Musées royaux de Turin

Les musées royaux de Turin constituent un pôle muséal ayant vu le jour en 2016. Ce nouveau pôle était précédemment connu en tant que « Pôle royal » (Polo Reale). Les Musées royaux comprennent le Palais royal, les Jardins royaux, la Bibliothèque et l'Armurerie royale, la Galerie Sabauda, le Musée d'antiquités, le Palais Chiabese et la Chapelle du Saint-Suaire.

Il s'agit d'un parcours muséographique long de 3 kilomètres. Les musées royaux de Turin accueillent 596 000 visiteurs par an et présentent 400 000 œuvres d'art et 25 000 m2 d'expositions. La première année de son institution, le pôle muséal a été le 22e site de l’État italien le plus visité avec près de 314 195 visiteurs[1].

Historique

L'appellation Musées Royaux a été décidée en 2016 par Enrica Pagella lorsqu'elle accède au poste de Directrice du complexe muséal unifié. Cette appellation fait suite à celle de Pôle Royal qui avait été proposée par Mario Turetta ancien directeur des musées et directeur de la Reggia di Venaria Reale (Palais Royal de Venaria).

Direction des musées

La directrice des Musées Royaux, Enrica Pagella, a été nommée à son poste par le Ministère des Biens Culturels.

Le regroupement des musées sous une seule et même tutelle est un projet amorcé par Mario Turetta. Lors d'une interview accordée à Torino Storia (Revue mensuelle crée en 2015) le , Pagella dit : « De par sa grande richesse et son extension, il s'agit là d'une réalité unique en Italie. Il (le Pôle Royal) regroupe des édifices et des collections qui recouvrent l'archéologie (l'antiquité) jusqu'au XIXe siècle. Ils racontent près de 20 siècles d'Histoire et sont réunis autour d'une vaste aire verte : les Jardins Royaux »[2].

Selon les propos de la directrice dans cette même interview, la nouvelle appellation a été choisie afin de rappeler dans les consciences de chacun (visiteurs étrangers par exemple mais aussi et surtout les visiteurs italiens et les habitants) « qu'il s'agit là de biens hérités de l'Histoire de la famille de Savoie. Mais aussi afin de souligner la diversité et la complexité des monuments et des biens qu'ils abritent ».

Collections

  • Les chefs-d'œuvre (I Capolavori)

Cette section du site permet de visualiser l'ensemble (ou presque) des œuvres des réserves des Musées Royaux. Ainsi, il est possible de visualiser certaines des œuvres du Musée d'antiquités, de l'Armurerie Royale ou encore du Palais Royal.

  • Les maîtres de la Renaissance au Piémont (Maestri del Rinascimento in Piemonte)

Cette section du site permet de faire découvrir aux internautes les œuvres des maîtres de la Renaissance piémontais tels que Defedente Ferrari, Macrino d'Alba, ou encore des peintres actifs dans le Piémont de la Renaissance tels que Bernardino Lanino par exemple.

  • De la Nature au Palais (Natura a Palazzo)

Cette section permet de visualiser les œuvres des Musées Royaux présentant des éléments naturels. Nous retrouvons ainsi beaucoup de Natures mortes avec des représentations florales mais aussi des armures sur lesquelles sont représentés des motifs floraux.

  • Se nourrir au Palais (Nutrirsi a Palazzo)

Cette section du site présente les Arts de la table au Palais du temps des ducs et des rois de Savoie (collection de porcelaines par exemple), dans l'Antiquité (vases anciens, assiettes, paniers) mais aussi dans certains tableaux.

Sections des musées et répartition des œuvres

Façade du Palais Royal de Turin, lieu d'habitation de la famille des ducs de Savoie (puis de la famille royale régnante).

Les jardins royaux

Giuseppe Pomba, typographe et éditeur italien écrit en 1840 : « Derrière le Palais, en direction de la voie de contournement, s'étend le R. Jardin soutenu par d'antiques bastions. Il fut réalisé de façon rectangulaire, tel que le fit Le Nôtre pour les jardins de Louis XIV, le français Dupacs ou Duparc. Il est orné d'une grande fontaine avec des Tritons, des vases et des statues ». Ils ont une superfie de 103 000 m2 et sont régis par la ville de Turin. Ils sont plus précisément situés derrière le Palais Royal et le Palais de la Préfecture-Armurerie Royale, en plein centre de Turin, entre Place Castello et la rue San Maurizio.

