Michel de Bourbon-Parme

Michel de Bourbon, prince de Parme, né le dans le 16e arrondissement de Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], petit-fils de Robert Ier, duc de Parme, est un militaire, un coureur automobile et un homme d’affaires français.

Pour les autres membres de la famille, voir Maison de Bourbon-Parme.
Michel de Bourbon-Parme
Michel de Bourbon-Parme en 2012.
Biographie
Titulature Prince de Bourbon-Parme
Dynastie Maison de Bourbon-Parme
Nom de naissance Michel Marie Xavier Waldemar Georg Robert Karl Eymar de Bourbon
Naissance
Paris (France)
Décès
Neuilly-sur-Seine (France)
Père René de Bourbon-Parme
Mère Marguerite de Danemark
Conjoint 1) Yolande de Broglie
2) Maria-Pia de Savoie
Enfants Descendance issue de Yolande de Broglie :
Inès de Bourbon
Éric de Bourbon
Sybil de Bourbon
Victoire de Bourbon
Charles-Emmanuel de Bourbon
Descendance issue de Laure Le Bourgeois :
Amélie de Bourbon

Biographie

Ascendance

Michel de Bourbon-Parme est le fils du prince René de Bourbon-Parme (1894-1962) et de son épouse la princesse Marguerite de Danemark (1895-1992). Par son père, il est donc le petit-fils de Robert Ier, duc de Parme (1848-1907) tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils de Christian IX, roi de Danemark (1818-1906).

Le prince Michel est, par ailleurs, le frère cadet de la reine Anne de Roumanie (1923-2016).

Carrière

En 1940, le prince Michel fuit l’Europe avec sa famille et trouve refuge aux États-Unis, à New-York. Trois ans plus tard, à l'âge de 17 ans, il s’engage dans l’armée américaine, est admis à l'école d'officiers de Fort Benning, puis, sous-lieutenant, intègre l'Office of Strategic Studies (OSS) le 20 novembre 1943, recruté par William Casey. Intégré à l'opération Jedburgh le 15 décembre 1943, sous le pseudonyme "Aristide", avec pour identité fictive "Maurice Bourdon", il est immédiatement transféré en Grande-Bretagne, formé à Peterborough, puis parachuté en France, dans le Massif central, le 6 juin 1944.

Le lieutenant Michel de Bourbon est décoré de la Military Cross avec la citation suivante : "Cet officier français appartenant à un équipage parachuté devait rejoindre les groupes de résistance du Lot en 1944. Peu de jours après leur arrivée, ils armèrent un petit groupe de maquisards qui menèrent des opérations de guérilla contre la Panzerdivision "Das Reich" montant vers le nord et la Corrèze. Ils détruisirent d'abord un petit pont, retardant la progression ennemie de plusieurs heures, puis ils se retranchèrent devant le pont de Bicteroux où ils tinrent en respect les forces allemandes très supérieures en nombre durant six jours. Pendant l'action, le lieutenant de Bourbon était toujours au point le plus périlleux, donnant un splendide exemple. Des vingt-sept hommes qui prirent part à cette expédition, vingt furent tués. Puis ils remplirent leur tâche principale : sabotage de la route nationale n°20 et de la ligne de chemin de fer Montantau-Brive. Au 1er juillet, ils avaient rendu impossible tout trafic ferroviaire entre Cahors et Souillac. En juillet, le lieutenant de Bourbon organisa des embuscades de convois ennemis et, après l'avance des Alliés venant du sud, il coordonna l'action des groupes de résistance sur une plus vaste échelle et réussit de remarquables opérations de guérilla. Il prit une part active à ces attaques et se distingua particulièrement dans la défense de l'important centre F.F.I. d'Entraygues, le 15 août, contre une violente attaque allemande. Il fit sauter des voies sous le nez des Allemands, arrêta l'avance de l'ennemi et sauva la vie à son collègue, le major Macpherson. Par sa tenue dans l'action, par son énergie et son mépris de la mort, il a gagné la confiance et le respect de tous ceux qui l'ont approché."

Immédiatement après la capitulation allemande, le prince Michel est envoyé aux Indes pour se former à la guerre de jungle au camp de Mount Lavinia, dans la perspective d'opérations contre les Japonais. Finalement parachuté près de Hué, en Indochine, le , par le Service Action, afin de prendre contact avec l'empereur Bao Dai, il est fait prisonnier le jour même par le Viet-Minh, qui va le garder en captivité durant huit mois. Parvenu à s’évader le 8 mars 1946, le prince tente de gagner, avec cinq camarades, le Laos à pied. Quatre de ceux-ci sont tués avant que les deux survivants ne soient repris, le 28 mars. Les pourparlers franco-vietnamiens, entamés dès le , lui permettent d'être libéré le 16 juin, extrêmement affaibli, et il rentre en France le 14 juillet 1946.

Bientôt démobilisé, à l’âge de 20 ans, chevalier de la Légion d'Honneur et décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec trois palmes, le prince Michel assiste l'année suivante, à Londres, au mariage de son cousin Philippe Mountbatten avec la future reine Elisabeth II.

Mettant à profit son expérience des forces spéciales, Michel de Bourbon-Parme travaille pour la société Zodiac, contribuant à mettre au point son premier canot pneumatique, qui connaît bientôt un grand succès commercial.

