille et s'installent des systèmes de filtration chez les particuliers aisés. Sans eau courante, des quartiers entiers emploient le système D. Des travaux sont en projet pour résoudre le problème. Il n'existe aucune station d'épuration. Les eaux usées sont donc rejetées directement dans les rivières et le fleuve Congo, ce qui implique une pollution latente. Le tout à l'égout ne concerne que le centre-ville et certains quartiers. Il en va de même pour l'évacuation des eaux de ruissellement. Malgré cela, le système actuel est peu entretenu donc presque inutile. Par conséquent, Kinshasa est régulièrement touchée par les inondations et parfois par des épidémies.

    Le troisième est la gestion des déchets. Il existe un service de traitement des déchets mais reste insignifiant. Le tri n'existe pas. Fort heureusement, un recyclage d'ordre économique a lieu dans la population. Ainsi, les métaux sont réemployés, ou revendus au poids, et les contenants plastiques sont réutilisés. Les matériaux inertes, comme le ciment, la brique et la faïence, sont pilés et revendus comme gravier. Le bois sert de combustible. Toutefois, la ville produisant une quantité de déchets très importante, il reste bon nombre de détritus inexploitables, le plastique souple en tête. La technique courante consiste à les regrouper en tas puis les brûler, voire les enterrer. En conséquence de quoi, une pollution invisible des sols, de l'air et des eaux par les suies, les gaz toxiques et les métaux lourds, n'est pas à écarter.

    Cinq chantiers

    Boulevard du 30-Juin.

    En 2009, le président Joseph Kabila mit en œuvre une série de cinq chantiers pour la nation : les infrastructures, la santé et l’éducation, l’eau et l’électricité, le logement, l’emploi. Tous ont des parties importantes à Kinshasa[20].

    Pour l’infrastructure, d’importants travaux routiers occupent, depuis 2009, la société chinoise CREC dont notamment le réaménagement du « boulevard du 30 Juin » à Gombe et le « boulevard Colonel Mondjiba » à Kintambo, l’« avenue du Tourisme » (longeant le fleuve vers l'aval) à Ngaliema[21]. Un projet d’aménagement de route express au niveau de l’« avenue Nyangwe » et de l’« avenue Kabambare » n’a pas encore été entamé.

    L’aéroport international de Ndjili voit aussi des travaux de réhabilitation, sa piste doit être réaménagée et un nouveau terminal sera construit. Ce dernier est en partie financé par une redevance perçue auprès de chaque voyageur utilisant l’aéroport.

    La ville voit aussi l’installation de la fibre optique connectant celle-ci à la côte atlantique, plus précisément au câble South Africa Transit 3/West Africa Submarine Cable.

    L'urbanisation en question

    Comme toutes les villes ayant connu un fort développement démographique, Kinshasa a subi un étalement anarchique et l'explosion des petites constructions, parfois de bric et de broc. L’absence d’encadrement rigoureux sur le bâti et le manque de politique urbanistique pour des raisons budgétaires n’ont rien arrangé. Malgré l’amélioration socio-économique du pays depuis quelques années, le phénomène se poursuit encore.

    Quoi qu'il en soit, si l’offre publique est exsangue, l'importation des matériaux, le peu d'offre sur le marché du ciment et les conflits de propriétés limitent aussi l'offre privée. Cette inégalité a été responsable d'une forte augmentation des prix immobiliers, déclenchée d'ailleurs par l'arrivée de milliers de fonctionnaires de la MONUSCO.

    L’apparition d’une classe moyenne montante et le retour des investisseurs étrangers a suscité l’intérêt du privé pour la construction lucrative de logements et d’hôtels. Kinshasa connaît donc une forte activité foncière qui a donné lieu à l’érection de nombreux immeubles et maisons, quand d’autres n’ont pas été réhabilités ou rénovés. Ainsi, un projet de développement immobilier de haut-de-gamme sur le site marécageux de la rivière Ndjili le long du fleuve Congo est en préparation par la société Hawkwood Properties, détenue par des fonds zambiens. Ce projet immobilier d’envergure constituerait une nouvelle commune appelée « la cité du fleuve Congo »[22],[23].