Histoire des Jardins royaux

Lorsqu'ils ont commencé à voir le jour, les Jardins royaux étaient situés à l'extrême périphérie d'une Turin de Savoie, soit par une ville que Emmanuel-Philibert de Savoie voulait poser en tant que grande capitale de son duché. Les Jardins ont été construits en s'inspirant des plus grandes cours d'Europe qui étaient ornées de magnifiques jardins souvent reproduits d'après les jardins toscans des villas Médicis.

Ce qui est visible est en grande partie due au travail d'André Le Nôtre, déjà à l'œuvre à Versailles grâce aux Bourbons. Les Jardins présentent donc comme à Versailles, toutes les caractéristiques des jardins européens, soit les jeux d'eau et les perspectives florales. Les Jardins comptaient déjà à l'époque de Charles-Emmanuel Ier et de Victor-Amédée Ier d'importants élargissements. Cependant, c'est essentiellement à la fin du XVIIe siècle que les jardins connaitront de véritables changements avec les travaux de De Marne qui avait aidé son maître Le Nôtre.

Au centre de la partie clôturée des Jardins, nous pouvons apercevoir un bassin en marbre blanc avec au centre la Fontaine de Néréides et les Tritons[3]. A son tour, le bassin est entouré de douze statuettes d’êtres mi- humains et mi- aquatiques. L’œuvre a été conçue par le sculpteur de cour Simone Martinez en 1755.

Les Jardins royaux furent nommés Parc Impérial en 1805, année d'inauguration des jardins par Napoléon Ier, alors roi d'Italie.

Le Jardin du duc (Il Giardino del Duca)

L'aire du Jardin du Duc est la plus ancienne des Jardins royaux. Les travaux réalisés ont permis la restauration d'une intervention des frères Roda advenue à la fin du XIXe siècle, à l'occasion des noces entre le frère d'Amédée Ier et Marie-Lætitia Bonaparte.

Au centre du jardin a été placée une fontaine avec des jets, reprise des dessins historiques du jardin. Le bord de la cuve est composé de dalles de granit récupérées des carrières de pierre que Camillo-Guarino Guarini choisit au XVIIe sièclee pour obtenir les marbres qui décorèrent la Chapelle du Suaire.

Le Jardin du Bosquet (Il Boschetto)

La transformation du Bosquet, grâce à l’intervention de l’architecte Paolo Pejrone, retrouve une nouvelle tenue. Au pied des grands arbres est aménagé un nouveau sous-bois : une couverture de plantes d’ombre, arbustes et herbacées crée un jeu d’ombres, tandis que de larges avenues orthogonales définissent les espaces en grands parterres de fleurs aux formes régulières.

A l’intérieur du Bosquet se trouve l’installation permanente Pierres Précieuses de l’artiste Giulio Paolini : des marbres originaux, endommagés par le feu, de la Chapelle du Saint Suaire, chef-d’œuvre du XVIIe siècle de Guarino Guarini qui conservait le Saint Suaire. D'après les mots de Giulio Paolini : « Quelqu’un (l’auteur) se trouve ici, des siècles plus tard, pour constater une architecture en ruine, des fragments tombés et détournés de leur emplacement originel ».

Le Jardin des Arts (Il giardino delle Arti)

Issu de la construction des nouveaux bastions à la suite de l’agrandissement de la ville voulu par Charles-Emmanuel II (1634-1675), le Jardin des Arts, propose à nouveau la mise en place axiale d’avenues et de perspectives conçue par André Le Nôtre (1613-1700), concepteur des jardins de Versailles.

Les travaux de récupération de cette zone des Jardins prévoient une restauration conservatrice en proposant l’entrée carrée en aval de l’escalier de l’Appartement de Levante du Palais. La légère pente de l’avenue centrale crée une spectaculaire fuite de perspective qui mène vers la charmante Fontaine de Nereide et Tritoni, réalisée en 1755 par le sculpteur Simone Martinez. À l’intérieur du bassin, les figures mythologiques jouent avec l’eau dans un déluge de jaillissements voulus par le Roi.