Coureur automobile, il participe, notamment, aux 24 Heures du Mans en 1964, au volant d'une René Bonnet Aérodjet, et en 1966, au volant d'une Ferrari 275 GTB ; en 1964, il arrive également second au Tour de France auto. Lors du Grand Prix de Monaco en 1967, le prince Michel intervient au moment du terrible accident de Lorenzo Bandini : avec l'aide d'un commissaire de piste, il parvient à extraire le pilote de la carcasse en feu de sa Ferrari. Il participe par ailleurs au Rallye de Monte-Carlo en 1959, 1961, 1962 et 1965, ainsi qu'au Tour de Corse en 1967.

Devenu homme d’affaires, le prince joue fréquemment le rôle d’intermédiaire entre le gouvernement du shah d’Iran et les entrepreneurs français, de la fin des années 60 à la révolution de 1979. Il est par la suite promu officier de la Légion d'Honneur.

De 1968 à 2000, un certain Michel Ipanema de Moreira s'est fait appeler "prince Michel de Bourbon", à des fins commerciales et par mythomanie, jusqu'à ce que la justice française lui interdise cette usurpation d'identité (arrêt de la cour d’appel de Paris du 21 décembre 2000, confirmé par la Cour de Cassation le 30 septembre 2003).

Mort

Michel de Bourbon-Parme meurt à 92 ans le [2]. Ses obsèques sont célébrées le en l'église des Invalides en présence de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing et d'Henri, grand-duc de Luxembourg, son cousin, ainsi que l'ambassadeur des Etats Unis, Howard Leach.

Famille et descendance

Le , il épouse à Paris la princesse Yolande de Broglie ( à Paris VIIIe - à Paris), fille du prince Joseph de Broglie (1892-1953) et de son épouse Marguerite de La Cour-Balleroy (1901-1976). De ce mariage, qui se termine par un divorce le , naissent 5 enfants :

  1. Inès Marie Joseph Margrethe Yolande Tatiana de Bourbon, princesse de Parme ( à Boulogne-Billancourt - à Londres), dont postérité ;
  2. Éric Marie Joseph René Michael Pierre de Bourbon, prince de Parme ( - à Copenhague), épouse en 1980 la comtesse Lydia von Holstein-Ledreborg (née le ), fille de Knut, comte de Holstein-Ledreborg (1919-2001) et de la princesse Marie-Gabrielle de Luxembourg (née en 1925) ; divorcés en 1999, dont postérité ;
  3. Sybil Marie Joseph Anne Victoire de Bourbon, princesse de Parme (née le à Boulogne-Billancourt), épouse en 1997 Craig Richards (1962) ;
  4. Victoire Maria-Pia Joseph Isaure de Bourbon, princesse de Parme ( à Boulogne-Billancourt - à Neuilly-sur-Seine), épouse 1° en 1974 le baron Alexis Gečmen-Waldek[3] (né le ) ; divorcés en 1988, dont postérité ; épouse 2° en 1993 Carlos Rodríguez (1956) ;
  5. Charles-Emmanuel Marie Joseph Jacques Hely, dit Carl de Bourbon, prince de Parme (né le à Boulogne-Billancourt), épouse en 1991 la baronne[4],[5] Constance de Ravinel (née le à Boulogne-Billancourt), dont postérité.

De 1974 au début des années 1990, le prince Michel a entretenu une relation amoureuse avec Laure Le Bourgeois ( à Stockholm), rencontrée à Téhéran, dont il a eu une fille naturelle :

  1. Amélie de Bourbon-Parme[6] (née le à Paris), écrivain[7], épouse le Igor Bogdanoff (1949), dont postérité.

Le , le prince Michel se remarie à Manalapan, en Floride, à la princesse Maria Pia de Savoie (née le à Naples), fille d'Humbert II (1904-1983), roi d'Italie, et de la reine, née princesse Marie-José de Belgique (1906-2001).

Ouvrages

  • En parachute, Presses de la Cité, 1949 (ASIN B0000DPIAZ)
  • (da) Faldskaermsjaeger : Fra den franske maquis til Indo-Kinas jungle, Hasselbalch, 1949
  • Michel de Bourbon (en réalité Michel Ipanema de Moreira), Trafiquant sur commande, Plon, 1978 (ASIN B0000DSHJY)
  • Michel de Bourbon-Parme et Jean-Louis Tremblay, Un prince dans la tourmente, Nimrod, 2010 (ISBN 291524328X)

Notes et références

  1. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 16 janvier 2020)
  2. « Revuedepresseroyale 2 », (consulté le )
  3. Petit-fils de Vincenz Gečmen (1864-1918) et de son épouse la baronne Margherita von Waldek (1873-1945).
  4. La famille de Ravinel a en effet reçu le 26 octobre 1755 un titre de baron du Saint-Empire, transmissible à tous les descendants des deux sexes.
  5. Yves-Marie des Hauts de Bellevue, À propos de la translation du cœur de Louis XVII et du mariage de Louis XX, Paris, Éditions généalogiques de la Voûte, , 73 p. (ISBN 2-84766-200-3 (édité erroné), notice BnF no FRBNF39300730), p. 18.
  6. Enfant naturelle, elle ne porte pas le titre de princesse.
  7. Elle est l'auteur de deux romans, Le Sacre de Louis XVII, Paris, Gallimard, collection « L’infini », 2001, et Le Secret de l’empereur, Paris, Gallimard, 2015, traduit en espagnol, El secreto del Emperador, Cordoba, Almuzara, 2017.

Annexes

Bibliographie

  • Hervé Pinoteau, Fabien Gandrille, Christian Papet-Vauban, État présent de la Maison de Bourbon, Paris, Le Léopard d'or, 1983
  • Patrick Van Kerrebrouck, Christophe Brun, La Maison de Bourbon, 1256-2004, Villeneuve d'Ascq, Patrick Van Kerrebrouck, 2004

Liens externes

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