Myriam Bregman

Myriam Bregman (né à Timote le 25 Février 1972) est une avocate, activiste et femme politique argentine. Alors qu'elle étudiait en droit à l'Université de Buenos Aires dans les années 90, Bregman adhéra au Parti des travailleurs socialistes (en espagnol : Partido de los Trabajadores Socialistas, PTS), parti trotskyste argentin dont elle est devenue l'une des principales figures. Elle a été l'un des avocats chargés de l'affaire de Jorge Julio López, témoin oculaire ayant disparu en 2006 après avoir témoigné contre Miguel Osvaldo Etchecolatz, homme condamné à la réclusion à perpétuité et accusé de génocide pour les crimes qu'il a commis pendant la dictature.

En 1997, elle fonde le Centre Professionnel pour les Droits de l'Homme (Centro de Profesionales para los Derechos Humanos, CeProDH), qui défend et valorise les travailleurs licenciés et au chômage et intervient contre la répression et l'impunité, ainsi que le collectif Justicia Ya! (en français : Justice maintenant), qui regroupe des requérants dans des affaires de crimes contre l'humanité sous le régime de terrorisme d'État de la période dictatoriale[1].

Elle a été nommée députée nationale en 2009 et chef du gouvernement de la ville de Buenos Aires en 2011 et 2015 par le Frente de Izquierda y de los Trabajadores-Unidad FIT-U (en français : Front de la gauche ouvrière), comprenant entre autres le PTS[2]. En 2015, elle devient députée nationale de la Province de Buenos Aires, occupant le siège par rotation du FIT jusqu'en 2016[3] et étant largement soutenue par plusieurs groupes[4]. Depuis décembre 2017, elle est députée à l'Assemblée de la ville de Buenos Aires, où elle est présidente de la Commission des droits de l'Homme et de la lutte contre la discrimination. Elle s'est également présentée comme candidate à la vice-présidence au Congrès aux élections générales argentines de 2015, terminant quatrième.

Affaires relatives aux droits des travailleurs

Myriam Bregman a participé à la défense et à la valorisation des salariés et des chômeurs dans la ville de Buenos Aires et dans les provinces de Buenos Aires et de Neuquén.

Depuis 1998, elle est avocate de l'usine de tuiles Zanon à Neuquén, faisant partie de ceux qui ont agi dans cette affaire historique où l'entreprise Zanón a été reconnue coupable d'avoir mis en place un « lock-out offensif »[5].

Elle s'est également distinguée dans la défense de Catalina Balaguer, activiste et salariée de la compagnie PepsiCo, qui a été injustement licenciée puis à nouveau embauchée, bien qu'elle n'ait pas été formellement déléguée syndicale (« déléguée de facto »)[6]. Bregman a aussi représenté les travailleurs de Pepsi contre la fermeture illégale de l'usine Vicente López le 20 juin 2017, et a dénoncé ll'avocat Gastón Larramendi, qui avait ordonné l'expulsion des salariés de l'usine une semaine plus tôt.

Affaires contre la répression et la persécution de l'État argentin

Bregman a participé à plusieurs procès pour défendre des militants et des travailleurs contre la répression policière et la persécution politique et syndicale. Elle fait également partie de l'équipe d'avocats de Carla Lacorte. Lacorte, victime elle-même de la répression, est également membre du Centre Professionnel pour les Droits de l'Homme aux côtés de Bregman[7]. Bregman participe aussi à l'enquête sur l'affaire de l'agent de la police fédérale Américo Balbuena, qui a infiltré des organisations sociales dans le but de les espionner[8].

Affaires de crimes contre l'humanité

Bregman a participé aux côtés des appelants au premier procès rendu depuis la réouverture des affaires de crimes contre l'humanité perpétrés par des criminels de la dictature argentine : celui de l'ancien chef de la police de Buenos Aires Miguel Osvaldo Etchecolatz, où Justicia Ya! La Plata l'accusa en 2006 d'avoir commis un génocide. Au cours des dernières phases du procès, l'un des témoins oculaires, Jorge Julio López, disparut. Par la suite, un dossier sur sa disparition a été ouvert et l'est encore aujourd'hui. Bregman fut également l'avocate lors du procès contre Jorge «Tigre» Acosta, dans le cadre de l'affaire ESMA[9].