Les remparts et le Garittone (Le mura e il Garittone)

Les Jardins Royaux sont délimités par l’ancienne enceinte de la ville de Turin. Le long du périmètre des murs se trouve l’édifice du Garittone ou Bastion Vert, édifice érigé à la fin du XVIIe siècle à des fins défensives et militaires et placé en correspondance avec le Bastion de Saint-Maurice. Conçu par l’architecte de Corte Ascanio Vittozzi, il est reconnaissable à son toit en pente à la française, et il était utilisé par les Madame Reale comme miroir vers la plaine qui s’étendait en dehors des murs de la ville.

Les Jardins inférieurs (I giardini inferiori)

Cette partie des Jardins Royaux est séparée des Jardins Royaux supérieurs par les remparts de l’enceinte de la ville. A l’intérieur de ces jardins, le bâtiment qui était autrefois utilisé comme Serre Royale ou Orangerie, abrite aujourd’hui le Musée Archéologique.

En 1864, une portion du jardin inférieur est aménagée pour accueillir le Jardin Zoologique Royal, voulu par Victor-Emmanuel II.

Armurerie royale

L'Armurerie Royale se trouve dans le Palais de la famille de Savoie, et plus précisément dans la Galerie Beaumont (depuis son institution en 1832 par Charles-Albert) et dans les locaux de la Rotonde réalisée par Pelagio Palagi (depuis 1842).

Le Grand escalier de Benedetto Alfieri, la Salle de la Rotonde (1842), la Galerie Beaumont imaginée par Filippo Juvarra et complétée par Alfieri après 1762 (la Galerie doit son nom à l'artiste Claudio Francesco Beaumont qui en a réalisé les peintures) et le Medagliere dessiné par Palagi font partie de la structure du bâtiment abritant l'Armurerie.

Histoire de l'Armurerie royale

L'idée de constituer une Armurerie royale naquit de la volonté de Charles-Albert de Savoie de réunir dans la Galerie Beaumont, alors vidée de ses grandes toiles qui en ornaient les murs, les armes de propriété de la famille et du royaume. L'Armurerie est ouverte au public en 1837, soit cinq ans après la naissance du projet et l'inauguration de la Regia Pinacoteca (actuelle Galerie de Savoie).

L'organisation de l'Armurerie fut confiée à Vittorio Seyssel D’Aix, alors capitaine d'artillerie et premier directeur de L'Armeria Antica e Moderna.

La collection d'armes et d'armures du musée a été rassemblée à partir des collections du Musée d'antiquités et des arsenaux des villes de Turin et de Gênes. Elle fut ensuite complétée par l'acquisition des collections du scénographe Alessandro Sanquirico (1833) ainsi que par l'acquisition des collections d'une famille de Brescia, les Martinengo della Fabbrica (1839). L'Armurerie royale a continué à voir ses collections s'enrichir grâce aux successeurs de Charles-Albert (achats et dons - dons de Charles-Albert et de Victor-Emmanuel II) et à l'activité diplomatique du royaume. Ainsi, la collection d'armes et d'armures africaines par exemple sont le parfait exemple de cet enrichissement des collections par ce biais.

En 1840, le Musée s'est doté de son premier catalogue, recensant ainsi les 1554 objets qu'il contenait. Ce premier catalogue contenait également une série de lithographies destinées à favoriser l'étude de ces objets et leur promotion.

Le musée de l'Armurerie royale dépendait jusqu'en 1946 (année de l'avènement de la République) de la Real Casa. Il devient donc un musée de l’État Italien en 1946.

En 1997, l'Armurerie royale est inscrite au Patrimoine Mondial de l'Humanité en tant que bien architectural protégé par l'Unesco, de même que la Bibliothèque Royale.

Après une série de travaux de réaménagement et de restauration achevés en 2005, la structure historique de la collection a été restaurée avec des critères d’estampage scénographique.

