Montagu Norman

Montagu Collet Norman (), 1er baron Norman, est un banquier anglais connu pour avoir été le gouverneur de la Banque d'Angleterre de 1920 à 1944 durant une des plus rudes périodes qu'ait connu l'économie britannique. Il est connu pour son apparence raffinée et artistique.

Jeunesse et service militaire

Norman est le fils aîné de Frederick Henry Norman et de Lina Susan Penelope Collet, fille de Sir Mark Collet (en), ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre. La famille Norman est très connue dans le secteur bancaire. Son frère Ronald Collet Norman et son neveu Mark Norman ont aussi été banquiers.

Il étudia à Eton, avant de poursuivre ses études au King's College de Cambridge[1]. Il a servi dans le Bedfordshire Regiment auprès la Hertfordshire militia (en) durant la seconde guerre des Boers. Il a reçu le Distinguished Service Order en 1901[2].

Banque commerciale

Après avoir passé quelque temps en Europe, il rejoint la banque Martin en 1892, Brown, Shipley & Co.[3] dont son grand-père maternel est un des associés. Puis, il va en 1894 chez Brown Bros. & Co. de New York dont il devient un des associés avant d'aller combattre en Afrique du Sud. Il quitte Brown en 1915.

Gouverneur de la Banque d'Angleterre

Il devient un des directeurs de la Banque d'Angleterre (Bank of England) en 1907. Durant la Première Guerre mondiale, il est le conseiller financier de plusieurs services du gouvernement. Il devient vice-gouverneur en 1917 et gouverneur en 1920. Durant son mandat, il fit tout pour rétablir la parité de la Livre par rapport à l'or au niveau de 1913, décision qu'il imposa à Winston Churchill, chancelier de l’Échiquier qui hésitait. Malgré ses efforts, il ne parvint pas à imposer un retour au niveau des prix de 1913, ni à empêcher des dévaluations dans beaucoup d'autres pays européens. De ce fait, la livre resta surévaluée pendant les années 1920, ce qui affaiblit tout le système monétaire international et déboucha sur l'abandon de l'étalon de change or le 21 septembre 1931. A la suite de cet abandon, la réserve d'or du pays fut transférée au Trésor public, ce qui fut un échec pour Norman.

Un puissant lobbyiste

Pendant les années 1920, Montaigu Norman a tenté de restaurer l'étalon or international par l'imposition à la conférence de Gênes du système de l'étalon de change or destiné à économiser les réserves d'or des banques centrales et par l'établissement en Europe centrale de banques centrales aussi indépendantes que possibles des pouvoirs publics et ayant pour seul objectif la stabilité monétaire. Cette politique réussit dans l'ensemble après les épisodes hyperinflationnistes de 1922-23, et la Banque d'Angleterre domina le système monétaire international malgré sa faiblesse intrinsèque (livre surévaluée, réserves limitées) jusqu'à 1931.

Son opposition à la volonté française de reconstituer au maximum sa réserve d'or et à son intransigeance pour le paiement des réparations allemandes de la Première Guerre mondiale, fut très marquée : ainsi, il écrivit qu'il « ajoutait les Français à sa liste de brebis galeuses à côté des juifs, des experts-comptables et des Écossais ! »[4] On lui attribue une part des responsabilités dans les attaques contre le Franc sur les marchés monétaires qui obligèrent le gouvernement français à évacuer le Ruhr en 1924 et à accepter le plan Dawes.

Ses relations avec l'Allemagne nazie sont controversées : son rôle sur la transfert de la réserve d'or tchèque en dépôt à la Banque des règlements internationaux au profit de l'Allemagne en 1939 a été critiqué : en effet, il était ami d'Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank et était le parrain de l'un de ses petits-fils. Il fut un membre assidu du Cliveden set, lobby pacifiste et pro-allemand de l'entre-deux-guerres, animé par Lady Astor.

Honneurs

Fait conseiller privé (PC) en 1923, le , après sa retraite il est créé baron Norman, of St Clere dans le comté du Kent[5].

Décorations honorifiques

Vie privée

Le , il épouse Priscilla Cecilia Maria Reyntiens, petite-fille de Montagu Bertie, 7e comte d'Abingdon. Il meurt en 1950 d'une attaque d'apoplexie.

Références

  1. Modèle:Venn
  2. (en) The London Gazette, no 27359, p. 6326, 27 septembre 1901. Consulté le 28 November 2009.
  3. www.brownshipley.com
  4. Robert et Isabelle Tombs, La France et le Royaume-Uni, les ennemis intimes, Paris, Armand Colin, , 502 p., P.223
  5. (en) The London Gazette, no 36746, p. 4698, 13 octobre 1944. Consulté le 28 November 2009.

Bibliographie

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