Mustapha Laliam

Mustapha Laliam, né à Relizane en 1928 au sein d'une famille kabyle originaire de Beni Yenni wilaya de Tizi Ouzou, et mort à Alger en 2009, est un combattant et révolutionnaire du FLN durant la guerre d'Algérie.

Biographie

Mustapha Laliam est né en 1928 dans la province de Relizane, dans une famille originaire de Beni Yenni dans les massifs de Kabylie. Il part en France pour suivre des études de médecine durant l'entre-deux-guerres et obtient un doctorat en chirurgie ophtalmologique à l'université de Montpellier (AFMA)[1]. Il manifeste durant ses premières années étudiantes un grand intérêt pour la politique et les mouvements révolutionnaires.

La fin de la guerre d'Indochine fonde de nouvelles aspirations révolutionnaires à travers le tiers-monde colonisé. La défaite de l'armée française alors jugée invincible à Diên Biên Phu bouleverse les rapports coloniaux. Au même moment des mouvements révolutionnaires naissent en Amérique du Sud après le coup d'état mené par les États-Unis contre le gouvernement guatémaltèque de Jacobo Arbenz Guzman. Nourri par les exploits de Zapata et de Pancho Villa durant la révolution mexicaine de 1910, une nouvelle génération de révolutionnaires émerge au milieu du XXe siècle, prête à affronter la démesure des impérialismes. À cette même période, Mexico devient le berceau de la révolution cubaine et de la rencontre entre Che Guevara et Fidel Castro opposant au régime de Batista.

En France, des étudiants algériens conscients du basculement historique des rapports entre l'impérialisme et les peuples vaincus par la colonisation au XIXe siècle, s'apprêtent à traverser la Méditerranée et à rejoindre les maquis de l'Afrique du Nord. C'est durant cette période que Mustapha Laliam s'engage dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Étudiant sensible aux résistances politiques, il est convaincu du basculement de son siècle dans la lutte révolutionnaire. Il rejoint alors Marseille puis s'embarque sur un navire pour Tunis afin d'échapper à la police française. À Tunis, il est désigné comme médecin-chef de l'est pour la révolution algérienne en Afrique du Nord. Ainsi c'est à Tunis puis à Tripoli qu'une partie des révolutionnaires algériens organisent la résistance politique et conçoivent la continuité de l'action militaire. Mustapha Laliam fait partie des premiers étudiants algériens en France à avoir traversé la Méditerranée pour s'engager dans la guérilla révolutionnaire en Afrique du Nord. L'engagement des étudiants algériens en France dans la guerre d'Afrique du Nord démontre au même titre que le départ du Che Guevara à Mexico, de l'idéal révolutionnaire qui traverse le milieu du XXe siècle et fonde l'engagement d'étudiants pour la liberté des hommes.

Engagement dans la révolution

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La révolution algérienne recrute des médecins en Tunisie. Le colonel Amirouche Aït Hamouda en mission à Tunis au début de l'année 1957 engage de nombreux médecins algériens. Mustapha Laliam s'engage en septembre 1957 dans la Wilaya III. Il fut le premier médecin algérien à franchir la ligne Morice alors renforcée par la ligne Challe (AFMA)[2]. Cette traversée expéditionnaire de la ligne Morice par Mustapha Laliam est une percée importante de la révolution algérienne contre le quadrillage militaire du territoire nord-africain par le général Challe. Mustapha Laliam est nommé chef du service de santé de la wilaya III. Il avait pour adjoints directs, Boudaoud Mohamed étudiant en médecine et Ziane Akli.

Il s'impose progressivement dans la hiérarchie militaire de la Wilaya III. D'étudiant en médecine à Montpellier convaincu de la nécessité de la lutte armée pour le salut du peuple algérien, il se retrouve au cœur de la guerre d'Algérie, dans la Wilaya III où le colonel Amirouche Ait-Hamouda s'affirme comme l'un des plus féroces ennemis de l'armée française (AFMA)[3]. Forteresse naturelle au pied de la Méditerranée, les montagnes de la Kabylie deviennent le théâtre de luttes sanglantes jusqu'en 1959 entre les armées françaises et les révolutionnaires algériens. Témoin de l'infiltration des services français dans la Wilaya III, puis de la décomposition politique du micro-état d'Amirouche, il échappe de peu aux manipulations de l'armée française. Médecin-chef de la Wilaya III , il s'occupe essentiellement des blessés de guerre. Mais sa relation avec le colonel Amirouche se dégrade du fait des manipulations de l'armée française. L'action du capitaine Léger dans la Wilaya III constitue l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la révolution algérienne. Un drame sanglant qui eut pour principale conséquence de priver l'Algérie indépendante d'une partie de ses hommes les plus valeureux.

