Nâves-Parmelan

Nâves-Parmelan est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les articles homonymes, voir Naves.

Nâves-Parmelan

Vue de Nâves-Parmelan en période hivernale.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Arrondissement Annecy
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Annecy
Maire
Mandat
Christophe Poncet
2020-2026
Code postal 74370
Code commune 74198
Démographie
Gentilé Naverains
Population
municipale
982 hab. (2018 )
Densité 182 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 56′ 05″ nord, 6° 11′ 25″ est
Altitude Min. 480 m
Max. 1 281 m
Superficie 5,39 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Fillière
(banlieue)
Aire d'attraction Annecy
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Annecy-3
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Nâves-Parmelan
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
Nâves-Parmelan
Géolocalisation sur la carte : France
Nâves-Parmelan
Géolocalisation sur la carte : France
Nâves-Parmelan
Liens
Site web navesparmelan.com

    Géographie

    Situé sur une terrasse du dépôt morainique glaciaire, à 640 m d’altitude, le territoire communal s’étend sur 539 hectares du sommet du mont La Cha, à 1 281 m, aux rives du Fier à 480 m d’altitude. Orienté sud-ouest, il bénéficie d’une exposition intéressante, ensoleillé jusqu’au soir, quand le soleil se couche derrière la dent du Chat.

    Le paysage environnant va du Parmelan, auquel le nom de la commune fait référence, le mont La Cha, les Dents de Lanfon, le mont Veyrier, la plaine Annecy-Seynod-Albanais. Du haut du Parmelan, on embrasse la chaine du Mont-Blanc.

    Pour éviter les confusions postales avec Naves Savoie, et pour marquer l’attachement à son terroir le conseil municipal décide, en 1932, d’ajouter à sa dénomination le nom du Parmelan, sommet qui le domine, mais dont le point culminant se trouve sur la commune voisine de Dingy-Saint-Claire.

    Communes limitrophes

    Villaz
    N
    O    Nâves-Parmelan    E
    S
    Annecy (Annecy-le-Vieux) Dingy-Saint-Clair

    Urbanisme

    Typologie

    Nâves-Parmelan est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Fillière, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[4] et 19 407 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annecy dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (51,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (51 %), prairies (21,7 %), zones agricoles hétérogènes (17,9 %), zones urbanisées (9,4 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    La commune de Nâves devient Nâves-Parmelan par décret du [10]. En France, sept communes portent le nom de Naves, l’étymologie de Naves peut signifier plateau habité ou plus généralement vallée, petite dépression[11].

    En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Nâve, selon la graphie de Conflans[12].

    Histoire

    Période antique

    La découverte de tombes de l’époque burgonde fait remonter le peuplement du village aux tout premiers siècles de notre ère. À l’époque, il est construit à l’écart de la voie romaine qui relie Dingy-Saint-Clair à Villaz, siège d’une Villa romaine, sans doute à l’origine d’un des châteaux du village. Sur Dingy, la voie romaine a été taillée à même le rocher du défilé rocheux du Fier, on y situe également l’emplacement d’un camp romain.

    Période médiévale

    Au Moyen Âge, il dépendait féodalement des sires de Menthon. Vers 1350, un accord entre Thomas de Menthon et le comte de Genève fut nécessaire pour définir les limites entre Naves et Villaz.

    Période contemporaine

    En 1860, lors du rattachement de la Savoie à la France, le village est particulièrement à l’abandon. Le nouveau conseil municipal, sous la direction du premier maire Nicolas Verjus, précédent syndic de l’administration sarde, sollicite la générosité des subventions de l’empereur Napoléon III, pour reconstruire le pont sur le Fier, qui menace ruine, l’église trop petite et qui branle quand sonnent les cloches qui y sont suspendues et une mairie, vu que le conseil se réunit dans l’école des garçons et que la sauvegarde des archives municipales n’est pas assurée.

    Comme partout en France, pendant la Première Guerre mondiale, la mobilisation et les réquisitions de toutes sortes, viande, matériel, affecte lourdement le village. Malheureusement, 11 de ses jeunes hommes ne reviendront pas : Jean-Marie Verjus, Marcel Verjus, Auguste Faure, Auguste Davier, François Panisset, Jean-Marie Sandre, Alphonse Jourdan, Émile Panisset et Henri Castex. Le monument aux morts est érigé au centre du village, à leur mémoire.

    Seconde Guerre mondiale

    Pendant la guerre 1939-1945, un groupe de FTP se constitue, qui rejoindra la compagnie « Le Chamois » de Thorens. Une section de républicains espagnols s’installe au chalet du Clu, dans l’attente d’un parachutage sur le Parmelan. En mars 1944, conséquence du bouclage du plateau des Glières, le village est occupé par un détachement allemand qui réussit à prendre en embuscade, à ce même chalet du Clu, un groupe de résistants cherchant à rejoindre Annecy, dans lequel se trouve le capitaine Anjot, qui avait pris le commandement de Glières, après la mort de son premier chef, le lieutenant Tom Morel. Derrière son curé, le village, sous le nez des allemands, donnera une sépulture décente aux six soldats dans le cimetière communal. Ils seront ensuite transférés à la Nécropole nationale des Glières (Thônes). Un seul réchappera de l'embuscade, Angel Gomez, qui comme la plupart des rescapés de Glières participera ensuite au parachutage du 1er août et à la libération d'Annecy et de la Haute-Savoie, le 19 août 1944.