Œuvres exposées dans l'Armurerie royale

Dadide Bertolotti écrit en 1840 au sujet de L'Armurerie royale : « De ces armes, admirables de par leur fabrication et de par l'ornementation du métal avec des dessins et des sculptures en bas ou haut relief ou en creux et dorures et travaux d’agemina, l'Armurerie Royale est très riche ».

L'Armurerie royale de Turin possède l'une des plus riches collections d'armes et d'armures anciennes au monde, avec l'Armurerie royale de Madrid[4], l'Armurerie Impériale[5] de Vienne ainsi que celle des chevaliers de Malte (Les Templiers).

L'Armurerie conserve de nombreux types d'armes et d'armures recouvrant ainsi une période allant du Néolithique jusqu'au XXe siècle. Les plus remarquables d'entre-elles figurant sans doute parmi les collections des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle, dans la mesure où plusieurs ont appartenu à la famille de Savoie.

Parmi les armes les plus importantes, nous pouvons compter l'épée de Saint Maurice, datée du XIIIe siècle et conservée avec son étui en cuir gravé, doré et peint datant quant à lui du XVe siècle. Une autre des importantes pièces conservées par le musée est un étrier orné d'émail et de manufacture napolitaine datant du XIVe siècle. D'autres exemples d'objets conservés par l'Armurerie sont un mousquet et un arquebuse richement décorés en ivoire par le graveur allemand Adam Sadeler (1600 env.), l’épée utilisée par Napoléon Bonaparte dans la campagne d’Égypte et dans la bataille de Marengo, les armes ayant appartenu aux rois de Sardaigne puis d’Italie, y compris l’armure japonaise offerte en 1870 à Victor-Emmanuel II de Savoie et un revolver Smith & Wesson modèle Russian donné à Victor-Emmanuel III. Remarquable aussi la collection de plus de 250 drapeaux, pour la plupart liés à l’histoire de la Savoie et de l’armée sarde pendant les guerres du Risorgimento italien.

Le musée rassemble près de 5 000 objets, dont le Medagliere qui rassemble dans es précieux meubles palagiani, la collection de pièces (collection de pièces anciennes et médiévales achetées à Domenico Promis), une sélection d’antiquités classiques ainsi que des objets précieux de Charles-Albert.

Le musée d'antiquités

Le musée se trouve derrière le Palais Royal, entre les Jardins royaux et le Boulevard de la Reine Marguerite (Corso Regina Margherita).

Giammichele Briolo écrit en 1822 : « Autour du Portique, au rez-de-chaussée, des pierres tombales et des figures romaines ont été encastrées dans le mur. Des colonnes ont été creusées dans les démolitions des bourgs, ainsi que dans des bastions de la ville, et dans diverses autres parties du Piémont, en particulier parmi les ruines de l'ancienne Industrie qui se trouvait à Monteu da Pô. [...] Dans ce même rez-de-chaussée il y a un musée d’antiquités, distribué dans différentes chambres, où se trouvent des objets très précieux. »[6]

Le musée d'antiquités, également connu sous le nom de musée d'archéologie, a été créé en 1940, au moment de la séparation entre les collections de l'actuel Musée Egyptien (Museo Egizio[7]) et les collections gréco-romaines, toutes deux rassemblées dans l'ancien Musée alors nommé Regio Museo di Antichità greco-romane ed egizie. Les deux collections de l'ancien musée avaient été rassemblées par la famille de Savoie à partir du XVIe siècle.

Le musée conserve de nombreux vestiges du Piémont durant l'Antiquité et possède des salles entièrement dédiées à l'Histoire de Turin donnant sur les vestiges du théâtre romain.

Il est dirigé par Gabriella Pantò depuis 2015 (ancienne directrice du Musée Egyptien jusqu'en 2014).

Histoire du musée

Nous devons la première collection d'antiquités au duc Emmanuel-Philibert Ier de Savoie qui, en 1572, rassembla ses collections au Théâtre ducal faisant de ce dernier le premier musée d'antiquités accompagné par la mise en place d'une bibliothèque sur le sujet.

