Parti des travailleurs socialistes

Le Parti des Travailleurs Socialistes (PTS), aussi appelé parfois Parti des Travailleurs pour le Socialisme, est un parti politique d'Argentine[1] d'orientation trotskyste, formé en 1988 par une scission du Mouvement pour le Socialisme (MAS). Placé à la gauche du spectre politique et membre du Front de Gauche et des Travailleurs (FIT), il a comme perspective un gouvernement des travailleurs en rupture avec le capitalisme, en mettant sur pied une force matérielle hégémonique à partir des principaux combats et processus d'organisation de la classe ouvrière — ainsi que du mouvement étudiant et des femmes —, en cherchant à développer des fractions révolutionnaires interne[2],[3].

Parti des travailleurs socialistes

Logotype officiel.
Présentation
Président Guillermo Ermili
Fondation 21 mai 1988
Scission de Mouvement pour le Socialisme
Siège La Rioja 853, Buenos Aires
Députés 2/257
Positionnement Gauche
Idéologie Trotskisme
Coalisé dans Front de gauche et des travailleurs
Affiliation internationale Fraction Trotskyste - Quatrième Internationale
Adhérents 29.113 (2016)
Couleurs Rouge & Blanc
Site web http://pts.org.ar/

Le FIT a permis au PTS d'entrer au Congrès National lors des élections législatives de 2013.[4] Comme part du Front, il a obtenu des représentants dans la législature de Buenos Aires, ainsi que dans les législatures provinciales de Buenos Aires, Cordoba, Jujuy, Mendoza et Neuquén[5] et dans les conseils délibérants de Godoy Cruz, Las Heras, Maipú et Mendoza[6] et de Jujuy ,de Libertador General San Martin, Palpalá et San Salvador.[7],[8],[9],[10] Ses principales figures publiques au niveau national sont Nicolás del Caño, Myriam Bregman, Christian Castillo et Nathalia González Seligra, entre autres.

Il a une présence dans quinze provinces et dans la Ville Autonome. Des membres du PTS occupent des postes pour la minorité dans les syndicats du métro de Buenos Aires (AGTSyP), des ouvriers de la céramique de la province de Neuquén (SOECN), du Syndicat d'Ouvriers Savonniers de l'Ouest (SOJO), ainsi que des secrétariats dans le Syndicat Unique de Travailleurs du Pneumatique Argentin (SUTNA), dans le Syndicat Unique de Travailleurs de l'Éducation (SUTE, Mendoza) et dans diverse sections du SUTEBA, entre autres.[11],[12],[13] Sa branche jeune dirige des centres étudiants dans des collèges, des lycées et l'UNLP, à Général Sarmiento (UNGS), Quilmes (UNQ) et Comahue (UNCo).[14],[15],[16] Le PTS édite en plus le quotidien digital La Izquierda Diario, qui fait partie des cent sites les plus visités du pays.[17]

Histoire

Origines et idéologie

Il est né en 1988, de la Tendance Bolchevique Internationaliste, courant interne du Mouvement pour le Socialisme, qui s'était formé dans le cours des débats précédant le III Congrès du MAS. Dans ses premiers documents, le PTS déclarait que le MAS avait une définition révisionniste de l'internationalisme et qu'il s'était converti au national-trotskysme, et polémiquait avec la position officielle du MAS selon laquelle l'Argentine était "le centre de la révolution mondiale". Dans ses premiers documents, le PTS revendiquait le legs politique de Nahuel Moreno, et disais que la direction du MAS avait "dégénéré" après la mort de celui-ci.[18] Le PTS a publié depuis divers bilans critiques sur la trajectoire de Moreno, et a rompu tout ses liens avec ce courant[19].

Actuellement, le PTS se définit lui-même comme :

« Une organisation marxiste révolutionnaire dont les bases théoriques, programmatiques et principielles se trouvent dans l'héritage de plus de 150 ans de lutte du mouvement ouvrier et socialiste, le Manifeste communiste , les critiques du programme de Gotha et d'Erfurt, les leçons de la Commune de Paris, les enseignements des Révolutions russes de 1905 et 1917, des Première et Deuxième Internationales, des quatre premiers congrès de l'Internationale Communiste, de la lutte de l'Opposition de Gauche contre le Thermidor stalinien et la bureaucratisation, de la théorie-programme de la Révolution Permanente, du programme de transition et des drapeaux de la Quatrième Internationale fondé par Léon Trotsky »