    Toutefois, l’effondrement d’un nouvel immeuble, à peine terminé mais habité, dans le quartier Basoko de la commune de Ngaliema au 14 octobre 2013, a démontré que les règles élémentaires de construction étaient négligées au profit des bénéfices. D’autres questions plus dérangeantes commencent à apparaître sur l’urbanisation galopante de la ville. En effet, l’investissement massif par des capitaux étrangers dans des programmes étendus et luxueux, destinés en fin de compte qu’à une catégorie haute donc très étroite de la population, laisse planer le doute. Certains dénoncent une spéculation immobilière, voire du blanchiment d’argent.

    Géographie

    Kinshasa et Brazzaville vues par satellite.
    Fleuve Congo et vue sur Kinshasa.

    Une partie importante de la ville s'étend sur une superficie essentiellement rurale et couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes. La commune rurale de Maluku se trouvant dans la partie orientale de la ville-province occupe à elle seule 79 % du territoire. C'est une ville de contrastes importants, avec des secteurs résidentiels et commerciaux chics, des universités, des camps militaires et des taudis informes coexistant côte à côte, et donc aussi de vastes zones « rurales » envahissant parfois la ville au point de retrouver maraîchers et élevages en ville.

    Kinshasa, est séparée de Brazzaville par le fleuve Congo.

    Climat

    Kinshasa a un climat tropical de savane avec hiver sec (Aw d'après la classification de Köppen)[24]. La température moyenne annuelle est de 25,3 °C .et les précipitations annuelles sont de 1 273,9 mm[24]. Les mois les plus secs sont juillet et août avec seulement mm de précipitations et mars et avril les plus humides avec 196 mm de précipitations[25].

    Moyennes de température et de précipitations
    Min.
    (°C)
    Max.
    (°C)
    Pluie
    (mm)
    Janvier 21 31 135
    Février 22 31 145
    Mars 22 32 196
    Avril 22 32 196
    Mai 22 31 159
    Juin 19 29 8
    Juillet 18 27 3
    Août 18 29 3
    Septembre 20 31 30
    Octobre 21 31 119
    Novembre 22 31 222
    Décembre 21 30 142
    * Sources : BBC Weather

    La ville-province s'étend sur une surface de 9 965 km2 composée d'un grand plateau (Plateau du Kwango), d'une chaîne de collines (monts Ngaliema, Amba, Ngafula), d'une plaine et de marécages au bord du Pool Malebo[26]. La plaine est la partie la plus peuplée et s'étend en forme de croissant de la baie de Ngaliema à l'Ouest jusqu'au plateau du Kwango à l'Est du Pool Malebo.

    Les variations annuelles de température dans la région de Kinshasa sont d'environ 13 degrés Celsius. Le climat est de nature équatoriale (chaud et humide), composé d'une saison des pluies de 8 mois. La saison sèche est de mi-mai à mi-septembre. Le reste de l'année est relativement pluvieux surtout aux alentours de mars ou novembre.

    Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent les plaines de la ville-province, généralement prenant source dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le lac Ma Vallée et le lac Vert, y sont aussi localisés.

    Subdivisions

    La ville de Kinshasa est divisée en 4 districts et 24 communes[27] :

    Les 4 districts et
    les 24 communes de Kinshasa
    abréviations : Kinshasa (Kin.), Kasa-Vubu (K.-V.), Lingwala (Ling.), Ngiri-Ngiri (Ng.-Ng.)

    district de la Funa

    district de la Lukunga

    district du Mont-Amba

    district de la Tshangu

    Les quatre districts urbains de la ville de Kinshasa sont totalement inégaux en ce qui concerne la superficie, les effectifs démographiques, le niveau d'urbanisation, le niveau de vie et la qualité des infrastructures de base.