    Une stèle honore la mémoire du capitaine Maurice Anjot, du lieutenant Lambert Dancet, du sergent Louis Vitipon, tous trois du 27e Bataillon de chasseurs alpins, et de trois républicains espagnols, Florian Andujar, Manuel Corps, Antonio Perez. Chaque année, le 4e samedi du mois de mars une chaleureuse cérémonie commémore leur sacrifice. Une fois les Allemands partis, c'est un détachement de la Milice qui fera passer un terrible Vendredi Saint (), plusieurs hommes seront arrêtés pour être tabassés et interrogés. Envoyé à Mont Luc, Pierre Sadaoui ne sera libéré qu’à la libération de Lyon. Camille Tournier, de Villaz, et M. Bloch, un juif réfugié à Naves, partiront en déportation, ils n’en reviendront pas[13].

    En 1945, Pierre Raimondo, engagé dans l’armée de libération sera tué à Kingersheim (68).

    Années 2010

    En 2015, un projet de fusion des communes de la communauté de communes du pays de la Fillière est soumis à un référendum[14],[15]. L'objectif est de créer une commune suffisant forte avant la fusion de la CCPF en 2017 avec la communauté de l'agglomération d'Annecy au sein du Grand Annecy.

    Un référendum a été tenu le sur l'ensemble des communes de la CCPF pour décider de la création d'une commune nouvelle sur les bases de la communauté de communes, pour ensuite intégrer la communauté de l'agglomération annécienne[16]. À la suite de ce référendum, la proposition de fusion est stoppée[16].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1860 ... Nicolas Verjus républicain ...
    1875 ... Nicolas Panisset ... ...
    1876 ... François Velluz ... ...
    1876 ... Nicolas Verjus ... ...
    1895 ... Nicolas Ballansat ... ...
    1919 ... Eugène Panisset ... ...
    1935 ... Joseph Eminet ... ...
    1944 ... Jean-Marie Panisset ... ...
    1947 ... Louis Paulme ... agriculteur
    1983 ... Pierre Panisset ... professeur
    1992 ... Gérard Eminet ... facteur
    1995 ... Denis Freret ... chef d'entreprise
    mars 2001 octobre 2011 André Rezvoy ... informaticien
    octobre 2011 avril 2018 Luc Émin ... chauffeur routier
    juin 2018[17] En cours
    (au 18 juin 2018)
    Christophe Poncet ...  

    Démographie

    Ses habitants sont appelés les Naverois[10]. Le sobriquet en patois des habitants était Beveux de l'na (les buveurs de lunes), au XIXe siècle[18].


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].

    En 2018, la commune comptait 982 habitants[Note 3], en augmentation de 3,92 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +6,11 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    281251299306416495430430461
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    476486442402369334331320315
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    265253244255257294268270359
    1982 1990 1999 2006 2011 2016 2018 - -
    520719862868937975982--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Eugènd de Nâves-Parmelan est dédiée à Oyand de Condat, l'un des « saints Pères du Jura ». L'ancienne église se situait au centre du cimetière actuel[23]. La nouvelle église est construite dans un style néo-gothique au XIXe siècle.

    Personnalités liées à la commune

    • Jacques Pignarre (1738), prêtre, émigré à Lausanne durant la Révolution, puis emprisonné, agronome, à l'origine de l'introduction de la pomme de terre en Savoie[24].
    • Maurice Anjot, capitaine du 27e BCA, commandant le bataillon des Glières après la mort du lieutenant Tom Morel. Il tient tête à l'encerclement du plateau des Glières par l'armée allemande et la milice française. Il ordonne le décrochage qui permet de sauver de nombreux maquisards, et la reprise de la lutte jusqu'à la libération d'Annecy et département le 19 août 1944.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 21-25, « Les cantons d'Annecy - Annecy-le-Vieux - Seynod », p.178-179 « Nâves-Parmelan »..

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Fillière », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Annecy », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. « Nâves-Parmelan », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
    11. Chanoine Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 318..
    12. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 13
      Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
      .
    13. Pour en savoir plus voir les livres de Michel Germain et Claude Antoine.
    14. « Commune nouvelle Fillière
    15. Fusion des villages et petites intercommunalités: économies en vue ou perte d'identité?  », BFM TV, 9 octobre 2015, Philippe Gril
    16. La Rédaction, « La fusion des neuf communes du Pays de Fillière ne se fera pas », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne).
    17. Nâves-Parmelan: Christophe Poncet élu maire sur lessorsavoyard.fr (consulté le 18 juin 2018)
    18. François Miquet, Sobriquets patois et dictons des communes et hameaux de l'ancien genevois et des localités limitrophes, Annecy, , 27 p. (lire en ligne), p. 16-17.
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    23. [PDF] Paroisse de Pringy : Paroisse Saint-Marc du Parmelan, « Communautés constituant la paroisse », sur www.diocese-annecy.fr, (consulté en ).
    24. Jules Philippe, Manuel biographique de la Haute-Savoie et de la Savoie, Annecy, J. Dépollier, , 123 p. (lire en ligne), p. 16.
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