Mouvement Ouvrier

Le Parti des Travailleurs pour le Socialisme agit dans divers syndicats.[20] Il dirige le syndicat des métros de Buenos Aires (AGTSyP), fait partie de la coalition Multicolor qui dirige 9 sections du syndicat enseignant de la Province de Buenos Aires (SUTEBA), a aussi été part de l'opposition dans la Fédération Graphique Buenos-Airienne et est part de la direction de divers syndicats de ce corps de métier.[21],[22],[23] Le groupement Violet (PTS et indépendants) est le principal courant d'opposition dans le syndicat des téléphones (FOETRA), et dans le syndicat de l'alimentation (STIA) .[24],[25] Il a également une présence dans les commissions internes et les corps de délégués de certaines entreprises industrielles (savonniers, eaux gazeuses, traitement des métaux, métallurgistes, etc.), de services (ferroviaires, aéronautiques, etc.)de fonctionnaires, de la santé, etc.[26].

Le PTS a été impliqué dans plusieurs conflits sociaux d'ampleurs nationaux, comme la mise sous contrôle ouvrier de l'usine FaSinPat (ex-Céramique Zanon), expérience qui a donné lieu au film “La Prise” de Naomi Klein, ainsi que dans le conflit dans l'usine multinationale Kraft-Foods (actuellement Mondelez) en 2009.[27],[25] Puis, plus récemment, dans la lutte de l'usine Donnelley, actuellement gérée par ses travailleurs.[28] Ainsi que dans la lutte des travailleurs de Lear Corporation, désigné par les patrons argentins comme la plus importante entreprise du pays en 2014[29].

Avant le FIT

En 1999, le PTS s'est présenté aux élections avec José Montes, délégué de base de l'Astillero Rio Santiago, comme candidat à président et Oscar Hernández, ouvrier de Siderar, comme vice-président avec la consigne de "Travailleurs, votez travailleurs" et en faisant du non-paiement de la dette extérieur l'axe majeur de la campagne[30].

Dans les élections législatives de 2001, il a présenté des candidats dans 7 arrondissements, obtenant 105.849 votes pour les députés nationaux.[31] Après la crise de décembre de 2001 en Argentine, il n'a pas présenté de candidats aux présidentielles de 2003, appelant au boycott actif des élections, et à “la grève générale jusqu'à ce qu'ils s'en s'aillent tous et qu'une Constituante Révolutionnaire soit réunie”[32].

Pour les élections présidentielles d', il s'est présenté dans un front électoral avec le Nouveau MAS et la Gauche Socialiste, remportant cent milles votes avec la candidature de José Montes (0,57%). En 2009, il s'est présenté à nouveau dans le même front, remportant 5 postes dans d'importants arrondissements, comme Cordoba et la Province de Buenos Aires, doublant sa quantité de voix.

Front de Gauche et des Travailleurs

En 2011, il a formé avec le Parti Ouvrier et la Gauche Socialiste, le Front de Gauche et des Travailleurs, sous l'étiquette duquel il a présenté comme formule présidentielle Jorge Altamira (PO) - Christian Castillo (PTS), qui a réuni 500.000 votes dans les ,éléctions primaires et 660.000 dans les elections définitives pour les députés au niveau national. Actuellement, comme part du FIT, il possède une représentation parlementaire à Cordoba et Neuquén, entre autres.[33]

Aux élections législatives de 2013, le Front de Gauche et des Travailleurs ont remporté environ 1 300 000 voix à l'échelle nationale. Nicolás del Caño (PTS), dans le cadre du FIT, est élu député au parlement national à Mendoza avec 14% des voix. En , Myriam Bregman, du PTS, a également obtenu un siège à la Chambre des députés, pour la province de Buenos Aires.

Dans les élections provinciales de 2015 pour le poste de gouverneur de Mendoza, Noelia Barbeito (PTS) a obtenu la troisième place avec 110.226 (10,32%).[34] Nicolás del Caño, dans l'élection comme intendant de la capitale de cette province, a obtenu le deuxième plus grand nombre de voix, avec presque 17% des votes.[35]

Dans les primaires d', le PTS, avec la liste Nicolás del Caño président et Myriam Bregman Vice-présidente, a été désigné avec 51,07% (370.764 votes) en interne du Front de Gauche, devant la liste Jorge Altamira président, Juan Carlos Giordano Vice-président, qui a obtenu 48,93% (355.290 votes). La liste du PTS a gagné dans 13 provinces.