    District de la Tshangu

    Il est le plus peuplé et le plus étendu de la ville. Son développement a pour handicap de n'être relié au centre-ville que par une unique route : le boulevard Lumumba, grâce au pont qui traverse la rivière Ndjili. En 2004, le district comptait 2 082 056 habitants sur 9 116,5 km2, soit une densité de 227 habitants au km2[28]. Au cours de la décennie 2000, plusieurs infrastructures de grande envergure se sont implantées à la Tshangu. Il s'agit entre autres de : Hôpital Marie Biamba Mutombo du basketteur congolais de la NBA Mutombo Dikembe à Masina, hôpital des chinois à Ndjili, hôpital de Maluku à Maluku, Marché de la Liberté à Masina et Marché de Menkao à Menkao dans la commune de Maluku, etc. Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution démographique dans le district de la Tshangu.

    Populations et densités des communes du district de Tshangu[29]
    CommunesSuperficie en km²Population en 1967Densité en km² en 1967Population en 2004Densité au km² en 2004Nombre de quartiers
    Ndjili11,4080 0007017442 13838 78413
    Kimbanseke237,7864 440271946 3723 98030
    Masina69,7318 700268,2485 1676 95721
    Nsele898,79--140 92916
    Maluku7 948,80--67 450819

    District de Lukunga

    C'est un district facilement accessible, en dehors de quelques quartiers de la commune de Ngaliema. Il se situe au centre de la ville de Kinshasa, mais est aux prises avec des problèmes d'assainissement des eaux pluviales dans plusieurs de ses quartiers. L'infrastructure la plus importante qu'a bénéficié le district de Lukunga durant la dernière décennie, avant 2010, est la construction du boulevard Triomphal, à la frontière entre les communes de Kinshasa et de Kasa-Vubu. Le tableau ci-dessous donne les détails de l'évolution démographique pour le district de Lukunga.

    Populations et densités des communes du district de Lukunga[30]
    CommunesSuperficie en km²Population en 1967Densité en km² en 1967Population en 2004Densité au km² en 2004Nombre de quartiers
    Kintambo2,7229 89010 989106 77239 2548
    Lingwala2,8837 24012 93094 63532 8599
    Kinshasa2,8756 64019 735164 85757 4417
    Barumbu4,7244 9009 512150 31931 8479
    Gombe29,3317 89061032 3731 10310
    Ngaliema244,3030 640125683 1352 79621

    District de la Funa

    Il regroupe sept communes. Les communes de Kalamu, Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et Bandalungwa sont centrales et très denses, les autres (Bumbu, Makala et Selembao) sont presque enclavées, car desservie principalement par la seule avenue du 24 novembre qui connaît de temps en temps des problèmes de délabrement. Voici l'évolution démographique dans ce district jusqu'en 2004 :

    Populations et densités des communes du district de Funa[31]
    CommunesSuperficie en km²Population en 1967Densité en km² en 1967Population en 2004Densité au km² en 2004Nombre de quartiers
    Kalamu6,6478 31011 793315 34247 49118
    Kasa-Vubu5,0456 54011 218157 32031 2147
    Ngiri-Ngiri3,4050 93014 979174 84351 4248
    Bandalungwa6,8245 2206 630202 34129 6687
    Bumbu5,5037 5606 829329 23459 86013
    Makala5,6037 2006 643253 84445 32914
    Selembao23,1855 1502 379335 58114 47718

    District de Mont-Amba

    Il comprend 6 communes, dont Mont Ngafula qui est la plus grande commune du district. En 2004, le district de Mont-Amba regroupait 1 822 130 habitants sur 475 km2, soit une densité de 3 836 habitants au km2. Le tableau ci-dessous donne les détails sur l'évolution démographique jusqu'en 2004.

    Populations et densités des communes du district de Mont-Amba[32]
    CommunesSuperficie en km²Population en 1967Densité en km² en 1967Population en 2004Densité au km² en 2004Nombre de quartiers
    Mont-Ngafula358,922 040 (partiel)5,7261 00472716
    Lemba23,7037 4801581349 83814 76115
    Kisenso16,6026 3201 586386 13123 26017
    Limete67,7028 270418375 7265 54914
    Matete4,8842 2208 665268 78155 07813
    Ngaba4,017 8104 453180 65045 1626

    Administration

    Les services publics de la ville de Kinshasa sont placés sous l'autorité du Gouverneur de la ville (Actuellement par Mr. Gentiny Ngobila Mbaka), assisté du ministre provincial dont le domaine est concerné. Ces services n'ont pas de personnalité juridique et ils sont dotés d'un organe de contrôle et de suivi qu'on appelle conseil de surveillance et d'un organe exécutif autrement dit comité de gestion. Ces services sont les suivants: NOTARIAT, RETRANSKIN, RIMMOKIN, DGRK, RATPK ET RCPK[réf. nécessaire][33].