Son successeur, Charles-Emmanuel Ier, enrichit la collection initiale avec des objets provenant du Piémont et des Etats du Duché de Savoie. Il relocalisa la partie la plus prestigieuse de cette collection dans la Galerie d'Art, achevée en 1608. En 1658, cette même galerie fut détruite par un incendie, et les objets ayant pu être sauvés ont été transférés dans la nouvelle galerie construite par Charles-Emmanuel II, détruite à son tour par un incendie en 1811. Aujourd'hui, il ne reste de cette collection qu'un inventaire sommaire daté de 1631.

Les autres collections du musée non conservées dans les galeries citées ci-dessus ne sont mentionnées qu'à partir du XVIIe siècle, soit au moment où Victor-Amédée II en ordonne le réagencement, commissionnant en outre en 1723, à Scipione Maffei, l’aménagement des pierres tombales provenant du bastion de la consulat, démoli l’année précédente. Ces objets, ainsi que les nouvelles acquisitions provenant de collections privées, de fouilles archéologiques et de dons faits au roi, se retrouvèrent dans la cour du palais de l’Université Royale, où ils se trouvaient encore au moment de l’invasion napoléonienne et d’où ils furent enlevés par les Français, qui n’en restituèrent qu’une partie après la chute de l’Empire, en 1815[8].

En 1832, les collections d'antiquités furent réunies avec celles des collections égyptiennes rassemblées au Palais de l'Académie des Sciences par Bernardino Drovetti en 1824 et achetées par Charles-Félix. C'est ainsi que fut créé un unique musée d'antiquités comprenant les nouvelles acquisitions gréco-romaines, la collection de pièces de la Grande-Grèce cédée par Luigi Moschini et les objets trouvés lors des fouilles effectuées dans le Piémont à cette époque.

Les collections du musée ont continué à s'enrichir vers le milieu du XIXe siècle avec l'acquisition de découvertes étrusques et chypriotes effectuée sous la direction d’Ariodante Fabretti.

En 1940, dans un souci de valorisation, le choix a été fait de séparer les collections égyptiennes des autres collections.

En 1948, fut créée la première exposition permanente au rez-de-chaussée du Palais de l'Académie des sciences. Le choix qui a été fait pour cette exposition a été celui de ne donner à voir que les pièces les plus prestigieuses, pendant que les autres étaient accumulées dans des pièces voisines, uniquement accessibles à des connaisseurs et des universitaires.

Depuis les années 1970, les collections sont placées dans les serres dans les jardins du Palais Royal, dont les espaces ont été adaptés à la fonction de musée permettant ainsi leur réouverture en 1989.

Dans les années 1990, la configuration actuelle est atteinte, avec la liaison des serres à la Manica Nuova (également appelée Manica Lunga) du Palais Royal. En 2012, la galerie Sabauda a été transférée dans la Manica Nuova. Dans les locaux du sous-sol a ensuite été créée une nouvelle collection avec les résultats des fouilles turinoises. La nouvelle collection a été inaugurée en mai 2013 sous le nom Archéologie à Turin.

Sections du musée d'antiquités et répartitions des œuvres

La Manica Nuova avec l'exposition Archéologie à Turin et les salles du trésor de Marengo

Le rez-de-chaussée de la Manica Nuova du Palais Royal est depuis 2013 le siège du réaménagement du Trésor de Marengo et de l’exposition Archéologie à Turin qui présente les pièces archéologiques de la ville, provenant des collections des érudits du XVIe siècle - collections enrichies par les antiquaires des siècles suivants et incorporées dans les collections royales, ainsi que les nouvelles acquisitions issues de fouilles archéologiques récentes. La section est reliée à la zone archéologique du théâtre romain qui contient partiellement et sur laquelle elle donne.

Le Territorio, aire dédiée à l'archéologie du Piémont et aux Expositions en Passerelles

La section du Territorio a été aménagée en 1998, dans une nouvelle structure architecturale en partie souterraine qui expose les pièces archéologiques retrouvées dans le Piémont par le passé et dans les fouilles les plus récentes. Le long du parcours de l’exposition, se déroule un voyage dans le temps, idéal pour rencontrer les uns après les autres, comme dans les réalités de la fouille archéologique, les nombreux et surprenants témoignages du Piémont antique. De petites expositions temporaires se succèdent sur la passerelle reliant la Nuova Manica au pavillon des Collections.

