Mycangium

Un mycangium (pluriel : mycangia ou mycangiums) désigne, en biologie animale, une structure anatomique adaptée au transport de champignons symbiotiques (généralement sous forme de spores).

C'est le cas chez de nombreux insectes xylophages (Siricidés, scolytes), dont apparemment une grande partie de la nutrition provient de la digestion de champignons ectosymbiotiques se développant dans les fibres du bois. Dans certains cas, comme les scolytes, les champignons en sont la seule nourriture. Les fouilles dans le bois créent un micro-environnement adapté au développement du champignon. Dans d'autres cas (par exemple, le dendroctone méridional du pin, Dendroctonus frontalis), ce sont des acariens à mycangium (pour des raisons historiques, les taxonomistes d'acariens utilisent le terme sporothèque), qui vivent sur les coléoptères[1],[2].

Types de mycangia

Les mycangia sont des invaginations cuticulaires complexes. Il en existe plusieurs types. Les scolytes se nourrissant de phloème (Scolytinae) ont généralement de nombreuses invaginations sur la surface de leur corps, tandis que des scolytes (la plupart des Scolytinae, tous les Platypodinae), qui sont complètement dépendants de leurs symbiotes fongiques, ont des invaginations profondes et complexes. Ces mycangia sont souvent associées à des glandes qui sécrètent des substances favorables aux spores fongiques et susceptibles de nourrir le mycélium pendant le transport. Dans de nombreux cas, l'entrée d'un mycangium est entourée de touffes de soies, aidant à racler le mycélium et les spores des parois des tunnels et à diriger les spores dans le mycangium[1],[3].

Rôle nutritionnel de l'ectosymbiose

Des micro-champignons ectosymbiotiques (par exemple les Ambrosia) sont associés aux insectes xylophages. Ils sont retrouvés à leur surface où ils forment l'ectomicrobiote, notamment au niveau du mycangium. Ils jouent un rôle nutritionnel en complétant l'action des enzymes digestives sécrétées par l'insecte (cellulases) grâce aux enzymes qu'ils produisent eux-mêmes (les ligninases qui décomposent la lignine du bois), mais aussi en complétant la diète pauvre de ces insectes (apport en acides aminés essentiels et en vitamines)[4].

Références

  1. Francke-Grossmann H. (1967). Ectosymbiosis in wood inhabiting insects. In: M. Henry (ed.) Symbiosis, Vol. 2. Academic Press, NewYork. pp.141-205
  2. (en) Diana Six, « Bark Beetle fungus Symbioses », Insect Symbiosis, CRC Press, , p. 97-114 (ISBN 978-0-8493-1286-1, ISSN 2155-3459, DOI 10.1201/9780203009918.ch7, lire en ligne).
  3. (en) Diana L. Six, « Ecological and Evolutionary Determinants of Bark Beetle —Fungus Symbioses », Insects, MDPI AG, vol. 3, no 1, , p. 339-366 (ISSN 2075-4450, DOI 10.3390/insects3010339, lire en ligne).
  4. (en) Klepzig KD, Adams AS, Handelsman J & Raffa KF, « Symbioses: A key driver of insect physiological processes, ecological interactions, evolutionary diversification, and impacts on humans », Environ Entomol., vol. 38, no 1, , p. 67-77.
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