    Hôpitaux

    Il y a plusieurs hôpitaux à Kinshasa, par exemple l'Hôpital du Cinquantenaire : Établissement hospitalier inauguré le 22 mars 2014 en présence du président Joseph Kabila[34].

    Architecture

    Tour de l'Échangeur de Limete.

    Parmi les bâtiments d'une hauteur supérieure à 50 m, on trouve dans la commune de la Gombe le Gécamines Commercial Building (ou Building Sozacom), 98 m ; l'Hôtel Memling ; la tour BCDC (voir Banque commerciale du Congo), qui mesure 74,6 m) ; la tour Regideso, (58,2 m) ; l'immeuble du ministère des transports SONATRAS ; l'Hôtel du Fleuve, qui mesure 98 m environ.

    Dans la commune de Lingwala, on trouve le bâtiment de la RTNC (Radio nationale), qui mesure 98 m.

    La ville abrite la tour de l'Échangeur de Limete, la plus haute de la ville. Construite entre 1970 et 1974, cette tour malheureusement inachevée mesure 210 mètres de haut[35].

    Éducation

    Toutes les écoles de la ville sont payantes, de la maternelle à l'université. L'éducation est basée sur le système belge : 3 ans de maternelle, 6 ans de primaire (pour les enfants de 6 ans à 12 ans), 6 ans de secondaire (pour les adolescents de 12 ans à 18 ans). Ensuite, les jeunes adultes entament un graduat de 3 ans. Au terme de ce graduat et après un travail de fin de cycle, le TFC, ils reçoivent le titre de « gradués ». Ils peuvent soit s'en tenir là, soit faire une licence, en deux ans. Après ces deux ans et la défense d'un mémoire, ils reçoivent le titre de « licenciés ». Pour les plus brillants, il est possible de faire un troisième cycle appelé « doctorat ».

    Chaque année, les parents ou l'étudiant lui-même paient un « minerval ». Ce minerval varie considérablement d'une école à une autre. Pour les primaires et les secondaires, les prix varient entre 100 dollars américains pour une école de banlieue et 20 000 dollars par an, à l'école américaine (TASOK). Toutes les autres écoles ont des prix intermédiaires. À titre d'exemple, le collège Boboto, qui est une des meilleures écoles congolaises, demande 500 dollars par an ; le Lycée Prince de Liège, aussi connu sous le nom de « École belge », qui est une école internationale à programme belge, demande approximativement 3 000 dollars pour les primaires et 5 000 dollars pour les secondaires. Le minerval des universités congolaises fluctue entre 270 dollars et 900 dollars, selon les établissements.

    La qualité de l'enseignement varie très fort d'une école à une autre. Le niveau a tendance à être plus élevé dans les établissements internationaux, qui comptent une majorité de professeurs ayant une expérience internationale. En ce qui concerne les universités, le niveau est regrettablement en perte de régime[36]. Cela dit, la ville compte un grand nombre d'écoles supérieures et d'universités.

    Enseignement supérieur

    Parmi les écoles supérieures, on peut citer l'Académie des beaux-arts (ABA/Kinshasa), l'Institut supérieur de commerce (ISC), et l'Institut supérieur pédagogique (ISP/Gombe), à titre d'exemples.

    Parmi les universités, on peut citer l'université de Kinshasa, qui est la plus connue, l'Université pédagogique nationale (UPN), l'Université catholique du Congo (UCC), ou encore l'Université protestante au Congo (UPC).