Organisation

Publications

Le PTS impulse l'Institut de la Pensée Socialiste "Karl Marx" et le Centre d'Études, de Recherche et de Publications "Léon Trotsky".

Les deux institutions possèdent une bibliothèque avec plus de 3.000 volumes spécialisés sur le marxisme et l'histoire du mouvement ouvrier national et international, et fonctionnent dans un bâtiment du centre de Buenos Aires (Riobamba 144), où ils organisent des cours, des séminaires, et de nombreux projets de recherche.

Le PTS a aussi édité diverses publications (Revue "Lutte de Classes", Revue "Stratégie Internationale", etc.) avec des élaborations propres, visant à actualiser les éléments fondamentaux du marxisme dans la réalité contemporaine.

Depuis 2009, le PTS stimule aussi la Chaire Libre "Karl Marx" dans plusieurs Universités argentine.[36] La Chaire Libre est un espace de discussion idéologique dont le programme comprend une large variété de thèmes, depuis l'analyse de la théorie marxiste à l'interprétation marxiste de phénomènes historiques ou d'actualité.

Il éditait tous les quinze jours jusqu'en 2015 le journal La Verdad Obrera, ainsi qu'un quotidien en ligne, La Izquierda Diario, et une revue mensuelle, Ideas de Izquierda, avec la collaboration de théoricien indépendants de gauche et de la revue de théorie et politique marxiste Lutte de Classes[37],[38]. Avec la Fraction Trotskyste - Quatrième Internationale, le PTS publie périodiquement la revue Stratégie Internationale et de nombreux livres sur la théorie marxiste et des rééditions d'auteurs classiques.

Il possède depuis 2007 une page web actualisée quotidiennement[39].

Chaque semaine, le PTS anime le programme de Radio "Renversons la Table".

Depuis le , le PTS produit une chaîne de télévision pour Internet, connue comme TV PTS, depuis laquelle il réalise des transmissions en direct, des projections sur écrans géants et des productions en DVD[40]. Son site Internet s'actualise quotidiennement et compte plus de 2000 videos sur divers thèmes. Le PTS produit également divers documentaires, via le groupe de cinéma Contraimagen.

En 2012, le PTS intervient dans le programme de télévision Tournant à Gauche, dans la ville de Cordoba, émis par CanalC.[41]

À partir d' s'est ajouté le programme de radio "Le Cercle Rouge", les dimanches de 21 à 23 heures, sur Radio Con Vos (FM 89.9).

Pendant la quarantaine, à cause du virus COVID-19, le PTS a émis, via ses réseaux sociaux, du lundi au vendredi, les "Nouvelles de Midi" et un autre compte rendu de moindre durée à 20 heures.

Jeunesse

Le groupe En Clave Roja, rassemblant les jeunes étudiants du PTS et des indépendants, agit dans 20 universités du pays. Il participe aux présidences des facultés de Sciences Sociales et de Philosophie et Lettres de l'Université de Buenos Aires, d'Humanités de la UNGS (Générale Sarmiento) et d' l'IUNA. Au niveau national, et conjointement avec des étudiantes et travailleuses, il stimule le groupement Pan y Rosas. Entre fin 2010 et début 2011, le groupe s'est restructuré pour que les Jeunesses du PTS réunissent aussi bien les étudiants du secondaire que les universitaires et les jeunes travailleurs adhérents au parti.

International

Le PTS est la section la plus importante de la Fraction Trotskyste - Quatrième Internationale, qu'il a fondée avec la Ligue Ouvrière Révolutionnaire de Bolivie et la Ligue des Travailleurs pour le Socialisme - Contre le Courant (maintenant Mouvement des Travailleurs Socialistes) du Mexique. Elle comprend aussi le Mouvement Révolutionnaire des Travailleurs du Brésil, la Ligue des Travailleurs pour le Socialisme du Venezuela, le Parti des Travailleurs Révolutionnaires du Chili, le Courant de Travailleurs pour le Socialisme de l'Uruguay, l'Organisation Internationaliste Révolutionnaire d'Allemagne, le Courant Communiste Révolutionnaire dans le NPA de France, et le Courant Révolutionnaire de Travailleurs en Espagne[42].