Les collections, centre historique du Musée et siège de l’aménagement du Papyrus d’Artemidoro

Les Collections historiques (en restructuration partielle) représentent le noyau originel du Musée formé lorsque le duc Emmanuel-Philibert de Savoie (1553-1580) commence la collection d’antiquités, enrichies par ses successeurs et réorganisée par Victor-Amédée II, roi de Sardaigne, qui la donne à l’Université de Turin. Les collections archéologiques ont trouvé en 1989 leur place dans les orangeries du Palais Royal, siège depuis 2014 de l’aménagement du Papyrus d’Artemidoro.

Le Palais Chiablese

Le Palais Chiablese se trouve Place San Giovanni, dans le centre historique de Turin et derrière le Palais Royal.

Le Palais Chiablese est l’un des palais nobiliaires du centre historique de Turin, dont les événements sont liés à l’histoire de la Maison Royale de Savoie. Appartenant aux bâtiments qui constituent la zone de commande, il est relié au Palais Royal par un passage intérieur et a l’entrée principale et la vue historique sur la Place San Giovanni.

Les salles du rez-de-chaussée du Palais Chiablese, historiquement destinées à des aires de service et presque sans décorations, accueillent aujourd'hui les expositions temporaires des Musées Royaux. Les expositions sont souvent dédiées aux grands artistes internationaux et permettent au visiteur de faire un voyage dans l’histoire et l’art, de l’époque romaine jusqu’au XXe siècle.

Histoire du Palais Chiablese

Sa construction est datée au XVIe siècle. Il a été commandé par le duc de Savoie Emmanuel-Philibert et construit à partir de bâtiments déjà existants (nous pouvons en voir certaines traces sur la façade du bâtiment).

Il connut ensuite de nombreux travaux de réaménagement, dont le plus important, datant de 1753, a été réalisé par l'architecte Benedetto Alfieri. Le Palais Chiablese était alors destiné à devenir la résidence de la maîtresse d'Emmanuel-Philibert, la marquise Béatrice Langoso de Stroppiana.

Le Palais devint en 1642 la résidence de Maurice de Savoie puis du deuxième fils de Charles-Emmanuel III et de Benedetto Maria Maurizio, duc de Chiablese, qui donna son nom à la résidence royale. Pendant la période d'occupation française de la ville de Turin, le Palais fut la demeure de Camille Borghèse. Suite à la Restauration, il redevint la propriété de la famille de Savoie, qui y vit mourir le roi Charles-Félix en 1831. Le Palais fut également le lieu de naissance de la première reine d'Italie, la reine Marguerite.

Le Palais Chiablese fut sérieusement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale : son toit a été en grande partie détruit par les bombardements et beaucoup de décors et de boiseries uniques ont été perdues. Parmi les meubles sauvés des bombardements, mais plus tard perdus, se trouvait un précieux bureau à double corps de l’ébéniste Pietro Piffetti, exporté sans autorisation et finalement récupéré, en 2018, par les carabiniers du centre de Tutelle du Patrimoine Culturel de Turin[9].

En 1946, il passe sous la tutelle de l’État qui le restaure et le destine au siège de la Direction Régionale pour les Biens Culturels et Paysagers du Piémont et des Surintendances.

Il est aujourd'hui le siège de du Secrétariat Régional du Piémont, de la Surintendance Archéologie Beaux-Arts et Paysage pour la ville métropolitaine de Turin, de la Surintendance Archéologie Beaux-Arts et Paysage pour les provinces d’Alexandrie, Asti et Cuneo, de la Surintendance Archéologie Beaux-Arts et Paysage pour les provinces de Biella, Novare, Verbano Cusio Ossola et Vercelli. Il abrite également les expositions temporaires du complexe adjacent des Musées Royaux de Turin, les deux organes périphériques du Ministère des Biens et des Activités Culturelles.