    Culture

    Il y a beaucoup d'artistes à Kinshasa. La peinture et la sculpture y sont très vivantes, il suffit de se rendre à l'Académie des beaux-arts, de visiter le Marché des valeurs ou de voir les nombreux marchands de peintures et de souvenirs de la Gombe. Les sapeurs sont aussi très présents. Tous les Kinois aiment danser et ils profitent de la moindre occasion pour le faire. Il y a la rumba, bien évidemment, les nombreuses danses traditionnelles (propres à chaque tribu), mais aussi de nombreuses autres danses. Par exemple, Faustin Linyekula a créé en 2001 les Studios Kabako, un lieu de création et de représentation de danse contemporaine.

    La ville n'est pas non plus en manque de chanteurs et de musiciens. On peut citer par exemple Papa Wemba, Koffi Olomide ou Fally Ipupa, pour les chanteurs ; l'Orchestre symphonique kimbanguiste, premier orchestre noir de musique classique en Afrique centrale, fondé en 1994 par Armand Diangienda[37], pour les musiciens.

    Musées

    Il y a le Musée national de la République démocratique du Congo, le Musée national de Kinshasa, le Musée de la préhistoire de Kinshasa et le Palais de Marbre [38]. Il y a aussi plusieurs galeries d'art ainsi qu'une école, l'Académie des Beaux-arts de Kinshasa, qui proposent des expositions temporaires de qualité.

    Parcs

    La ville de Kinshasa n'est pas très riche en parcs. Il en existe une demi-douzaine, mais ces parcs sont en général payants : le jardin zoologique de Kinshasa, le parc animalier de la N'Sele, le golf de Kinshasa, le jardin botanique, les Symphonies naturelles, le Mont Mangengenge, etc. On pourrait aussi considérer que le Chemin de la Raquette, que l'on appelle aussi « Avenue des Nations Unies », est un parc, puisque c'est une rue piétonne avec des espaces verts où il y a des bancs pour s'asseoir et une vue exceptionnelle sur le fleuve Congo. C'est le seul sans droit d'entrée.

    Lieux de culte

    Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Kinshasa (Église catholique), Église kimbanguiste, Communauté baptiste du Congo (Alliance baptiste mondiale),Témoins de Jehovah (TJ)[39] Communauté baptiste du Fleuve Congo (Alliance baptiste mondiale), Assemblées de Dieu, Province de l'Église anglicane du Congo (Communion anglicane), Communauté Presbytérienne au Congo (Communion mondiale d'Églises réformées) [40]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.

    Transport

    Aéroports

    Il existe deux aéroports desservant la ville, l'aéroport international de Ndjili, le principal, surtout utilisé pour les vols internationaux, et l'aéroport de Ndolo, situé en plein centre-ville, utilisé uniquement pour les vols intérieurs.

    Autobus

    Plusieurs compagnies privées dont la Société de transport urbain (STUC) et la société publique City train (12 bus en 2002) desservaient la ville.

    Actuellement, c'est la Société de transports du Congo (Transco), inaugurée depuis le 30 juin 2013 après la dissolution de la STUC et de City-train, qui dessert toute la ville, même les parties les plus reculées de la capitale.

    Léopoldville fut la deuxième ville de monde à bénéficier, à la fin des années 1950, d'un service de gyrobus[41].

    Taxibus et privés

    Taxis-bus de transport.

    D'autres sociétés assurent aussi les transports en commun, Urbaco, Tshatu Trans, Socogetra, Gesac et MB Sprl. Les bus de la ville transportent un maximum de 67 000 voyageurs par jour. Plusieurs sociétés gèrent des taxis et taxi-bus. La majorité (95,8 %) du transport est assuré par des particuliers.

    Rail

    La ville envisageait la création d'un tramway en collaboration avec la Société des transports intercommunaux de Bruxelles (STIB), dont les travaux devaient débuter en 2009 pour s'achever vers 2012-2015, la question de l'électricité restant en suspens[42],[43]. Mais en 2017, la possibilité d'un tramway à Kinshasa reste seulement à l'état de simple projet, sans qu’il y ait encore de décision officielle pour le concrétiser[44].

    L'ONATRA exploite trois lignes de chemins de fer urbains reliant le centre aux communes périphériques, dont une va au Bas-Congo[45].

    Place de la gare.