Références

  1. « Partidos Políticos Nacionales y Distritales » (consulté le )
  2. « Se formó el Frente de Izquierda y los trabajadores », Sitio web del PTS
  3. Emilio Albamonte et Matías Maiello, Estrategia Socialista y arte militar, Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Ediciones Instituto del Pensamiento Socialista, , 605 p. (ISBN 978-987-3958-19-9), « Prólogo », p. 37
  4. « Diputados de izquierda y de los trabajadores », Sitio web del PTS
  5. « Asume Raúl Godoy como diputado provincial en Neuquén », La Izquierda Diario
  6. « Mendoza: Juraron Cecilia Soria (PTS), Martín Dalmau y Héctor Fresina (PO) como diputados provinciales del FIT », Sitio web del PTS
  7. « Asume Patricio del Corro en la Legislatura porteña », La Izquierda Diario
  8. « Hoy asumió Laura Vilches la banca del Frente de Izquierda en Córdoba », Sitio web del PTS
  9. « Elección histórica del FIT en Jujuy: por primera vez ingresan diputados de los trabajadores », La Izquierda Diario,
  10. « Terminaron de asumir todos los concejales del FIT en Mendoza », Sitio web del PTS
  11. « Elecciones en el Subte: crece la izquierda y por primera vez entra al Secretariado Ejecutivo », Sitio web del PTS
  12. « Abrumador triunfo de la Agrupación Marrón con más del 71% sobre la Lista Gris », Sitio web del PTS
  13. « Sindicato jabonero: La Bordó ganó en las principales fábricas y obtuvo la minoría »,
  14. « Por centros de estudiantes en todos los colegios », Sitio web del PTS,
  15. « La izquierda se impuso en la UNQ »
  16. « Neuquén: el Frente de Izquierda gana el Centro de Estudiantes de Humanidades »,
  17. « laizquierdadiario.com Site Overview », Alexa
  18. Liszt, Gabriela. "Historia y balance del MAS argentino". Lucha de Clases. Revista marxista de teoría y política. 2006, http://www.ips.org.ar/?p=3110
  19. Manolo Romano, « Polémica con la LIT y el Legado Teórico de Nahuel Moreno », ft.org.ar (consulté le )
  20. (es) « Las izquierdas emergentes - El Dipló », sur El Dipló, (consulté le ).
  21. http://www.sindicatodelsubte.com.ar/spip.php?article663
  22. « Copia archivada » [archive du ] (consulté le )
  23. http://www.archivosrevista.com.ar.ca1.toservers.com/contenido/wp-content/uploads/2014/09/Varela.pdf
  24. « ELECCIONES EN FOETRA BS. AS. ¿Qué sindicato necesitamos los telefónicos? », sur com.ar (consulté le ).
  25. « Delegados de izquierda, nueva preocupación en las empresas », Clarín, (lire en ligne, consulté le ).
  26. Paula Varela, La disputa por la dignidad obrera, Argentina, Ediciones Imago Mundi, (ISBN 978-950-793-192-5), « Las contradicciones y la izquierda »
  27. http://www.iisg.nl/labouragain/documents/aiziczon.pdf
  28. ámbito.com, « Cristina vinculó a buitres con Donnelley y busca aplicar ley antiterrorista », Ámbito Financiero, (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Copia archivada » [archive du ] (consulté le )
  30. Nora Veiras, « “Suena a subversivo que un obrero sea candidato” », Página 12, (consulté le )
  31. « Elecciones Nacionales 2019 », sur Argentina.gob.ar, (consulté le ).
  32. « Boicot activo a estas elecciones tramposas », sur org.ar (consulté le ).
  33. « Diputados Ceramistas », diputadosceramistas.wordpress.com (consulté le )
  34. « Copia archivada » [archive du ] (consulté le )
  35. « Los intendentes de las ciudades de Mendoza y San Carlos se impusieron en las elecciones municipales », sur com.ar (consulté le ).
  36. « Catedra libre Karl Marx », laizquierdadiario.com (consulté le )
  37. « Página oficial de La Izquierda Diario » (consulté le )
  38. « Ideas de Izquierda », laizquierdadiario.com (consulté le )
  39. « Página oficial del PTS » (consulté le )
  40. « Página oficial de TVPTS » [archive du ] (consulté le )
  41. « Giro a la Izquierda » (consulté le )
  42. « Organizaciones de la FT » [archive du ], Fracción Trotskista - Cuarta Internacional (consulté le )
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