L'année 1957 est une année décisive dans l'histoire de la révolution algérienne, la guérilla révolutionnaire se propage jusqu'au cœur d'Alger, la Casbah s'embrase, les frontières du Maghreb sont minées. La bataille d'Alger décime les réseaux du FLN dans la capitale. En Kabylie le colonel Amirouche est de plus en plus isolé. Le capitaine Léger monte une vaste opération d'infiltration et de manipulation des réseaux de l'ALN en Kabylie. Mustapha Laliam est envoyé en mission vers la frontière tunisienne par Amirouche afin d'évacuer Raymonde Peschard vers la Tunisie(AFMA)[4]. Mustapha Laliam est accompagné de nombreux révolutionnaires comme Nafissa Hamoud.

L'armée française intercepte le convoi près de Medjana. Raymonde Peschard est assassinée tandis que Mustapha Laliam est fait prisonnier (AFMA)[5]. Arrêté puis torturé par l'armée française, il est emprisonné successivement dans les prisons de Serkadji, Berrouaghia et El-Harrach (AFMA)[6].

Libéré en 1961 à la fin de la révolution algérienne grâce à l'action de son épouse Nafissa Hamoud, il rejoint Genève, puis une nouvelle fois Tunis, véritable bastion politique de la révolution algérienne. Après les accords d'Évian et la proclamation de l'indépendance algérienne, Mustapha Laliam s'éloigne des turbulences politiques de la fin de la révolution et des luttes fratricides entre les chefs de Wilayas et l'armée des frontières .

Carrière médicale et politique

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Après l’indépendance de l'Algérie, il s'engage dans une carrière d'ophtalmologiste à Alger. Il enseigne l'ophtalmologie et l'histoire de la médecine arabe et médiévale à l'université d'Alger. Il possède un cabinet d'ophtalmologie en bas de l'ancienne rue Michelet.

Élu député de Relizane[7], après les élections législatives de 1977 AFMA)[8], il assiste aux dernières années du règne de Houari Boumedienne à la présidence de la république algérienne.

Proche de Boumedienne, il est l'un de ses derniers conseillers politiques[réf. nécessaire]. Durant son mandat de député, il s'implique dans la politique de rapprochement de l'Algérie avec le monde arabe. Il est envoyé par le ministère de la santé à Bagdad dans le cadre du rapprochement entre Saddam Hussein et Houari Boumedienne après les accords d'Alger (AFMA)[9]. Il représente l'Algérie à de nombreux congrès médicaux à travers le monde, à Mexico, La Havane, Belgrade, Le Caire et ce dans le contexte géopolitique du mouvement des non-alignés. Il s'agit alors de promouvoir dans le tiers-monde une organisation médicale unifiée.

Après les évènements d' et les premières manifestations de la guerre civile algérienne, il décide de se retirer du monde politique. Malgré sa retraite, Mustapha Laliam continue de parcourir le monde, voyageant régulièrement à Damas, en qualité de professeur de médecine dans des congrès ophtalmologistes que le président Bachar Al Assad apprécie tout particulièrement. Le Levant , berceau de la civilisation arabe, constitue une véritable source d'inspiration pour le vieil homme. Il repose au cimetière de Beni Yenni, dans les montagnes des berbères.

Références

  1. Guy Pervillé et Mohammed Harbi, Les étudiants algériens de l'université française, 1880-1962 : populisme et nationalisme chez les étudiants et intellectuels musulmans algériens de formation française, Alger, Casbah, , 346 p. (ISBN 9961-64-065-9, lire en ligne)
  2. Yves Courrière, L'Heure des colonels : Guerre d’Algérie, tome 3, Paris, Fayard, , 516 p. (ISBN 2-213-01299-7, lire en ligne)
  3. Djamel-Eddine Bensalem, Voyez nos armes, voyez nos médecins : Chronique de la zone I, wilaya III; Suivi de l'épopée de Si M'Hmimi, Alger, Entreprise nationale du livre, , 289 p. (lire en ligne)
  4. Alger républicain (Le docteur Laliam, officier de l'ALN et médecin-chef de la Wilaya III, à propos de Raymonde Peshard), Morte pour l'Algérie indépendante, Alger, Alger républicain, (lire en ligne)
  5. Bernhard Schmid, Das koloniale algerien, Berlin, Unrast, , 171 p. (lire en ligne)
  6. Yves Courrière, Le temps des leopards, Paris, Fayard, , 609 p. (ISBN 2-213-00217-7, lire en ligne)
  7. liste des députés algériens de la législature
  8. Université Aix- Marseille, Algérie : Gouvernement, Alger, (lire en ligne)
  9. Phillip C.Naylor, Historical Dictionary of Algeria, Chicago, Rowman and Littlefield, , 738 p. (lire en ligne)
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