    La ligne principale relie la Gare de l'Est à l'aéroport de Ndjili, et compte neuf stations : Gare de l'Est, Ndolo, Amicongo, Uzam, Masina/Petro-Congo, Masina sans fil, Masina/Mapela, Masina/Quartier III, Masina/Siforco, Camp Badara et l’aéroport de Ndjili. La deuxième ligne relie la Gare de l'Est à Kasangulu dans le Bas-Congo, en passant par Matete, Riflart et Kimwenza.

    Port de Kinshasa

    Organisé administrativement en Département au sein de l'Office national des Transports (ONATRA), le Port de Kinshasa est le point de départ et le terminus de la navigation sur le fleuve Congo entre, d'une part, Kinshasa et Kisangani sur le fleuve, et d'autre part, entre Kinshasa et Ilebo sur le Kasaï.

    Il est également au départ et à l'arrivée des marchandises à l'exportation et à l'importation depuis le port de Matadi qui accueille les navires de haute mer. À ce titre, il a souvent été considéré comme l'arrière-port du Port de Matadi.

    Langues

    La population de Kinshasa venant de tous les coins du Congo, de plusieurs pays d'Afrique et du monde, plusieurs langues sont parlées dans la ville comme dans toute ville cosmopolite[46]. Les langues les plus importantes reflètent la composition de la population.

    Le français, langue officielle, est parlé par 92 % des Kinois en 2010 [47],[48]. Outre le fait qu'elle est la langue utilisée dans la gestion administrative et l'enseignement (la plupart des écrits sont rédigés dans cette langue), le français l'est aussi pour certains échanges commerciaux. C'est aussi la langue principale de certains médias.

    Avec la prise de pouvoir du maréchal Mobutu, en 1965 le lingala devient la langue régionale enseignée au côté du français. Il reste la langue principale de la ville. C'est la langue de la culture populaire, de la musique, des églises, du théâtre populaire, de l'armée et de la police nationale depuis l'époque coloniale. Le lingala, déjà langue véhiculaire du Nord du fleuve avant et durant la période coloniale, s'est imposé comme langue majoritaire parce qu'un grand nombre de kinois est originaire de régions où le lingala était déjà une langue véhiculaire. Il a notamment remplacé le kikongo comme langue principale de la région. La majorité des enfants parle le lingala, qui supplante dès lors la ou les langues de leurs parents[49].

    Le kikongo, le swahili et le tshiluba sont aussi parlés par leurs communautés respectivement originaires de l'Ouest, de l'Est, du Sud-Est, et du centre du pays[49],[50],[51].

    Sports

    La ville de Kinshasa possède plusieurs ligues de football. L’Entente provinciale de football de Kinshasa (EPFKIN) est la ligue de haut niveau, chaque saison 6 équipes sont reléguées et 6 autres sont promues avec l’Entente urbaine de football de Kinshasa (EUFKIN). Les équipes qui ont gagné le plus de fois au niveau provincial et national sont notamment : l‘AS Vita Club, le Daring Club Motema Pembe (DCMP) et l’AS Dragons (AS Bilima).

    Sur le plan national, les deux équipes majeures « As Vita Club et DC Motema Pembe » ont remporté aussi des titres dans la Linafoot « ligue nationale de footbal » actuellement connue sous le nom de la Vodacom Super league, mais elles arrivent après le Tout Puissant Mazembe de Lubumbashi qui est l'équipe la plus titrée que ce soit du point de vue national qu'africain avec quatre coupes de league des champions d'Afrique, deux fois champion de super coupe d'Afrique et autres coupes des compétitions majeures[52].

    En basketball, l’Entente provinciale de basketball de Kinshasa (EPROBAKIN) et l’Entente urbaine de basketball de Kinshasa (EUBAKIN) se partagent les équipes. La fameuse BC Onatra de Kinshasa fut la première équipe de Dikembe Mutombo. Il y a aussi le Basket club biso na biso, BC Kauka, Lupopo, Molokai, Mazembe, etc.