Elle est aussi intervenue dans les procès verbaux contre les crimes commis à l'École Supérieure de Mécanique de la Marine (ESMA) contre le préfet Héctor Febrés, en 2007, et dans le deuxième procès contre 18 criminels du génocide, représentant, entre autres, les cas de Rodolfo Walsh, Raimundo Villaflor et des organisations telles que l'Association des anciens détenus disparus (2009-2011).

Myriam Bregman a également été l'avocate lors du procès contre Cristian Federico Von Wernich à La Plata (2007), l'accusant de crimes contre l'humanité commis à Campo de Mayo, lors de l'affaire « Floreal Avellaneda » à San Martín, province de Buenos Aires ( 2009), puis lors de l'affaire « Seré Mansion » (contre les répresseurs de Buenos Aires et de Mar del Plata en 2008), entre autres.

En 2008, elle a été récompensée par la Commission des droits de l'Homme de l'École des avocats de Buenos Aires[1]. En 2016, Carlos Blaquier et les représentants de l'entreprise Ledesma lui ont envoyé une lettre d'intimidation alors qu'elle se préparait à se rendre à Jujuy pour recevoir des plaintes concernant de graves violations des droits de l'Homme dans la province du gouverneur de l'époque, Gerardo Morales[10],[9]. Bregman dénonça le fait d'avoir reçu des menaces par téléphone dans son bureau après son intervention à la Commission du Travail et du Budget, où elle remettait en question le premier projet de loi sur l'emploi car elle considérait qu'il s'agissait d'une mesure visant à légaliser la sous-traitance[11].

Bregman fait également partie des personnes ayant fondé, et qui le gère encore aujourd'hui, le Centre Professionnel pour les Droits de l'Homme (CeProDH)[9].

Militante des droits des femmes

Le 31 mai 2018, Myriam Bregman assista à la 15e journée de débat sur la légalisation de l' avortement en Argentine au Congrès argentin pour présenter sa position en faveur de la légalisation de l'avortement, en déclarant que « nous sommes fiers de voir de nombreux jeunes avec le mouchoir vert comme leur étendard ». Elle en a également profité pour critiquer l'Église catholique et l'archevêque de La Plata Héctor Aguer, qui « a pour groupe de diffusion les gouverneurs locaux, qui négocient sur les droits des femmes »[12].

Références

  1. (es) « Myriam Bregman » [archive du ], .
  2. (es) « Myriam Bregman íntima: "Nos escapábamos de la escuela por la ventana" », Clarín, (lire en ligne).
  3. (es) « Myriam Bregman asumió su banca en el Congreso Nacional », La Izquierda Diario, (lire en ligne)
  4. (es) « Gran reconocimiento a Myriam Bregman y rotación en la banca del Frente de Izquierda », La Izquierda Diario, (lire en ligne)
  5. (es) Ariana Meyer, « La ingeniería jurídica detrás de Zanón », Archivo Infojus Noticias, (lire en ligne).
  6. (es) « Caso Balaguer », Centro de Profesionales para los Derechos Humanos (consulté le ).
  7. (es) « El policía que baleó a Carla Lacorte » [archive du ] (consulté le ).
  8. (es) « Agente Américo Balbuena » [archive du ] (consulté le ).
  9. (es) « Blaquier y Ledesma amenazan a Myriam Bregman » (consulté le ).
  10. (es) « Amenazas a Bregman », (consulté le ).
  11. (es) « Amenazaron a Myriam Bregman: "Zurdita, te vamos a hacer mierda " », (consulté le ).
  12. (es) Boletín Año XVIII, Nº 1109, « ABORTO: 15º PLENARIO DE COMISIONES – 31 DE MAYO - TURNO TARDE », NOTIVIDA, (consulté le ).
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