En 1997, le Palais Chiablese est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité en tant que bien architectural protégé par l'Unesco, de même que la Bibliothèque et l'Armurerie Royale.

Activités des musées

Les Musées Royaux se sont imposés comme objectif principal le dépassement des barrières architecturales, informatiques, cognitives, sensorielles et culturelles empêchant l'accessibilité complète au Patrimoine Culturel, que celui-ci soit matériel ou immatériel.

Les musées ont développé différents parcours accessibles à tous, tout en modernisant leur offre.

Il est ainsi possible d'effectuer :

  • des visites virtuelles, à partir de l'application mobile et sur le site[10],
  • des visites guidées avec des lectures tactiles de modèles en 3D[11], avec des exemplaires uniques tirés des dépôts mais aussi avec des éléments naturels présents dans les jardins,
  • des visites guidées ou en autonomie avec l'aide de supports didactiques tactiles au Musée d'antiquités (Espace du Trésor de Marengo),
  • des visites avec un interprète LIS[12] (Langue des Signes Italienne - Lingua Italiana dei Segni).

Les parcours adultes et familles

Les Musées royaux organisent des visites guidées pour les adultes et les familles ainsi que des ateliers qui leur sont dédiés le samedi et le dimanche après-midi. Pour y participer, il suffit de suivre le programme et de s'inscrire à l'activité de son choix.

Les parcours éducatifs

Les parcours éducatifs sont exclusivement réservés aux classes de la maternelle à la Terminale. Les activités de ce parcours sont donc réalisées en fonction de la tranche d'âge des classes inscrites. Les thèmes abordés sont divers et variés et sont adoptés selon les directives de l'école/collège/lycée ou du professeur ayant inscrit ses élèves. Il y a donc les thèmes d'Histoire des civilisations anciennes, de Développement Urbain, d'Histoire des arts et des métiers, d'Education Civique par le jeu, ect...

La crise de Covid-19 a permis aux Musées royaux de mettre en place une nouvelle initiative en collaboration avec CoopCulture[13], soit la réalisation des parcours éducatifs à distance. Les parcours éducatifs à distance sont donc essentiellement réalisables à partir de l'application mobile lancée par les Musées ainsi que par la platforme Musei Reali di Torino - Live culture[14].

Les services éducatifs internes proposent une série d'activités pédagogiques gratuites comprises dans l'Offre formative nationale italienne[15] et dans le programme Crescere in città[16] promut par la ville de Turin.

Publications des musées

Les Musées Royaux comptent plusieurs publications qui font suite à des expositions ou bien qui sont destinées à faire découvrir au public des collections/des artistes précis. Les publications s'étendent de 2016 à 2019, et sont uniquement disponibles en italien.