    C'est la ville de naissance du gardien de l'équipe de France et de l'Olympique de Marseille: Steve Mandanda, ainsi que de plusieurs célébrités du monde du football telles que Claude Makélélé, Peguy Luyindula ou encore Dieumerci Mbokani. C'est également la ville d'origine (même s'il est né sur un bateau) de Rio Mavuba, joueur de football et capitaine du LOSC[53] et du boxeur Doudou Ngumbu.

    Personnalités liées à la ville

    Jumelages

    Dans la culture populaire

    Galerie

    Notes et références

    Kinshasa, la ville et la cité

    Marc Pain, Kinshasa: la ville et la cité, mémoire O.R.S.T.O.M. d'études urbaines, volume 105, Éditions IRD, 1984, (ISBN 978-2709907286), 267 pages.

    1. Page 177.
    2. Pages 63 et 64.

    Autres références

    1. (en) « The World’s Cities in 2018 », ONU.
    2. « Kinshasa a dépassé Paris comme plus grande ville francophone du monde  », sur France info Afrique, .
    3. Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X)
    4. « Au sein de ses dix millions d’habitants, Kinshasa accueille des représentants des 450 ethnies congolaises  »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Congo-tourisme.
    5. Catherine Lanfranchi-Salvi, « Les industries du Stanley-Pool: problèmes stratigraphiques » [PDF]
    6. Vie matérielle, échanges et capitalisme sur la rive méridionale du Pool du fleuve Congo (1815-1930), Première partie : Les structures du quotidien et les jeux de l’échange sur la rive méridionale du Pool Malebo (1815-1881)
    7. « La société de géographie, désireuse de consacrer le souvenir de la première expédition africaine et des travaux de son chef, a décidé de lui accorder l’honneur qui n’est réservé que par exception à des nationaux, d’inscrire son nom parmi ses membres honoraires. J’en offre le diplôme au fondateur de la future Léopold-ville d’Afrique, à Karéma, sur les bords du Tanganika !! », dans « Séance extraordinaire du 27 avril 1881 : Retour de M. le capitaine Cambier à Anvers », dans Bulletin de la Société royale de géographie d’Anvers, tome 6, 1881.
    8. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 144
    9. « Kinshasa »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), congonline.com
    10. https://taigong788.skyrock.mobi/3199112951-Ca-s-est-passe-un-24-decembre-Le-traite-d-amitie-entre-Henry-Morton.html
    11. Britannica, Kinshasa, britannica.com, USA, consulté le 20 juillet 2019
    12. PNUD(2004). Human Development Index 2004. http://www.undp.org
    13. NZUZI Francis, Kinshasa : ville et environnement, l'Harmattan, Paris, 2008, 284 p.
    14. (en) « The World's Cities in 2016 », ONU, (lire en ligne [PDF])
    15. (fr) Kibayu Michel Lusamba, Évolution des pratiques de sécurisation des conditions de vie dans trois quartiers populaires de Kinshasa, Presses universitaires de Louvain, (ISBN 978-2874632440), page 246.
    16. (en) « Kinshasa : mauvais entretien des infrastructures réhabilitées », 7 sur 7 CD, (consulté le )
    17. « Projet Makala, le troisième comité de pilotage tenu à Kinshasa. », Média Congo, (consulté le )
    18. (en) « Les routes défoncées de Kinshasa attendent d’être réhabilitées », La Conscience, (consulté le )
    19. « Ngaba-Makala : la circulation pose problème après la pluie », Le Potentiel, (consulté le )
    20. « CinqChantiers-rdc.com »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
    21. « Chantiers en cours »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ), CinqChantiers-rdc.com
    22. « Cité du fleuve Congo : Bientôt la construction d’une 25e commune à Kinshasa »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ), CinqChantiers-rdc.com
    23. « Météo et climat : Kinshasa (République démocratique du Congo) - Quand partir à Kinshasa ? », sur Le planificateur de voyages (consulté le ).
    24. http://www.bbc.co.uk/weather/world/city_guides/results.shtml?tt=TT000770 BBC Weather
    25. Matthieu Kayembe Wa Kayembe, Mathieu De Maeyer et Eléonore Wolff, Cartographie de la croissance urbaine de Kinshasa (R.D. Congo) entre 1995 et 2005 par télédétection satellitaire à haute résolution, Belgeo, 3-4 | 2009, mis en ligne le 17 mars 2013, paragraphe 6
    26. Kinshasa Province, AfDevInfo
    27. NZUZI Francis. op.cit
    28. RD Congo, Ministère du Plan (2005) : Monographie de la ville de Kinshasa, 175 p.
    29. RD Congo, Ministère du Plan (2004) : Monographie de la ville de Kinshasa, 175 p.
    30. RD Congo, Ministère du Plan (2005) op.cit.
    31. RD Congo, Ministère du Plan (2005)op.cit.
    32. Ville de kinshasa, services provinciaux, kinshasa 2012
    33. « Kinshasa: Joseph Kabila inaugure l’hôpital du Cinquantenaire », Radio Okapi, 22 mars 2014.
    34. « Tour de l'Échangeur de Limete » (consulté le )
    35. « L’Université de Kinshasa : « colline du savoir », colline des transactions »
    36. « Site officiel »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) de l'Orchestre symphonique kimbanguiste.
    37. Clarisse Sana Mabiala, « Jardin botanique de Kinshasa : Un cadre idéal pour le tourisme et études environnementales », sur L'Observateur.cd, (consulté le )
    38. "Site officiel des témoins de Jehovah", Témoins de Jehovah (consulté le 17 mars 2021)
    39. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 777
    40. Cabiau, « Ceci n'est pas une fiction », sur canalblog.com
    41. Article La STIB au Congo ?
    42. La Libre Belgique 25/05/2007.
    43. https://actualite.cd/2017/01/18/tramway-a-kinshasa-200-millions-usd-realiser-projet.
    44. L’enfer des chemins de fer urbains kinois, Le Potentiel, 25 juillet 2005.
    45. (en) Eyamba G. Bokamba. D. R. Congo: Language and ‘Authentic Nationalism’ in Andrew Simpson, Language and national identity in Africa, Oxford University Press, 2008 (ISBN 0-19-928675-2)
    46. La langue française dans le monde en 2010 [Broché] Nathan
    47. www.lesechos.fr, Ilyes Zouari, 15 mai 2017
    48. Jean-Jacques Nkongolo. Quelle langue d'enseignement pour la République démocratique du Congo ? Une enquête à Kinshasa. DiversCité Langues. 1998
    49. Ch. Didier Gondola. The history of Congo, Greenwood Publishing Group, 2002. (ISBN 0-313-31696-1)
    50. Patrick Manning. Francophone sub-Saharan Africa, 1880-1995, Cambridge University Press, 1998. (ISBN 0-521-64519-0)
    51. (en) « "Une Nuit à Makala" présenté par Rio Mavuba aux médias », LOSC Lille, (consulté le )
    52. (en) « Kinshasa », sur Splinter Cell Wiki (consulté le ).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Bourguignon, F., Contribution à la connaissance préhistorique de la plaine de Kinshasa et de ses environs, Lubumbashi, UNAZA, 1972, mémoire de licence
    • République Démocratique du Congo, Ministère du Plan, Monographie de la ville de Kinshasa, Kinshasa, avril 2005.
    • Bernard Toulier, Johan Lagae et Marc Gemoets, Kinshasa. Architecture et paysages urbains, Paris, Somogy Éditions d'Art, , 128 p., 260 ill. (ISBN 978-2-7572-0362-0)
    • Antoine Manda Tchebwa, Sur les berges du Congo... on danse la rumba. Ambiance d'une ville et sa jumelle : Kinshasa/Brazzaville des années 1950-1960, L'Harmattan, Paris, 2012, 266 p.. (ISBN 9782296563032)
    • Léon de Saint Moulin, Kinshasa. Enracinements historiques et horizons culturels, L'Harmattan, Paris, Africa Tervuren, Tervuren, 2012, 370 p.. (ISBN 9782296969247)
    • Kumaba Mbuta Wutibaal, L'ONU et la diplomatie des conflits : le cas de la république démocratique du Congo, L'Harmattan, 2012, 417 pages

    Articles connexes

    Liens externes

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