2016
  • Le meraviglie del mondo. Le collezioni di Carlo Emanuele I di Savoia. Sous la direction d'Anna Maria Bava et d'Enrica Pagella.
  • L’occhio fedele. Incisori olandesi del Seicento. Sous la direction de Giorgio Careddu.
  • Matisse et son temps. Titre original : Matisse e il suo tempo. Sous la direction de Cécile Debray. (ISBN 9788866482857).
2017
  • Arti suntuarie nella collezione Gualino della Galleria Sabauda. Oreficerie e avori dall’Antichità all’età moderna. Sous la direction d'Anna Maria Bava, Giorgio Careddu et de Fabrizio Crivello. (ISBN 978-88-7320-400-8).
  • Les inventions de Grechetto. Titre original : Le invenzioni di Grechetto. Sous la direction d'Annamaria Bava, Giorgio Careddu et de Gelsomina Spione.
  • Prima del bottone. Accessori e ornamenti del vestiario nell’antichità. Sous la direction d'Elisa Panero.
2018
  • Tutti gli “ismi” di Armando Testa, sous la direction de Gianfranco Maraniello et de Gemma De Angelis Testa. (ISBN 9788891814104).
  • Il silenzio sulla tela. Natura morta spagnola da Sánchez Cotán a Goya. Sous la direction d'Angel Aterido.
  • Charles-Albert, archéologue en Sardaigne. Titre original : Carlo Alberto, archeologo in Sardegna. Sous la direction de Gabriella Pantò.
  • Les statues meurent aussi. Titre original : Anche le statue muoiono. Conflitto e patrimonio tra antico e contemporaneo. Sous la direction d'Irene Calderoni, Paolo Del Vesco, Stefano de Martino, Christian Greco, Carlo Lippolis, Enrica Pagella et Elisa Panero. (ISBN 9788857013763).
  • Frank Horvat. Storia di un fotografo. Sous la direction de Bruna Biamino et de Giovanni Rimoldi. (ISBN 9788836639151).
  • Pierre Subleyras e l’abate miniatore Felice Ramelli. Un ritratto per i Musei Reali di Torino. Sous la direction d'Alessandro Morandotti e Gelsomina Spione. (ISBN 978-88-3367-027-0).
  • Van Dyck, peintre de Cour. Titre original : Van Dyck, pittore di corte. Sous la direction de Maria Grazia Bernardini et de Anna Maria Bava.
2019
  • Léonard de Vinci, Dessiner le futur. Titre original : Leonardo da Vinci, Disegnare il futuro. Sous la direction d'Enrica Pagella, Francesco Paolo Di Teodoro et de Paola Salvi. (ISBN 9788836643288).
  • Les Mondes de Riccardo Gualino, collectionneur et entreprenneur. Titre original : I Mondi di Riccardo Gualino, collezionista e impreditore. Sous la direction d'Annamaria Bava et de Giorgina Bertolino. (ISBN 9788842224976).
  • Le Jardin du Palais Royal de Turin (1563 - 1915). Titre orininal : Il Giardino del Palazzo Reale di Torino (1563 - 1915). Sous la direction de Paolo Cornaglia. (ISBN 9788822266347).
  • Konrad Mägi. La lumière du nord. Titre original : Konrad Mägi. La luce del Nord. Sous la direction d'Eero Epner.

Les Musées Royaux et les réseaux sociaux

Les Musées Royaux de Turin ont une page facebook, une page Pinterest, une page twitter (depuis 2014), une page Instagram et une chaîne Youtube (toutes deux actives depuis 2016).

Les Musées Royaux y communiquent les différents évènements, les expositions et partenariats en cours et présentent des photos et vidéos destinées à promouvoir leurs collections. Les Musées y ont été particulièrement actifs au moment de la fermeture des musées et autres lieux de culture en Italie. Leurs actions culturelles, notamment par rapport aux ateliers proposés ont été essentiellement développées et mis en place pendant la pandémie de Covid-19.

Les musées dans la littérature et le cinéma

Documentaires et docu-fictions

  • Les documentaires Rai retraçant la vie de certains rois et reines d'Italie ainsi que d'artistes, d'écrivains et de poètes les ayant côtoyés.

Séries TV

  • Le Palais Royal, cité dans la série italienne Elisa.

Références

  1. (it) « 2015. TUTTI I NUMERI DEI #MUSEITALIANI », sur Ministero per i Beni e le Attività culturali e per il Turismo (consulté le )
  2. (it) Giancarlo Ha Detto, « Torino Storia - Cambiare nome al «Polo Reale», la Direttrice Pagella propone Musei Reali - », sur Torino Storia, (consulté le ).
  3. (it) « Le Fontane di Torino », sur Torino Free, (consulté le )
  4. (es) « Real Armería », sur Patrimonio Nacional (consulté le )
  5. « Collection des Armes et Armures », sur VIENNE – Maintenant. Pour toujours (consulté le )
  6. (en-US) « Museo di Antichità », sur Musei (consulté le )
  7. « Museo Egizio », sur www.museoegizio.it (consulté le )
  8. Ariodante Fabretti, Il museo di antichità della R. Università di Torino (Ariodante Fabretti) (lire en ligne).
  9. (it) « I carabinieri riportano a Torino un Piffetti da due milioni: era stato anche esposto a New York », sur lastampa.it, (consulté le )
  10. (it) « èreale – Il canale dei MuseiRealiTorino » (consulté le )
  11. « Accessibilité Mal voyants - en it », sur https://www.museireali.beniculturali.it/servizi-educativi/
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